La RATP a annoncé le retour à l’été 2024 des Bluebus, bus électriques fabriqués par une filiale du groupe Bolloré, Blue Solution. Ils avaient été retirés de la circulation fin avril 2022 après deux incendies au niveau des packs de batterie, en moins d’un mois, en plein Paris. « La RATP, Ile-de-France Mobilités et Bluebus ont conclu un accord mettant fin aux discussions en cours entre la RATP et Bluebus », indique la Régie, confirmant une information de La Lettre A.
D’après la publication, Bluebus devra « régler une facture conséquente », dont le montant n’a pas été précisé, pour indemniser la RATP. La Lettre A évoque « plusieurs dizaines de millions d’euros« .
Au total, 232 bus électriques vont être remis en service : les 149 bus sortis de l’exploitation au printemps 2022 suite aux incendies, plus ceux qui restaient à réceptionner au moment de l’incident. Les deux véhicules détruits en avril 2022 étaient issus de la même série Bluebus 5SE. Il n’y avait eu aucune victime, mais les incendies s’étaient déclenchés soudainement, provoquant des projections de métal en fusion sur plusieurs mètres autour des bus, entièrement détruits dans le sinistre.
Le groupe Bolloré avait affirmé peu de temps après avoir trouvé la cause principale des incendies, imputés à « l’assemblage d’un composant électronique sur une série donnée ». Bluebus utilise une technologie maison de batterie lithium métal polymère (LMP), technologie de batterie concurrente de celle au lithium-ion, les plus généralisées. Les batteries LMP se distinguent par une cellule entièrement solide, sans composants liquides ou de gel, et élaborée à partir de deux électrodes réversibles et physiquement séparées par un polymère solide, tandis que le matériau utilisé pour l’une des électrodes est le lithium-métal.
Le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) a produit une note d’information en juin 2023 sur l’état d’avancement de leur enquête. « L’hypothèse la plus probable de ces incendies réside dans un court-circuit entre cellules ou interne à certaines cellules constitutives des packs » de batteries », relève l’organisme. Qui recommande aussi de prévoir des « dispositifs d’avertissement des chauffeurs de tout dysfonctionnement susceptible d’entrainer des départs de feu ». Le rapport final de l’enquête devrait être dévoilé au premier semestre 2024.