Matériel roulant : les Belges remettent au pot
La SNCB annonce 30 % de sièges supplémentaires pour 2016, soit 365 000 places assises. Pour cela, le matériel doit suivre. Achat de rames neuves et modernisation d’anciennes sont au budget La SNCB a investi 473 millions d’euros dans son matériel roulant entre 2004 et 2008. C’est quatre fois plus que sur les neuf années précédant cette période. La raison est double : rajeunir le parc et faire face à la croissance du trafic dans un contexte de pétrole cher. « Je crois qu’il y a une corrélation entre l’augmentation des prix du carburant et la hausse du nombre de voyageurs », souligne Marc Descheemaecker, administrateur délégué de la SNCB. Cette croissance est de surcroît supérieure à celle prévue au contrat de gestion passé avec l’Etat : 34 % contre 25 % envisagés sur la période 2000-2006. En 2007 et début 2008, le constat est le même, et 25 % de hausse sont prévus d’ici à 2012. Il est donc indispensable pour la SNCB d’investir dans le matériel roulant. « Si nous voulons réaliser notre ambition d’offrir à tous nos clients une place assise aux heures de pointe, nous devons continuer sur ce chemin », précise Marc Descheemaecker. En intégrant les livraisons et les radiations de matériel, l’opérateur annonce pour 2016 un nombre de sièges accru de 30 %, soit 365 000 places assises. Parallèlement, la SNCB travaille sur une nouvelle tarification heures de pointe/heures creuses pour mieux répartir les flux tout au long de la journée.
La SNCB investit dans du nouveau matériel avec :
– la poursuite des livraisons des 420 voitures Bombardier/Alstom, dont la 300e sera livrée fin septembre. A terme, 54 000 places seront offertes, pour un investissement total de 633 millions d’euros.
– la commande de 305 automotrices tricaisse Desiro ML de Siemens, dont 95 unités sont destinées au programme RER de Bruxelles. 1,425 milliard d’euros est investi. 85 400 places seront disponibles.
– l’acquisition de 60 locomotives électriques ES60U3 de Siemens destinées à la traction de trains de voyageurs ; montant total, 211 millions d’euros. Le premier engin sera dévoilé à Innotrans.
Dans le même temps, un large programme de rénovation est engagé depuis la fin des années 90. Aujourd’hui, 130 voitures à deux niveaux M5 vont être modernisées pour un montant de 84,9 millions d’euros, 139 automotrices tricaisse « break » AM 80-83 pour 216 millions d’euros, 30 voitures I10 et 6 voitures I6 pour 2,9 millions. Ces projets complètent les rénovations récemment achevées de 180 automotrices doubles AM 66, 70, 73, 74, 78 et 79, dont certaines arborent la livrée City Rail associée au concept de RER, et de 568 voitures M4. D’autres réflexions sont en cours pour, d’une part, augmenter la capacité des trains sur lignes non électrifiées exploitées en autorail AR41 bicaisse et, d’autre part, moderniser les automotrices quadruples AM 75, très critiquées par les voyageurs pour leur inconfort.
Marc Descheemaecker devait, « avant Innotrans (le grand salon ferroviaire qui se tient en ce moment à Berlin, ndlr), formaliser avec Siemens une augmentation de la cadence de livraison des automotrices Desiro ML, autrement dit passer de 15 voitures par trimestre à 24, la dernière devant être livrée 18 mois avant la date prévue, le tout sans dépenser un euro de plus ». Le calendrier initial de livraison s’étale du printemps 2011 à fin 2016. L’enjeu de la SNCB est clair, disposer plus rapidement du nouveau matériel et de capacités supplémentaires. Cette négociation sur les délais est « gagnant-gagnant », Siemens profiterait de l’occasion pour améliorer sa productivité interne. Par ailleurs, l’opérateur va discuter avec sa tutelle pour les besoins à long terme, probablement dans le cadre du prochain contrat de gestion.
Laurent CHARLIER
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