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Commande d'Alstom en Afrique du Sud : entretien avec Henri Poupart-Lafarge, président d'Alstom Transport
Publié le 24/10/2013 à 10h50

Alstom, c'est la France qui gagne en Afrique du Sud ! A travers le consortium Gibela, le constructeur ferroviaire français s'est vu attribuer le contrat du siècle, près de quatre milliards d'euros (51 milliards de rands), pour la fourniture de 600 trains de passagers (3 600 voitures) entre 2015 et 2025. Alstom, c'est la France qui gagne en Afrique du Sud ! A travers le consortium Gibela, le constructeur ferroviaire français s'est vu attribuer le contrat du siècle, près de quatre milliards d'euros (51 milliards de rands), pour la fourniture de 600 trains de passagers (3 600 voitures) entre 2015 et 2025. Le contrat attribué par Prasa (Passenger Rail Agency of South Africa) prévoit également la construction d’une usine de fabrication en Afrique du Sud. Gibela fournira un accompagnement technique et les pièces de rechange pour une période de 18 ans. Entretien avec le président d'Alstom Transport, Henry Poupart-Lafarge.

Ville, Rail et Transports. Comment avez-vous réussi à remporter cet appel d'offres qui faisait saliver toute l'industrie ferroviaire mondiale ?
Henri Poupart-Lafarge. Nous sommes très heureux, c'est historiquement le plus gros contrat qu'ait décroché Alstom. C'est une bonne surprise, cela prouve notre capacité à nous intégrer dans un pays. Les Sud-Africains ne nous ont pas uniquement choisis parce que nous savons fabriquer des trains, mais aussi parce que nous avons démontré notre capacité à développer sur place une industrie ferroviaire. Notre stratégie n'est pas purement exportatrice, nous savons mettre en place un circuit d'approvisionnement avec des fournisseurs localement. Les Sud-Africains ont vu ce que nous avons accompli en Inde, de quelle manière nous avons mis en place notre usine, comment nous avons formé les ouvriers indiens…

VR&T. Vous vous êtes présentés à travers un consortium dont vous détenez 61 % des parts, quel rôle a joué votre partenaire local ?
H. P.-L. Avoir un partenaire local était un élément imposé par le cahier des charges. Nous avons notamment choisi de nous associer avec le BBBEE (Broad Based Black Economic Empowerment – système d’émancipation économique élargie des Noirs sud-africains) qui est un partenaire très respecté localement. Pour ce grand projet, les Sud-Africains recherchaient un industriel qui soit sérieux dans sa démarche de localisation, le partenaire en est en quelque sorte le garant.

VR&T. Ce contrat vise clairement une fabrication à 65 % locale, y aura-t-il des retombées en France ?
H. P.-L. Le train sera dessiné majoritairement en France. Les 20 premiers trains en acier inoxydable seront fabriqués au Brésil. Les composants seront fournis au départ par les usines du Creusot et d'Ornan, ce qui pourra durer quelque temps, car il faut que la filière locale se mette en place. A terme, la production se poursuivra en Afrique du Sud. Ce train est unique sans l'être. C'est une plateforme X’Trapolis avec des spécificités liées au climat local et à l’écartement des voies de 1 067 mm qui en vigueur en Afrique du Sud. C'est la première fois que nous adaptons notre plateforme à la voie métrique, ce qui est une très bonne chose, car au-delà de cette commande, il existe un marché pour ce type de trains.

VR&T. Y a-t-il d'autres perspectives pour cette usine sud africaine ?
H. P.-L. Au-delà de cette commande, il y aura donc une nouvelle série de 10 ans à suivre. Ce contrat immense ne représente en effet que la moitié du remplacement de la flotte sud-africaine. Et puis, dans une perspective un peu plus plus lointaine lorsque les projets de métros ou de train des réseaux africains se concrétiseront, cette usine pourra servir de base industrielle. C'est un très excellent timing !
    

Propos recueillis par Guillaume LEBORGNE
 

Junjie Ling
Par Junjie Ling
Journaliste
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