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Ewa

Le « Facebook de l’autocar » fait échec à la DB

DeinBus, une start-up fondée par trois étudiants, vient d’infliger une cuisante défaite à l’opérateur historique allemand. Après une longue bataille devant les tribunaux, la justice valide finalement ce système innovant d’« autocar-partage », qui permet aux internautes de voyager à prix cassés. Des cris de joie et de grandes tapes dans le dos : à l’énoncé du jugement, les jeunes fondateurs de DeinBus exultent. Au terme d’une longue bataille judiciaire, ils viennent de remporter le 20 avril une victoire digne de celle de David contre Goliath.
Car depuis plusieurs mois leur petite compagnie était dans le viseur de la Deutsche Bahn, bien décidée à stopper cette start-up qui permet aux internautes de se regrouper pour affréter un autocar et voyager ainsi à prix cassés. Un concept qui enfreindrait la loi sur le transport des passagers, selon la DB. Ce texte adopté en 1934 garantit au rail un monopole de fait sur les trajets longues distances et n’autorise les autocars que de façon exceptionnelle et très encadrée. Or, si DeinBus a bien reçu une licence de la part des autorités compétentes, celle-ci ne lui permet de circuler que « ponctuellement et irrégulièrement ». Mais face au succès grandissant de ce système de covoiturage collectif, certaines liaisons sont assurées sur un rythme hebdomadaire. D’où l’inquiétude de la Bahn, qui voit d’un mauvais œil la progression de ce nouveau venu. Une plainte est déposée pour concurrence illégale : à ses yeux, DeinBus est une compagnie de ligne non déclarée. Mais ces arguments n’ont pas convaincu la justice. De fait, le tribunal de grande instance de Francfort estime qu’il n’a pas à se prononcer sur la validité de la licence délivrée à DeinBus par la sous- préfecture. « C’est à cette dernière de vérifier que l’opérateur de bus respecte bien le cadre fixé », explique le porte-parole du tribunal. « A partir du moment où DeinBus possède une autorisation de circuler, il n’y a pas de concurrence illégale. » Les juges ne se prononcent donc pas vraiment sur le fond de l’affaire. Pourtant, les trois étudiants qui ont fondé ce système d’« autocar-partage » en sont convaincus : cette victoire « valide [leur] modèle économique ». « Nous pouvons désormais nous développer et allons proposer de nouvelles destinations », affirme Christian Janisch, l’un des cofondateurs. « Le marché s’ouvre, c’est le moment de se jeter dans le grand bain. »
Car ce procès intervient alors que le gouvernement Merkel doit libéraliser le transport par autocar longue distance d’ici la fin de l’année. Autant dire que la querelle entre le géant du rail et DeinBus était très suivie par l’ensemble du secteur. « Nous nous félicitons que DeinBus soit autorisé à poursuivre sa route », commente Bastian Boet, le porte-parole de la fédération des entreprises d’autocars. Reste que l’affaire pourrait bien ne pas en rester là : la Deutsche Bahn a jusqu’à fin mai pour faire appel du jugement. Elle peut aussi lancer une nouvelle procédure en attaquant directement la sous-préfecture au motif qu’elle a délivré une licence de circulation non conforme. Pour l’instant, la compagnie laisse planer le mystère sur ses intentions. Mais l’arrivée de cette nouvelle forme de compétition lui donne des sueurs froides. Le directeur des activités voyageurs Ulrich Homburg avertit ainsi qu’il « pourrait être contraint de réduire l’offre ICE », si la concurrence des bus se fait trop forte.
    

Antoine Heulard
 

Ewa

La DB perd son procès contre une petite compagnie d’autocar

La justice valide le concept de « Dein Bus », qui organise du covoiturage par autocar sur Internet. Comme David face à Goliath, à qui la presse allemande les avait comparés, le petit l’a finalement emporté sur le gros. Après plusieurs mois de bataille judiciaire, la Deutsche Bahn trébuche sur « Dein Bus », une petite compagnie fondée par trois étudiants qui permet aux voyageurs de se regrouper sur Internet afin d’affréter un autocar et ainsi voyager à prix réduit.
Pour le géant du rail, ce modèle économique est contraire à la très stricte loi sur le transport des passagers qui, depuis 1934, institue un monopole du rail sur les trajets grandes distances. Car si Dein Bus a bien reçu une licence de la part des autorités compétentes, celle-ci ne l’autorise à circuler que de façon « ponctuelle et irrégulière ». Or, face au succès grandissant du site, certains trajets sont désormais organisés chaque semaine. La DB y voit une concurrence illégale et accuse Dein Bus d’être une compagnie de ligne déguisée.
 

Un argument qui n’a pas convaincu le tribunal de grande instance de Francfort. « La licence délivrée par la sous-préfecture dispose d’une marge d’interprétation », estiment les juges qui ont donc débouté la Bahn. « Nous sommes soulagés et très heureux », commente Christian Janisch, l’un des cofondateurs de la petite entreprise. « Notre concept a été validé par la justice. » Fort de ce succès, la start-up entend désormais étendre ses activités.
Alors que le gouvernement s’apprête à libéraliser le transport par autocar longue distance, ce jugement est de mauvais augure pour la Bahn : l’opérateur historique se donne quelques jours de réflexion avant de décider s’il fait appel.     
 

A.?H.

Ewa

La Bahn conserve la gestion du réseau allemand

Un temps évoquée, la grande révolution n’aura pas lieu. Bravant les remontrances de Bruxelles et celles de ses amis politiques, le ministre des transports Peter Ramsauer refuse de priver la compagnie de sa très lucrative filiale DB Netz. Le réseau d’un côté, les activités opérationnelles de l’autre : maintes fois évoquée, l’émancipation de DB Netz semblait enfin en passe d’aboutir en ce début d’année. Sur fond de polémique sur le mauvais état des voies ferrées allemandes paralysées par la neige, l’idée était évoquée en plus haut lieu, jusqu’au conseil des ministres.

Réclamé depuis longtemps par Bruxelles, ce divorce compte de nombreux supporters en Allemagne : les Verts mais aussi les libéraux, partenaires des conservateurs d’Angela Merkel au sein du gouvernement.

Mais alors qu’ils pensaient avoir rallié le ministre à leur cause, voilà que Peter Ramsauer fait volte-face. Le couperet est tombé : la DB pourra conserver DB Netz et surtout ses juteux profits : 1,2 milliard d’euros attendus en 2015. Une manne considérable que la compagnie pourra continuer à utiliser comme elle l’entend.

Et c’est ce point précis qui n’en finit plus de faire des remous. « Cette cagnotte doit être exclusivement réinvestie dans le réseau allemand, afin de renforcer la concurrence, s’étrangle Oliver Luksic, le spécialiste des questions de transport du parti libéral FDP. Tant que le groupe Deutsche Bahn gardera la main mise sur la gestion des voies, cet argent servira à financer des achats à l’étranger. »

Pour ménager les apparences, Peter Ramsauer affirme qu’il a obtenu des contreparties : un « engagement » de la Bahn, prête à investir davantage dans les infrastructures. Mais cela ne trompe personne : quitte à agacer l’UE encore davantage, le ministre marche dans les traces de ses prédécesseurs, qui, de gauche comme de droite, ont toujours fait preuve de beaucoup de bienveillance à l’égard de la compagnie.

« C’est un pas dans la mauvaise direction », critique le Financial Times Deutschland qui qualifie de « vague déclaration d’intention », la promesse de la DB de consacrer plus d’argent aux 34 000 km de voies ferrées allemandes.

Les espoirs des partisans de l’indépendance de DB Netz reposent donc désormais sur la Commission européenne qui brandit la menace de sanctions. Déjà dans le viseur de Bruxelles, la politique de Berlin pourrait désormais être assimilée à des aides déguisées à l’opérateur. Pas de quoi faire trembler Peter Ramsauer : il a déjà annoncé qu’il resterait inflexible jusqu’à la fin de son mandat, en 2013.

Ewa

Face au « Winterchaos », la DB sommée d’investir

La compagnie qui subit des défaillances en série depuis le début de l’hiver est pointée du doigt. Le gouvernement fustige le manque chronique d’investissements dans les voies et le matériel roulant. Pour éviter de nouveaux déboires, le ministre des Transports prépare une grande réforme qui pourrait priver la Bahn de la gestion du réseau. C’est une triste succession de records, dont la Bahn se serait volontiers passée : 80 % de trains en retard, jusqu’à 1 500 trajets annulés quotidiennement avec, certains jours, à peine un ICE sur cinq en état de circuler. Résultat : 110 000 clients furieux qui réclament des remboursements. En Allemagne, la neige tombée en abondance tout au long de décembre a semé une indescriptible pagaille sur le réseau. Arbres tombés sur les voies, ruptures de caténaires, aiguillages gelés… jamais la Bahn n’avait connu pareils déboires.

Un « Winterchaos » qui fait les gros titres de la presse et n’en finit plus d’irriter les responsables politiques qui ont convoqué un sommet de crise début janvier. L’État fédéral et les Länder demandent à la DB de redresser la barre. Si, à la faveur de températures plus clémentes, le trafic est, entre-temps, redevenu normal, l’ambiance entre la compagnie et les élus restent, elle, glaciale.

Car, pour le gouvernement, l’opérateur est le principal responsable de cette série de couacs. En cause : le manque chronique d’investissements dans l’entretien du réseau ou le renouvellement du matériel roulant. En la matière, l’Allemagne serait même le plus mauvais élève en Europe, selon une étude de l’association Allianz Pro Schiene. De fait, la débâcle de décembre met en lumière les faibles capacités de la Bahn, qui ne possède quasiment aucune réserve pour faire face à la défaillance de ses trains.

Pour la première fois, le ministre des Transports le reconnaît à haute voix : la situation actuelle est la conséquence directe de la course aux bénéfices engagée par l’ancien patron, Hartmut Mehdorn, en vue de l’entrée en Bourse de la compagnie. « La Bahn doit penser à long terme et être gérée de façon durable », martèle Peter Ramsauer. « À un moment ou à un autre, une politique à courte vue ne peut qu’entraîner une entreprise à sa perte. »

Une façon de ménager Rüdiger Grube, l’actuel chef de la DB. Mais aussi d’annoncer une grande réforme de l’organisation du groupe. Le ministre veut contraindre la compagnie à réinvestir systématiquement les bénéfices de la filiale gestionnaire du réseau (DB Netz), dans les infrastructures : la Bahn est régulièrement accusée d’utiliser l’argent gagné sur l’entretien des voies pour améliorer son bilan comptable ou financer son expansion à l’étranger. Peter Ramsauer serait par ailleurs favorable à une stricte séparation entre la DB et la gestion des voies, comme le réclame Bruxelles.

En attendant, la DB a reçu le message. Elle annonce un investissement de 360 millions d’euros dans 27 trains à double étage. Une solution d’urgence et originale : ces trains produits par Bombardier sont d’habitude destinés au trafic régional. Le modèle subira quelques modifications avant d’être mis en service sur certaines liaisons grande distance dès 2013.

La mesure permet à la Bahn d’augmenter rapidement ses capacités : les lignes de production existent déjà, garantissant des délais de fabrication plus courts. Mais cela ne suffira pas à se prémunir contre de nouvelles déconvenues l’hiver prochain : « Je ne peux donner aucune garantie à ce niveau », reconnaît Rüdiger Grube.

Ewa

Une amende de 200 000 euros par jour pour le S-Bahn berlinois

Malgré les promesses d’un hiver « sans encombre », la DB s’est laissée surprendre par la neige et la chute brutale des températures. Conséquence : un service chaotique sur l’ensemble du réseau de trains urbains de la capitale allemande. Le Sénat menace aujourd’hui de résilier le contrat d’exploitation qui le lie à la compagnie. Les mois se suivent, mais les perturbations demeurent sur le réseau de S-Bahn à Berlin. L’arrivée de la neige et les températures négatives ont pris de cours la compagnie qui a encore réduit son service. Malgré ses promesses d’un « hiver sans encombre », 110 rames n’ont pas supporté le changement de météo et ont dû être rapportées de toute urgence à l’atelier.

Conséquence sur les quais : des trains plus courts et donc bondés. Sur certaines lignes, la fréquence de circulation a même divisé par quatre : les trains circulent toutes les 20 minutes seulement.

Autre problème, le mauvais état du réseau qui n’a pas résisté au gel : dès le premier coup de froid, 69 aiguillages sont tombés en panne sur les 1 000 que compte la capitale allemande. En cause selon le Sénat : la course aux économies engagée par la Bahn qui n’a pas réalisé la maintenance nécessaire.

Du coup, la compagnie s’expose à de nouvelles amendes : 200 000 euros par jour, sous forme d’une retenue sur les subventions d’exploitation qui lui sont versées. Au total cette année, les pénalités se chiffrent à 52 millions d’euros, soit près d’un quart des aides. Une enveloppe qui sera reversée à la compagnie semi-publique BVG, gestionnaire des métros et bus berlinois.

Et ça n’est pas tout : le Sénat vient d’adresser à la Bahn un « rappel à l’ordre » officiel. Cette procédure pourrait déboucher sur le versement de dommages et intérêts voire sur la résiliation du contrat qui lie l’opérateur à la capitale allemande jusqu’en 2017.

« La neige n’est pas un phénomène inhabituel en décembre, la DB n’a aucune excuse », s’indigne-t-on à Berlin. La Bahn va aussi devoir s’expliquer : la direction est convoquée en haut lieu et doit présenter d’ici le 5 janvier des mesures concrètes afin de redresser la barre.

La polémique n’épargne pas non plus le ministre fédéral des Transports. Peter Ramsauer a décidé de réclamer des dividendes à la DB, à hauteur de 500 millions d’euros par an, jusqu’en 2014. Une cagnotte qui serait mieux utilisée dans le renforcement de la flotte et des infrastructures, estime l’opposition.

La Bahn de son côté affirme tout mettre en œuvre pour « stabiliser le trafic et limiter les désagréments pour les passagers ». Malgré les injonctions de plusieurs responsables politiques locaux, la compagnie se refuse en revanche à indemniser les usagers, sous quelque forme que ce soit.

Ewa

Une petite compagnie d’autocars fait trembler la Bahn

La compagnie porte plainte contre Yourbus : une plateforme sur internet qui permet aux voyageurs de se regrouper pour affréter un autocar. La DB y voit une concurrence « illégale ». « David contre Goliath ». Ou plutôt Yourbus, contre la Deutsche Bahn : voici la querelle qui tient en haleine le monde des transports outre-Rhin. D’un côté, une petite start-up, fondée par trois étudiants : Yourbus est une plateforme permettant aux voyageurs de se regrouper sur internet afin d’affréter un bus.

En face, la DB, le numéro un du rail en Europe qui s’inquiète face au succès grandissant de cette petite compagnie. Une plainte est en cours d’instruction : la DB attaque son rival pour concurrence illégale.

Motif invoqué : Yourbus possède uniquement une licence pour circuler de façon « ponctuelle et irrégulière ». Or face à l’engouement des usagers, certaines liaisons s’effectuent désormais sur un rythme hebdomadaire.

Mais pour l’avocat de Yourbus « il ne s’agit pas d’un service régulier car le trajet n’est possible que si un nombre suffisant d’usagers se manifeste. Une compagnie de ligne, à l’inverse, circule de toute façon, quel que soit de son taux de remplissage ».

Le verdict, qui sera rendu en janvier, est très attendu : en cas de défaite de la Bahn, d’autres compagnies pourraient s’engouffrer dans la brèche. L’enjeu est de taille, dans un contexte où les liaisons en autocar doivent être libéralisées.

Alors que les modalités de cette réforme sont encore débattues au sein du gouvernement, les opérateurs d’autocars en profitent d’ailleurs pour accentuer leur pression. Ils réclament une « ouverture complète » du marché, sans restriction d’aucune sorte.

Ewa

Les déboires de la DB sur Facebook

La compagnie voulait soigner son image en vendant des billets à prix cassés sur le plus célèbre des réseaux sociaux. Mais l’opération est en passe de tourner au fiasco. Après McDonald’s, le discounter Lidl ou le site d’enchères en ligne eBay, la Deutsche Bahn s’associe à Facebook, pour vendre des billets à prix cassés. Objectif, attirer des voyageurs plus jeunes et profiter de l’effet « bouche à oreille » du plus célèbre des réseaux sociaux.

Un coup marketing supplémentaire à l’actif de la compagnie qui depuis plusieurs années ne ménage pas ses efforts pour trouver de « nouveaux canaux de distribution ». Problème : l’opération est en passe de tourner au fiasco.

Tout avait pourtant bien commencé : grâce à une petite vidéo promotionnelle postée sur Youtube, la Bahn était même parvenue à « créer le buzz ». En l’espace de quelques jours, elle attire 12 000 « amis », chacun d’entre eux ayant la possibilité de publier un commentaire sur le profil de la compagnie.

Mais au lieu de jeter des fleurs à la Bahn, les usagers mécontents profitent de l’occasion pour faire part de leurs doléances : trains en retard, billets trop chers, service déplorable etc. La page Facebook se transforme en « défouloir ». En urgence, la DB fait marche arrière et supprime tous les commentaires.

Aujourd’hui, la Bahn cherche à minimiser ces déboires et parle de « ballon d’essai » : « la page Facebook sera de toute façon fermée, une fois l’opération terminée », précise t-on au siège de la compagnie. Mais les experts en marketing sur internet fustigent l’amateurisme de la compagnie : « Trop souvent, les entreprises ne savent pas aborder les médias participatifs comme Facebook, préférant le monologue au dialogue », commente Robert Schlittenbauer de l’agence de publicité H2O Media.

Ewa

S-Bahn berlinois : un an après, de nombreux problèmes persistent

Malgré ses promesses, la DB n’est pas parvenue à rétablir un trafic régulier. Le retour à la normale n’est pas prévu avant l’année prochaine. La compagnie s’expose à de nouvelles sanctions. Du provisoire qui dure : un an après la plus grave crise qu’aient jamais connu les transports urbains berlinois, la Bahn n’a toujours pas réussi à rétablir son plan de circulation habituel, malgré ses promesses.

Le mois dernier, Rüdiger Grube a bien été obligé de se rendre à l’évidence : « nous ne sommes pas en mesure de remettre en service un nombre suffisant de rames », a reconnu le chef de la compagnie devant le Sénat de Berlin. Certes, la DB a fait des progrès : plus de 420 rames sont désormais en état de circuler et répondent aux normes de sécurité, contre 183 au plus fort de la crise. Mais cela reste très insuffisant : il en faudrait au moins 501 pour assurer un service régulier.

Conséquence, les usagers vont devoir continuer à s’armer de patience : rames bondées aux heures de pointe, fréquences en baisse ou trains plus court seront la règle pendant encore de longs mois. Le retour à la normale n’est pas prévu avant « le courant de l’année prochaine ». « Nous y croirons, lorsque nous le verrons », commente avec méfiance le porte-parole de Ingeborg Junge-Reyer, la Sénatrice socialiste en charge des transports. En réalité, il faudra peut-être attendre jusqu’à fin 2011, affirment plusieurs observateurs.

Car pour ne rien arranger, la compagnie a d’autres problèmes plus immédiats en vue : l’arrivée de l’hiver et le risque que ses trains ne supportent pas les températures négatives. Une mésaventure que la DB a déjà connue l’an dernier : le froid polaire qui s’était abattu sur la capitale allemande avait mis 300 rames hors-service et perturbé le trafic encore davantage. La DB, qui veut à tout prix éviter ces déboires, très coûteux en terme d’image, entend cette fois-ci constituer une réserve de voitures, afin de parer à toute nouvelle défaillance.

Pour autant, Rüdiger Grube affiche une sérénité à toute épreuve, malgré la perspective d’un mois de novembre de tous les dangers : le SPD, majoritaire au Sénat de Berlin doit décider s’il retire à la Bahn son monopole d’exploitation. « En 2011, nous assurerons un service régulier et plus sûr, car toutes les rames seront équipées de nouveaux systèmes de freins et d’essieux. Je suis donc convaincu que nous aurons une bonne chance de conserver notre contrat », affirme le patron de la DB. Des propos qui ulcèrent une partie des élus berlinois : « Étant donné les circonstances, ne pas faire jouer la concurrence serait irresponsable vis-à-vis des contribuables et des usagers », s’indigne Claudia Hämmerling, la porte-parole du groupe Verts au Sénat. Une sortie qui pèse lourd alors que les écologistes sont désormais en mesure de s’emparer de la capitale lors des élections l’année prochaine : les sondages les placent devant les sociaux-démocrates.

En attendant, la DB ne va pas échapper à une nouvelle amende : 1,35 million d’euros supplémentaires, qui seront soustraits aux subventions d’exploitation versées par les pouvoirs publics. La facture ne cesse donc de s’alourdir. Au total, la compagnie a été privée de 20 millions d’euros cette année, soit environ un dixième des subsides qu’elle perçoit.

Ewa

La DB tire les leçons de Stuttgart 21

Alors que la polémique autour de la nouvelle gare n’est pas retombée, la DB entend renforcer le dialogue avec les riverains avant la reprise des futurs chantiers. « Je ne veux plus revivre un deuxième Stuttgart 21. » Rüdiger Grube a pris son bâton de pèlerin. Après la polémique autour du projet de grande gare dans la capitale souabe, le chef de la Bahn est en opération séduction. En ligne de mire : le Rheintalbahn, la future voie devant relier Karlsruhe à Bâle. Un tracé contesté par de nombreux riverains, qui redoutent d’importantes nuisances sonores, induites notamment par le trafic de fret. En déplacement dans les communes concernées, Rüdiger Grube écoute les doléances. Le message est clair : la DB a entendu les inquiétudes. « Je préfère prendre deux ans de retard sur le calendrier mais être certain que les citoyens sont convaincus par le projet », dit-il. « Aucune décision ne sera prise contre l’avis des habitants. »

Actuellement, c’est l’administration ferroviaire fédérale (EBA) qui se charge de mener l’enquête publique, puis de délivrer le permis de construire. Entre-temps, les communes doivent informer les publics concernés (association de défense de l’environnement, riverains etc.) et recueillir leurs objections. Toutes les parties ont par ailleurs la possibilité de déposer un recours devant le tribunal administratif régional, puis éventuellement de faire appel devant la plus haute juridiction fédérale.

Autant dire qu’il faut souvent s’armer de patience, avant de donner le premier coup de pioche. C’est le cas à Stuttgart par exemple, où 15 ans ont été nécessaires pour épuiser tous les recours juridiques. Malgré ce très long processus, certains estiment pourtant que les autorités ont manqué de « transparence ». Alors que faire de plus, pour éviter une nouvelle polémique ? « Aujourd’hui, la DB souhaite avancer plus prudemment », affirme un porte-parole. « Il va falloir prendre plus de temps pour expliquer ce que l’on fait et pourquoi on le fait. »

Un travail de pédagogie pour mieux convaincre de la nécessité des travaux. Selon le quotidien économique Handelsblatt, il y a urgence à agir. « Partout en Allemagne, la légitimation des grands projets d’infrastructures décline. Des milliards d’euros d’investissements sont suspendus : le pays est menacé de paralysie », s’alarme-t-il.

Ewa

« Contrat du siècle » en Allemagne : toujours pas d’accord entre Siemens et la DB

Dix mois après avoir fait du conglomérat bavarois son favori pour une commande historique, la Bahn tarde à finaliser son engagement. En coulisse, certains l’accusent de vouloir faire capoter les négociations. Une affaire mirifique, chiffrée « en milliards d’euros » : il y a dix mois, Siemens pensait avoir décroché la timbale. La Deutsche Bahn venait d’en faire « son candidat favori » pour une commande record, présentée comme la plus grosse de son histoire et portant sur 300 trains.

Jamais la compagnie allemande n’avait lancé une telle opération : d’ici 2030, elle entend offrir un profond lifting à l’ensemble de sa flotte. Intercity, EC, ICE : toutes les rames « longue distance » doivent être renouvelées.

Seulement voilà, l’opérateur n’a toujours pas officialisé sa commande. Les deux parties, qui s’étaient engagées à trouver un accord sur le prix avant la fin de l’été, ne sont toujours pas parvenues à faire converger leurs points de vue.

« Ce genre de procédure requiert de la patience », temporise Hans-Jörg Grundmann, le directeur de la branche transport de Siemens. Mais certains observateurs sont moins optimistes et estiment que les discussions pourraient bien ne jamais aboutir.
Car le cahier des charges est particulièrement innovant : il prévoit que tous les matériels roulants soient construits à partir d’une plateforme unique. Les motorisations ou les aménagements intérieurs différencieront ensuite un ICE, d’un IC ou d’un EC. Cette formule, qui existe déjà dans l’industrie auto, devrait aussi permettre de réduire les coûts de maintenance, grâce aux nombreuses pièces de rechange communes.

En confiant ce contrat à un seul constructeur, la Bahn espère aussi réaliser des économies supplémentaires, en négociant un « tarif de gros ». Et c’est précisément là que le bât blesse. Evaluée à six milliards d’euros, l’offre du conglomérat dépasserait de deux milliards la somme maximale que la Bahn serait prête à mettre sur la table.
En coulisse, l’industrie ferroviaire soupçonne la compagnie de vouloir faire capoter la transaction. Rüdiger Grube est accusé d’avoir peur de « sauter dans le grand bain ». Cette commande doit définir les contours de la flotte de la DB pour les deux prochaines décennies : un investissement lourd, dans un contexte de rigueur, imposé par la crise. « Ce qui manque à la Bahn, c’est un battant qui n’a pas froid aux yeux, comme Hartmut Mehdorn, son précédent chef », explique un proche du dossier au journal Handelsblatt.