Dans la nuit du 19 au 20 avril, une simulation d’attaque terroriste de masse a été menée gare Montparnasse avec l’intervention du GIGN, du Raid et de la BRI. Drones, robots, chiens… Montparnasse a été choisie comme théâtre des opérations. Pour répéter leur nouveau dispositif de réactions coordonnées – en vraie grandeur dramatique –, une attaque terroriste dite de masse a été simulée dans la gare parisienne au cours de la nuit du 19 au 20 avril dernier à 1h du matin par le GIGN, le Raid et la BRI. Aidés d'un arsenal de pointe, quelque 150 hommes de ces unités d'élite ont affronté un scénario les mettant aux prises avec neuf terroristes déboulant ensemble dans le hall et sur les quais.
S'ils ne sont pas les seuls, les gares et les trains restent en première ligne sur la liste des sites menacés. Dans le plan imaginé pour l'exercice, trois des terroristes investissent le hall grandes lignes, six autres les quais. Et après que l'un d'eux a été abattu par la FIR (la Force d'intervention rapide) deux autres réussissent à se retrancher dans un local. Entraînant avec eux des otages. Tandis que les autres attaquants grimpent à bord de deux TGV stationnés prêts au départ.
Au PC sécurité aussitôt installé, toutes les unités sur le pied de guerre obéissent dès lors à un commandement unique assuré pour l'occasion par le chef du Raid, Jean-Michel Fauvergue. Etudes des images, reconnaissance des lieux, communications intenses… Des ordres d'« assaut d'urgence » simultanés sont donnés rapidement. Conjointement, les hommes du Raid et ceux du GIGN fracassent les portes des rames TGV. Et investissent la salle où sont retenus les otages. Des assauts qui n'auront pas duré plus d'une dizaine de minutes. Laissant tous les terroristes pour morts, abattus par les forces de l'ordre et les otages sains et saufs. Place aux démineurs et… fin de partie.
Un exercice indispensable. Un parmi tous ceux que pratiquent régulièrement policiers et gendarmes. Ainsi sans médias témoins, la semaine précédente, un autre exercice de simulation d'intervention avait eu lieu dans une autre gare. Avec cette fois la participation des forces de sécurité SNCF.
S'exprimant devant la presse embarquée pour suivre l'opération de Montparnasse, à laquelle il assistait aux côtés du préfet de police de Paris, Michel Cadot, Bernard Cazeneuve se félicitait d'un « nouveau schéma d'interception ». Destiné non pas à remettre en cause les dispositifs existants mais constituant un « perfectionnement ».
Reste que l'exercice, aussi parfait soit-il, présente évidemment des limites. Organisé selon un scénario entièrement écrit d'avance, l'imprévu n'y avait pas sa place. Surtout, il ne mettait pas en scène des terroristes qui désormais commencent par tuer immédiatement et le plus possible au lieu de discuter avec leurs prisonniers… pour laisser aux forces de l'ordre le temps (même raccourci au maximum) d'intervenir. Comme on peut le voir sur la vidéo montée et diffusée par le ministère de l'Intérieur.
Des terroristes qui se font aussi sauter avec une ceinture d'explosifs parmi la foule. Pour la mise en scène de Montparnasse, ont été enrôlés des « figurants ». Qui ne peuvent reproduire les comportements de vrais voyageurs se retrouvant au milieu d'une scène de guerre. Le tout se déroule dans une gare de nuit vidée de sa trépidante animation habituelle en heure de pointe. Au niveau des grandes lignes et non des trains de banlieue bondés. Montparnasse, c'est 482 trains et 149 000 voyageurs par jour. Il paraissait sans doute difficile d'infliger une panique aux clients. Même à titre d'exercice.
Chantal BLANDIN
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