La Deutsche Bahn a annoncé officiellement, le 19 décembre, le lancement du processus de vente de sa filiale logistique Schenker pour se « reconcentrer sur son principal corps de métier », c’est-à-dire le transport ferroviaire de personnes et de marchandises. « Les intéressés peuvent dès à présent répondre à l’appel d’offres international », indiquela compagnie ferroviaire allemande dans un communiqué.
L’Etat étant l’actionnaire unique de la DB, la cession est éminemment politique mais « les conditions de la vente devront être avantageuse à la DB sur le plan économique », insiste le communiqué. La compagnie privilégie une vente complète de la filiale à un concurrent ou à un investisseur. Une introduction en bourse est peu vraisemblable.
La presse allemande évoque plusieurs candidats potentiels comme les investisseurs financiers Carlyle Group, CVC ou encore Blackstone mais aussi des concurrents direct comme les danois DSV, Maersk ou le transporteur de colis DHL. Dans les milieux gouvernementaux, on privilégierait une « solution européenne ».
Jusqu’à 15 milliards d’euros attendus
Le produit de la vente sera consacré en grande partie à la réduction de la dette (plus de 30 milliards d’euros) et au financement des infrastructures ferroviaires qui souffrent d’un énorme retard d’investissements. Selon différentes estimations, le prix de la cession pourrait atteindre les 15 milliards d’euros.
Schenker est l’un des quatre grands acteurs du marché de la logistique mondiale dans les domaines du transport terrestre, du maritime et de l’aérien. Présente dans plus de 130 pays (avec 1800 sites d’activités) avec plus de 75.000 salariés, la filiale est la vache à lait du groupe. Schenker réalise la moitié du chiffre d’affaires de la DB. Le bénéfice d’exploitation (EBIT) devrait dépasser le milliard d’euros cette année.
Christophe Bourdoiseau