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Ewa

JO 2024 : du rififi sur la Seine

La Seine n’est pas en long fleuve tranquille. Début octobre, Dany Carvalho, PDG de la coopérative RiverCat qui veut exploiter des navettes fluviales dans Paris en a fait les frais. Lauréat de l’appel à projets de GRDF sur le rétrofit d’une péniche au BioGNV, il s’était déplacé à Rouen pour se voir remettre un prix, à l’occasion des Assises nationales du fleuve. Il n’a jamais pu entrer dans la salle, encore moins monter sur scène pour recevoir son trophée. Les organisateurs de l’événement, Entreprises fluviales de France (E2F) avaient-ils peur que Dany Carvalho évoque publiquement le différend qui oppose depuis deux ans sa start up à Haropa-Ports de Paris sur un projet de ligne régulière de navettes fluviales ? Qu’il joue les trouble-fête ? L’entrepreneur, qui a porté l’affaire devant le tribunal administratif de Paris, en est persuadé. « Je démens formellement cette accusation« , répond Didier Léandri, PDG de E2F. GRDF se refuse à tout commentaire.

Sur quoi porte le litige entre RiverCat et l’antenne parisienne d’Haropa, l’établissement public qui gère les ports de la Seine ? La jeune pousse lui demande l’accès à six pontons pour un service de transport régulier, « MonBeaubateau », entre Alfortville (Val-de-Marne) et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), via la Bibliothèque François Mitterrand à Paris, le Musée du Louvre, Invalides et Beaugrenelle. Des escales parisiennes qui valent de l’or, l’une d’elles, Invalides, est utilisée par la Compagnie des Batobus qui bénéficie d’une concession d’une vingtaine d’années avec Haropa-Ports de Paris. Une contrainte qu’invoque d’ailleurs Antoine Berbain, son dirigeant, pour expliquer les lenteurs du processus de décision : « Des sites d’escale ne sont pas disponibles, déjà utilisés par des compagnies fluviales, d’autres, comme celui d’Alfortville, sont inondables », assure-t-il. « C’est du favoritisme, Batobus bénéficie d’une situation de monopole sur des escales publiques« , dénonce Dany Carvalho.

Suite à un courrier d’une trentaine d’élus franciliens qui soutiennent le projet (1), envoyé au ministre des Transports Clément Beaune, une réunion de concertation s’est tenue le 19 septembre dernier entre les deux parties. En vue d’un démarrage du service fluvial au printemps 2024, quelques semaines avant les Jeux olympiques. RiverCat se dit prêt à renoncer à son recours devant les juges administratifs si le gestionnaire du port et de ses installations publie les escales demandées sur son site internet. Cette mise en publicité est nécessaire dans le processus concurrentiel avant d’obtenir une convention d’occupation des sols.

Une nouvelle rencontre a eu lieu le 5 octobre avec le gestionnaire des ports, il en ressort que la start up ne pourra pas mettre ses navettes fluviales à l’eau avant le printemps 2025. Pas à temps pour les JO. « C’est assez contraignant, nous risquons de perdre nos partenaires financiers et nos bateaux prévus en location« , commentait Dany Carvalho à l’issue de ce rendez-vous.

Nathalie Arensonas

(1) Parmi lesquels, les députés Olivier Faure (PS), Marie Guévenoux (Renaissance), Stéphane Beaudet (maire d’Ivry-Courcouronnes), Luc Cavounas, (maire d’Alfortville), Olivier Capitano, président du département du Val-de-Marne.

Ewa

Un taxi volant testé sur la Seine parisienne

En forme de bulle, il ressemble un peu au Sea Shadow de James Bond, mais il est électrique. Le SeaBubbles conçu par la start-up française du même nom a été autorisé par la préfecture de police d’Ile-de-France à réaliser des tests de navigation du 16 au 20 septembre sur la Seine. Du port de Bercy à Issy-les-Moulineaux, un trajet de 25 minutes à la vitesse de 18 nœuds, soit 30 km/h. « Il est silencieux, ne fait pas de vague et est très stable », témoigne Magali Charbonnau, secrétaire générale de la préfecture, à la descente de l’embarcation.

L’hydrofoil qui ne peut « décoller » qu’à cette vitesse, a donc obtenu de la préfecture une dérogation de circulation provisoire entre 8h et 10h et entre 15h et 17h lorsque le trafic sur la Seine est moins dense. En moyenne, il passe 100 bateaux par jour sur certains tronçons du fleuve parisien, notamment entre Notre-Dame de Paris et la Tour Eiffel où les bateaux-mouches et consœurs opèrent un ballet incessant, aux côtés des péniches. « Si elle s’avère concluante, l’exploitation commerciale de SeaBubbles pourra être envisagée au printemps 2020 », indique la préfète.

SeaBubbles est un hydrofoil électrique « avec des foils en forme de T montés à l’envers afin de compenser le mouvement des vagues et du vent ce qui lui assure une grande stabilité », vante Tanguy Goetz, directeur du développement et de la stratégie de la start-up. Les matériaux composites sont produits en Thaïlande, les moteurs en Suisse, et l’engin est assemblé à Cogolin, dans le Var. Coût de cette embarcation futuriste, 200 000 euros.

Bubble Taxis

La start-up a noué un partenariat avec Paris Expérience Group, opérateur de croisières fluviales et propriétaire de ports et de bateaux sur la Seine. Les deux entreprises ambitionnent de lancer une exploitation de Bubble Taxis dans Paris, au printemps 2020. D’autres usages sont envisagés, avec les Douanes, la Police et la RATP, dans des versions 12 à 32 places, indique Tanguy Goetz. Le constructeur naval travaille aussi avec Haropa Ports de Paris et les Voies navigables de France qui mènent actuellement une étude sur les conditions de navigation sur la Seine, en vue d’optimiser les flux de passagers et la logistique sur le fleuve parisien et adapter la législation en conséquence.

Nathalie Arensonas