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Ewa

Le Train des primeurs repartira en décembre… jusqu’à Valenton

Les efforts des défenseurs du transport ferroviaire ont payé : le train des Primeurs qui était arrêté depuis juillet devrait repartir le 1er décembre a annoncé le ministère des Transports, qui s’était initialement engagé à une reprise du trafic le 1er novembre mais a finalement retardé son calendrier.

La relance de ce train devenu un symbole politique (le report du fret sur les routes étant considéré comme un non sens écologique) se fera toutefois selon de nouvelles modalités. Le ministère des Transports a en effet indiqué le 31 octobre, dans un communiqué que « dès le mois de décembre et de façon pérenne, une offre de transport combiné affrétée par l’entreprise Novatrans pourra faire circuler les premiers trains qui partiront en fin de journée du marché de Perpignan pour arriver tôt le matin sur le site de Valenton, proche de Rungis ».

 

L’entreprise privée Novatrans fera circuler les trains

Ce n’est donc plus la SNCF qui assurera en direct ce transport mais une entreprise privée, Novatrans. De plus, les marchandises à destination finale de Rungis feront les derniers kilomètres en camion sur une dizaine de kilomètres. Le ministère le justifie par le fait que beaucoup de primeurs sont destinés aux plateformes de supermarchés qui ne passent pas par le marché de Rungis. Le site de Valenton, non spécialisé dans le frais comme le MIN, permet également de diversifier les marchandises transportées dans des caisses mobiles déposées sur des wagons plats, et donc les clients, ce qui devrait permettre de « rentabiliser » ce train. L’opérateur devra aussi chercher à remplir son train au retour pour qu’il ne circule pas à vide.

Le ministère n’exclut pas tout à fait Rungis. Il annonce que le groupe de travail (ministère, acteurs régionaux, chargeurs et opérateur) qui œuvre depuis plusieurs mois à la reprise du train des primeurs va poursuivre ses investigations pour rouvrir le terminal combiné de Rungis. Jusqu’en 2009, ce site fonctionnait et était exploité par … Novatrans. Un rapport sur le développement du combiné, réalisé par la direction régionale de l’Équipement de l’Île-de-France datant de 2016, estime que le site combiné de Rungis pourrait être réactivé à court terme en l’exploitant avec des autogrues, capables de manutentionner les caisses mobiles et de les poser ou les retirer des wagons plats.

 

40 wagons sur 80 seront rénovés

Les partisans du Train des primeurs imaginent des trains « mixtes » mi-caisses mobiles mi-wagons réfrigérés, une fois que les anciens wagons du train des Primeurs auront été rénovés. Le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a en effet annoncé la remise en état de 40 sur 80 wagons du train, ce qui permettrait la reprise temporaire du trafic conventionnel, annonce le communiqué sans préciser de date. Qui la financera? « La SNCF devrait proposer aux clients qui seront intéressés, une offre de préfinancement au démarrage pour ne facturer que les wagons utilisés », répond le communiqué. Le groupe de travail piloté par l’État continuera de se réunir « pour assurer le bon suivi du projet ».

De son côté, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie-Pyrénées Méditerranée s’est dit « vigilante quant à la mise en œuvre rapide de la liaison en transports combinés ». Selon elle, « il est important qu’à terme le nouveau service ferroviaire de marchandises au départ de Perpignan ne s’arrête pas à Valenton mais continue jusqu’à Rungis.»

Yann Goubin

Ewa

Marc Papinutti remplace François Poupard à la DGITM

Marc Papinutti a été nommé le 13 février, en conseil des ministres, à la tête de la Direction générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer (DGITM) au ministère de la Transition écologique et solidaire. Il succède à François Poupard qui occupait ce poste depuis 2014 et devient directeur général des Services de la région Nouvelle-Aquitaine.

Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Marc Papinutti est un fin connaisseur du secteur : après avoir travaillé à la direction régionale de l’équipement d’Ile-de-France, puis à la direction des transports terrestres du ministère, il a notamment été directeur des Infrastructures de transports en 2008, avant de prendre en charge deux ans plus tard la direction générale de Voies navigables de France (VNF), établissement public de 4 700 agents et salariés. Il était depuis 2017 directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, la ministre des Transports.

« Sous sa direction, la DGITM accompagnera d’importantes transformations portées par le gouvernement, en particulier liées au projet de loi d’orientation des mobilités (LOM), prochainement débattu au Parlement, et à la mise en œuvre de la réforme pour un nouveau pacte ferroviaire », indique notamment un communiqué du ministère.

Un autre artisan de l’élaboration compliquée de la LOM, Cédric Grail, numéro 2 de la DGITM, a récemment quitté le ministère pour diriger le cabinet, depuis fin janvier, le cabinet de David Kimefeld, président de la Métropole de Lyon.

Ewa

Le long cheminement des Assises de la mobilité

Assises de la mobilité

Pour les décisions, il faudra encore attendre. En clôturant le 13 décembre les Assises de la mobilité qu’elle avait lancées trois mois plus tôt, Elisabeth Borne a expliqué qu’était venu le temps de « peser chacune des propositions, chacune des idées avant de présenter début février une stratégie globale pour une nouvelle politique des mobilités dont le socle législatif sera la loi d’orientation des mobilités ». 400 réunions de groupes de travail ont été organisées et plus de 2 500 propositions ont été présentées au cours de ces trois mois de consultation, a précisé la ministre qui attend maintenant d’ici à la fin janvier la contribution de Jean-Cyril Spinetta sur le système ferroviaire et les conclusions du conseil d’orientation des infrastructures.

Philippe Duron, qui préside ce conseil, a rappelé que la mission du groupe de travail consistait à hiérarchiser les projets de développement et de modernisation selon une double temporalité : une vision sur le long terme (15 ou 20 ans) et une loi de programmation sur cinq ans. « Ce qui nous rapprochera de deux pays, la Suisse et l’Allemagne, qui disposent de ce type d’outil permettant d’avoir de la visibilité », a souligné l’ancien député socialiste du Calvados.

Pour financer les projets, Elisabeth Borne a promis de nouvelles ressources, en s’inspirant des propositions de l’atelier sur les mobilités plus soutenables. Noël de Saint-Pulgent, son président, plaide notamment pour l’instauration de péages urbains à l’instar de Stockholm, Londres ou Milan, pour la mise en place d’une taxe foncière (quand un TGV arrive dans une ville et fait bondir le coût de l’immobilier par exemple), ainsi que pour la possibilité d’instaurer des péages sans recourir à la concession pour tout type de voirie.

Interrogée sur le péage urbain, la ministre a estimé que la disposition législative permettant d’instaurer le péage urbain en France est assez dissuasive, puisqu’il ne peut être mis en œuvre que dans le cas d’une expérimentation de trois ans. Quelle collectivité voudrait investir dans un dispositif pour seulement trois ans ? se demande Elisabeth Borne qui indique que les conditions de mise en œuvre seront modifiées.

Le gouvernement va aussi porter un plan de désenclavement complet du territoire en dix ans. La ministre juge en effet inadmissible que 80 % du territoire ne soit pas couvert par une autorité organisatrice des mobilités. « Nous allons réfléchir, sans doute au niveau des régions, pour voir comment les communautés de communes peuvent s’unir. L’idée, c’est d’aller vers des contrats de différents niveaux entre collectivités », précise-t-elle. L’enjeu est crucial : « Si on continue à avoir des petites villes mal desservies, les entreprises partiront et on créera de la détresse », poursuit-elle.

Enfin, faciliter la mobilité passera aussi par le vélo qui n’est « pas juste pour les bobos ». Un plan pour le développer sera lancé et bénéficiera d’une partie de l’enveloppe de 100 millions d’euros prévus chaque année pendant cinq ans pour soutenir les projets innovants sur les territoires. La ministre a rappelé que la prime à l’achat d’un vélo à assistance électrique avait été rétablie et qu’un travail sur la prime kilométrique vélo allait être mené. Une sensibilisation à la pratique du vélo est aussi envisagée en lien avec l’Education nationale.

Pour réguler le stationnement sur la voie publique des vélos, en plein développement avec l’apparition en France des vélos en libre service et sans station (free floating), des textes devraient être adoptés, pour permettre aux collectivités qui le souhaitent d’octroyer des licences aux nouveaux opérateurs de VLS en free floating.

Voilà pour les grands principes qui ont été rappelés, on attendra février pour entrer dans le vif du sujet.

M.-H. P.