Wagons-Lits compte bien remettre le couvert
Les 1 300 employés pour le service à bord des TGV ont été transférés de la Compagnie internationale des Wagons-Lits à Cremonini Depuis le 1er mars, les 1 300 employés pour le service à bord des TGV ont été transférés de la Compagnie internationale des Wagons-Lits à Cremonini. Un coup dur pour la compagnie, restaurateur « historique » à bord. « Il ne s’agit pas d’entrer dans une quelconque polémique. La SNCF a eu l’opportunité d’avoir ce marché pour moins cher. Elle en a profité. » Bruno Faizende, directeur de la Compagnie pour la France, veut tourner la page et dit simplement : « De toute façon, nous ne pouvions pas gagner ce contrat car nous ne croyons pas à son équilibre économique. À la fin de notre précédent contrat, nous étions déficitaires. Pour l’appel d’offres, on a joué la totale transparence des coûts. Et perdu, le 22 octobre. Cette fois, les prix et donc le chiffre d’affaires au bar vont baisser, tout comme la participation financière de la SNCF. Le déséquilibre économique va donc s’accentuer. Et je ne vois pas comment l’équilibre peut être trouvé. » À ses concurrents qui ont gagné, il souhaite « bon courage ». « Nous leur avons transféré tout notre personnel, formé, compétent, parfois depuis très longtemps chez nous, des gens attachés à leur entreprise, avec ses valeurs… Il n’y aurait rien de pire qu’une baisse des prestations en dessous du niveau auquel nous étions, progressivement, arrivés, très loin de l’image du passé symbolisée par le sandwich SNCF. Pour faire une image, c’est très long. Pour la dégrader, cela peut aller très vite. » D’ailleurs, le dernier sondage Ipsos réalisé avait noté un bon taux de 86 %, inhabituel sur ce secteur, de clients satisfaits ou très satisfaits.
Dans un monde marqué par la concurrence accrue et la multiplication d’appels d’offres ciblés, Wagons-Lits ne baisse pas les bras. Elle détient encore, en France, le service à bord sur le TGV Est (250 emplois), avec des prestations made in Alsace et Allemagne, jusqu’en juin 2012. C’est également l’échéance des 40 mois de contrat des autres TGV nationaux que vient de remporter Cremonini. Et puis, il y a le marché du service à terre (600 emplois), autrement dit la logistique, décroché le 22 octobre pour un an sur les TGV. Sur ce secteur, la SNCF souhaite lancer un nouvel appel d’offres avec la volonté d’avoir d’autres candidats que Wagons-Lits et Cremonini. La Compagnie conserve également Lyria, où elle a succédé en juin 2007 pour cinq ans… à Cremonini, présent depuis 2002, et Alleo, les TGV entre Paris, Stuttgart et Munich.
Pascal GRASSART
Publié le 10/12/2024