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Ewa

La Rochelle : toute une démarche pour la marche

Après Grenoble, et son « Chrono en marche », lancé cet été c’est La Rochelle qui inaugurait le 22 septembre son initiative « Carrefour de  mobilité » menée par Transdev dans le but d’inciter les Rochelais à la marche. Jardinet transformé en sentier gourmand, œuvres d’art et signalétique au sol visent à rendre l’espace public plus urbain et apaisé. Ceci dans l’optique d’une refonte du réseau de bus qui ne desservira plus l’hypercentre de la ville en 2017 et dans la continuité de la piétonnisation de la zone du port depuis juillet 2015. Sur plusieurs centaines de mètres, le tout permet de prendre en charge l’usager à l’arrêt de bus pour l’accompagner à sa destination en lui indiquant les temps de marche.

A La Rochelle, la démarche est facilitée par la présence des portes médiévales de l’ancienne cité qui donnent des repères à tous. « Il fallait toutefois modifier les perceptions des gens, qu’ils revoient leur carte mentale, c’est le but de ce démonstrateur, qui révèle la porte Maubec », explique Sonia Lavadinho, la directrice du cabinet genevois BFluid Recherche et expertise, qui a travaillé avec la communauté d’agglomération de La Rochelle. « Alors que jusqu’à présent c’était juste un carrefour routier sur lequel les gens n’avaient aucune opinion. Aujourd’hui, ils réagissent : ils aiment… ou pas ! » Cette anthropologue est intarissable sur les mille et une manières de rendre une ville « marchable ».

L’expérimentation a démarré le 29 juillet et déjà les premiers enseignements sont tirés. La directrice du cabinet BFluid annonce que la V2 est déjà dans les tuyaux, car « c’est bien le principe du living lab ». « Les Rochelais sont déjà des grands marcheurs puisque 43 % marchent plus d’une heure par jour, rappelle-t-elle. 78 % des 330 personnes que nous avons interrogées nous affirment être en faveur de la poursuite de cette expérimentation dans d’autres quartiers. »

Le test se déroule dans l’un des lieux repérés comme fermés à la marche. « En commençant notre recherche, on s’est aperçus que les gens surestiment beaucoup les temps de trajets et renoncent à marcher », raconte de son côté Brigitte Desvaux, vice-présidente de la communauté d’agglo de La Rochelle, chargée des Transports. En deux ans, l’agglo a prévu d’investir « 300 000 euros dans cette démarche ». De l’hôpital à l’arrêt de bus Dames-blanches, le long du canal, on est à quelque 500 mètres du Vieux-Port, mais on ne le voit pas. Et l’aménagement urbain ne faisait jusque-là pas vraiment centre-ville. Désormais une proue de bateau invite à se poser, et un jardin des senteurs à cueillir des plantes aromatiques. Des plans explicites précisent qu’ici « tout est à dix minutes à pied » et accompagnent un jalonnement dynamique peint au sol. Enfin, diverses œuvres d’art d’artistes locaux proposent aux nouveaux piétons de flâner.

Anne de Bagneux, directrice adjointe de Transdev France, chargée de la zone sud, met en avant une « une démarche moderne et frugale en budget et en temps, qui doit permettre d’aller plus loin dans l’intermodalité et l’utilisation des transports collectifs ». La Rochelle doit dès 2017 proposer un réseau de bus doté de quatre lignes fortes cadencées aux 10 ou 15 minutes et créer 60 nouveaux arrêts pour les lignes centrales exploitées par sa régie, comme les lignes périrubaines gérées par Transdev et bientôt remises en concurrence. Le principe du Carrefour de mobilité avait déjà été testé une première fois en 2014 à Echirolles, dans la banlieue grenobloise.

Nombreuses sont les AO qui demandent aux opérateurs soit de faire mieux pour le même prix, soit aussi bien pour moins cher. « Nous pourrons proposer des démarches de carrefour de la mobilité en répondant aux appels d’offres, affirme Anne de Bagneux. Ce sont des infrastructures légères qui peuvent aisément répondre aux nouvelles problématiques. Notre observatoire des mobilités a bien montré que les gens, les seniors notamment, sont prêts à marcher dix minutes en échange de fréquences élevées à l’arrêt de bus. »

cecile.nangeroni@laviedurail.com

Ewa

Berlin teste un système de mobilité partagée à la demande

Une énième start-up « disruptive » dans le domaine des transports ? On pourrait le croire avec le lancement cet été à Berlin d’Allygator Shuttle, une flotte de minibus Le client réserve via une application un véhicule et le partage avec des usagers, qu’un algorithme regroupe en fonction de leur destination. Ses créateurs, Maxim Nohroudi et Tom Kirschbaum, souhaitent à terme séduire les villes en proposant un dispositif palliant les lacunes de leur réseau de transports.
Avec leur société Door2Door, créée en 2012, ils ont misé sur la cartographie collaborative (TrackYourCity) et un système, baptisé Ally, exploitant les données de géolocalisation pour optimiser le trajet en comparant les modes de transports – voitures, taxi, métro, et bus mais aussi vélo et carsharing. Avec 15 véhicules, Allygator n’est pour l’instant proposé que le soir, les vendredis et le week-end, pour 10 centimes d’euros par kilomètres. Une solution de mobilité partagée à la demande, telle que l’a évoquée le Forum international des transports dans une étude de juillet 2016, vantant son impact sur les transports publics.

Gilles Bouvaist, à Berlin

www.allygatorshuttle.com
 

Ewa

Cityscoot, le service de location de scooters électriques se lance à Paris

Cityscoot lance le 21 juin 2016 à Paris son service de location de scooters électriques en libre accès avec 150 scooters électriques répartis dans une zone de 33 km2 au cœur de la capitale. La flotte sera progressivement portée à 1 000 scooters dans Paris intra-muros, d’ici le premier trimestre 2017.

L’expérimentation, menée pendant sept mois avec une cinquantaine de scooters et soutenue par la Mairie de Paris (même si Cityscoot est un projet totalement privé), a permis de tirer des enseignements précieux grâce aux remontées de plus d’un millier d’utilisateurs.

Le système de réservation développé par Cityscoot fonctionne grâce à une application installée sur un smartphone Android et iPhone. Les utilisateurs localisent un scooter disponible, visualisent son autonomie et le réservent gratuitement pendant 10 minutes, le temps de se rendre au scooter.

Un code à quatre chiffres reçu via l’application permet de déverrouiller le scooter. Pour terminer sa location, il suffit de le garer au sein de la Zone Cityscoot (en gros, les dix premiers arrondissements de Paris, carte ici), où on veut, mais seulement sur une place de stationnement autorisée aux deux-roues motorisés.

L’utilisateur ne se préoccupe jamais de recharger le scooter. C’est l’équipe de maintenance Cityscoot qui se charge de remplacer les batteries vides par des pleines.

Un casque homologué, ajustable au tour de tête de l’usager, est à sa disposition sous la selle avec des charlottes à usage unique pour l’hygiène.

Les Cityscoot sont disponibles à la location 7 jours sur 7 de 7h à 23h. Ils sont répartis dans la zone Cityscoot. Les utilisateurs sont évidemment libres de rouler et de s’arrêter temporairement à l’extérieur de la Zone Cityscoot, mais ne peuvent y restituer de scooter. Celle-ci couvre déjà un tiers de Paris intra-muros et devrait s’étendre progressivement à l’ensemble de la capitale.

La location d’un Cityscoot est facturée à la minute, dès la première minute, sans temps minimal imposé. La location démarre après avoir composé le code sur le clavier du scooter, et s’achève à la restitution de celui-ci. Le tarif CityMoover, accessible dès l’inscription est de 0,28 euro la minute. Mais on peut aussi acheter des lots de minutes, faisant baisser un peu la facture à 0,25 euro la minute avec le pack CityRider100 à 25 euros qui comprend 100 minutes d’utilisations, à utiliser sans limites de temps. Un deuxième pack est disponible, le CityMoover 500, qui compte 500 minutes d’utilisations pour 100 euros.

Ewa

Strasbourg va tester un système de transport bimodal

L’expérimentation ne sera lancée que l’année prochaine à Strasbourg, mais le Salon Transports Publics a été l’occasion de présenter le tout nouveau système de transport bimodal de Lohr baptisé Cristal Ce petit véhicule 100 % électrique proposant cinq places assises peut être exploité soit sous forme de transport en libre service (comme le sont les Autolib’ à Paris), soit sous forme de navettes c’est-à-dire en assemblant quatre véhicules qui peuvent alors transporter jusqu’à 76 personnes (de 16 à 20 personnes par véhicule en comptant celles qui restent debout). La navette est évidemment conduite par un conducteur professionnel.

« L’avantage de ce système, c’est qu’il permet par exemple d’assurer le transport scolaire de 7h à 9h le matin, puis d’être exploité différemment à d’autres moments de la journée en redéployant les véhicules », explique Jean-François Argence, le directeur des nouvelles mobilités chez Lohr.

Strasbourg qui va tester quatre véhicules pendant un an, de septembre 2017 à septembre 2018 les fera circuler sur une boucle de trois kilomètres comportant neuf stations desservant le campus et l’hypercentre. Sept stations (dont trois équipées de bornes de recharge) vont aussi être installées en mode libre service.

Le véhicule d’un coût de 100 000 euros l’unité a une vitesse commerciale de 40 km/h en mode navette et pourra rouler jusqu’à 70 km/h lorsqu’il sera utilisé en libre service.

Lohr qui indique avoir engagé le processus d’industrialisation a investi dix millions d’euros pour développer ce concept.

Ewa

Strasbourg teste un bus électrique Yutong

Le réseau strasbourgeois CTS expérimente le bus électrique, en commençant par un bus du chinois Yutong, distribué par Dietrich Carbus Group. Il n’y a pas que la RATP qui souhaite expérimenter le full électrique. La compagnie des transports de Strasbourg (CTS) commence depuis ce matin et pour deux semaines à faire rouler un bus de marque Yutong… mis à disposition par l’entreprise alsacienne Dietrich Carebus Group qui en assure l'assemblage et le SAV dans ses usines ainsi que la commercialisation en France en tant que concessionnaire exclusif. « Il s’agit d’un véhicule standard de 12 mètres et 92 passagers du même type que celui qui a été testé durant trois mois par la RATP, explique Laurent Gugumus, directeur général de Dietrich Carebus Group (DCG). La seule différence est l’ouverture des portes 100 % électrique et non électropneumatique comme à la RATP. » Il assure que les résultats de cette expérimentation parisienne seront connus dans le détail le mois prochain, mais il se montre déjà satisfait. « L’efficience de notre véhicule a été telle qu’on l’attendait : pas une seule panne immobilisante », raconte le DG, qui admet toutefois « quelques soucis de réglages et de paramétrages auxquels nous avons apporté une solution très rapidement ».

A Strasbourg, c’est sur une ligne en boucle à partir de la gare que le véhicule sera testé. Pour les besoins de l’exploitation, une autonomie de 120 km est nécessaire, soit moitié moins que la capacité du bus du constructeur chinois. « La CTS cherche à évaluer, en conditions réelles d’exploitation sur son réseau, un certain nombre de paramètres tels que l’autonomie, la consommation énergétique, ou encore la maniabilité, la fiabilité et le confort de ce type de véhicule », explique-t-on à la CTS, où l’on se dit aussi ouvert « à d’autres partenariats avec les constructeurs qui le souhaiteraient ».

Le but est bien sûr d’enclencher la transition énergétique dans un réseau déjà modèle : il avait en son temps été pionnier en matière de bus au gaz, si bien que le parc actuel se compose de 154 bus au GNV, 93 bus thermiques équipés de filtres à particules et un véhicule hybride. L’exploitant envisage un appel d’offres à l’issue des diverses expérimentations qu’il aura pu mener. L’Eurométropole de Strasbourg rappelle de son côté qu’elle a été sélectionnée par le ministère de l’Environnement en janvier dernier dans le cadre de l’appel à projets « Villes respirables en cinq ans ».

C. N.

Ewa

Le Stif lance ses Trophées de la mobilité

Pour la quatrième année consécutive, le Stif organise, en partenariat avec la région Île de France, ses Trophées de la mobilité qui valorisent des projets exemplaires… …dans le domaine des transports et de la mobilité sur le territoire francilien et dont les objectifs sont conformes aux enjeux définis dans le PDUIF.

 

Ouverts aux collectivités, aux entreprises et administrations engagées dans un plan de déplacements (PDA, PDE ou PDIE), aux exploitants de réseaux de transports et aux gestionnaires d’infrastructure ainsi qu’aux associations d’Île-de-France, les Trophées de la mobilité mettent en avant des actions concrètes qui ont rencontrées le succès et qui valorisent ainsi les bonnes pratiques à travers différents thèmes qui changent chaque année. Cette année, le Stif a choisi cinq catégories : Espace public, marche et accessibilité ; Vélo ; Marchandises ; Transports collectifs ; Modes individuels motorisés ; et Sécurité routière.

Chaque année, le jury, composé d’élus du Stif et du Conseil régional, d’experts du transport et des déplacements, de représentants d’associations et du monde économique, jugent de la pertinence du projet, de sa conformité au PDUIF, de son efficacité pour les utilisateurs et de son caractère reproductible en d’autres lieux.

Les cinq candidats retenus, un par catégorie, verront leur action présentée dans un film de 2 à 3 minutes, qui sera diffusé lors de la remise des Trophées de la mobilité en Île-de-France pendant les Assises de la mobilité qui se dérouleront à l’automne 2016, et sur le site internet du PDUIF.

Les dossiers de candidature, dont les modalités d’inscriptions sont disponibles ici, doivent être retournés complets en version électronique à pduif@stif.info, au plus tard le 13 mai 2016.

Ewa

Hydrogène. « Nous avons besoin de 100 millions pour lancer 100 stations de recharge »

Entretien avec Pierre Serre-Combe, chargé de mission au CEA-Liten pour l’animation du plan gouvernemental « stockage de l’énergie » de la Nouvelle France Industrielle class= »p1″>
Le groupe qui planche sur l’hydrogène dans le cadre du projet Nouvelle France industrielle devait remettre au gouvernement avant début avril sa feuille de route pour développer 

la filière. A ce jour, une dizaine de stations sont opérationnelles en France. Chargé de mission sur le sujet à l’institut CEA/Liten, Pierre Serre-Combe estime qu’avec un budget de 100 millions d’euros, il sera possible d’installer une centaine de stations pour un millier de véhicules d’ici à 2018. Et ainsi de lancer le marché.

 

Ville, Rail & Transports. Dans le cadre du projet Nouvelle France industrielle lancé par le gouvernement, un groupe sur l’hydrogène a été mis en place, piloté par Florence Lambert, directrice du CEA-Liten (Commissariat à l’énergie atomique). Quelle est la feuille de route ?

Pierre Serre-Combe. Sur les 34 plans visant à aider à la constitution de champions industriels, certains ont été élaborés dans la continuité de ce qui existait déjà. C’est le cas par exemple pour le TGV du futur. D’autres plans portent sur des sujets plus transverses comme celui qui a été confié à Florence Lambert et qui concerne le stockage de l’énergie. Sa feuille de route a été validée par le gouvernement en 2014, avec un volet batterie, puis un volet hydrogène pour lequel un plan de déploiement axé sur la mobilité hydrogène a été finalisé et devrait être remis au gouvernement fin mars-début avril.

Si initialement le plan stockage était focalisé sur la batterie avec des industriels qui maîtrisent son industrialisation, du produit de base au produit fini, il est apparu rapidement nécessaire d’élargir la thématique de stockage de l’énergie aux technologies de l’hydrogène.

C’est un secteur émergent qui doit trouver sa place mais qui pourrait révolutionner le secteur de l’énergie Au Japon, parce que le contexte y était favorable, avec un prix élevé de l’électricité, le déploiement de microgénérateurs à pile à combustible permet de produire pour des habitations de la chaleur et de l’électricité à partir du gaz naturel. Aux Etats-Unis, le marché des chariots élévateurs a permis de faire décoller le marché de la pile à combustible. Aujourd’hui, les chariots élévateurs à pile à combustible font concurrence aux chariots fonctionnant avec des batteries électriques car ces dernières sont pénalisées par des temps de recharge importants.

La diminution des coûts d’exploitation grâce à un taux de disponibilité supérieur de la pile à combustible vient désormais compenser les éventuels surcoûts d’investissements pour un coût de possession au final inférieur à celui de la batterie. Les subventions qui étaient versées par le Japon et les Etats-Unis pour impulser cette technologie dans les deux exemples cités vont pouvoir rapidement s’arrêter.

 

VR&T. En France, le développement de l’hydrogène n’est-il pas fortement concurrencé par les batteries électriques ?

P. S.-C. Il n’y a pas opposition entre les véhicules électriques à batteries et les véhicules fonctionnant à l’hydrogène. Il y a une hybridation possible entre véhicule électrique et hydrogène. Quand vous achetez une Kangoo électrique par exemple, vous pouvez lui associer un kit de prolongation à hydrogène qui vous permet d’augmenter d’un facteur 3 son autonomie.

 

VR&T. La France n’a-t-elle pas pris trop de retard dans ce domaine ?

P. S.-C. En France, nous bénéficions d’une reconnaissance internationale sur nos capacités d’innovation. Et tous les ingrédients sont réunis pour avoir une véritable offre française. Nos entreprises sont capables de produire des solutions de mobilité. Par exemple : des prolongateurs d’autonomie pour véhicules électriques, une assistance électrique pour vélos, des stations de recharge hydrogène.

Toutefois, nos constructeurs automobiles nationaux ne sont pas encore présents mais ils restent pragmatiques comme le montre le dernier « position paper » de la plate-forme automobile PFA qui réunit les acteurs du monde de l’automobile. Si ces derniers estiment très justement que le développement du marché de la mobilité passe par l’existence d’une infrastructure de distribution de l’hydrogène significative, il existe néanmoins des marchés de niche qu’il ne faut pas négliger. Les équipementiers français, comme Valeo par exemple, doivent également pouvoir répondre à des demandes de leurs clients qui peuvent être des constructeurs étrangers comme Toyota ou Hyundai qui ont déjà mis sur le marché les premiers véhicules à pile à combustible. Techniquement, nous ne sommes donc pas en retard. Et nous avons des PME très dynamiques. Nous pouvons déjà répondre à des marchés spécifiques comme celui des flottes utilitaires électriques équipées de prolongateurs d’autonomie à pile à combustible. La France représente le quatrième marché au monde pour les véhicules utilitaires, qui peut représenter un socle intéressant. Il faut s’accrocher à ce qui marche bien.

 

VR&T. Quelle stratégie de développement entrevoyez-vous ?

P. S.-C. Les opérateurs ont décidé de mettre en place un modèle pertinent car raisonné en termes d’investissements. Il faut adapter les infrastructures en fonction de l’usage, pour que les stations de recharge ne soient pas surdimensionnées. Nous favorisons la constitution de clusters. Par exemple Hyway est le premier déploiement d’envergure d’une cinquantaine de véhicules électriques utilitaires avec prolongateur d’autonomie à pile à combustible autour de deux stations de distribution d’hydrogène à Grenoble et Lyon.

A Grenoble, une première station Hyway a été installée à proximité d’utilisateurs potentiels. Elle est accueillie par le fournisseur d’énergie grenoblois (gaz et électricité) GEG pour alimenter environ 25 véhicules utilitaires légers exploités par des utilisateurs locaux et constituer un premier socle de déploiement pour la mobilité à un coût raisonné. Une deuxième station, inaugurée au début de l’année au port Edouard Herriot, repose aussi sur un fonctionnement mutualisé. C’est avec cette approche raisonnée que nous espérons déployer cette technologie.

 

VR&T. Quel est le surcoût de l’hydrogène ?

P. S.-C. Selon la société Symbio FC, quand on intègre la totalité des coûts, notamment ceux liés à l’achat du véhicule et à ceux de la station de recharge, on arrive à un coût de possession annuel supérieur de 1 000 à 2000  euros à celui d’un véhicule diesel. Les stations présentent l’avantage de pouvoir être déplacées et installées ailleurs en fonction du déploiement progressif de flottes de véhicules. Notre objectif est de constituer et de rayonner autour de hubs de stations. Cette approche française originale intéresse vivement d’autres pays comme le Japon. Notre modèle pourrait ainsi s’exporter.

 

VR&T. Quel est le rôle de l’Etat dans ce dispositif ?

P. S.-C. Le rôle du plan Nouvelle France Industrielle est de structurer la filière et de créer les conditions pour accélérer son émergence. Mais nous avons besoin de mesures d’accompagnement et du soutien de l’Etat pour constituer un premier socle de stations de recharge et de flottes de véhicules multiples. Les investisseurs privés pourront alors prendre le relais dans un contexte de transition énergétique favorable.

Pour disposer de ce premier socle, le budget est d’une centaine de millions d’euros, ce qui permettra d’installer une centaine de stations pour un millier de véhicules d’ici à 2018-2020.

 

VR&T. Quelles sont les autres pistes de développement ?

P. S.-C. A ce jour, une dizaine de stations sont opérationnelles en France. Elles ont fortement bénéficié des subventions européennes. Bruxelles souhaite en effet développer un corridor de stations de recharge à hydrogène.

Nous projetons aussi travailler sur des territoires représentatifs du monde rural ainsi que sur une zone d’activité portuaire, sur une métropole et sur un territoire insulaire pour expérimenter des écosystèmes où l’hydrogène serait un vecteur-passerelle entre différents usages (mobilité, industriels…) et les gisements d’énergie renouvelable locaux.

Propos recueillis par

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Numérique. Keolis veut guider le voyageur « pas à pas »

Fil conducteur : guider le client-voyageur « pas à pas ». Qu’ils soient enfant du baby-boom, jeune urbain hypermobile, touriste étranger débarquant en ville inconnue ou encore personne à mobilité réduite, la future appli développée par Keolis devra répondre au mieux à leurs besoins. C’est au terme d’une première exploration dans le cadre des Keoscopies numériques – du nom de l'outil développé par le groupe pour étudier la mobilité –, lancées grâce au partenariat signé en juin dernier avec l’observatoire international de l’innovation digitale, Netexplo, que cette première typologie a été précisée. 4 scénarios sur les 15 imaginés vont prochainement être développés en priorité. L'objectif poursuivi avec ce partenariat est de « proposer les services qui vont demain faire la différence pour les voyageurs », expose Thierry Happe, le président de Netexplo. Car l'observatoire scrute les usages, mais aussi, poursuit-il, « les détournements des usages, comme par exemple l'utilisation de l'algorithme de Shazam [reconnaissance d'un morceau de musique, NDLR] pour une application servant à détecter précocement la maladie de Parkinson ou à une autre permettant d'envoyer le bruit d'un moteur de voiture en panne à un garagiste pour un télédiagnostic ».

La démarche originale a été menée sous la houlette du sociologue des styles de vie, Bernard Cathelat. Il estime que Keolis « s’est positionnée comme une société de services et non comme un transporteur de masse », a-t-il expliqué. C'est ce qui a guidé sa démarche « en entonnoir » depuis le printemps, avec « dans un premier temps, une ouverture d’esprit avec 167 pistes d'innovation retenues ; dans un 2e temps, la focalisation sur l’entreprise ayant abouti aux 4 tendances prioritaires. Il reste la 3e étape à réaliser, à savoir étude de marché et consultation des futurs utilisateurs. »

De son côté, Eric Chareyron, le directeur prospective, modes de vie et mobilités de Keolis, qui est aussi le « Monsieur Keoscopies » a mis au jour 7 principes indispensables, selon lui, pour guider le développement du digital. Cela va de l'exigence de simplicité au besoin de réhumanisation, en passant par la certitude de pouvoir faire confiance, la réactivité pour proposer des solutions alternatives. Ou encore, assure-t-il, « le coaching permanent, un téléguidage par GPS grâce auquel on ne se pose plus de question et qui permet aussi de se sentir partout chez soi parce qu'il abolit les frontières mentales. » Les quatre scénarios choisis y répondent en mettant en scène 4 types de voyageurs : le senior (à qui on propose une hypersimplification d'usage) ; la jeune urbaine hypermobile, dont l'agenda se réactualise plusieurs fois par jour (pour qui il faudra beaucoup de flexibilité en temps réel) ; le touriste en mobilité « immersive », qui devra se sentir chez lui en ville inconnue ; et enfin le voyageur à mobilité réduite, qui se verra proposer une mobilité « humanisée », grâce à un système « collaboratif laissant s'exprimer la solidarité des voyageurs ».

Ainsi donc, à peu près « tous les profils et tous les territoires sont concernés », expliQUE Jean-Pierre Farandou, président du directoire de Keolis. « La technologie ne vaut que si elle rend service aux gens », estime-t-il encore pour expliciter cette démarche qu'il qualifie de « smart moves ». Pour ce GPS de la mobilité multimodale et porte à porte, qui vise à guider "pas à pas" – c'est l'actuel nom de la future application pour smartphone – les voyageurs de 13 à 80 ans, il reste maintenant à passer l’épreuve du feu : le développement, les tests etc. Keolis nous les promet pour « très vite ». Dès ce printemps, le groupe devrait en tout cas dévoiler les résultats des 3 000 interviews dressant l'inventaire des usages numériques et des habitudes de déplacement de toutes les familles.

Cécile NANGERONI

Ewa

Grenoble roule à 30 km/h

C'est une première en France pour une ville aussi importante : Grenoble a généralisé depuis le 1er janvier la limitation de vitesse à 30 km/h sur son territoire, en ne gardant que quelques grands axes à 50 km/h Les conducteurs dans treize autres communes de la métropole grenobloise (442 000 habitants au total) sont aussi concernés. La limitation de vitesse à 30 km/h doit être étendue à 43 des 49 communes de l'agglomération d'ici à l'été 2016. Baptisée « Métropole apaisée », cette opération a été mise en place aussi bien dans des communes de gauche que de droite.
« Cela permet de rééquilibrer l'espace public, de donner un nouvel espace aux piétons et aux cyclistes », a plaidé Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, mettant en avant les gains en terme de sécurité permis par cette mesure.
En France, d'autres villes de plus petite taille, comme Lorient (Morbihan), ont déjà généralisé les zones 30 à l'ensemble de leur territoire. La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, s'est engagée à faire de même d'ici à 2020.
Ailleurs en Europe, Edimbourg doit passer à 30 km/h progressivement à partir d'avril 2016.

 

Ewa

Le Conseil de Paris approuve la piétonnisation de la voie sur berges rive droite

Le Conseil de Paris a approuvé le 15 décembre le projet de rendre piétonne en septembre 2016 une partie de la voie Georges-Pompidou sur la rive droite des berges de la Seine. La circulation automobile sera ainsi fermée après l'édition 2016 de Paris Plages sur 3,3 km le long de cette voie, de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri IV (IVe). Une aire piétonne sera créée – d'une superficie de 4,5 hectares – à la suite de l'arrêt de la circulation automobile, comme cela avait été fait en 2012 rive gauche entre le pont Royal et le pont de l'Alma.
La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo avait affirmé il y a quelques semaines que ce nouvel espace de « respiration, de promenade et de détente », d'un coût « maximum de huit millions d'euros », allait « profondément changer le visage et l'image de notre ville ».
Selon la mairie de Paris, le temps de traversée du secteur avoisinant en voiture, par le report de circulation, ne sera augmenté que de 5 à 7 minutes, ce que contestent les opposants.