Villes de taille moyenne : l’offre de transports bien meilleure en Allemagne

Une étude menée par l’Autorité de la Qualité des Services de Transport (AQST) révèle de fortes disparités entre la France et l’Allemagne en matière de transports collectifs dans les villes de taille moyenne.
Comment se déplacent les habitants des villes moyennes en France, en Allemagne et en Espagne ? L’Autorité de la qualité des services de transport (AQST) a comparé la qualité des transports collectifs dans plusieurs villes d’environ 150 000 habitants et leurs banlieues. Les résultats sont sans appel : les villes françaises sont largement distancées par leurs homologues allemandes.
L’étude s’est intéressée à Brive la Gaillarde et Quimper pour la France, à Weimar pour l’Allemagne et à Ourense pour l’Espagne, « qui présentaient des tailles et des densités identiques », précise Alain Sauvant, directeur général de l’AQST. Elle a ensuite sélectionné quinze trajets depuis et vers le centre-ville et la banlieue. Enfin, elle a interrogé un panel d’usagers sur divers critères comme le temps de trajet avec ou sans correspondance, les fréquences ou encore les amplitudes horaires.
Durée moyenne du trajet en Allemagne : 45 mn; en France : 2h29
Weimar (située en Thuringe, Allemagne) se distingue par un réseau de transports (urbain et ferroviaire) particulièrement efficace. Ainsi, la durée moyenne des trajets y est de seulement 45 minutes, contre 2h29 pour les villes françaises et 2h05 pour Ourense. Cet écart réside dans le temps de correspondance. Il s’établit en moyenne à 25 minutes à Weimar, alors qu’il s’étire à 2h01 pour les villes françaises et à plus de 3 heures pour Ourense.
Le service est aussi proposé à Weimar sur une durée de 10h28 (entre le premier et le dernier), soit près du double de celui des villes françaises (5h59) et bien plus que celui d’Ourense (4h42).
Enfin, le nombre de trajets quotidiens est bien supérieur à Weimar. Quatorze trajets par jour y sont possibles, contre seulement 4 à Quimper et Brive-la-Gaillarde. De plus, plus de la moitié des trajets (53 %) sont directs, contre 27 % en moyenne en France.
Meilleure planification des correspondances
Selon l’AQST, ces différences s’expliquent par une meilleure planification des horaires et des correspondances avec les gares centrales et une connexion plus efficace avec le réseau ferroviaire régional. En périphérie, l’offre de bus est également plus abondante en Allemagne.
L’autorité estime que l’échantillonage est suffisant pour tirer quelques enseignements. Elle souligne la nécessité de repenser l’organisation des réseaux en France, notamment en optimisant les correspondances, en assurant une meilleure régularité des trajets et en densifiant les offres en lointaine banlieue. Elle recommande aussi la mobilisation de nouveaux financements pour les espaces en frange des villes, comme par exemple la mobilisation du nouveau versement mobilité régional.
Publié le 07/03/2025 - Nathalie Arensonas
Publié le 06/03/2025 - Marie-Hélène PoingtNathalie ArensonasSylvie Andreau
Publié le 06/02/2025 - Philippe-Enrico Attal
Publié le 06/02/2025 - Gaëlle Ginibrière, Nathalie Arensonas