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Ewa

Le réseau ferroviaire allemand est (aussi) à bout de souffle

Train de la Deutsche Bahn
Prendre le train est souvent risqué en Allemagne. Tous les usagers en ont d’ailleurs fait l’expérience, les dysfonctionnements se multipliant : la voiture-restaurant est fermée, la climatisation cassée, l’affichage des réservations en panne, la moitié des rames manque, la correspondance annulée…  Le risque de ne pas arriver à l’heure à son rendez-vous augmente chaque année. En 2022, un tiers des trains grandes lignes (ICE et IC) a affiché un retard.
En cause, l’état des infrastructures ferroviaires qui ont été mal entretenues depuis la réforme de 1994, date de la transformation de DB en société de droit privé. La compagnie ferroviaire publique, qui reste à 100 % aux mains de l’Etat, a accumulé un tel retard d’investissement – plus de 50 milliards d’euros, selon les estimations – que le réseau de 33 000 kilomètres est aujourd’hui à bout de souffle.
Selon la DB elle-même, 26 % des aiguillages sont jugés en mauvais état mais aussi 11 % des ponts, 23 % des voies, 42 % des passages à niveau et 48 % des postes d’aiguillages. « Le réseau allemand est en partie trop vieux et manque de capacités », résume Phillip Nagl, le directeur du réseau DB Netz AG, dans un rapport interne révélé par la presse allemande mi-mars. Il chiffre le besoin de financement pour la modernisation à 89 milliards d’euros.
« Tout le monde sait depuis les années 90 que le montant des investissements est insuffisant. Mais on a laissé faire. Un réseau en bon état peut encore tenir debout quelques années sans entretien. Mais pas pendant 20 ans ! », souligne aussi Christian Böttger, expert en systèmes de transports ferroviaires à l’Université publique de sciences appliquées de Berlin (HTW).

La folie des grandeurs

Dans les années 2000, le gouvernement de Gerhard Schröder s’était donné comme objectif d’introduire la DB en bourse. L’ancien chancelier social-démocrate (SPD) avait confié à Hartmut Mehdorn le soin d’assainir l’entreprise pour en tirer le meilleur prix. Un ancien manager d’Airbus ! « Mehdorn n’aimait pas le train », rappelle Christian Böttger. « La conséquence a été la fermeture de milliers de kilomètres de lignes, un sous-investissement et des mesures drastiques d’économies », ajoute-t-il.
Jusqu’en 2005, l’Etat versait encore 4 milliards d’euros par an pour développer le réseau. A partir de 2006, la somme est tombée à 1,5 milliard. Au lieu de renforcer le rail en Allemagne, Hartmut Mehdorn, président de 1999 à 2009, a voulu mondialiser la DB. « Il rêvait d’en faire un global player logistique. La DB rachetait tout ce qu’elle pouvait », raconte Christian Böttger. « Les managers s’envolaient vers Le Caire, Toronto ou bien New Dehli. On les comprend : c’est bien plus excitant d’aller au Canada que de visiter un dépôt de trains dans le Brandebourg [une région désindustrialisée autour de Berlin] ».
Alors que l’Etat avait remis les compteurs des créances à zéro dans les années 90, la DB a retrouvé son niveau d’endettement record, à plus de 30 milliards d’euros. « Malgré les soutiens financiers toujours plus
importants, l’endettement augmente depuis 2016 de cinq millions d’euros par an », a déploré fin mars la Cour fédérale des comptes dans un rapport accablant. Cela s’explique surtout par la folie des grandeurs de ses dirigeants : la DB n’a cessé de faire des acquisitions. Et elle continue d’en faire ! Schenker, la filiale logistique de la DB, a acheté en 2022 USA Truck pour plus de 450 millions d’euros.
Malgré un trafic voyageurs toujours plus important (on s’attend à un record historique de 155 millions de passagers grandes lignes en 2023), les comptes de la DB devraient s’effondrer cette année à hauteur d’un milliard d’euros (après une perte de 300 millions d’euros en 2022) en raison des coûts énergétiques et surtout des efforts d’investissements et de maintenance. L’activité purement ferroviaire reste déficitaire : grandes lignes (-39 millions d’euros), régional (- 31 millions) et marchandises (-665 millions).

Vers une séparation du réseau?

« La DB a acheté beaucoup de trains pour répondre à une demande qui explose. Mais le développement du réseau n’a pas suivi la croissance du trafic ! Les grands nœuds comme celui de Francfort sont engorgés. Il faut investir d’urgence pour éviter que le système ne s’effondre », s’alarme Claas Tatje, auteur d’un ouvrage critique sur l’état de la Deutsche Bahn.
Après avoir abandonné toute idée d’entrée en bourse, l’Etat allemand a donc décidé d’injecter 45 milliards d’euros dans un programme de rénovation et de modernisation financé par la hausse du péage poids lourds. C’est la première fois que la route alimente directement le rail en Allemagne. « Nous verserons le moindre euro disponible pour nos efforts d’investissement dans les infrastructures ferroviaires », a promis fin mars le ministre libéral des Transports, Volker Wissing. Selon lui, les dépenses de l’Etat s’élèveront au total à 86 milliards d’euros d’ici 2029. Le grand programme de modernisation des infrastructures sera lancé l’été 2024 avec – mesure sans précédent – des lignes entièrement fermées à la circulation pendant six mois. Le premier tronçon concerné sera celui de Frankfort-Mannheim, l’un des axes les plus fréquentés d’Allemagne avec 700 bus prévus pour le service de remplacement.
L’autre projet du gouvernement est une séparation du réseau qui resterait néanmoins sous le contrôle du groupe. La nouvelle entité aurait pour mission de « servir le bien public » (les bénéfices ne seront pas versés mais réinjectés dans le réseau). Si les écologistes et les libéraux du gouvernement sont favorables à une vraie séparation, le projet bute néanmoins sur l’opposition du Parti social-démocrate (SPD), la formation politique du chancelier Olaf Scholz, et celui du syndicat majoritaire des cheminots (EVG).
Enfin, pour réduire son endettement et se concentrer sur son métier d’origine, la DB prépare la vente de Schenker, la pépite du groupe qui a dégagé 1,8 milliard d’euros de bénéfices d’exploitation en 2022. La vente de DB Arriva, qui exploite 13 compagnies de bus et de transports en commun en Europe, reste sur la liste des cessions préconisées (elle avait échoué en 2019 faute d’acheteur). Mais la rentabilité de la filiale britannique reste bien trop faible pour intéresser des investisseurs (+12 millions d’Ebit en 2022).
Si bien que les objectifs paraissent illusoires. Le gouvernement veut doubler le trafic voyageur d’ici 2030 par rapport aux chiffres de 2015 et atteindre une part de marché de 19 à 25 % pour les marchandises. Pour Claas Tatje, « C’est de la poudre aux yeux ! On peut acheter autant de trains qu’on veut. Le réseau pour les faire circuler ne suivra pas ! Ça prendra des années pour sentir les premières améliorations ».
Christophe Bourdoiseau

Un réseau de 33 000 km

DB Netz AG, numéro 1 des fournisseurs européens d’infrastructures ferroviaires, est une filiale à part entière de la DB au même titre que la pléthore de filiales qui compose la holding. Avec environ 41 000 salariés, DB Netz AG gère un réseau de 33 300 kilomètres avec toutes les installations nécessaires à l’exploitation. Environ 3 millions de sillons-kilomètres sont parcourus par 40 000 trains en moyenne chaque jour. Plus de 420 entreprises de transport ferroviaire utilisent le réseau.

« Il y a 20 ans, on pouvait dire que les privés étaient discriminés. C’est moins le cas aujourd’hui », estime Matthias Stoffregen, le directeur de la Fédération des entreprises de transport ferroviaires privées (Mofair). Mais les investisseurs ne sont pas prêts à faire des offres concurrentes alors que le réseau est surexploité et qu’il est impossible d’obtenir des créneaux horaires sur le long terme. Si la DB peut investir sans crainte en commandant des trains – elle sait qu’elle pourra les faire rouler -, les privés ne peuvent pas prendre ce risque car ils n’ont pas l’assurance d’avoir des horaires fixes sur un réseau surchargé », conclut-il.

C. B.

Ewa

La DB commande 73 trains ICE pour 2 milliards d’euros

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La Deutsche Bahn a annoncé avoir signé « le deuxième plus grand programme d’approvisionnement en ICE » de son histoire : 73 rames pour près de 2 milliards d’euros. Une tranche de 56 rames ICE L supplémentaires (après une première commande de 23) a été achetée au constructeur espagnol Talgo pour un montant de 1,4 milliard. Siemens Mobility livrera de son côté 17 rames ICE 3neo (après deux commandes, de 30 puis 43 rames) pour 1,5 milliard d’euros.

Avec ces nouveaux trains, l’âge moyen du parc passera de 18 à 12 ans. Représentant 39 000 sièges supplémentaires qui s’ajouteront au parc ICE, ils doivent répondre à la forte demande ferroviaire qui s’exprime outre-Rhin.

La DB est actuellement engagée dans un programme de modernisation de son parc mais aussi de son réseau, qui se voit reprocher de trop fréquents pannes et retards.

Ewa

La Deutsche Bahn prépare la cession de sa filiale logistique Schenker

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La Deutsche Bahn (DB) étudie cette fois très sérieusement la cession à 100% de sa filiale logistique Schenker qui est déjà discussion depuis plusieurs années. La date d’une vente éventuelle n’est pas encore fixée et dépendra du « contexte économique » et de « l’intérêt financier » pour le groupe.
Selon la presse économique, le logisticien allemand Deutsche Post serait intéressé par ce rachat. La vente, qui pourrait rapporter jusqu’à 20 milliards d’euros, permettrait à la DB de réduire son endettement (plus de 30 milliards) mais aussi son retard d’investissements dans le réseau. L’Etat allemand, actionnaire unique, a exigé de cette entreprise de droit privé qu’elle se recentre sur son cœur d’activité, c’est-à-dire le transport ferroviaire.
Schenker est actif dans le fret aérien, terrestre, maritime mais aussi dans la logistique contractuelle. Il est l’un des principaux groupes logistiques au monde avec 76100 employés répartis sur plus de 1850 sites dans plus de 130 pays.
C. B.

Ewa

Elections en Allemagne. Les grandes ambitions ferroviaires des écologistes

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L’Allemagne s’apprête à sortir de l’ère Merkel, après 16 ans de règne, et tous les sondages prédisent un changement de politique après les élections du 26 septembre. Une chose paraît quasiment acquise : les écologistes feront partie du prochain gouvernement quel que soit le prochain chancelier ou chancelière. Ils annoncent déjà une « grande offensive du rail » afin que l’Allemagne puisse tenir les objectifs climatiques des accords de Paris.

Ils tiennent surtout à remplacer l’actuel ministre conservateur des Transports, Andreas Scheuer, qui n’a engagé aucune des réformes promises. « Le ministre n’a rien fait », déplore Matthias Gastel, porte-parole des écologistes à l’assemblée fédérale (Bundestag) sur les questions de transport. « Nous voulons donner une nouvelle orientation à la Deutsche Bahn (DB) », ajoute-t-il.

Pour cela, les « Grünen » sont déterminés à retirer la gestion du réseau à la DB. « L’infrastructure doit servir l’intérêt général. Le réseau doit être géré par un établissement de droit public sans objectif de rentabilité », dit Matthias Gastel. « Imaginez que Mercedes-Benz soit propriétaire des autoroutes où que Lufthansa détienne plusieurs aéroports ? Cela ne peut pas marcher. » Les écologistes veulent créer un « fonds d’infrastructures » qui permettrait de financer les investissements. Ce fonds sera alimenté par le péage poids lourds, le budget fédéral et les redevances d’utilisation du réseau ferré.

Sur ce point, les écologistes sont paradoxalement plus proches des conservateurs (CDU) et du parti libéral (FDP) que de la gauche sociale-démocrate (SPD), défavorable à une séparation du réseau, mais qui constitue leur allié de prédilection.

En revanche, l’option d’une privatisation de la DB, prévue lors de la réforme de 1994, n’est plus à l’ordre du jour. La DB doit rester une société de droit privé avec l’Etat comme actionnaire unique. Les bénéfices devront servir à l’investissement dans le matériel roulant.

L’enjeu est d’intensifier la concurrence sur les grandes lignes comme c’est déjà le cas sur les lignes régionales. « Nous voulons que le degré de libéralisation sur le régional soit le même sur les grandes lignes sans quoi les autres opérateurs continueront d’être désavantagés », dit Matthias Gastel. La DB détient actuellement plus de 90 % de part de marché sur les grandes lignes. Les rares concurrents de la DB, comme Flixtrain, se plaignent d’obstacles bureaucratiques insurmontables. Pour simplifier les procédures, les Verts comptent réformer la loi de régulation des transports ferroviaires (Eisenbahnregulierungsgesetz). « Notre objectif n’est pas de démanteler le rail comme l’a fait la Grande-Bretagne », précise Matthias Gastel.

« Nous voulons au contraire réactiver 3 000 kilomètres de lignes fermées et moderniser le réseau dont 60 % n’est toujours pas électrifié », dit-il. La DB a supprimé 5 400 kilomètres de lignes ferroviaires depuis 1994, ce qui représente 16 % de l’ensemble de son réseau (33 000 km). Enfin, la relance des trains de nuit est également au programme des écologistes allemands.

L’objectif est de faire progresser la part du rail dans le transport de personne de 10 % à 20 % d’ici 2030 et de 18 à 30 % pour les marchandises.

Christophe Bourdoiseau

Ewa

Succession de grèves à la Deutsche Bahn

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Les conducteurs de la Deutsche Bahn sont de nouveau appelés à faire grève à partir de demain, d’abord dans le transport de fret, puis dans celui de voyageurs. Ce mouvement, qui intervient après deux grèves déjà menées en août, sera plus long et devrait perturber le retour de vacances de ce week-end et s’étendre jusqu’à mardi matin de la semaine prochaine.

Le syndicat GDL, à l’origine du conflit, réclame une hausse de salaire de 1,4% et un bonus de 600 euros cette année, suivis d’une augmentation de 1,8% en 2022. La compagnie ferroviaire allemande propose de son côté 3,2% de hausse des salaires versée en deux tranches, soit courant 2022 et 2023. Elle s’est aussi dite prête à verser une prime « coronavirus » mais n’a pas donné de chiffre précis. Face au point mort des négociations, la direction de la DB reproche à ce syndicat minoritaire de s’être engagé dans une lutte d’influence et de chercher à obtenir de meilleures conditions de travail que le grand syndicat des cheminots (EVG), interlocuteur privilégié de la DB.

Ewa

Un conflit salarial agite la Deutsche Bahn

Gare de Berlin

Après une première grève lancée par le syndicat de conducteurs GDL il y a une douzaine de jours, un nouveau mouvement social perturbe depuis ce matin la circulation des trains de la Deutsche Bahn (DB), entraînant la suppression de 75% des liaisons longue-distance. La mobilisation, qui cherche à peser sur les négociations salariales en cours, a commencé à 17H00 locales samedi dans le transport de marchandises. Elle a été étendue lundi pour 48 heures à l’ensemble du réseau.

GDL demande une hausse de salaire de 1,4% et un bonus de 600 euros cette année, suivis d’une augmentation de 1,8% en 2022. Le syndicat dénonce également une baisse de 50 euros par mois des pensions de retraite complémentaire. La DB a proposé une hausse de 1,5% en 2022 et 1,7% en 2023, demandant un délai supplémentaire « pour affronter les dommages » liés à l’épidémie de Covid-19. La direction a indiqué dimanche être prête à négocier un bonus pour cette année, mais sans en préciser le montant – une avancée insuffisante pour GDL, qui a maintenu sa grève.

Les perturbations, qui pourraient se répéter dans les prochains mois, selon GDL, interviennent alors que DB prévoit des pertes considérables pour cette année.

Ewa

La DB plus ponctuelle mais moins ambitieuse

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Conséquence positive de la crise sanitaire, la Deutsche Bahn n’a jamais été aussi ponctuelle depuis 15 ans avec plus de 81 % des trains grandes lignes qui arrivent à l’heure.

Une amélioration qui s’explique principalement par un taux d’occupation des grandes lignes (ICE et Intercity) qui s’est effondré en 2020 après une année 2019 record. Plus de 85 % des trains grandes lignes sont opérationnels, un service minimum important imposé par le gouvernement Merkel, avec un taux d’occupation de 20 %. Selon des chiffres parus dans la presse, la compagnie ferroviaire allemande a transporté plus de 72 millions de voyageurs entre janvier et octobre 2020, soit 53 millions de moins qu’en 2019 sur cette période (-42 %).

Pour 2020, la DB a prévu une perte d’au moins 3,3 milliards d’euros (contre 1,8 milliard de bénéfices qu’en 2019). Le coût de la crise sanitaire a été évalué par l’Etat (actionnaire à 100 % de la DB) à 13 milliards d’euros et ne pourra être financée autrement que par de nouveaux emprunts, notamment pour maintenir les programmes d’investissements dans de nouveaux matériels et l’électrification des lignes secondaires (61 à 70 % du réseau en 2025). Le bilan 2020 doit être présenté le 25 mars.

Les perspectives sont sombres pour la DB qui comptait financer ses investissements grâce aux bénéfices du transport voyageurs. Avec le développement du télétravail et des vidéo-conférences, la DB devrait abandonner l’objectif de doubler le nombre de ses passagers d’ici 2030 à 260 millions par an.

Quant aux dettes, la DB avait tablé sur 27 milliards d’euros en 2020. Selon le quotidien économique Handelsblatt, elles devraient atteindre au moins 32 milliards. D’ici la fin d’année, les experts craignent même un endettement de 35 milliards, un niveau qui dépasserait la limite autorisée par la loi. L’assemblée fédérale (Bundestag) a dû amender le texte pour remonter cette limite de 30 à 35 milliards.

Christophe Bourdoiseau

Ewa

La Deutsche Bahn investit dans les taxis volants

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Malgré les déficits qui s’accumulent, la compagnie ferroviaire nationale allemande veut continuer à investir dans le développement des transports par drone. Selon les informations à la fin de l’année dernière du quotidien berlinois « Der Tagesspiegel », la Deutsche Bahn aurait déjà investi 46 millions d’euros dans une douzaine de start-up spécialisées dans ce secteur d’avenir parmi lesquelles le britannique Skyports (https://skyports.net), une société qui conçoit des taxis volants électriques. La DB est convaincue que ce mode de transport pourra compléter un jour l’offre de la compagnie dans les grandes gares. Une étude avec Skyports est en cours pour étudier les possibilités de décollage et d’atterrissage sur les infrastructures ferroviaires. La DB utilise déjà des drones Multicopter pour contrôler l’état des ponts ou de la végétation sur le bord des voies.

Christophe Bourdoiseau

Ewa

La DB aurait besoin de 8 à 10 milliards d’euros pour sortir de la crise

Berlin Hauptbahnhof - Blick in die Bahnhofshalle

Jour après jour, la Deutsche Bahn (DB) s’enfonce dans le rouge. Richard Lutz, le président de la compagnie ferroviaire allemande, a prévenu Andreas Scheuer, son ministre de tutelle aux Transports, que si l’Etat – propriétaire à 100 % – veut continuer à faire circuler les trains malgré l’absence de voyageurs, il faudra qu’il en supporte les coûts.

Le gouvernement allemand a en effet imposé à la DB de maintenir un service minimum suffisamment important pendant la crise pour assurer la circulation des personnes. Actuellement, 75 % des trains circulent en Allemagne… pratiquement à vide (10 à 15 % du trafic habituel).

« Cette politique des trains vides engendre des déficits monstrueux », critique l’opposition libérale (FDP). Le besoin de liquidités est en effet équivalent à la compagnie aérienne privée Lufthansa qui a presque toute sa flotte clouée au sol.

Selon les informations du magazine « Der Spiegel », la DB a besoin de 8 à 10 milliards d’euros d’ici 2024 – autant que Lufthansa – pour s’en sortir financièrement tout en conservant le programme de modernisation du réseau, incontournable pour rattraper un retard d’investissements important dans les infrastructures.

L’aide pourrait se faire sous la forme d’une augmentation de capital. La discipline budgétaire à l’allemande, appliquée également à la DB, devrait être alors abandonnée. Tandis que la dette était encore sous les 20 milliards avant la crise (limite autorisée), elle devrait passer à 25 milliards en prenant en compte les mesures d’économie qui accompagneront les aides. Les syndicats craignent que les 100 000 embauches prévues ces prochaines années ne soient désormais remises en cause.

Christophe Bourdoiseau, à Berlin

Ewa

Une catastrophe ferroviaire évitée de peu en Allemagne

Le sabotage a été effectué sur le viaduc de la Theiss, sur la ligne à grande vitesse Cologne - Francfort.

En passant très tôt, le 20 mars, sur un grand pont ferroviaire près de Wiesbaden (Land de Hesse), le conducteur allemand d’un train à grande vitesse ICE sur la ligne Francfort – Cologne a ressenti des vibrations anormales. La Deutsche Bahn (DB) a immédiatement interrompu la circulation. Raison invoquée : un « acte de vandalisme ».

On a évité une catastrophe : les attaches qui solidarisent les fils de rails aux traverses avaient été démontées sur 80 mètres de voie. Le magazine Der Spiegel, qui a révélé l’affaire, rapporte que l’écartement des rails accusait déjà cinq centimètres de plus que la normale. Selon les experts, si la ligne n’avait pas été interrompue à temps, le prochain train aurait pu chuter de 50 mètres dans le vide.

Un Allemand de 51 ans mis en examen

La police a réussi à mettre rapidement la main sur l’auteur de ce sabotage. Il s’agit d’un Allemand de 51 ans qui venait de sortir de prison après une condamnation pour une affaire de racket. Mis en examen pour « tentative d’assassinat », il n’a pas toujours pas expliqué les raisons de son geste. L’enquête n’exclut pas des complicités.

Dans une lettre de revendication, adressée à chancelière Angela Merkel et à d’autres politiciens, il avait indiqué l’endroit exact du sabotage. Un indice qui a permis aux enquêteurs de retrouver rapidement sa trace et surtout sa voiture, dans laquelle se trouvaient des outils spéciaux pour le démontage des attaches de traverses.

La DB a pu réparer la voie sans dommage.

Christophe Bourdoiseau