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Ewa

Brest élargit son offre pour les personnes à mobilité réduite

Ce nouveau service, baptisé Accemo, s?étend sur Brest ainsi que sur les sept communes de l?agglomération Brest Métropole océane (BMO) et Keolis viennent de mettre en place un nouveau service de transport des personnes à mobilité réduite. Baptisé Accemo, pour accessibilité et métropole océane, ce service s’étend sur Brest et les sept communes de l’agglomération. Il s’adresse aux personnes ayant un taux de handicap supérieur ou égal à 80 % et qui ne peuvent pas prendre le bus seules ou accompagnées. Le service, disponible sur inscription uniquement, est désormais ouvert sept jours sur sept. L’ancienne formule ne fonctionnait pas en soirée ni le dimanche. « Aujourd’hui, tous les dimanches sont complets et nos clients apprécient de pouvoir se rendre aux matchs de foot, basket, aux spectacles du Quartz, ou encore profiter du Printemps du cinéma », se réjouit Anne Samek, responsable communication de Keolis Brest.
En 2009, l’ancien service de transport des personnes à mobilité réduite comptait 150 inscrits pour environ 14 000 voyages sur 144 000 km. L’objectif kilométrique pour 2010 est d’atteindre 198 000 km. Outre le téléphone, un site Internet dédié (www.accemo.fr) permet de réserver son voyage en ligne. Les tarifs sont identiques à ceux du réseau Bibus, il n’y a pas de surcoût pour ce service. Deux nouveaux minibus spécialement équipés ont été achetés par Brest Métropole océane afin de renouveler le parc et d’offrir des véhicules récents de bon confort aux clients ; deux autres véhicules sont attendus avant l’été.
 

Sylvie LUNEAU

Ewa

Le réseau de bus parisien intra-muros est accessible

C?est un travail de longue haleine, et il n?est pas achevé : rendre accessible aux personnes en fauteuil roulant la totalité du réseau de surface de la RATP Si le projet a germé en 1995, il a été davantage formalisé suite à la loi handicap de 2005, notamment parce qu’on lui a donné une date butoir, le 1er janvier 2015. C’est cependant une étape, dont la plus importante est celle de l’accessibilité des 60 lignes bus du réseau de Paris intra-muros, que les responsables ont voulu marquer le 27 janvier en inaugurant symboliquement un bus et un arrêt (place de la Bastille) accessibles de la ligne 20, la première à avoir bénéficié des aménagements, en 1995. Pour l’occasion, Jean-Paul Huchon, président du Stif, Bertrand Delanoë, maire de Paris, et Pierre Mongin, PDG de la RATP s’étaient déplacés. « Devant la complexité de rendre accessible le réseau souterrain de métro, nous avons décidé que l’approche prioritaire se ferait par le réseau bus et tram. Depuis 1999, tous les bus achetés par la RATP sont accessibles aux handicapés moteurs », s’est félicité le PDG de la RATP. Ce qui s’est avéré le bon choix. « Une idée intelligente ! », a souligné Jean-Paul Huchon, pour qui « la question de l’accessibilité est devenue incontournable » parce que « ce n’est pas seulement un devoir, c’est aussi une certaine conception de la société et des espaces publics ». Parmi les plus performants du monde, le réseau de bus parisien représente 2 373 points d’arrêt, 600 km de lignes et 350 millions de voyages par an. Et concrètement, désormais, chacun des 1 415 véhicules affectés aux 60 lignes est équipé d’une rampe d’accès rétractable. Soit un budget achat de matériel roulant de 330 millions d’euros. Par ailleurs, les aménagements de voirie (trottoirs rehaussés, obstacles éventuels supprimés pour un total de 12 millions d’euros, payés à parité par la région et le Stif) ont été réalisés par la ville, de façon à ce que plus de 70 % des points d’arrêt de chacune des lignes soient accessibles aux fauteuils roulants. Une définition de l’accessibilité mise au point avec les associations, après des discussions musclées, a rappelé l’APF. En banlieue aussi, l’accessibilité progresse : 46 lignes sont déclarées accessibles. Le réseau bus RATP en comptant 350 au total, le rythme à tenir est de 40 à 50 lignes à traiter par an. « L’équipement de la banlieue a commencé, mais c’est encore devant nous, a rappelé le président de région. Avec l’aménagement nécessaire des gares, il y en a pour 2 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2015. » Une chose est sûre, les dépenses ne sont pas vaines, puisqu’« entre 2008 et 2009, la fréquentation des usagers en fauteuil roulant s’est accrue de 30 %, soit 30 000 déplacements par an », a souligné Pierre Mongin. Le PDG de la RATP en a profité pour lancer un appel au civisme. Parce que tous les aménagements du monde ne servent plus à rien quand une voiture stationne sauvagement devant l’arrêt de bus. Il a précisé qu’il demanderait au préfet de police Michel Gaudin que la répression soit désormais plus sévère.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

PMR : Mobil?Azur à Nice lance le service Prompto

Avec Prompto, Mobil?Azur proposera un service de transport à la demande permettant de réserver une heure seulement à l?avance Après un peu plus de six mois d’existence, le service à la demande Mobil’Azur destiné au transport des PMR des 25 communes de la communauté urbaine Nice-Côte d’Azur (Cunca) compte 900 abonnés. Exploité par Keolis, qui s’est fait une spécialité du transport à la demande pour les PMR, le service fonctionne avec 8 véhicules, pouvant accueillir 5 personnes en fauteuil roulant et 7 assises, et 10 conducteurs ayant suivi une formation ad hoc. Il est accessible 7 jours sur 7, de 6h à 22h, sauf dimanches et jours fériés (9h à 22h), au prix de 1 euro le trajet, soit le même prix qu’un ticket de bus ou de tram. « Nous avons en moyenne 2 000 courses par mois, assure Sonia Benouaret, chef de centre Mobil’Azur. Les abonnés passent au préalable devant une commission non pas pour les dissuader de faire appel à nous, mais pour pouvoir délivrer ensuite un service personnalisé. » Pour la même raison, lors de la réservation, jusqu’à 19h la veille, le motif du déplacement est demandé. « Nous constatons que de plus en plus les clients ne font pas appel à nous uniquement pour leurs trajets obligatoires mais aussi pour leurs loisirs », poursuit-elle. La moitié de l’activité concerne cependant des transports récurrents et 40 % des abonnés sont des utilisateurs réguliers, c’est-à-dire utilisant Mobil’Azur au moins une fois par semaine pour le même trajet au même horaire. Proportionnel au nombre de courses, le financement du service assuré par la Cunca revient à 1,5 million d’euros par an. Désormais, la filiale de Keolis entend proposer davantage de souplesse à ses clients avec le déploiement au premier trimestre 2010, du service « Prompto », permettant de réserver son trajet, seulement une heure avant le déplacement.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Palmarès des mobilités 2009 : le prix de l’accessibilité pour Grenoble

Le tramway grenoblois 100 % accessible sort vainqueur LE LAURÉAT

Grenoble : la ville qui a inventé le tramway 100 % accessible
Avant-gardiste, la ville de Grenoble a commencé à mener une politique d’accessibilité de l’espace public dès 1975. Sous la houlette de son maire, Hubert Dudebout, le chef-lieu de l’Isère réintroduit le tramway en 1987, mais pas n’importe lequel ! Un tramway accessible bien sûr, concocté par un groupe de travail ad hoc autour du SMTC, d’Alstom et des associations. « Une innovation telle que la ville recevait chaque semaine trois ou quatre délégations étrangères… », relate Yannick Belle, conseiller délégué à l’accessibilité au SMTC de Grenoble (26 communes, près de 400 000 habitants). Sur la ligne B du tram, les dispositifs d’annonces sonores et visuelles sont améliorés ; sur la C, le véhicule devient accessible par chacune de ses portes et en toute autonomie. Dans la foulée, les trottoirs sont rehaussés et les premiers trams modifiés afin de s’affranchir de la palette rétractable grâce à une lacune entre le quai et le véhicule de seulement 2 cm. Les mêmes recettes sont appliquées au bus, dont 80 % des arrêts sont accessibles. Si bien que l’élaboration du schéma directeur d’accessibilité 2009-2012 n’a pas posé problème. Voté à l’unanimité en juin, il vise trois objectifs : étendre l’accessibilité à 95 % du réseau bus, perfectionner les dispositifs d’information, de signalisation sonore, visuelle et podotactile, enfin, confirmer le service de porte à porte PMR qui transporte quelque 125 personnes chaque jour. Soit une dépense de 17 millions d’euros sur 4 ans. Le prix à payer pour être l’agglomération la plus accessible de France.
Le détail qui change tout : en 2012, avec un réseau urbain presque 100 % accessible, l’agglomération aurait pu prévoir de supprimer le transport spécifique, elle a choisi de le conserver.

 

LES NOMINÉS

Agglomération rennaise : le mobilier urbain pour tous
Le mobilier urbain de l’agglomération rennaise est en cours de renouvellement, quartier par quartier, jusqu’en 2010. Pour la ville de Rennes, le marché a été attribué à Clear Channel. Pour les autres communes, le marché est revenu à la société Abris Service, qui remplacera progressivement les abris des 36 communes d’ici 2013. Ces nouveaux abris voyageurs, installés en cohérence avec la loi sur l’accessibilité des transports publics, offrent une lisibilité adaptée aux personnes handicapées. La dénomination de l’arrêt de bus est inscrite en grosses lettres blanches et le numéro de ligne est grossi pour être repéré par les malvoyants, le panneau d’information est abaissé pour que les personnes en fauteuil roulant puissent y accéder, la largeur de trottoir permet aux fauteuils de tourner et de se croiser. Ce mobilier pourra également être équipé d’un boîtier électronique et d’une antenne qui permettront le temps venu de diffuser de l’information en temps réel aux voyageurs (temps d’attente jusqu’au prochain bus, encombrement imprévu ou autre information municipale…).
Le détail qui change tout : dans sa démarche de rendre son réseau entièrement accessible à l’horizon 2015, Rennes a mis en place un système de dépôt de plainte pour les usagers qui rencontreraient un obstacle dans leur chaîne des déplacements.

Basse-Normandie : pionnière dans l’adaptation de ses TER
Une porte centrale assez large pour donner accès aux fauteuils roulants, un espace dédié avec trois places réservées, dont deux en vis-à-vis, et quatre pour les accompagnateurs, des toilettes aménagées et des installations de sécurité… La toute première voiture TER Corail Intercités conçue pour les personnes à mobilité réduite est entrée en service en Basse-Normandie le 16 mars dernier. Sur la ligne Paris – Caen – Cherbourg, l’accès au train se fait à partir d’une plateforme élévatrice déployée par un agent de gare. A l’intérieur, un couloir mieux éclairé, des barres de maintien rouges, deux boutons d’appel SOS, une signalétique renforcée par deux bandes jaunes sur les marches des portes d’accès. Autre innovation : des toilettes adaptées. Elles sont dotées d’une large ouverture électrique et tout y a été calculé pour être à bonne hauteur : lavabo, miroir, savon et sèche-mains. Seize voitures de ce type doivent circuler sur le réseau Basse-Normandie, la région ayant investi à 50 % avec la SNCF dans ces aménagements à 500 000 euros pièce. Une première qui devrait être déclinée dans d’autres régions.
Le détail qui change tout : le local du chef de bord est à proximité, pour une intervention plus rapide si nécessaire.

 

Cécile NANGERONI et Guillaume LEBORGNE

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Ewa

Un réseau urbain innovant à Toulouse

Tisséo SMTC, le syndicat mixte des transports en commun de l?agglomération toulousaine, a pris deux ans pour élaborer son schéma directeur d?accessibilité, voté en juillet 2009 L’enveloppe budgétaire prévue par le SMTC est de 50 millions d’euros d’ici à 2015, dont 30 millions pour la mise en accessibilité physique des lignes. La commission d’accessibilité réseau urbain Tisséo (Carut), créée en juillet 2008 afin de suivre et de valider l’élaboration du SDA, a fonctionné avec 50 associations de personnes handicapées et a permis l’établissement d’un climat de confiance. Signe de l’intérêt porté au sujet par Tisséo, le chef de projet SDA, Jean-Claude Bernard, a été désigné « monsieur accessibilité », avec pour mission de maintenir le cap accessibilité 2015 et de porter la bonne parole dans les différentes commissions d’accessibilité. Huit volets d’action ont été identifiés à l’issue d’un diagnostic qualitatif concernant l’info voyageurs, le matériel roulant, la formation du personnel, les stations de métro, les points d’arrêts et pôles d’échanges, les services de substitution, les points d’accueil clientèle et enfin l’écoute, le suivi et l’évaluation. Trente mesures se déclineront en cent actions. Parmi elles, la formation, entre novembre 2009 et 2015, de tout le personnel en contact avec le public (2 000 personnes), pour apprendre à repérer le handicap et à adopter les bonnes pratiques en fonction du type de handicap. « C’est une nouvelle culture d’entreprise à adopter, souligne Jean-Claude Bernard. Un bus ne devra plus pouvoir sortir du dépôt si la palette amovible pour les personnes à mobilité réduite ne fonctionne pas. » Afin de mener à bien sa mission sur un périmètre des transports étendu à 86 communes, Tisséo a tenu à mettre au point plusieurs outils spécifiques. Les 3 500 arrêts de bus, diagnostiqués avec 30 points de mesure, ont été répertoriés dans une base de données géolocalisée. Cela permet une programmation de la mise en accessibilité des lignes année par année. Et à terme d’informer via Internet de l’accessibilité des arrêts de bus et de déclencher un service de substitution si l’arrêt n’est pas accessible. Autre innovation : un référentiel technique unique a été élaboré en concertation avec la région, le département, les EPCI membres de Tisséo (dont la communauté urbaine du Grand Toulouse) et les associations, afin que toutes les partenaires puissent travailler dans le même sens. Il permettra à n’importe quel service technique du périmètre des transports de construire un service accessible cohérent avec celui de ses voisins.
 

Catherine STERN

Ewa

Des financements encore à mobiliser pour l?accessibilité en Midi-Pyrénées

La région a adopté son « schéma directeur d?accessibilité des réseaux de transports régionaux aux personnes en situation de handicap » en mars 2009. La mise en ?uvre de toutes les actions prévues d?ici 2015 et au-delà se chiffre à 109 millions « Notre responsabilité était de voter le SDA et d’en élaborer le budget, pas de faire les travaux qui sont sur le domaine de la SNCF pour les gares et de RFF pour les quais, explique Charles Marziani, vice-président du conseil régional chargé des transports. Nous avons informé la SNCF et RFF, en indiquant que la région était prête à prendre en charge 30 % de ce budget, bien qu’elle n’en ait pas l’obligation légale. Nous attendons leur réponse. » Volontariste, Midi-Pyrénées avait déjà voté en décembre 2008 un investissement de deux millions d’euros pour adapter ses AGC aux personnes à mobilité réduite en les équipant de rampes d’accès et d’une signalétique adaptée. Elaboré pendant plus d’un an, en concertation avec la SNCF, RFF et les associations d’usagers et de personnes handicapées, le schéma directeur d’accessibilité (SDA) prévoit des interventions différenciées dans trois catégories de gares TER. La première catégorie concerne 14 gares régionales (représentant 55 % du trafic ferroviaire de Midi-Pyrénées) qui deviendront accessibles d’ici 2015 avec la plus grande autonomie possible, c’est-à-dire avec un traitement total des cheminements pour les handicaps physiques, visuels et auditifs. La deuxième catégorie regroupe 33 gares (41 % du trafic régional) dont l’accessibilité sera améliorée, sans régler le problème de l’accès quai/train. Une présence humaine permanente et sans réservation sera donc nécessaire. L’arrivée, à partir de 2013-2014, de 25 nouvelles rames Alstom aux normes d’accessibilité et l’achèvement de la mise aux normes des AGC permettront de faire basculer 9 gares de la deuxième à la première catégorie dite de « grande autonomie », qui représentera alors 78 % du trafic régional. Neuf gares (4 % du trafic) ne pourront pas bénéficier d’aménagements d’accessibilité suffisants. Les passagers empruntant ces gares bénéficieront d’un service de substitution leur permettant de se rendre dans la gare accessible la plus proche. La région a choisi de traiter 15 haltes ferroviaires (les plus fréquentées, essentiellement dans l’agglomération toulousaine), bien qu’elle n’en n’ait pas l’obligation légale. La continuité entre parkings, abords et quais sera aménagée, les quais seront équipés de bandes au sol et de rampes. Enfin, le système d’assistance Accès + avec réservation la veille proposé par la SNCF dans 25 gares de Midi-Pyrénées sera étendu. Côté autocars, le conseil régional a prévu un plan d’aménagement de tous les arrêts d’ici 2015, avec suppression des obstacles et mise en sécurité. Ce travail se fera en concertation avec les autres autorités organisatrices, département et réseau urbain, étant donné que de nombreux arrêts sont communs. A l’échéance de la mise en conformité, les gares et les trains accessibles seront clairement identifiés dans les documents d’information, ainsi que dans le système d’information en temps réel qui sera déployé courant 2010 dans les gares et les haltes par l’intermédiaire de panneaux lumineux. Malheureusement, l’information sonore ne sera disponible que là où il y a du personnel en gare. « Il y a des craintes des associations que les délais ne soient pas tenus, reconnaît Charles Marziani. Nous sommes parmi les régions les plus avancées car notre SDA est déjà voté, mais nous devons maintenant mobiliser les capacités financières. »
 

Catherine STERN

Ewa

Accessibilité : encore des lacunes à combler

La loi impose aux autorités organisatrices de rendre accessibles leurs réseaux de transports en commun.?Il ne reste plus que cinq ans pour passer de la théorie à la pratique. Premier bilan Enlever une lacune, une marche, c’est bénéfique pour tout le monde. C’est en gros ce principe – ce qui est indispensable à certains est utile à tous – qui guide désormais les politiques d’accessibilité dans les transports collectifs. Selon le Gart, 5 millions de personnes sont gênées par une marche de 35 cm. En Europe, 30 % de la population est atteinte d’un handicap temporaire, complète la SNCF. Enfin, une enquête Insee de 1999 précisait que 35 % des Franciliens sont « en situation de handicap dans les transports ». Autant de statistiques qui ont mis tout le monde d’accord sur l’urgence à rendre les transports accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR) et aux handicapés. Promulguée le 11 février 2005, la loi handicap (voir ci-contre) a de grandes ambitions dans ce domaine et une échéance, le 1er janvier 2015. Un délai de dix ans, jugé trop long par les associations et trop court par ceux chargés d’appliquer la loi, les autorités organisatrices de transport (AOT). Pratiquement à mi-parcours, quel est le bilan ? Une enquête exclusive menée par le cabinet spécialisé Alenium Consultants, en partenariat avec Ville, Rail & Transports, nous présente une photographie précise. Nous la publions en intégralité dans nos pages « Forum ». Principaux constats : d’abord, les sommes en jeu sont lourdes. Alenium les évalue à 5,5 milliards d’euros, dont à peine 60 % sont réellement financés. Du côté des régions, c’est 87 euros dépensés par habitant en moyenne, dans une fourchette allant de 9,69 euros à 171 euros. Ensuite, les AOT ont pris du retard : 72 % n’ont pas tenu le délai légal de trois ans pour élaborer leur « schéma directeur d’accessibilité » (SDA). L’enquête menée par le Gart fin 2007 concluait qu’elles seraient 28 % à ne pas respecter le délai. Deux ans plus tard, c’est pile l’inverse : 28 % avaient terminé au 11 février 2008. Conséquence, 60 % des AOT anticipent un retard dans la mise en œuvre des aménagements. Avec de fortes disparités entre Rhône-Alpes, dont les 98 gares seront au rendez-vous de 2015, et des régions comme le Limousin, la Champagne-Ardenne ou le Nord-Pas-de-Calais, qui n’en ont pas finalisé un. Un constat partagé par l’Association des paralysés de France (APF), qui reconnaît toutefois des « circonstances atténuantes » : les AOT n’ont jamais eu de méthodologie. Théoriquement, l’article 45 de la loi aurait dû être complété par un décret d’application explicitant les modalités des SDA qui n’est jamais paru. « Sans outils, elles se sont tout de même approprié la démarche », salue Nicolas Mérille, conseiller national aménagement du territoire de l’APF. Mais avec un écueil : pas d’homogénéité dans les SDA, « en particulier sur les dérogations pour impossibilité technique, à ne pas confondre avec une impossibilité économique comme cela arrive », signale-t-il. Autre faille, soulignée par Catherine Chartrain, présidente du Coliac, l’observatoire de l’accessibilité du CNT : « Aucune obligation à faire le lien entre SDA et plans communaux d’accès à la voirie. Cette absence de continuité aurait pu être corrigée par décret. » Elle relève aussi que bien que les SDA soient « pris très au sérieux, on met ce qu’on veut dedans et, inconsciemment, on raisonne surtout “fauteuil roulant” ». Responsables de la mise en œuvre de l’accessibilité, les AOT sont soutenues par la SNCF, qui doit veiller à la mise aux normes des matériels roulants et à l’adaptation des services dans toutes les gares nationales sur lesquelles l’Etat lui délègue l’autorité. « Louis Gallois avait déjà signé la charte de l’accessibilité en 2003, souligne Brigitte Rigaud, responsable de la délégation à l’accessibilité et au voyageur handicapé de la SNCF. La loi a accéléré les choses et a élargi la problématique à tous les types de handicap. » Pour les handicaps sensoriels, la SNCF a utilisé les retours d’expériences de la gare-laboratoire en 2006 et du train labo au printemps dernier. « Une flèche sonore permettant de se représenter la direction mentalement a été validée, de même que la “table +” qui se replie », poursuit-elle. Parallèlement, RFF, propriétaire des quais et des voies, s’est engagé à réaliser des aménagements facilitant l’accès aux trains des PMR. Formalisés dans un schéma directeur national d’accessibilité (SDNA) validé par le ministère en juin 2008, les engagements communs visent 418 gares dont 162 nationales, 245 gares TER et 11 gares franciliennes recevant les grandes lignes. La SNCF a promis d’y consacrer 500 millions d’ici à 2015, dont 400 dans les gares et 100 dans le matériel roulant. RFF a pour sa part engagé 176 millions d’euros. A quoi s’ajoutent les 284 millions d’euros du contrat de performance signé avec l’Etat en novembre 2008, grâce auquel « on a un socle garanti de 250 gares, financé à l’échéance 2012, estime Denis Cauchois, délégué à l’accessibilité de RFF. Et le plan de relance prévoit 14 millions d’euros pour 37 gares d’ici à décembre 2010 ». A ce jour, 21 gares sont 100 % accessibles : celles, récentes, de la LGV Est, mais aussi Marseille-Saint-Charles ou Lyon-Saint-Exupéry. Le SDNA prévoit par ailleurs que le service d’accompagnement Accès + récemment étendu à 360 gares en touche 418. Du côté des agglos, « on ne partait pas de rien, grâce aux nombreux TCSP guidés de conception récente, où l’accessibilité est plus simple à gérer », souligne Anne-Marie Frédéric, adjointe au pôle système de transports du Gart, qui estime que seule une minorité d’AO ne fera rien. Seul écueil : les transports interurbains et scolaires, car « l’offre de cars à plancher bas est réduite et très chère ». Un contre-exemple, pourtant : la ligne directe Marseille – Aubagne, avec un car 100 % accessible toutes les heures, soit un sur six.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Quoi de neuf du côté des bus en terme d?accessibilité

Conformément au principe de « tout pour tous », en 2015, les transports en commun devront être accessibles aux PMR Concernant les transports publics urbains, le bus est un véhicule clé puisqu’il représente à lui seul 90 % du parc (15 796 véhicules sur un parc total de 17 686 en janvier 2008). C’est avec la nouvelle génération de tramways que les véhicules surbaissés ont fait leur première apparition. Le tout premier a été conçu spécifiquement – en concertation avec les associations de handicapés –, en 1985, et inauguré en 1987 à Grenoble. Du côté des bus, ce n’est que dans la seconde moitié des années 90 que des véhicules à plancher bas ont été proposés. Mais le surbaissé est depuis devenu un standard et, au fil du rajeunissement du parc (âge moyen actuel de 8,3 ans), la proportion d’autobus accessibles ne cesse de progresser. Au dernier recensement de l’UTP, c’est-à-dire au 1er janvier 2008, 71 % des bus sont à plancher bas, en circulation dans 93 des 121 réseaux urbains de province. Preuve que l’équipement se poursuit à un rythme soutenu : on en comptait que 41 % en 2001, 51 % en 2004 et 61 % en 2006. L’accessibilité de base est complétée par divers équipements tels que : les palettes rétractables (45 % du parc), les systèmes d’agenouillement (27 %), les espaces réservés aux usagers en fauteuil roulant (46 %), ou encore les annonces sonores (46 %) et infos visuelles (49 %). Ile-de-France comprise, désormais 86 % du parc français d’autobus est doté d’au moins un équipement d’accessibilité, contre 57 % en 2004 et 74 % en 2006.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Une politique d’accessibilité historique à Grenoble

Avant-gardiste grâce à Hubert Dudebout, maire de 1965 à 1983, Grenoble a pris une grosse longueur d?avance. La ville qui se targue aujourd?hui d?être la plus accessible de France a commencé à mener une politique d?accessibilité dès 1975 « La ville aménageait déjà des bateaux et rampes d’accès pour les personnes en fauteuil roulant et, en 1979, créait un service municipal travaillant sur la question », rappelle Yannick Belle, conseiller délégué à l’accessibilité au SMTC de Grenoble (26 communes, près de 400 000 habitants). C’est donc tout naturellement que lorsque la décision de réintroduire le tram à Grenoble est prise, à la même période, toujours sous Hubert Dudebout, soutenu par Louis Maisonnat, à l’époque président du SMTC, il est immédiatement question d’un tramway « accessible »… Mais quand la décision est entérinée par un référendum, en 1983, le matériel rêvé n’existe pas sur le marché. « Le SMTC a dû monter un groupe de travail avec les associations et avec Alstom, relate l’élu. C’est ce qui a permis la livraison, en 1987, du premier tramway accessible au monde. Une telle innovation que la ville recevait chaque semaine trois ou quatre délégations étrangères… ». Après ce premier coup d’éclat, la collectivité n’a eu de cesse de faire progresser les dispositifs, la concertation avec les associations telles que l’APF étant devenue quasi permanente. Pour la ligne B du tram, on améliore les dispositifs d’annonces sonores et visuelles. Pour la ligne C, les associations en veulent plus : un véhicule non pas accessible par deux de ses portes, mais « entièrement accessible et en toute autonomie, c’est-à-dire sans avoir à appuyer sur un bouton pour déployer la palette », raconte Yannick Belle. Un nouveau challenge qui sera gagné en 2006 avec le citadis d’Alstom. Entre-temps, le SMTC rehausse l’ensemble des quais, puis fait modifier les 55 TFS (tramway français standard). Résultat : « la lacune entre le quai et le véhicule n’est que de 2 cm, exit la palette ». Si bien qu’aujourd’hui l’agglo affiche 100 % d’accessibilité pour les 35 km du réseau tram. Les 2 lignes en projet pour 2014 le seront aussi, naturellement. Une jolie prouesse. Et du côté des bus ? On applique plus ou moins les mêmes recettes. Dès 1996, une ligne entière est rendue accessible avec une palette rétractable associée à l’agenouillement du bus par un système de vérins hydrauliques. « Il est étendu progressivement à toute la flotte, sur chaque ligne, en aménageant les trottoirs. Nous sommes à environ 80 % d’arrêts de bus accessibles, soit 800 sur un millier. » Autant dire que, l’essentiel du travail étant fait, la rédaction du schéma directeur d’accessibilité (SDA) n’a pas posé de véritable problème à l’agglo. Voté par le SMTC à l’unanimité en juin dernier pour la période 2009-2012, il vise trois objectifs. Primo, étendre l’accessibilité à 95 % du réseau de bus, sachant qu’atteindre les 100 % sont techniquement impossibles. 9 millions d’euros y seront consacrés. Deusio, perfectionner les dispositifs d’information, de signalisation sonore, visuelle et podotactile. Tertio, confirmer le service spécifique PMR. Avec ses 11 véhicules adaptés, ce service de porte à porte transporte environ 125 personnes chaque jour. Il coûte 2 millions d’euros par an à la collectivité, qui aurait pu choisir de l’alléger une fois le réseau classique utilisable par tous les usagers. Cerise sur le gâteau : la SNCF et RFF ne sont pas en reste à Grenoble. Des ascenseurs tout neufs, des quais rehaussés dans la gare de centre-ville… Ou encore un SDA régional qui promet 100 % d’accessibilité pour les TER en 2015, soit 12 millions d’euros supplémentaires investis chaque année. De plus, grâce à l’antériorité de la démarche, la ville, ses trottoirs, ses magasins sont pensés pour les PMR. Mais, même dans ce monde presque idéal, il reste un défi pour les prochaines années, reconnaît Yannick Belle : « traiter le handicap psychologique. Nous butons encore parce qu’il est difficile à appréhender ».
 

Cécile NANGERONI

Ewa

La région Languedoc-Roussillon s?estime trop sollicitée en terme d?accessibilité

L?application du schéma directeur d?accessibilité (SDA) reste modeste en Languedoc-Roussillon si l?on en croit l?étude Alenium. Revue de détail Loin de nier les difficultés de mise en œuvre de la loi de 2005 sur les équipements destinés aux personnes à mobilité réduite (PMR), Jacques Rouveyre, chargé de mission gares-accessibilité au service TER de la région Languedoc-Roussillon, livre une série d’explications. « RFF et la SNCF campent sur des positions que nous n’acceptons pas et nous voulons les faire changer d’avis, lance-t-il. Les deux entreprises publiques assurent 25 % des investissements destinés à la mobilité des PMR, ce qui revient à en faire payer 75 % au conseil régional. Un taux exorbitant pour des équipements propriétés de RFF ou de la SNCF. » Reste que cette clé de répartition, indiquent les entreprises concernées, ne couvre pas l’ensemble des réalisations. « Nous réalisons un investissement fort sur le handicap », poursuit Jacques Rouveyre, citant la création d’un observatoire régional du handicap incluant une thématique transport. Le groupe de travail idoine, qui inclut les associations, œuvre sur l’application de la loi de 2005 « et au-delà », souligne-t-il. La SNCF relève qu’elle y participe activement. Le chargé de mission régional désigne aussi l’Etat : « La loi de 1975 rendait obligatoire l’accessibilité et n’a jamais été appliquée. On demande aujourd’hui aux collectivités de faire ce que l’Etat n’a pas fait depuis trente ans ! » Jacques Rouveyre note également que départements et agglomérations peinent à collaborer avec la région, déplorant le « peu de concertation sur la chaîne de transport dans le sens de l’esprit de la loi ». Pas question non plus pour la région d’accepter la critique du « saupoudrage ». La logique par maillage prime sur la logique de ligne. « Il s’agit de ne pas paraître sacrifier un territoire par rapport à un autre, de traiter les principales gares comme les gares moyennes sur l’ensemble de la région », note Jacques Rouveyre. Du côté de RFF, dont le domaine reçoit 75 % des investissements dans le cadre des SDA (25 % pour le domaine SNCF), on ne nie pas les difficultés, mais on relativise. « L’objectif 2015 n’est pas un objectif de moyens mais un objectif de résultats », précise-t-on d’emblée à la direction de Montpellier. « En fait, pour permettre l’accessibilité, on peut jouer aussi sur les moyens humains. » Une remarque largement relayée par la porte-parole de la direction régionale de la SNCF, Martine Nogué : « Nos équipes d’escale sont partout présentes et équipées pour assister les PMR dans leur déplacement entre l’entrée de la gare et l’installation dans le train. » Reste à répondre à la demande d’autonomie complète des personnes handicapées. A RFF, on ne cache pas que « les travaux sont colossaux à mettre en œuvre ». On cite le prix d’un ascenseur – un million d’euros l’unité – ou le rehaussement des quais de 35 à 55 cm. « Nous mettons en effet 25 %. Mais il est peut-être possible aussi d’inscrire ce type de travaux dans le cadre d’une clause de revoyure prévue par le contrat de projets Etat-région. » Ou de les intégrer dans d’autres projets (voir encadré ci-contre). Deux niveaux de SDA sont bel et bien en route. Le schéma national, qui traite des 7 gares principales du Languedoc-Roussillon, et le schéma régional, qui s’occupe des 40 gares TER. Dans le cadre du schéma national RFF, trois études sont en cours sur l’accessibilité : à Béziers, Narbonne et Sète, financées à 100 % par RFF. Leurs résultats sont prévus mi-janvier. Les cas de Montpellier et Nîmes, gares incluses dans le plan de relance, sont plus avancés, avec leurs travaux de rénovation complète prévus pour 2011. Les budgets d’accessibilité du domaine RFF étaient chiffrés, dans le cadre du plan de relance national et pour chacune de ces deux gares, à 400 000 euros. Comme à Nîmes les études ont finalement montré que les problèmes d’accessibilités ne relevaient plus que du domaine SNCF, Montpellier héritera donc de 800 000 euros au titre de l’accessibilité dans le domaine RFF. Dans le cadre du schéma régional, des travaux de mise en accessibilité de gares TER viennent d’être réalisés à Vergèze et Prades. A la SNCF, on aligne aussi plusieurs réalisations pour un budget 2009-2010 de plus de 2 millions d’euros pour lequel l’exploitant participe à hauteur de 37 % (45 % région, 18 % Etat). En outre, une convention partenariale pour les guichets et portes automatiques a été signée pour 1 million d’euros afin d’équiper 10 gares sur 40, la SNCF assurant 68 % du coût, la région 32 %. Sur ce cas précis, on est loin de la clé de financement 75-25. « Les travaux de remplacement des guichets, d’après un nouveau concept conçu avec les associations, sont achevés pour les gares de Cerbère, Agde, Argelès-sur-Mer et Mende », énumère la direction régionale. Dans le cadre du groupe de travail animé par la région, une gare « démonstration » en matière d’accessibilité a été choisie : Bédarieux, sur la ligne des Causses, chère à Jean-Claude Gayssot.
 

Michel-Gabriel LÉON