L’opérateur historique a remporté 75 % des appels d’offres auxquels il a pris part, contre 28 % en 2008. La Bahn profite de la frilosité des banques, qui ferment le robinet du crédit aux plus petites compagnies. Depuis l’ouverture à la concurrence du marché régional de passagers, la DB n’a cessé de perdre du terrain face à ses concurrents, qui contrôlent désormais 20 % de l’activité. Mais l’année 2012 pourrait marquer un tournant pour l’opérateur historique, qui revient sur le devant de la scène.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la Bahn a remporté cette année 75 % des appels d’offres auxquels elle a répondu, contre un taux de succès de 28 % seulement en 2008. La DB profite à plein de la frilosité des banques, qui ferment le robinet du crédit aux plus petites compagnies. Alors que les appels d’offres prévoient quasi systématiquement la mise en circulation de nouveaux trains, la DB est bien souvent la seule en position de s’imposer. Et cela devrait continuer : d’ici 2015, la moitié des franchises régionales seront remises en jeu, soit un volume de 320 millions de trains-kilomètres et un investissement global en matériel estimé à plus de 8 milliards d’euros. Certains appels d’offres nécessitent à eux seuls un effort de 100 à 200 millions pour l’achat de nouveaux trains. « Pour les compagnies non allemandes, c’est impossible », soupire Veolia Allemagne dans le journal Handelsblatt.
Preuve du regain de forme de la DB, les chefs de Keolis et Netinera (filiale de Trenitalia) en Allemagne viennent d’être remerciés pour résultats insuffisants. Au-delà de ce « coup de pouce » conjoncturel, la DB récolte aussi les fruits des efforts entrepris pour regagner en compétitivité. Ces dernières années, DB Regio (filiale régionale) a réduit de 20 % ses coûts d’exploitation.
Antoine Heulard
Il y a 8 mois - Junjie Ling