Transport à la demande : Dinard se dote d’un service effectué en taxi
19 Mar 2013
Mis à jour le 23 mai 2017
La communauté de communes de la Côte d’Emeraude vient de lancer son service de TAD sur quatre de ses communes dont Dinard. Ce sont les taxis locaux qui ont remporté l’appel d’offres. Le transport à la demande a été officiellement lancé le 17 février dans le territoire de la communauté de communes de la Côte d’Emeraude (CCCE), dans les Côtes-d’Armor, qui a intégré la commune de Dinard le 1er janvier 2013, portant à dix le nombre de communes dans la CCCE qui compte maintenant près de 30 000 habitants. L’objectif de TADy cool – c’est son nom –est de permettre aux habitants qui n’en ont pas les moyens, matériels et éventuellement physiques, de se déplacer pour leurs besoins classiques, comme faire des courses, se rendre chez le médecin ou régler des questions administratives. Les onze points de dessertes sont en effet situés dans seulement quatre communes, Dinard (quatre points dont le marché et l’hôpital), Pleurtuit et Ploubalay (deux points chacune), La Richardais (trois points dans la zone commerciale).
La prise en charge se fait au domicile des usagers. C’est donc clairement un transport destiné à des personnes âgées. « Rien n’interdit aux autres habitants du territoire, d’emprunter TADy Cool ! », précise Gaëtan Doineau, responsable environnement et aménagement du territoire de la CCCE. « Mais il est vrai que les horaires que nous avons choisis pour le service le rendent difficilement compatible avec des horaires classiques de salariés », continue-t-il. En effet, TADy cool ne débute qu’à 9h30, s’arrête à 17h, et s’interrompt entre 12h et 13h30. Et ne fonctionne que les mardis, mercredis, jeudis et samedi matin. De plus, la plupart des salariés habitant dans la CCCE travaillent en dehors de celle-ci. Or, les transports doivent rester à l’intérieur du périmètre de la CCCE, sauf accord exceptionnel.
La particularité de ce TAD est de fonctionner avec un groupement de taxis locaux. « C’est eux qui ont remporté l’appel d’offres, mais nous n’avions fait aucune restriction quant au mode de transport », précise le responsable de l’aménagement du territoire. Dans les faits, ce choix du taxi a un léger effet pervers : l’usager a le sentiment de commander une voiture particulière. « C’est un transport public ! Nous nous battons contre cela, notamment en insistant auprès des conducteurs. Si le voyageur n’est pas chez lui à l’heure indiquée, le taxi a le devoir de repartir sans lui. Pas question de désorganiser le fonctionnement. » Mais seul le logo magnétique que le taxi doit porter lorsqu’il circule pour TADy Cool, permet de distinguer les courses privées des courses publiques. Dans les faits, l’usager s’en apercevra aussi lorsque le conducteur chargera un ou plusieurs clients qui ont la même destination, ou une partie de trajet commun. « La centrale de mobilité du département qui se charge de la réservation fait tout pour optimiser les courses, en mutualisant les trajets par exemple. »
Ce qui change aussi, c’est le tarif. L’usager ne paie en effet qu’une somme forfaitaire de deux euros, tandis que la CCCE apporte le complément par rapport au coût du trajet. L’intercommunalité va recevoir, jusqu’en 2014, les aides européennes du Leader (pour Liaison entre les actions de développement de l’économie rurale). Dégressives, elles seront de 55 % du déficit pour la première année. « Nous avons budgété 25 000 euros, soit 1 600 trajets simples. » En tout cas, le service a l’air de bien démarrer. En fonctionnement depuis le 1er février, soit dix-sept jours avant l’inauguration officielle, une vingtaine de trajets ont été effectués, « alors que nous n’avions encore fait aucune publicité, et que la presse locale ne s’en était pas encore fait l’écho ».
Y. G.