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Ewa

Le Gart réclame la compensation intégrale de la baisse du versement mobilité

Le groupement des autorités responsables de transport tire la sonnette d’alarme : dans peu de temps, les collectivités, y compris les plus importantes, ne seront plus en mesure de financer les transports publics, affirme-il dans une lettre adressée au Président de la République.

Dans son courrier envoyé le 20 mai, le Gart explique que « alors même que les réseaux de transport public ont largement participé au maintien des services publics pendant la période de confinement, les conditions du déconfinement laissent penser que, si l’offre de mobilité va rapidement retrouver son niveau d’avant la crise, la fréquentation mettra, quant à elle, de très nombreux mois avant de retrouver son niveau antérieur ». Selon l’association réunissant des élus, les collectivités locales vont faire face, très rapidement, à un déficit de ressources qu’elle évalue « à près de deux milliards d’euros en termes de versement mobilité et à plus deux milliards d’euros pour ce qui est de la baisse des recettes tarifaires » d’ici à la fin de l’année.

Parmi les exemples les plus marquants, le Gart cite Île‐de‐France Mobilités (IDFM) qui « ne sera plus en mesure, à compter de la fin août, de s’acquitter de sa contribution auprès de ses opérateurs ».

Avant la crise, rappelle l’association, « le versement mobilité représentait le tiers des ressources pour financer le transport du quotidien en Île de France et près de la moitié en province ». Cette ressource étant « vitale » pour les autorités organisatrices de la mobilité, « il n’y a pas d’autre issue que d’en compenser intégralement la baisse qui est directement la conséquence de la crise sanitaire », estime le Gart. (pour lire le courrier adressé au président de la République : ici )

M.-H. P.

Ewa

Jean-Pierre Farandou plaide pour un « plan Marshall européen » pour le ferroviaire

Le secteur ferroviaire ne doit pas être le grand oublié des politiques de relance estime la SNCF. Auditionné devant l’Assemblée nationale le 20 mai, son patron, Jean-Pierre Farandou, n’a pas caché ses inquiétudes sur la situation économique du groupe qui tire habituellement de ses TGV la plus grande partie de son cash.

« Je suis inquiet pour les TGV qui n’ont transporté que 1 % du trafic habituel pendant le confinement, soit quasiment rien », a expliqué aux députés le PDG du groupe. Fin avril, l’entreprise affichait 2 milliards d’euros de manque à gagner auxquels il faut ajouter un milliard d’euros d’impact de la grève qui s’est poursuivie en janvier.

Trois types de difficultés émergent : d’abord, des soucis de trésorerie, même si pour le moment la SNCF dispose des ressources pour tenir, après avoir été cherché des liquidités sur les marchés financiers. « Mais ces emprunts peuvent alourdir l’endettement », prévient Jean-Pierre Farandou. Deuxième question cruciale : quels investissements lancer prioritairement pour éviter que le réseau ne vieillisse encore plus ? Enfin, quand le marché va-t-il vraiment repartir ?

Toute la filière est concernée

« A quelle vitesse va-t-on pouvoir reprendre ? », s’interroge ainsi Jean-Pierre Farandou en rappelant que pour le moment les ventes de sièges sont limitées à un sur deux pour des questions de respect des distances physiques entre les voyageurs. A cela s’ajoute la règle des 100 km à ne pas dépasser.

D’où la demande du patron de la SNCF d’un plan de relance du ferroviaire. « J’espère que l’Etat sera au rendez-vous », déclare-t-il en souhaitant que ce plan « sera mieux dessiné avant l’été ». Il permettrait entre autres « de nous aider à retrouver des capacités d’investissements ». Derrière la SNCF, c’est toute une filière qui est concernée, ajoute Jean-Pierre Farandou.

Il y a urgence car, en plus de la crise, la SNCF devrait prochainement être confrontée à une situation inédite avec d’une part, l’arrivée de la concurrence sur son réseau domestique, d’autre part, des règles d’endettement plus strictes liées à la réorganisation du groupe depuis janvier et la mise en place de nouvelles SA. « La concurrence va obliger à se questionner sur la péréquation existante. Or c’est le TGV qui porte les activités non rentables comme les trains d’équilibre du territoire », souligne encore Jean-Pierre Farandou.

La survie de Fret SNCF en jeu

De plus, la survie de Fret SNCF, qui détient plus de la moitié du marché, est menacée. « Veut-on conserver un minimum de fret ferroviaire ? », demande encore le PDG de la SNCF, pour qui il faut un système d’aide pérenne. « Il y a une énorme initiative à prendre au niveau européen dans le cadre du green deal », ajoute-t-il, en évoquant « un grand plan Marshall européen », qui permettrait de moderniser les infrastructures et de résorber les goulets d’étranglements.

Marie Hélène Poingt

Ewa

Comment les taxis G7 espèrent reconquérir leurs clients

Tombée à 10 % d’activité pendant le confinement, l’activité des taxis G7 n’a retrouvé que la moitié de son chiffre d’affaires depuis le 11 mai, a indiqué l’entreprise quelques jours plus tard. La société de taxis a fait travailler quelque 3 000 chauffeurs pendant le confinement sur les 9 000 affiliés, soit un tiers d’entre eux, selon Nicolas Rousselet, le PDG de G7, qui rappelle n’avoir pas « prélevé de redevance sur les courses pendant cette période ».

« D’habitude, nos chauffeurs font 12 courses en moyenne par jour. Aujourd’hui, ils effectuent quatre courses pour nous et 1,5 à 2 courses de rue [ndlr, clientèle non apportée par G7] », a expliqué le dirigeant le 14 mai. Une nouvelle clientèle apparaît selon lui : celle des salariés à qui leurs entreprises (39 des 40 sociétés du CAC40) offrent le taxi pour rejoindre leur lieu de travail, alors qu’auparavant, ils empruntaient les transports en commun. « Le taxi est offert aux employés les plus fragiles », explique Nicolas Rousselet.

Pour suivre le protocole édicté par le ministère des Transports, l’entreprise a distribué des masques (10 000) et du gel hydroalcoolique à ses conducteurs.

Elle propose aussi l’installation d’une paroi en plastique souple conçue par une de ses filiales Taxirama, aux frais du chauffeur (59 euros). « Ce modèle est le seul validé par les assureurs, à l’inverse de sa version en plexiglas qui peut se peut se briser en morceaux pointus en cas d’accident », souligne encore Nicolas Rousselet. 2 000 ont déjà été installés dans des taxis. « Cette paroi en plastique est amovible et peut être rangée dans sa housse, placée dans le coffre. C’est le chauffeur qui décide », précise Yann Ricordel, directeur général délégué.

Enfin, G7 a mis en place une équipe de 10 contrôleurs formés par Veritas, qui effectueront 5 000 inspections par mois. En espérant reconquérir la clientèle perdue pendant le confinement.

Yann Goubin 

Ewa

Un PC pour surveiller l’affluence dans les trains

Ne pas se fier aux apparences. La petite salle d’apparence toute simple installée depuis le 11 mai juste sous le centre national des opérations ferroviaires, rue d’Alsace dans le 10e arrondissement de Paris, est au cœur de la stratégie de la SNCF pour réussir le défi du déconfinement. C’est le tout nouveau PC voyageurs, qui fonctionne 7 J/7 de 6 heures à 20 heures, avec un dispositif inédit pour surveiller les 8 000 trains en circulation sur l’ensemble du réseau (au lieu de 15 000 habituellement). Un trafic appelé à augmenter avec le temps.

L’objectif est double, explique Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs : « Il s’agit d’observer l’affluence dans nos trains et de nous adapter en temps réel ». La SNCF doit en effet s’assurer en permanence que les mesures sanitaires et les distanciations physiques sont respectées dans ses gares et dans ses trains pour s’adapter en conséquence.

250 gares sous surveillance

Ce système de suivi en continu de l’affluence dans les trains et dans les gares est « totalement nouveau », explique Serge Wolf, le directeur du PC Voyageurs. Il a été mis en place en un mois et demi.

Il s’appuie sur la collecte et l’analyse des data recueillies en temps réel grâce à un système automatique de comptage des voyageurs, qui repose sur des données wifi repérées par des bornes. Le PC dispose en permanence des chiffres de fréquentation de 250 gares, les plus chargées, dont bien sûr toutes les gares parisiennes. Sur les murs, des écrans géants révèlent, en un clic, la fréquentation des gares aux quatre coins de France, Lille-Flandres, Nice, Perpignan, Brest en passant par Saint-Lazare ou Limoges…

Selon Serge Wolf, « le système permet de voir si la gare est saturée et de mesurer les temps d’attente. Si les délais s’allongent, il y a un risque de congestion dans la gare. Nous pouvons alors répondre de façon très réactive pour limiter le nombre de voyageurs, par exemple en envoyant des agents pour organiser des filtrages en temps réel à l’entrée de la gare ».

Le système de surveillance repose aussi sur des caméras et sur des agents positionnés dans les gares et dans les trains les plus chargés. Côté TER, 650 trains font l’objet de surveillance, tandis que 500 agents sont chargés d’évaluer l’occupation des trains (dont 350 positionnés dans les plus grandes gares). Et 160 contrôleurs assurent cette mission de comptage dans les trains les plus sensibles et transmettent l’information en temps réel.

Côté Transilien, 200 « sentinelles » comptent les voyageurs. Par ailleurs, les trains les plus récents (Francilien notamment) disposent d’un système intégré de comptage automatique des voyageurs à bord réalisés par des cellules photoélectriques placées au-dessus des portes des trains.

« Toutes les informations remontent au centre opérationnel et tout est agrégé au PC », précise Serge Wolf. « Nous devons comprendre immédiatement ce qu’il se passe pour apporter la réponse appropriée », ajoute-t-il.

Dès le premier jour du déconfinement, la SNCF a ainsi constaté un « trou » de desserte dans la desserte du RER B dont les trains se sont trouvés surchargés par rapport aux objectifs. Elle a aussi observé des « compositions de trains insuffisantes » dans quelques TER des régions Hauts de France (notamment des trains desservant Paris) et Sud-Paca (autour de Marseille et de Toulon). D’où la mise en place de trains ou de capacités supplémentaires.

Le cas des TGV et des Intercités est moins compliqué à gérer puisqu’on connaît à l’avance le taux d’occupation des rames grâce à la réservation des places, puis au moment de l’embarquement en gare.

Le premier bilan est positif pour la SNCF

« Pour le moment, la situation est globalement satisfaisante et la reprise du trafic a été maîtrisée », poursuit Christophe Fanichet. Selon lui, 95 % des voyageurs portent un masque et respectent le marquage au sol, selon les informations apportées par les « sentinelles ». Du 11 au 13 mai, 8 000 personnes ont été refoulées à l’entrée des gares par les forces de l’ordre ou des agents de la SNCF car elles ne respectaient pas les règles. Un chiffre à rapprocher aux plus de 2 millions de voyageurs qui ont été transportés durant cette période de 3 jours, indique le patron de SNCF Voyageurs. En période normale, 15 millions de voyageurs auraient été transportés.

Rien n’est gagné car chaque jour, l’affluence dans les trains augmente. « Mais le nombre de nos trains augmente encore plus vite », souligne Christophe Fanichet qui renouvelle l’appel de la SNCF à poursuivre le télétravail et l’étalement des heures de pointe. L’objectif de la SNCF est de faire rouler trois trains du quotidien sur quatre à partir de la fin mai et d’arriver à 100 % dans la première quinzaine de juin.

Marie-Hélène Poingt


Une « norme Covid » pour chaque type de train

Pour lancer le dispositif, les équipes de la SNCF ont commencé par évaluer l’affluence dans tous ses trains. Puis une « norme Covid » a été définie pour chaque type de train à partir des plans des matériels afin de calculer le nombre de voyageurs admissibles dans chaque rame pour respecter les règles de distanciation physique entre les voyageurs.

Ewa

La vraie raison de la fermeture des 60 stations de métro à Paris

entree metro

En annonçant début mai que 60 stations de métro resteraient fermées au moment du déconfinement, Catherine Guillouard a avant tout avancé une raison de sécurité. Notamment pour la station République « dont les quais sont étroits ».

Interrogé par VRT, Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de trains, rappelle que « sur ces 60, il y en a 55 qui sont de petites stations. Nous préférons qu’elles soient fermées et qu’il y ait suffisamment de personnels pour gérer les flux de voyageurs. Ce serait bien qu’il n’y ait pas de fermeture de deux stations qui se suivent. Mais ce que nous regrettons surtout, c’est que parmi les stations fermées, il y a de grosses stations de correspondances comme République, Havre-Caumartin et Stalingrad ».

Pour la RATP, ces stations sont toutes situées dans Paris intra-muros. Les Parisiens n’ont qu’à marcher 300 ou 400 mètres de plus pour trouver une station ouverte, ce qui est plus compliqué à faire en banlieue. « Nous avons priorisé les lignes de banlieue », rappelle-t-on côté Régie.

En revanche, les associations Plus de Trains et la Fnaut Ile-de-France avancent une tout autre explication à la fermeture de ces stations : le manque de personnel.

« Quand on interroge le service clientèle de la RATP, pour lui demander de faire circuler plus de métros plus tôt le matin, dans le nord de Paris, pour éviter les rames bondées, il nous répond : si vous voulez plus de métros, il faudra qu’on ferme plus de stations », raconte Marc Pélissier, le président de la Fnaut Ile-de-France.

La RATP nous a confirmé que la fermeture de ces stations s’explique par le manque de personnel. Elle annonce autour de 8 000 agents en arrêt maladie ou en garde d’enfants sur un effectif total de 46 000 pour l’EPIC. Et affirme proposer aujourd’hui l’offre maximum qu’elle peut faire en fonction de son personnel. Soit actuellement en moyenne 75 % d’offre sur son réseau.

D’où une interrogation sur la possibilité pour la RATP de porter à 100 % son offre début juin comme le demande le gouvernement si le taux d’indisponibilité de son personnel reste le même.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Les transports publics sous la contrainte du manque de personnel

RATP Covid

Jusqu’à présent tout va bien ! Au premier jour du déconfinement, les voyageurs ne se sont pas précipités dans les transports publics. La RATP annonce une fréquentation de l’ordre de 15 % à 20 % sur son réseau (avec 75 % d’offre), la SNCF de 15 % dans ses TER et ses Transilien (avec 55 % d’offre en moyenne pour ses TER, 60 % pour Transilien), 10 % dans ses TGV (35 % de TGV). Mais ce n’est bien sûr que sur le long terme, avec la montée du nombre de voyageurs dans les semaines à venir, que l’on pourra vraiment tirer des conclusions.

Si les 11 et 12 mai la pédagogie devait être de mise à l’égard de ceux qui ne porteraient pas de masque dans les transports publics, la verbalisation devrait ensuite être la règle avec une amende pouvant atteindre 135 euros, a expliqué le 8 mai Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports en présentant les modalités de déconfinement dans les transports. L’entrée de centaines de gares, dont celle des grandes gares parisiennes, sera filtrée avec l’aide des forces de l’ordre, a-t-il ajouté.

Le message semble avoir été bien entendu puisque les grands opérateurs de transport public affirmaient dès le matin du 11 mai que le port du masque, et plus généralement les consignes diffusées, était très largement respecté.

Des rames chargées dans le nord de Paris

« Globalement, la reprise s’est bien passée mais il n’y avait pas beaucoup plus de monde que la semaine dernière. Il y a une toutefois une exception : les trains et des métros qui viennent du nord de Paris étaient bondés », commente Arnaud Bertrand, le président de l’association Plus de trains.

La RATP a en effet décidé de faire rouler ses trains à partir de 6 h 30 au lieu de les commencer à 5 h 30 comme elle le fait en période normale. « Ce n’est ni une amplitude ni une fréquence normale », regrette aussi Marc Pélissier, le président de la Fnaut Ile-de-France.

Mais la RATP explique faire actuellement le maximum en fonction de son personnel disponible. « La RATP nous explique qu’elle est obligée de démarrer à 6 h 30 par manque de personnel. Ses salariés sont absents soit pour maladie, soit pour gardes d’enfants, soit pour droit de retrait. Dommage que toutes les communes n’aient pas mis sur les listes des enfants à accueillir prioritairement dans les écoles ceux des salariés de la RATP et de la SNCF. De ce fait, la RATP tourne en deux services au lieu de trois services habituellement », poursuit Arnaud Bertrand. « Or, dans les quartiers populaires, il y a du monde dès les premiers trains. Il faudrait que la RATP ouvre plus tôt au moins les 4 ou 5 lignes les plus chargées ».

Pour faire baisser la tension, Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités, a demandé aux opérateurs « deux RER B et un RER D de plus entre 6 heures et 6 h 30, passant dans le tunnel de la gare du Nord ».

Impossible d’assurer 100 % de service

Reste que si les écoles ne rouvrent pas en Ile-de-France et si les enfants des opérateurs de transport public n’y sont pas accueillis, il sera impossible de porter très rapidement les services à 100 % en Ile-de-France comme le demandent les pouvoirs publics, que ce soit côté RATP ou côté SNCF. La SNCF par exemple estime à 15 % la proportion de ses salariés gardant des enfants. ce qui limite d’autant ces capacités de transports.

En attendant, la RATP cherche à inciter les voyageurs qui le peuvent à privilégier des modes alternatifs : elle a noué un partenariat avec 17 opérateurs de VTC, trottinettes, vélos en libre service et réparateurs de vélos, à l’instar de ce qu’elle avait fait lors de la dernière grève, ce qui avait permis le transport de 500 000 voyageurs par jour. Catherine Guillouard espère « ajouter des opérateurs de covoiturage, puis de parkings », à partir du 18 mai.

De son côté, la SNCF indique chercher en permanence à ajuster l’offre à la demande. Elle a ainsi activé un PC voyageurs rassemblant en permanence plus de 60 collaborateurs représentant toutes les activités et permettant de centraliser les informations, de façon à adapter rapidement ses capacités de transport. Chaque soir à 17 heures, la SNCF s’engage aussi à communiquer sur les trains garantis, comme elle a pris l’habitude de le faire en période de grève. Et elle a installé sur son appli un indicateur d’affluence.

« Dans les gares, des « vigies » sont chargés de surveiller l’affluence dans les trains et d’avertir les gares suivantes pour que des agents guident les voyageurs vers les voitures les moins remplies. On adaptera en temps réel notre plan de transport », a expliqué le 9 mai Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.

La reprise dans les transports se fait donc sous haute surveillance. « Si nous constatons qu’il y a trop de monde, nous n’hésiterons pas à fermer telle gare, telle station », affirme Christophe Fanichet, reprenant les propos des pouvoirs publics qui n’excluent pas cette éventualité.

M.-H. P.

Ewa

Comment le Centre-Val de Loire régule le nombre de voyageurs

« C’est un plan de transport dédié à ceux qui travaillent », précise Philippe Fournié, vice-président chargé des transports de la région Centre-Val de Loire. Les entreprises régionales ayant été fortement incitées à poursuivre le télétravail et à étaler les horaires, l’offre de transport est dans un premier temps limitée à 50 % de son niveau habituel, avec un nombre de siège divisé par deux pour respecter les distances physiques. « Les 60 trains sur les 200 qui circulent seront particulièrement surveillés pour qu’ils ne soient pas surchargés », souligne Philippe Fournié.
Pour limiter le nombre de personnes à bord, les voyageurs doivent également se munir d’un « coupon » sorte de réservation gratuite (mais sans siège affecté) qui permet d’accéder au train choisi. Ce coupon est téléchargeable sur le site des TER régionaux jusqu’à trois jours à l’avance. Dès qu’un train dépassera le taux d’occupation de 50 %, il ne sera plus proposé à la vente sur le site.
Deux ou trois lignes régionales de bus (Rémi) doivent être aussi particulièrement surveillées en raison de risques de surcharge. Quant aux 1975 lignes scolaires, la fréquentation pouvant être connue en temps réel, grâce la télébilletique installée à bord depuis un an et demi, il sera possible de renforcer le nombre de bus en fonction des besoins.

Yann Goubin 

Ewa

Des gares réorganisées et des TER à accès régulé

Gare Saint Lazare

Les initiatives se multiplient pour maintenir les distances entre les voyageurs et éviter qu’ils ne se croisent non seulement à bord des trains mais aussi dans les halls d’accueil et les quais des gares. Pour matérialiser les distances à respecter, les opérateurs ont recours à des marquages au sol et à des stickers pour condamner une place sur deux dans les trains. « 1,5 million de stickers ont posé en quelques jours », a indiqué le 9 mai Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. Mais, a-t-il ajouté, « nous avons aussi besoin que les voyageurs nous aident ». La SNCF a ainsi édicté une charte voyageurs, présentée aux régions et aux associations d’usagers et baptisée En train tous responsables.

Pour rassurer les voyageurs, la SNCF prévoit de « mettre le paquet sur le nettoyage et la désinfection des rames et des installations », selon les termes de Christophe Fanichet. 5 500 personnes supplémentaires sont mobilisées dans cette tâche, dont plus de 2000 en Ile-de-France.

 

 

En Ile-de-France, des filtrages sont organisés à l’entrée de nombreuses gares et le niveau de circulation des Transilien atteint 60 %. Il devrait passer à 75 % vers la fin mai.

Dans les régions, il était prévu dans un premier temps au moins 50 % des TER. Avec des mesures inédites dans cinq régions, l’Occitanie, les Hauts-de-France, le Centre Val de Loire, la Bourgogne Franche Comté et la Normandie, qui ont décidé de réguler l’accès aux TER pour limiter les flux de voyageurs. En plus de leurs titres de transports, les voyageurs doivent télécharger un coupon que l’on peut télécharger soit sur le site de la région soit sur l’appli SNCF, puis imprimé ou directement présenté sur son smartphone. 650 TER sont concernés.

Enfin, parmi d’autres mesures, dans les gares souterraines, « la ventilation a été renforcée », souligne Marlève Dolvek, la directrice générale de Gares & Connexions, en précisant que les commerces vont rouvrir progressivement. Seules quatre pharmacies et six supérettes sur les 1 500 commerces en gares étaient restées ouvertes pendant le confinement, conduisant Gares & Connexions à annuler leurs loyers entre le 15 mars et le 30 avril, aucune décision n’étant encore prise pour la suite.

M.-H. P.

Ewa

70 % d’offre au minimum dans les réseaux de transport public en province

Bordeaux tram

« Il y aura 70 % d’offre de transport dans les réseaux en France au minimum », a indiqué le 8 mai Thierry Mallet qui s’exprimait sous sa casquette de président de l’UTP lors de la présentation au ministère des Transports des modalités de déconfinement dans les transports publics. Ce taux atteindra 80 % dans des villes comme Bordeaux, Marseille ou Lille et même 90 % à Dunkerque, Limoges ou Perpignan.

« L’objectif est d’atteindre 100 % au plus tard début juin », a précisé Thierry Mallet, qui est également PDG de Transdev. Selon lui, les systèmes de vente dématérialisée (la vente à bord reste interdite), la condamnation d’un siège sur deux ou encore les marquages au sol pour inciter les voyageurs à respecter les distanciations physiques vont permettre de faire de nouveau monter les gens à l’avant des bus. Ce qui permettra aussi de fluidifier la circulation à bord. « Le dispositif va se mettre en place réseau par réseau, avec le soutien des forces de l’ordre », a-t-il ajouté.

M.-H. P.

Ewa

Deux nouvelles attestations de déplacement depuis le 11 mai

Elisabeth Borne

Hausse rapide de l’offre de transport et limitation de la demande, ce sont deux des principes fixés par les pouvoirs publics pour réussir le déconfinement. « Notre objectif, c’est que la fréquentation des transports publics, aujourd’hui de 6 %, reste limitée à 30 % », a expliqué le 7 mai Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, en prenant la parole après le Premier ministre sur les modalités du déconfinement.

Dans cet objectif, le gouvernement a rappelé qu’il compte sur un maintien le plus large possible du télétravail et sur le lissage des heures de pointe dans les transports publics.

Pour faire appliquer ces règles, le gouvernement a accepté la demande de Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités, qui souhaitait réserver l’utilisation des transports aux heures de pointe aux salariés détenteur d’une attestation de l’employeur précisant les horaires d’entrée et de service au travail. La présidente de la région Ile-de-France avait d’ailleurs fait inscrire cette proposition dans une charte signée le 6 mai avec l’Etat, les collectivités, les employeurs, les syndicats et les opérateurs de transports, et validée par le gouvernement.

Cette nouvelle attestation employeur va donc voir le jour à partir du 11 mai mais elle n’est pour l’instant prévue qu’en Ile-de-France. Les passagers porteurs d’une attestation de déplacement pour raison impérieuse (santé, convoyage des enfants à l’école, aide à une personne âgée…) seront aussi autorisés à emprunter les transports publics aux heures de pointe.

« C’est aux collectivités en charge des transports et aux opérateurs de prendre des dispositions pour limiter la fréquentation », a commenté la ministre, en évoquant aussi la possibilité de fermer certaines gares ou certaines stations en cas d’afflux trop importants de voyageurs.

Pour permettre le respect des distanciations entre les voyageurs, l’offre de transport en Ile-de-France devrait passer de 30 % en moyenne pendant la période de confinement à 75 % dans un premier temps. Ailleurs, le niveau de circulation des transports de proximité devrait atteindre un minimum de 50 % à partir du 11 mai avant de revenir à la normale en juin, a indiqué Elisabeth Borne.

A l’inverse, les transports interrégionaux vont rester limités. Le niveau de circulation des TGV et des Intercités, actuellement de 7 % sera dans un premier temps porté à 20 % ou 30 % en mai et ne devra pas dépasser 40 % fin mai. Seule une place sur deux pourra être vendue.

Les voyageurs devront tous porter un masque à partir de l’âge de 11 ans. Faute de quoi ils risquent une amende de 135 euros. Une loi permettra aux agents assermentés de verbaliser ceux qui ne respecteraient pas ces obligations.

Une autre attestation professionnelle ou familiale est également prévue à partir du 11 mai pour les déplacements au-delà de 100 km qui seront calculés à vol d’oiseau. Des contrôles seront effectués par les forces de l’ordre, a indiqué Christophe Castaner. Le ministère de l’intérieur a prévu jusqu’à 20 000 policiers et gendarmes pour ces contrôles.

M.-H. P.