ThyssenKrupp prêt à dévoiler les secrets du Transrapid
L’industriel allemand propose à Pékin de produire certains éléments clefs de son train futuriste Formellement, ThyssenKrupp n’a pas cédé la technologie du Transrapid à la Chine. Mais un pas dans ce sens a été franchi fin janvier, en marge de la visite du Premier ministre chinois Wen Jiabao à Berlin. Les deux parties ont signé une « déclaration d’intention » à l’issue de laquelle certains composants du train à sustentation magnétique pourraient être fabriqués par des usines chinoises. « Nous nous sommes mis d’accord pour entamer des discussions. Si elles aboutissent, nos partenaires chinois obtiendront une licence leur permettant de produire les systèmes de sustentation et de guidage du train », détaille une porte-parole de ThyssenKrupp. En échange, l’industriel allemand espère convaincre la République populaire de prolonger la ligne de Transrapid reliant le quartier d’affaires de Shanghaï à son aéroport. Ce tronçon de 31 km constitue à ce jour l’unique au monde sur lequel le train développé par Siemens et ThyssenKrupp connaît une exploitation commerciale. A plusieurs reprises, ces dernières années, Pékin a annoncé la création de voies supplémentaires jusqu’à la ville touristique de Hangzhou, à 200 km au sud-ouest de Shanghaï. Mais suite aux protestations des riverains, qui craignent des nuisances dues à d’éventuelles radiations, l’affaire est gelée. Pour donner un second souffle au projet, ThyssenKrupp se résout aujourd’hui à dévoiler certains des secrets de la sustentation magnétique. « Les systèmes de sustentation et de guidage sont des éléments cruciaux [de ce savoir faire] », affirme Herbert Jansen, spécialiste du Transrapid et directeur des activités ferroviaires de l’organisme de certification TÜV Rheinland. « On touche là au cœur du train magnétique. » ThyssenKrupp précise que « l’utilisation de cette licence sera limitée au seul marché chinois ». « Nous n’avons pas l’intention de céder notre technologie », martèle le groupe. Cependant, le train futuriste allemand, jugé trop coûteux, est un véritable échec commercial, et ces derniers mois des rumeurs évoquaient une vente des brevets à la Chine. Un scénario qui reste d’actualité, selon Herbert Jansen. « Dans dix ans, les Chinois commercialiseront le Transrapid aux Européens », pronostique l’expert.
Antoine HEULARD
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