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Ewa

La sous-station de la Castelle est prête pour le contournement Nîmes – Montpellier

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Le cœur énergétique du Contournement de Nîmes et Montpellier (CNM) va commencer à battre : la sous-station de la Castelle, à Lattes au sud de Montpellier, s’apprête à délivrer les 2×25 kV monophasés pour une mise sous tension fin mai 2017. La livraison à l’exploitation des 80 km de liaisons nouvelles mixtes est fixée au 5 octobre 2017. Tandis que sur le faisceau de la gare de Montpellier la Mogère s’achève le déroulement des dernières caténaires, Oc’Via, constructeur du CNM pour SNCF Réseau, a présenté la sous-station flambant neuve de la Castelle. Branchée sur la boucle sud de Montpellier en 225 kV triphasé du réseau RTE, elle est dotée de deux transformateurs de 116 tonnes chacun, dont 70 t de cuivre, circuits magnétiques et acier, et 50 t d’huile. D’une capacité de 60 MVA, ces géants ont été manufacturés à Malines en Belgique par CG Global et acheminés par route. Leur montage a nécessité deux semaines. L’un sera actif et l’autre en réserve. Capteurs et disjoncteurs amont et aval les protègent.
RTE a détourné sa ligne voisine de 225 kV pour la faire transiter par le site, partagé en deux espaces (RTE et Oc’Via) séparés par une clôture intérieure. RTE a achevé la construction de ses barres et disjoncteurs, essais compris, le 29 septembre dernier. Ses installations atteignent 16 m de haut. Oc’Via a pris le relais avec des essais en interne en novembre pour mise sous tension fin mars 2017. Le coût de l’ensemble avoisine dix millions d’euros.
La sous-station de la Castelle couvrira les besoins de la section courant de Vergèze (PK 51) à la jonction de Lattes. La partie est du CNM, de Manduel à Vergèze, ainsi que le lien Manduel – Saint-Gervazy (ligne de la rive droite du Rhône) et la jonction vers Tarascon, seront alimentés par la sous-station existante de Biscarrat sur la LGV Méditerranée. A Vergèze, un commutateur permettra d’assurer un secours par la sous-station restant en service en cas de défaillance de l’autre, moyennant une baisse de tension. Par ailleurs, la sous-station de la Castelle est dimensionnée pour alimenter la section est d’une future ligne nouvelle Montpellier – Perpignan.
Pour la partie RTE, le centre de contrôle de l’alimentation est situé à Toulouse, pour SNCF Réseau à Lyon. Quatre postes de mise en parallèle sont installés le long du CNM pour éviter les chutes de tension. La consommation ferroviaire est exigeante : deux rames TGV qui se croisent exigent sans délai 50 MW, « soit la consommation d’une ville comme Sète », note Jean-Philippe Bonnet, délégué Méditerranée de RTE. Le CNM ne comptera que deux sous-sectionnements : à Vergèze et au droit de la Castelle. La partie 25 kV de la Castelle est construite par Oc’Via mais, contrairement aux voies et signalisation qui seront entretenues par Oc’Via Maintenance, son entretien reviendra à SNCF Réseau.
Sur la ligne, la pose de voie du CNM a été achevée fin août. Les équipes signalisation achèvent l’installation des deux systèmes superposés BAL et ERTMS 1, ce dernier couvrant la ligne, ses antennes et toutes les voies de la gare de la Mogère. L’ERTMS 1 est adapté à la vitesse limite du CNM : 220 km/h dans un premier temps.
« Les essais en ligne, commencés en octobre, dureront six à huit mois, explique Thierry Parizot, directeur général d’Oc’Via. D’abord des essais statiques, puis sur les raccordements aux extrémités », soit cinq jonctions dont une à voie unique (la « virgulette » vers le sud de la rive droite du Rhône). « La montée en vitesse est prévue sur six semaines, en juillet et août 2017 », précise-t-il. La fin des essais est fixée au 5 septembre 2017, laissant place à la formation des conducteurs des divers opérateurs, le fret devant être archidominant en première phase. SNCF Réseau prévoit sur le CNM une tarification fret identique à celle de la ligne historique, permettant ainsi de libérer sur cette dernière une belle quantité de sillons, bienvenus tant pour les TER et Intercités que pour… les TGV.
Porter la vitesse de 220 à 320 km/h sur les 60 km Manduel – Lattes n’est pas prévu avant l’extension vers Perpignan. Sur le CNM, cela exigera la requalification informatique de l’ERTMS de 1 à 2, la reprise des dévers et la surtension de la caténaire. Quant à la gare de la Mogère, le passage de six à huit voies est ménagé mais hypothétique : les appareils de voies qu’il exigerait n’ont pas été posés par anticipation. Il faut dire que cette gare en compte déjà… 26 sur les 52 du CNM. A la mise en service, elle ne recevra que deux TGV par sens et par jour. Son faisceau permettra surtout la régulation du fret.    

Michel Gabriel LEON
 

Ewa

Strasbourg va tester un système de transport bimodal

L’expérimentation ne sera lancée que l’année prochaine à Strasbourg, mais le Salon Transports Publics a été l’occasion de présenter le tout nouveau système de transport bimodal de Lohr baptisé Cristal Ce petit véhicule 100 % électrique proposant cinq places assises peut être exploité soit sous forme de transport en libre service (comme le sont les Autolib’ à Paris), soit sous forme de navettes c’est-à-dire en assemblant quatre véhicules qui peuvent alors transporter jusqu’à 76 personnes (de 16 à 20 personnes par véhicule en comptant celles qui restent debout). La navette est évidemment conduite par un conducteur professionnel.

« L’avantage de ce système, c’est qu’il permet par exemple d’assurer le transport scolaire de 7h à 9h le matin, puis d’être exploité différemment à d’autres moments de la journée en redéployant les véhicules », explique Jean-François Argence, le directeur des nouvelles mobilités chez Lohr.

Strasbourg qui va tester quatre véhicules pendant un an, de septembre 2017 à septembre 2018 les fera circuler sur une boucle de trois kilomètres comportant neuf stations desservant le campus et l’hypercentre. Sept stations (dont trois équipées de bornes de recharge) vont aussi être installées en mode libre service.

Le véhicule d’un coût de 100 000 euros l’unité a une vitesse commerciale de 40 km/h en mode navette et pourra rouler jusqu’à 70 km/h lorsqu’il sera utilisé en libre service.

Lohr qui indique avoir engagé le processus d’industrialisation a investi dix millions d’euros pour développer ce concept.

Ewa

Hydrogène. « Nous avons besoin de 100 millions pour lancer 100 stations de recharge »

PierreJayet

Entretien avec Pierre Serre-Combe, chargé de mission au CEA-Liten pour l’animation du plan gouvernemental « stockage de l’énergie » de la Nouvelle France Industrielle class= »p1″>
Le groupe qui planche sur l’hydrogène dans le cadre du projet Nouvelle France industrielle devait remettre au gouvernement avant début avril sa feuille de route pour développer 

la filière. A ce jour, une dizaine de stations sont opérationnelles en France. Chargé de mission sur le sujet à l’institut CEA/Liten, Pierre Serre-Combe estime qu’avec un budget de 100 millions d’euros, il sera possible d’installer une centaine de stations pour un millier de véhicules d’ici à 2018. Et ainsi de lancer le marché.

 

Ville, Rail & Transports. Dans le cadre du projet Nouvelle France industrielle lancé par le gouvernement, un groupe sur l’hydrogène a été mis en place, piloté par Florence Lambert, directrice du CEA-Liten (Commissariat à l’énergie atomique). Quelle est la feuille de route ?

Pierre Serre-Combe. Sur les 34 plans visant à aider à la constitution de champions industriels, certains ont été élaborés dans la continuité de ce qui existait déjà. C’est le cas par exemple pour le TGV du futur. D’autres plans portent sur des sujets plus transverses comme celui qui a été confié à Florence Lambert et qui concerne le stockage de l’énergie. Sa feuille de route a été validée par le gouvernement en 2014, avec un volet batterie, puis un volet hydrogène pour lequel un plan de déploiement axé sur la mobilité hydrogène a été finalisé et devrait être remis au gouvernement fin mars-début avril.

Si initialement le plan stockage était focalisé sur la batterie avec des industriels qui maîtrisent son industrialisation, du produit de base au produit fini, il est apparu rapidement nécessaire d’élargir la thématique de stockage de l’énergie aux technologies de l’hydrogène.

C’est un secteur émergent qui doit trouver sa place mais qui pourrait révolutionner le secteur de l’énergie Au Japon, parce que le contexte y était favorable, avec un prix élevé de l’électricité, le déploiement de microgénérateurs à pile à combustible permet de produire pour des habitations de la chaleur et de l’électricité à partir du gaz naturel. Aux Etats-Unis, le marché des chariots élévateurs a permis de faire décoller le marché de la pile à combustible. Aujourd’hui, les chariots élévateurs à pile à combustible font concurrence aux chariots fonctionnant avec des batteries électriques car ces dernières sont pénalisées par des temps de recharge importants.

La diminution des coûts d’exploitation grâce à un taux de disponibilité supérieur de la pile à combustible vient désormais compenser les éventuels surcoûts d’investissements pour un coût de possession au final inférieur à celui de la batterie. Les subventions qui étaient versées par le Japon et les Etats-Unis pour impulser cette technologie dans les deux exemples cités vont pouvoir rapidement s’arrêter.

 

VR&T. En France, le développement de l’hydrogène n’est-il pas fortement concurrencé par les batteries électriques ?

P. S.-C. Il n’y a pas opposition entre les véhicules électriques à batteries et les véhicules fonctionnant à l’hydrogène. Il y a une hybridation possible entre véhicule électrique et hydrogène. Quand vous achetez une Kangoo électrique par exemple, vous pouvez lui associer un kit de prolongation à hydrogène qui vous permet d’augmenter d’un facteur 3 son autonomie.

 

VR&T. La France n’a-t-elle pas pris trop de retard dans ce domaine ?

P. S.-C. En France, nous bénéficions d’une reconnaissance internationale sur nos capacités d’innovation. Et tous les ingrédients sont réunis pour avoir une véritable offre française. Nos entreprises sont capables de produire des solutions de mobilité. Par exemple : des prolongateurs d’autonomie pour véhicules électriques, une assistance électrique pour vélos, des stations de recharge hydrogène.

Toutefois, nos constructeurs automobiles nationaux ne sont pas encore présents mais ils restent pragmatiques comme le montre le dernier « position paper » de la plate-forme automobile PFA qui réunit les acteurs du monde de l’automobile. Si ces derniers estiment très justement que le développement du marché de la mobilité passe par l’existence d’une infrastructure de distribution de l’hydrogène significative, il existe néanmoins des marchés de niche qu’il ne faut pas négliger. Les équipementiers français, comme Valeo par exemple, doivent également pouvoir répondre à des demandes de leurs clients qui peuvent être des constructeurs étrangers comme Toyota ou Hyundai qui ont déjà mis sur le marché les premiers véhicules à pile à combustible. Techniquement, nous ne sommes donc pas en retard. Et nous avons des PME très dynamiques. Nous pouvons déjà répondre à des marchés spécifiques comme celui des flottes utilitaires électriques équipées de prolongateurs d’autonomie à pile à combustible. La France représente le quatrième marché au monde pour les véhicules utilitaires, qui peut représenter un socle intéressant. Il faut s’accrocher à ce qui marche bien.

 

VR&T. Quelle stratégie de développement entrevoyez-vous ?

P. S.-C. Les opérateurs ont décidé de mettre en place un modèle pertinent car raisonné en termes d’investissements. Il faut adapter les infrastructures en fonction de l’usage, pour que les stations de recharge ne soient pas surdimensionnées. Nous favorisons la constitution de clusters. Par exemple Hyway est le premier déploiement d’envergure d’une cinquantaine de véhicules électriques utilitaires avec prolongateur d’autonomie à pile à combustible autour de deux stations de distribution d’hydrogène à Grenoble et Lyon.

A Grenoble, une première station Hyway a été installée à proximité d’utilisateurs potentiels. Elle est accueillie par le fournisseur d’énergie grenoblois (gaz et électricité) GEG pour alimenter environ 25 véhicules utilitaires légers exploités par des utilisateurs locaux et constituer un premier socle de déploiement pour la mobilité à un coût raisonné. Une deuxième station, inaugurée au début de l’année au port Edouard Herriot, repose aussi sur un fonctionnement mutualisé. C’est avec cette approche raisonnée que nous espérons déployer cette technologie.

 

VR&T. Quel est le surcoût de l’hydrogène ?

P. S.-C. Selon la société Symbio FC, quand on intègre la totalité des coûts, notamment ceux liés à l’achat du véhicule et à ceux de la station de recharge, on arrive à un coût de possession annuel supérieur de 1 000 à 2000  euros à celui d’un véhicule diesel. Les stations présentent l’avantage de pouvoir être déplacées et installées ailleurs en fonction du déploiement progressif de flottes de véhicules. Notre objectif est de constituer et de rayonner autour de hubs de stations. Cette approche française originale intéresse vivement d’autres pays comme le Japon. Notre modèle pourrait ainsi s’exporter.

 

VR&T. Quel est le rôle de l’Etat dans ce dispositif ?

P. S.-C. Le rôle du plan Nouvelle France Industrielle est de structurer la filière et de créer les conditions pour accélérer son émergence. Mais nous avons besoin de mesures d’accompagnement et du soutien de l’Etat pour constituer un premier socle de stations de recharge et de flottes de véhicules multiples. Les investisseurs privés pourront alors prendre le relais dans un contexte de transition énergétique favorable.

Pour disposer de ce premier socle, le budget est d’une centaine de millions d’euros, ce qui permettra d’installer une centaine de stations pour un millier de véhicules d’ici à 2018-2020.

 

VR&T. Quelles sont les autres pistes de développement ?

P. S.-C. A ce jour, une dizaine de stations sont opérationnelles en France. Elles ont fortement bénéficié des subventions européennes. Bruxelles souhaite en effet développer un corridor de stations de recharge à hydrogène.

Nous projetons aussi travailler sur des territoires représentatifs du monde rural ainsi que sur une zone d’activité portuaire, sur une métropole et sur un territoire insulaire pour expérimenter des écosystèmes où l’hydrogène serait un vecteur-passerelle entre différents usages (mobilité, industriels…) et les gisements d’énergie renouvelable locaux.

Propos recueillis par

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Le réseau de Lille confirme son engagement dans le gaz naturel

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Début septembre, Transpole va mettre en service les premiers autobus Urbanway GNV sur son réseau de Lille. Les 5 premiers bus au gaz naturel sont produits par Iveco Bus, dans son usine d'Annonay, en Ardèche et sont style= »margin-top: 15px; margin-bottom: 15px; padding: 0px; font-family: arial; font-size: 15px; line-height: 20px; background-color: rgb(255, 255, 255); »>
labellisés Origine France Garantie.
Dévoilé à l’occasion du Congrès de l’UITP qui s’est tenu à Milan au mois de juin dernier ; le bus Urbanway d'Iveco est 100 % compatible avec le biométhane, un carburant issu de la valorisation des déchets.
Dès 1990, le réseau de Lille s'est engagé dans une démarche visant à exploiter un parc d’autobus au gaz naturel et produire du biométhane pour alimenter la flotte de ses véhicules. 25 ans plus tard, les 428 autobus du réseau fonctionnent au GNV. C'est d'ailleurs le plus grand parc de bus au GNV de France.
Hugues Houze de l’Aulnoit, chargé Développement transports à la MEL (Métropole Européenne de Lille), confirme le succès de la politique initiée il y a 25 ans vers un parc d’autobus 100 % gaz naturel/biométhane : « Le bilan général confirme que le GNV apparaît comme une réelle alternative au diesel, fiable, sans surcoûts et moins polluante. »

Ewa

Dubaï. Un tram à piles à combustible… au look « rétro »

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Dans les rues de Dubaï, la société immobilière Emaar vient de lancer son « Street Trolley Tram », sans aucun lien avec le tram de Dubaï ouvert il y a quelques mois, si ce n’est qu’il est également dépourvu de ligne aérienne de contact. La ressemblance s’arrête là, car le tram d’Emaar … ne met pas en œuvre l’APS d’Alstom, mais une pile à combustible. Dix ans après les essais sur les bus, les trams exploitent à leur tour cette solution qui tire de l’énergie électrique de la réaction chimique entre l’hydrogène (stocké) et l’oxygène (de l’air). A Dubaï, les médias soulignent que c’est une première mondiale. Au même moment en Chine, CSR Sifang annonce également que son tram pour Qingdao est le premier à avoir une pile à combustible. Toutefois, des essais ont déjà eu lieu en Espagne il y a quatre ans (sur un ancien tram vicinal belge) et depuis, le tram touristique à pile à combustible d’Oranjestad (Aruba, Antilles néerlandaises) est entré en service.
Si l’alimentation du tram d’Emaar est à la pointe de la modernité, son look est volontairement aussi rétro que celui d’une motrice britannique d’il y a un siècle, avec plateformes et impériale ouvertes. Dans un premier temps, son parcours se limite à une boucle d’un kilomètre desservant le Burj Khalifa (la plus haute tour du monde) et le centre commercial de Dubaï (le plus fréquenté du monde), deux réalisations signées… Emaar. Trois stations ont également été établies au pied d’hôtels de prestige. Cette ligne de tram à vocation touristique doit être prolongée ultérieurement pour former un parcours de 7 km desservant l’essentiel du « centre-ville » de Dubaï.

Ewa

Transition énergétique programmée pour Toulouse

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Afin de réduitre la consommation d'énergie et l'impact carbone, la métropole de Toulouse va doter son parc bus de nouveaux véhicules hybrides diesel-électriques… Les  25 autobus GX 437 HYB  de 18 mètres à motorisation hybride seront construits par la société Heulliez Bus. Le premier devrait être mis en circulation à la rentrée 2016 sur la ligne Linéo 16.

La « mission énergie et développement durable » lancée par  Toulouse vise à supprimer progressivement, à l'horizon 2030, les véhicules tout diesel de son parc

Ewa

La part de l’automobile se tasse dans le budget global des Français

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Les dépenses automobiles des Français ont augmenté de 2,5 % en moyenne par an entre 2007 et 2013, soit deux fois et demi… …la hausse moyenne des dépenses de consommation sur la même période, remarque l'Insee dans une note publiée le 13 octobre. Mais ces chiffres recouvrent des données contrastées : le coût d'acquisition d'un véhicule a seulement crû de 1,2 %, tandis que celui des carburants a augmenté de 3,6 %, conséquence de la hausse des cours mondiaux du pétrole. 

La part du budget automobile dévolue à l'entretien a, quant à elle, progressé de 3 % par an. « Cette hausse s'explique par la spécialisation accrue de la main-d'oeuvre et la complexité des réparations liée à l'électronique embarquée », estime l'Insee.

En 2013, les ménages français ont consacré 124 milliards d'euros à leur budget automobile, soit 11 % de leurs dépenses de consommation, une proportion globalement en baisse depuis le sommet de 13,2 % atteint en 1982. Cela s’explique par la baisse des ventes globales de voitures. Entre 2007 et 2013, les acquisitions de voitures neuves ou d'occasion ont baissé de 3,1 % en moyenne par an. Les achats de carburant, en volume, ont décru de 1,8 % par an. Parce que les automobilistes ont modifié leurs comportements de conduite et que les véhicules récents consomment moins. 

Malgré cette évolution, l'essence et le gazole sont devenus en 2012 le premier poste de dépense des automobilistes français, accaparant 31% de leur budget dédié, contre 28% à l'acquisition et 27% à l'entretien.  

A l'exception de l'année 2008, période de pic pour les prix à la pompe, il faut remonter au milieu des années 1970, dans la foulée du premier choc pétrolier, pour trouver un tel poids du carburant dans le budget des automobilistes, selon l'Insee. 

Ewa

Norvège : les privilèges des voitures électriques pourraient être réévalués

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Les avantages accordés aux voitures électriques en Norvège pourraient être remis en cause. Dans ce pays, elles ont le droit de se garer gratuitement sur les parkings publics, de s'y recharger sans frais et de franchir les péages urbains à l'oeil… Surtout, ces voitures sont exemptées des taxes, extrêmement lourdes en Norvège, qui pèsent sur leurs "cousines" à carburants fossiles qui représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre du trafic routier du pays. 

Ces mesures en faveur de la motorisation électrique, ont produit leur effet: 32 000 voitures électriques circulent aujourd'hui sur les routes norvégiennes, soit un véhicule pour 160 habitants, chiffre le plus élevé dans le monde.

 « Je suis chauffeur de bus et je veux transporter mes passagers aussi vite que possible. Je souhaiterais donc que les voitures électriques sortent des couloirs de transport en commun où elles provoquent des encombrements », fait cependant valoir Erik Haugstad.  

Les voitures électriques représentent déjà jusqu'à 85% du trafic dans les couloirs de transport collectif aux heures de pointe, selon une étude réalisée par l'Administration des routes publiques sur un tronçon fréquenté des abords d'Oslo.

La popularité des voitures électriques a pris de vitesse les autorités qui prévoyaient de maintenir les mesures incitatives jusqu'en 2017 ou jusqu'à ce qu'il y ait 50.000 exemplaires en circulation. 

Or, au rythme actuel, ce volume pourrait être atteint dès le début 2015, obligeant le gouvernement à reconsidérer sa politique. Une politique coûteuse puisque les seules exemptions fiscales représentent jusqu'à 4 milliards de couronnes (500 millions d'euros) de manque à gagner, selon les propres estimations de l'État.

« Il se pourrait que l'on fasse des ajustements à la baisse à l'avenir », a récemment indiqué le Premier ministre, Erna Solberg, au journal VG. « Mais je peux promettre aux automobilistes qu'il y aura encore des avantages fiscaux pendant des années à conduire une voiture électrique. »

L'engagement est important car 48% des propriétaires de voiture électrique disent avoir acheté leur véhicule principalement pour économiser de l'argent.

« Selon l'enquête de l'Association pour la voiture électrique, seuls 27% affirment l'avoir fait par souci pour l'environnement et 12% pour gagner du temps dans leurs trajets.

« Il est trop tôt pour supprimer les avantages fiscaux. Le marché n'est pas encore suffisamment concurrentiel» par rapport à celui des voitures à moteur à combustion, estime la secrétaire générale de l'organisation, Christina Bu.

«  Si l'exemption de taxe et de TVA devait prendre fin, le marché pourrait s'effondrer et il serait alors difficile d'atteindre les objectifs climatiques que la Norvège s'est fixés. On doit augmenter le nombre de voitures électriques, pas le baisser", souligne-t-elle. 

Ewa

Mobilité. 14 tendances pour 2014 (suite)

 

(suite)

5. Les trams se font compacts

6. et oublient les caténaires

7. Les BHNS usurpent parfois leur titre

8. Les bus prennent de la longueur

9. ou de la hauteur

10. Les bus biberonnent à l’électricité

11. Les transports s’envoient en l’air

12. Le CBTC se diffuse sur tous les modes

13. Les VTC montent en puissance

14. L’ « Origine France » est garantie  

5. Les trams se font compacts…

Qu'est-ce qui mesure moins de 24 m et transportera bientôt quelque 130 voyageurs dans les rues de trois agglomérations françaises ? Réponse : une nouvelle catégorie de tramways, plus « compacts » que les véhicules classiques de 32 ou 42 m. Après que Besançon a opté pour tram court produit à Bagnères-de-Bigorre par Caf, Alstom a jugé ce concept suffisamment intéressant pour développer à La Rochelle sa propre offre de Citadis Compact. Un « petit frère » qui a nécessité de réinventer nombre de solutions techniques par rapport aux Citadis antérieurs, plus quelques nouveautés comme les moteurs à aimants permanents et les bogies Ixège. Un investissement payant dans un premier temps, puisque le Citadis Compact a été choisi par les agglomérations d'Aubagne et de d'Avignon. Les ressemblances apparentes entre les modèles signés Caf et Alstom se retrouvent jusqu'au prix, quasi identique : 1,8 million d'euros pièce.

Destinés aux agglomérations de taille moyenne, ces trams compacts pourraient également intéresser de plus grands réseaux pour assurer des dessertes de fréquentation moyenne (services limités, heures creuses…) Et sans attendre les trois premières mises en service, les deux constructeurs pensaient déjà à équiper les éventuels futurs réseaux de Caen et Amiens. Mais c'était sans compter sur les résultats des élections municipales de 2014, qui ont non seulement porté au pouvoir de nouvelles majorités hostiles au tram dans les deux villes envisagées, mais aussi à la tête de l'agglomération d'Aubagne.

Déjà mort avant d'entrer en service, le tram compact ? Quand on voit la difficulté qu'ont eue les premiers projets français de tramways à s'imposer, réalisés parfois deux décennies après les plans initiaux (Reims, Brest), on peut penser que la réponse est négative, mais qu'il faudra être très patient quand on se bat dans la même catégorie qu'un BHNS.

 

6. … et oublient les caténaires

Il y a dix ans, c'était au mieux un gadget pour esthètes. Et au pire, un sujet de railleries pour les tenants de l'alimentation classique par ligne aérienne de contact (LAC).  Il faut dire qu’à l’époque, l'APS (alimentation par le sol) réalisée par Alstom au moyen d'un troisième rail électrique pour le tout nouveau tramway de Bordeaux, afin de ne pas impacter visuellement les sites du centre-ville historique, n'était pas tout à fait au point.

Dix ans plus tard, la solution proposée par Alstom fonctionne non seulement dans la métropole girondine, mais aussi dans les traversées des centres-villes de Reims, Angers ou Orléans, tout en s’exportant à Dubaï et Brasilia.

L'idée ne devait pas être si mauvaise puisque d'autres formes d'alimentation des tramways par le sol ont été développées par la concurrence. C’est ainsi que Bombardier propose son système Primove (par induction et sans contact) alors que de son côté, Ansaldo STS présente désormais son dispositif TramWave (alimentation électrique par le sol). Si le premier a jusqu'à présent surtout trouvé des applications pour les bus électriques, comme à Brunswick, en Allemagne, le second s'exporte en Chine, à Zhuhai.

Mais on peut aussi se passer de ligne aérienne de contact en stockant l'énergie à bord. Et dans ce domaine, presque tous les constructeurs de matériel roulant ont des solutions à proposer, basées sur des batteries ou des supercondensateurs (dits supercaps) pour le stockage de l'énergie électrique, voire en mettant en œuvre un volant d'inertie. 

Au quotidien, des solutions de stockage sont en service à Nice (Alstom) comme à Saragosse (Caf), parallèlement à des essais à Mannheim (Bombardier, suivi d'une commande) et Genève (Stadler). 

Et quoique disent les partisans de la LAC, généralement de tradition technicienne, l'absence de fil de contact rend le tram bien plus acceptable aux yeux du grand public. Tant pour des raisons esthétiques que de sécurité (pompiers…) Même s'il est vrai que les LAC modernes sont bien plus élégantes que les caténaires, appellation à réserver au ferroviaire "lourd", voire aux lignes de tram établies en site propre loin des centres-villes.

Patrick LAVAL

 

7. Les BHNS usurpent parfois leur titre

Qui n’a pas son BHNS ? Apparu en France en 1993 dans le Val-de-Marne sous le nom de TVM, il n’a cessé, depuis, de conquérir de nouveaux territoires. Le bus à haut niveau de service a d’abord séduit les grandes agglomérations, puis les villes moyennes. Disposant généralement de métros ou de tramways pour desservir leurs grands axes, elles ont ainsi pu étoffer leurs réseaux. C’est le cas de Nantes qui a mis en circulation l’été dernier sa deuxième vague de Chronobus pour compléter son Busway. Ou encore de Nancy qui a lancé une ligne Stanway en septembre dernier. De son côté, au terme d’un vif débat, Metz a préféré au tramway le Mettis inauguré en octobre 2013. Des choix parfois contestés : le Busway victime son succès, était-il la bonne solution pour Nantes ?

Cette question, des villes ou communautés d’agglomérations aux tailles plus modestes ne se la posent plus : elles veulent à leur tour leur BHNS. Thionville par exemple a fait part d’un projet BHNS fin 2013. Ce développement aux quatre coins de France est favorisé par le soutien de l’Etat prévu dans le cadre du Grenelle de l’environnement, qui se concrétise notamment par le biais des appels à projets destinés à promouvoir les transports collectifs en site propre.

Mais son appellation est parfois abusivement utilisée. Le BHNS est censé n’avoir plus rien à voir avec son ancêtre le bus, dont l’image est trop souvent associée à la pollution et à la lenteur. L’idée est d’offrir un service comparable à celui d’un tramway, que ce soient en termes de confort, fréquence élevée, régularité, amplitude horaire, vitesse commerciale… la création de sites protégés permettant d’assurer un haut niveau de service. Cela, avec un coût bien moins élevé que celui engendré par un tramway. Moins capacitaire qu’un tram et doté d’une durée de vie moins longue, le prix d’acquisition d’un BHNS varie dans une fourchette comprise entre 300 000 à 900 000 euros selon ses caractéristiques contre 1,8 à 3 millions d’euros pour une rame de tramway. Les coûts d’exploitation sont également de 2 à 3 fois moins importants.

Reste qu’il est très souvent tentant, pour les élus, d’investir dans l’image véhiculée par le bus, dans le design, voire de revoir tout l’aménagement urbain… Une tendance à saler de nouveau la facture. 

M.-H. P.

 

8. Les bus prennent de la longueur…

Au cours de la dernière décennie, l’écrasante majorité des ventes européennes d’autobus a porté sur le « standard » de 12 m et l’« articulé » de 18 m avec, loin derrière, les « midibus » de 8 à 11 m. Accroître la capacité unitaire des véhicules reste une préoccupation majeure pour beaucoup d’opérateurs, tant pour faire face à l’augmentation du trafic que pour améliorer la productivité du système. Le « double articulé » de 24 m est un recours extrême, qui restera un marché de niche…

La solution la plus récemment apparue est le « rigide » de 15 m sur trois essieux, dont le dernier est directeur (son angle de braquage étant fonction de celui du premier) afin d’améliorer l’aptitude du véhicule à manœuvrer. L’idée de ses promoteurs était d’offrir une capacité se rapprochant de celle d’un articulé de 18 m, sans en supporter le surcoût à l’achat et à la maintenance, consécutif à l’articulation elle-même. Mais il est vite apparu que le rigide de 15 m était bien loin de pouvoir passer là où le faisait sans difficulté l’articulé de 18 m. Et des réseaux comme Berlin, qui crurent un temps en cette formule, sont assez vite revenus en arrière, à cause du nombre proportionnellement plus important d’accrochages avec ces véhicules…

Sur le continent, la vieille solution du « train routier », déjà pratiquée il y a une soixantaine d’années dans les pays germaniques mais tombée en désuétude depuis, revient désormais sur le devant de la scène. L’idée est de constituer un ensemble « autobus tracteur + remorque à deux essieux ». Deux configurations existent actuellement : le « Maxizug », avec un standard de 12 m (Zug signifie « train » en allemand), et le « Midizug », à partir d’un midibus. Le train routier présente de nombreux avantages. Celui qui vient d’emblée à l’esprit est la flexibilité : en attelant ou dételant la remorque, il devient possible d’adapter la capacité du véhicule en fonction du trafic. Le train routier est aussi plus simple dans sa conception que l’articulé, et donc d’une maintenance plus aisée et moins onéreuse. Enfin, un avantage très significatif du train routier réside dans son caractère « monotrace », autrement dit cette propriété particulière qui veut que les roues arrières passent exactement dans les traces des roues avant, alors que, sur les articulés en giration, existe le phénomène bien connu de « balayage » par la voiture arrière. Du coup, le train routier devient ainsi presque aussi manœuvrant qu’un standard. Plus d’une vingtaine d’opérateurs européens l’ont adopté, même s’il ne s’agit, pour le moment, que de petites quantités.

 

9. … ou de la hauteur

Si l’on ne veut pas allonger le véhicule, il est toujours possible de lui faire prendre de la hauteur ! L’autobus « à étage » ne doit pas être considéré comme juste une tradition britannique, alors qu’il fait tous les jours la preuve de son efficacité à Hongkong, Singapour, ou plus près de nous, à Berlin ou Porto. A Londres, le nouveau « Borismaster » (surnom plus populaire outre-Manche que sa désignation officielle de « Nouveau Routemaster ») s’approprie, ligne après ligne, le cœur de la capitale. Fin juin, 270 unités, sur les 600 commandées, auront été livrées. Il s’agit d’un autobus assez révolutionnaire, développé et construit par l’industriel Wright en Irlande du Nord. A propulsion hybride, il incorpore deux escaliers et trois portes, celle à l’arrière s’ouvrant largement sur la plate-forme afin de permettre indifféremment deux modes d’exploitation : avec le conducteur seul (porte arrière fermée entre les arrêts), ou avec un deuxième agent (porte arrière toujours ouverte). L’autobus à étage présente un certain nombre d’avantages : c’est lui qui utilise le moins d’espace au sol par rapport au nombre de voyageurs transportés, qui offre le plus fort ratio de places assises, et qui sera toujours le plus léger (paramètre influant très favorablement sur la consommation d’énergie) puisque l’essentiel des structures situées au-dessus du plancher de l’étage n’a pas à être dimensionné pour reprendre des efforts mécaniques.

Philippe HERISSE

 

10. Les bus biberonnent à l’électricité

Aujourd’hui terriblement tendance, l’autobus 100 % électrique n’est pourtant pas une idée nouvelle. Depuis toujours, l’on rêvait d’un véhicule urbain qui puisse offrir les qualités exceptionnelles du trolleybus (capacité d’accélération, souplesse de fonctionnement, aptitude à gravir les côtes, « zéro émission », quasi-absence de bruit en provenance de la motorisation) tout en s’affranchissant de la principale sujétion rencontrée dans son exploitation, à savoir la présence d’une ligne aérienne bifilaire indispensable pour son alimentation. Stocker l’énergie électrique à bord d’un autobus et l’utiliser pour sa propulsion n’était pas davantage une nouveauté. En revanche, les ingénieurs avaient jusqu’ici toujours buté sur la même difficulté : l’encombrement et la masse des batteries d’accumulateurs à embarquer minoraient significativement la capacité d’emport en voyageurs des véhicules. Pour un autobus de 12 m parcourant 200 km par jour, il fallait envisager 4 à 6 t de batteries. Bien trop lourd ! Même avec seulement 3 t, on perdait déjà, en capacité potentielle, 30 à 40 personnes. C’est pourquoi les premières réalisations ont essentiellement concerné des « midibus ». Par ailleurs, la longévité des batteries était loin d’atteindre la durée de vie du véhicule, et leur recyclage restait délicat. L’idée qui a donc récemment fait son chemin est celle du « biberonnage », aux seules fins de réduire le volume et la masse des batteries. Avec cette technique, le véhicule se recharge fréquemment en énergie à la faveur de courts stationnements aux terminus ou en certains points de la ligne qu’il dessert. Pour ce faire, on utilise une très courte section de ligne bifilaire (Siemens à Vienne), ou tout autre système inédit de contacts aériens ponctuels (Volvo à Göteborg, mais avec des véhicules hybrides-électriques), voire un biberonnage de type inductif, et donc sans contact physique (Bombardier Primove). Le nouvel autobus électrique est né et, selon divers experts, au moins 10 % des autobus commercialisés dans les prochaines années rouleront à l’électricité, tandis qu’à terme, la totalité serait concernée. Les industriels européens sont bien décidés à ne pas rater ce nouveau marché, parmi lesquels, pour n’en citer que quelques-unes, Siemens et Bombardier pour les « électriciens », ou encore Volvo, VDL et Solaris du côté des « ensembliers ». Ils vont avoir fort à faire face à des Chinois qui, en butte à de sérieux problèmes de pollution atmosphérique, sont partis à fond sur ces nouvelles technologies. Dernière commande en date, celle de la ville d’Hangzhou qui achète pas moins de… 2 000 autobus standard de 12 m à Byd, dont un millier pourrait déjà être livré avant la fin de l’année. Dès lors qu’il s’agit d’autobus 100 % électriques, l’empire du Milieu ne fait visiblement pas les choses à moitié…

Ph. H.

 

11. Les transports s’envoient en l’air

Le Val-de-Marne, Brest, Toulouse, Grenoble. On ne compte plus les autorités organisatrices qui projettent d’installer un téléphérique.

Le concept n’est pas nouveau. D’abord limité aux montagnes pour transporter les skieurs, les constructeurs ont très vite cherché de nouveaux débouchés pour leurs produits. Avec succès, mais surtout à l’étranger notamment en Amérique latine ou en Asie.

Depuis quelques mois, l’idée de prendre de la hauteur reprend de la vigueur sur le territoire national. Essentiellement pour des questions de coûts en ces temps de disette budgétaire. Car l’infrastructure coûte bien moins cher qu’un tramway, et même qu’un BHNS « haut de gamme », surtout lorsqu’il doit évoluer dans une géographie accidentée.

Car, et c’est l’autre atout du téléphérique, il permet de franchir les obstacles naturels, comme à Brest où il permettra de relier les deux rives de la Penfeld, une rivière très encaissée qui traverse la ville. Ce mode trouve aussi sa pertinence dans un tissu urbain très dense, offrant un moyen de franchir les fleuves donc, mais aussi les voies de chemin de fer, les triages ou les autoroutes comme dans le Val-de-Marne.

Enfin, on peut avancer un argument environnemental, puisque l’infrastructure d’un téléphérique légère, n’impose pas de longs, bruyants et gênants travaux. Et elle serait la seule à être réversible, puisqu’il suffit d’enlever les pylônes pour retrouver la ville comme elle était avant.

Le regain d’intérêt pour le téléphérique se traduit par l’apparition de projets originaux, comme à Toulouse, où le sénateur Jean-Pierre Plancade candidat aux municipales de Toulouse proposait le « Skytrain », sorte de monorail suspendu composé de cabines de quelques places, dont la construction « serait cinq fois moins cher, au kilomètre, qu’un tramway ».

Plus étonnant encore, le 3D Express Coach, un projet chinois de train géant (7,8 m de large) circulant à près de 2 mètres au-dessus des autoroutes, sur des rails installés sur les bords, de chaque côté de la route. Imaginé en 2010 par les ingénieurs de Shenzhen Hashi Future Parking Equipment, un prototype devait être testé dans un quartier de Pékin. 

Y. G.

 

12. Le CBTC se diffuse sur tous les modes

Depuis une douzaine d’années, le CBTC (communication-based train control, c’est-à-dire « contrôle-commande des trains par télécommunications ») permet aux métros de passer plus fréquemment ou d’être exploités sans conducteur, le tout en se passant d’infrastructures lourdes. Selon la norme IEEE 1474, l’appellation CBTC concerne tout type de liaison haut débit, continue et bidirectionnelle entre le sol et les trains, avec localisation de ces derniers indépendamment des circuits de voie. Elle permet de gérer la marche de ces trains par communication entre ordinateur central et ordinateurs embarqués (tels des équipements de conduite automatique). Toutefois, en langage courant, le CBTC est souvent réduit à des solutions de contrôle-commande mettant en œuvre une liaison sol-train de type radio redondée, par réseau d’antennes ou par câble rayonnant type radial. Et les spécialistes pensent que le CBTC radio, qui permet d’autres services, sera la solution prédominante à l’avenir.

Les origines de ce type de contrôle-commande remontent au système Seltrack de SEL (devenu Alcatel SEL et aujourd’hui Thales) installé dans le SkyTrain de Vancouver dès 1985. Depuis, l’électronique embarquée et les systèmes de communication ont évolué et désormais, les systèmes à induction équipent 55 % des kilomètres de lignes de métro automatique, contre 29 % pour le CBTC radio et 16 % pour le CBTC à micro-ondes.

Bientôt, les métros (ligne 1 de la RATP automatisée par Siemens, ligne rouge de Stockholm en cours d’équipement par Ansaldo STS) n’auront plus l’exclusivité du CBTC, puisque cette solution a également été retenue pour des lignes plus « lourdes ». Ceci vaut en particulier pour la future traversée londonienne Crossrail et dans le cadre du prolongement du RER E francilien.

Parallèlement, le CBTC évolue. Un exemple concret est l’équipement innovant en cours de développement par Alstom pour la rénovation du métro automatique de Lille, dont les principes sont plus « flexibles » que ceux de la norme IEEE 1474. Recentré sut les trains, ce nouveau système a pour but d’éviter les allers et retours entre les trains et la voie, tout en limitant les communications entre les trains aux échanges nécessaires. 

P. L.

 

13. Les VTC montent en puissance

Aux Etats-Unis, ils font partie intégrante du paysage des transports en commun. Pas – encore ? – en France. Mais cela pourrait très vite changer… Les VTC ou voitures de tourisme avec chauffeurs ne sont en effet ni plus ni moins qu’une forme de taxis, parfois collectifs, accessibles moyennant un prix forfaitaire indépendant des embarras de la circulation. Des entreprises – comme AlloCab ou Uber – qui recrutent leurs clients grâce à des applis smartphones dernier cri permettant de géolocaliser les chauffeurs à proximité, réserver et payer, puis de noter le service.

Leur récente percée sur le marché parisien fait le buzz, en raison notamment de la guéguerre avec les taxis, qui les accusent de marauder alors que ça leur est interdit. Ils s’écharpent aussi sur le lucratif marché de la course aéroportuaire et le député Thomas Thévenoud a proposé dans son rapport fin avril une série de préconisations, comme le tarif forfaitaire de et vers les aéroports ou l’harmonisation de la gouvernance des transports légers de personnes dans le Grand Paris.

Autres raisons de la vogue du VTC : le secteur est en ébullition. Ainsi la société Snapcar a remporté un fin mars un contrat avec la SNCF pour transporter des voyageurs depuis quatre gares franciliennes – Paris-Nord, Paris-Saint-Lazare, Marne-La-Vallée-Chessy-TGV et Roissy-Charles-de-Gaulle – pendant une année reconductible. Dans le cadre de ce service « porte à porte », Snapcar espère quelque 2 000 courses quotidiennes de 20 euros chacune. Par ailleurs, le PDG de Transdev, Jean-Marc Janaillac, a manifesté à plusieurs reprises son intérêt pour ce marché sur lequel le groupe est déjà un peu présent avec Supershuttle.

« Nous sommes en train d'étudier le lancement d'une offre de VTC sur la région Ile-de-France », a-t-il indiqué mi-avril, arguant de l’expérience de Transdev « aux Etats-Unis, à Londres et aux Pays-Bas » où il constate « une complémentarité très forte entre les taxis et les VTC ». L’idée du groupe : proposer des véhicules à des entreprises sur la base de contrats préétablis. En aucun cas entrer en guerre contre les taxis… Favorable à « une réglementation plus stricte qui sépare très clairement les deux activités », Jean-Marc Janaillac estime qu’il y a de la marge : « Il y a 3 taxis ou VTC pour 10 000 habitants en Ile-de-France, il y en a 9 à Londres et 12 à New York »…

C. N.

 

14. L’ « Origine France » est garantie

Pour qu’un véhicule soit « français », faut-il que son constructeur le soit aussi ? Pas évident. Souvent, les médias qualifient respectivement de « français », « canadien » ou « allemand » les groupes Alstom, Bombardier et Siemens. Et ces deux derniers n’apprécient que très modérément de retrouver dans la presse française ces adjectifs de nationalité, surtout quand leurs produits sont conçus et assemblés en France. En effet, la plus grosse usine de Bombardier Transport, qui produit quasi exclusivement des métros, trains de banlieue et TER pour le marché français, se situe à Crespin (Nord). Et quand Siemens automatise la ligne 1 du métro parisien, les heures de travail sont effectuées à Châtillon (Hauts-de-Seine). Réciproquement, la plus grosse usine Alstom Transport se situe dans le nord de l’Allemagne, à Salzgitter (mais elle ne travaille quasiment pas pour le marché français).

En fait, pour être « made in France », il suffit d’être assemblé en France, comme les tramways conçus par le constructeur espagnol Caf pour les villes françaises, dont le montage s’effectue à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) ou les cars Mercedes assemblés à Ligny-en-Barrois (Meuse).

Mais que dire alors des bus produits en France par Iveco Bus (ex-Irisbus) et Heuliez Bus, entreprises dont le siège de la maison mère, Iveco, est en Italie ? Eh bien, ils portent fièrement le label « Origine France garantie », notion qui fait l’objet d’un luxueux dépliant signé Iveco Bus. Bien mieux qu’un vulgaire « made in France », à la portée de n’importe quelle « usine tournevis », ce label est décerné suite à un audit de Bureau Veritas Certification, agissant pour le compte de l’association Pro France. Le produit labellisé doit respecter deux critères : « le lieu où le produit prend ses caractéristiques essentielles est situé en France » et « 50 % au moins du prix de revient unitaire est acquis en France ». Vu à Bordeaux en novembre dernier lors de l’exposition des Rencontres nationales du transport public, ce label devrait fleurir à Paris en juin !

Ewa

Le face-à-face Savary/Bussereau. Quel avenir pour Alstom Transport ?

Bussereau Savary

Nos deux députés, experts du ferroviaire, ont accepté de se livrer à un exercice particulièrement difficile : une réaction à chaud sur un dossier qui évolue quotidiennement. Quelle qu’en soit l’évolution, leur analyse n’en est pas moins pertinente.  

Alstom transport : quand le gouvernement crée la chienlit

Par Dominique Bussereau 

Député UMP de Charente-Maritime, président du conseil général de la Charente-Maritime, vice-président du Gart.

 

Avertissement aux lecteurs : je signe ce papier le 12 mai ; au moment où vous le lirez, le feuilleton aura vraisemblablement connu de nouveaux épisodes !

Le choix de son avenir industriel pour Alstom est simple, même si au fil des jours de nouvelles et peu réalistes (Toshiba, nationalisation partielle…) hypothèses apparaissent à l’horizon.

Une alliance avec Siemens

Sur le papier, un projet franco-allemand peut paraître séduisant : moi-même en 2010, exaspéré par la violence de la querelle entre la SNCF et Alstom concernant la commande de nouvelles rames Eurostar, j’avais émis cette suggestion. La vérité m’oblige à dire qu’aujourd’hui l’alliance dans le transport d’Alstom et de Siemens ne serait pas fructueuse.

– ICE et TGV ont pu être en concurrence, mais l’ICE est aujourd’hui un produit technologiquement moins avancé que le TGV et le marché de la grande vitesse mondiale est encombré, avec de nouveaux concurrents très agressifs commercialement.

– Trains classiques, locomotives, automoteurs : le marché là aussi est difficile et il n’existe pas de synergie entre les produits des deux entreprises.

– Métros, automatiques ou non, trams et systèmes de signalisation : quoi qu’on puisse lire dans la presse, Siemens n’a pas l’intention de mettre en commun sa gamme très performante avec celle (non moins performante) d’Alstom.

L’ensemble Alstom-Siemens dans le domaine du transport aurait donc pour conséquence de mettre en concurrence frontale des productions qui se doublonneraient. Sa création entraînerait une casse sociale grave, les sites français étant dangereusement concurrencés par des sites allemands.

De même l’Union européenne ne pourrait accepter la constitution d’un ensemble monopolistique contraire à ses règles concurrentielles (l’ensemble représenterait 85 % du marché de la grande vitesse européenne). La DB n’en a d’ailleurs aucune envie et le soutien commun de la SNCF-RFF-RATP ressemble bien à ce qu’il est : l’obéissance obligée aux ukases d’Arnaud Montebourg et non une prise de position spontanée !

L’alliance avec General Electric

– GE, à la différence de Siemens qui a toujours concurrencé les entreprises françaises, emploie 10 000 salariés en France.

– 30 000 moteurs CFM 56 issus d’un partenariat avec Safran équipent dans le monde des Airbus et les Boeing.

– Et ce « vilain canard » non européen produit aussi (le gouvernement oublie bien sûr d’en parler) les turbines d’un certain nombre de nos sous-marins nucléaires.

L’alliance GE-Alstom dans le domaine du transport apporterait à l’entreprise française le cash dont elle manque pour se développer, sans concurrence entre établissements industriels, sans risques anticoncurrentiels et augmenterait sa taille critique. Le risque de casse sociale disparaît également.

De surcroît, de fortes synergies seraient envisageables avec la branche signalisation de GE.

Cette analyse m’amène à m’interroger sur l’attitude invraisemblable d’Arnaud Montebourg et sur le tort considérable qu’il crée pour l’image de la France et de ses entreprises aux yeux des investisseurs de tous pays.

Enfin, élu d’un département où Alstom est le premier employeur industriel avec son usine d’Aytré, je m’élève contre une attitude purement politicienne dont les conséquences sociales à court et moyen terme pourraient se révéler gravissimes.

 

Alstom/Siemens : le dilemme de la branche transport

Par Gilles Savary 

Député PS de la Gironde et ancien vice-président de la commission Transport du Parlement européen.

 

L’annonce surprise de mise en vente de la prestigieuse branche énergie du groupe Alstom, par son PDG Patrick Kron, a pour effet collatéral de condamner Alstom Transport à un orphelinat angoissant.

Du coup, la vieille chimère, chère au sénateur Louis Nègre et à Dominique Bussereau notamment, de création d’un « Airbus du rail » agglomérant les principaux constructeurs européens autour du noyau dur des activités ferroviaires de Siemens et d’Alstom, trouve là un concours de circonstances inespéré !

Même si Patrick Kron s’est empressé de la désenchanter en déclarant que « l’Airbus du rail, c’est Alstom ! », le débat n’est pas médiocre !

D’ailleurs, Siemens n’a pas tardé à s’engager dans la faille de l’offre de General Electric en proposant d’apporter à Alstom ses activités transport en dot de la reprise de sa branche énergie, provoquant une évidente empathie diplomatico-politique en pleine campagne électorale des élections européennes.

Le gouvernement y a trouvé matière à gagner du temps en engageant immédiatement une partie de bras de fer avec le conseil d’administration d’Alstom qui l’avait mis devant le fait accompli de sa préférence pour General Electric.

S’il est une leçon à retenir de ces grandes manœuvres autour d’Alstom, comme d’autres autour de grands groupes français, c’est que nos fleurons mondiaux ne sont plus de taille à rivaliser avec les géants industriels qui émergent de la mondialisation.

A fortiori, on voit mal comment Alstom transport, qui ne pèse que 6,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, contre 8 milliards pour Siemens Transport et un peu moins pour Bombardier sur les mêmes périmètres, pourrait faire longtemps cavalier seul dans la bagarre mondiale d’un secteur ferroviaire dont ils représentaient ensemble 60 % du marché mondial en 2005, avant que les deux industriels Chinois CNR et CSR qui en captaient 8 % à la même époque, ne les dépassent irrésistiblement à respectivement 14 et 12,5 milliards de dollars en 2011 !

Une absorption de Siemens transport dimensionnerait incontestablement Alstom, et donc l’Europe, sur le marché mondial de l’industrie ferroviaire au prix paradoxal pour la France de perdre l’une des composantes de sa filière nucléaire au profit d’un pays qui a officiellement renoncé à cette source d’énergie.

Mais à interchanger ainsi les principaux atouts de la France et de l’Allemagne, la question est de savoir si cette option alléchante serait finalement favorable aux sites industriels et à l’emploi français.

Sa réponse appartient à la négociation en cours, et au règlement d’une multitude de détails industriels stratégiques plus décisifs que la séduction intuitive d’une telle option.

Car l’équation n’est pas la même que celle qui a présidé, en son temps, à la création d’Airbus. Il s’agissait à l’époque de développer ex nihilo une gamme aéronautique de transport civil, sur la base d’un pari intergouvernemental appuyé sur un portage public, quand en l’occurrence, il s’agirait plutôt de rationaliser, au sein d’un nouveau groupe privé, des gammes ferroviaires existantes et largement redondantes.

Certes Alstom possède incontestablement le « Concorde du rail », avec son TGV – plutôt que l’Airbus du rail – mais ce n’est précisément pas Concorde qui a fait le succès d’Airbus.

Et c’est plutôt la gamme de trains intermédiaires de Siemens qui semble correspondre aujourd’hui aux besoins des grands réseaux ferroviaires.

L’exemple d’Eurostar qui a choisi Siemens pour sa nouvelle flotte transmanche dans le jardin français au grand dam de Nicolas Sarkozy, ou du TGV Velaro que les Espagnols ont choisi de développer avec Siemens, comme les difficultés de commercialisation internationale de notre cher TGV, sont à méditer sérieusement.

A coup sûr, la SNCF se trouverait soulagée de pouvoir s’équiper en trains allemands moins coûteux en exploitation, mais rien n’indique que l’inverse se vérifierait, notamment en Allemagne et en Europe centrale qui ont renoncé très explicitement au développement de la très grande vitesse. Quant aux gammes de métros et de tramways, promises à de forts développements, elles devraient probablement être resserrées plutôt qu’étendues.

Le futur Alstom Transport gagnerait donc, par effet de gamme immédiat, en pénétration des marchés étrangers, mais pour ce qui concerne les trains, il reste à démontrer que les sites et l’emploi français en seraient bénéficiaires.

Infiniment moins alléchante au plan européen, l’offre transport de General Electric, plus orientée vers les technologies fret et l’ouverture du marché nord-américain, serait par contre plus complémentaire que concurrente de la gamme Alstom.