Le rythme de croissance des cars Macron reste très dynamique : chaque trimestre, le nombre de voyageurs transportés par autocar fait un bond de 25 %, selon le deuxième rapport annuel présenté par l’Arafer le 11 juillet. En 2016, six millions de déplacements ont été effectués sur le territoire grâce à ce mode de transport.
En décembre dernier, on recensait près de 1 000 liaisons contre un peu plus de 600 un an auparavant. « Des liaisons sont ouvertes, d’autres fermées. On constate que le plus grand nombre de créations ne sont pas sur des radiales mais sur des transversales qui ne sont pas elles-mêmes desservies par d’autres modes de transport », souligne Bernard Roman. Selon le président de l’Arafer, les trois opérateurs du marché (Flixbus, Ouibus et isilines/Eurolines), tous déficitaires, ont « de grandes ambitions, qui se basent sur l’exemple allemand, et devraient rapidement les mener, selon eux, à dix millions de passagers annuels ».
Les trois transporteurs se font essentiellement concurrence sur les liaisons les plus fréquentées (près de 90 % des passagers), généralement desservies par le TGV. C’est le cas tout particulièrement entre Paris et Lille et entre Paris et Lyon.
L’Arafer dresse un bilan très positif de l’ouverture du marché : les enquêtes menées auprès des clients des cars montrent, selon l’autorité de régulation du secteur, que sur les six millions de personnes transportées, près d’un million ne se seraient pas déplacés si cette nouvelle offre n’avait pas existé. Pour les cinq autres millions de déplacements recensés, plus de la moitié (53 % exactement) auraient été effectués en voiture individuelle ou en covoiturage et 45 % en train.
Les liaisons de moins de 100 km, qui sont soumises à un régime particulier, ont donné lieu à 171 déclarations d’ouverture de ligne déposées auprès de l’Arafer. L’autorité a aussi reçu 93 saisines de la part d’autorités organisatrices des transports demandant soit leur interdiction, soit leur limitation en raison du risque d’une atteinte « substantielle » à l’équilibre économique de leurs lignes TER. Selon Bernard Roman, « la concurrence est en réalité très limitée. Il suffit de comparer les caractéristiques respectives des types de service : les cars Macron se distinguent par une fréquence hebdomadaire et un nombre de sièges réduit. Leurs temps de trajet sont beaucoup plus longs et souvent ne permettent pas de respecter les horaires car ils s’inscrivent dans des lignes grandes distances ».
Enfin, le gendarme du secteur va lancer une consultation publique à la rentrée sur les règles d’accès aux gares routières. Ce qui lui permettra dès cet automne de prendre « une décision s’appliquant à tous les exploitants de gares routières régulées ».
M.-H. P.