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Ewa

Le pass Navigo bientôt intégré à l’iPhone

Après des années de discussions avec Apple et des développements techniques plus longs que prévus, les iPhones vont bientôt pouvoir intégrer le Pass Navigo. Concrètement, si tout va bien, d’ici fin mai, les abonnés des transports franciliens pourront non seulement télécharger leur titre de transport avec leur iPhone (ce qu’ils pouvaient déjà faire depuis 2021) mais aussi passer les portiques grâce à leur smartphone. Soit quelques semaines avant les Jeux olympiques.
Principale cause du retard, le verrouillage par Apple de la technologie NFC qui permet le sans contact et de communiquer avec les bornes de validation. Un accord a finalement été signée par IDFM en 2022 après plus de trois ans de négociations.
21 millions d’achats de titre de transport ont été effectués directement via des smartphones au cours des cinq dernières années, majoritairement (61 %) par des utilisateurs d’iPhones, indique IDFM.
Y. G.

Ewa

Le Pass navigo pourrait coûter autour de 86 euros en 2024

Signature le 26 septembre du protocole d'accord pour le financement d'IDFM
C’est l’épilogue d’un long bras de fer entre lle-de-France Mobilités et l’Etat : le protocole d’accord signé le 26 septembre par Valérie Pécresse, la présidente d’IDFM, et Clément Beaune, le ministre des Transports, doit en effet mettre fin au trou budgétaire de 800 millions d’euros auquel s’apprêtait à faire face l’année prochaine l’autorité organisatrice des transports franciliens. Après les multiples appels -et menaces- de la présidente d’IDFM, pour trouver une solution, ce protocole devrait permettre non seulement de régler la facture à venir mais aussi celles des années suivantes : l’accord porte sur la période 2023 – 2031, avec une clause de revoyure en 2027, et répartit l’effort entre les différentes parties prenantes.
Ainsi, après avoir vu il y a quelques mois le prix du passe mensuel augmenter de 75,20 à 84,10 euros, les voyageurs devraient de nouveau mettre la main à la poche en le payant 2,2 euros de plus l’année prochaine (86,30 euros). Soit « pour les usagers une contribution à hauteur de l’inflation » prévue l’an prochain, précise celle qui est aussi présidente de Région. Le montant ne sera toutefois définitif que lorsque les élus auront voté en décembre le budget d’IDFM.
La fixation des tarifs dépendra aussi de l’issue des négociations avec les collectivités locales franciliennes (les départements et la ville de Paris) dont la contribution au budget d’IDFM devrait augmenter, de même que celle de la région Ile-de-France.  La région va également diviser par deux la redevance (240 millions) qu’elle verse à la Société du Grand Paris, sans compensation. La SGP devra prolonger de cinq ans le remboursement de sa dette.
Les entreprises (de plus de 11 salariés) implantées à Paris et en première couronne vont aussi être sollicitées, à travers une hausse de 0,25 point du versement mobilité (VM). Ce qui devrait rapporter 380 millions d’euros. Une hausse «compensée par la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, annoncée par le gouvernement qui sera de 3 milliards », souligne Valérie Pécresse.
Enfin, les touristes vont être plus fortement taxés. « Pour la première fois, nous allons voir un triplement de la taxe de séjour », souligne Valérie Pécresse.  Ainsi, la taxe dans un hôtel 5 étoiles à Paris devrait passer de 1,9 euro aujourd’hui à 5,70 euros. Et celle d’un palace passer de 5 à 15 euros. La mesure devrait apporter 200 millions d’euros supplémentaires au budget des transports.
« On part aujourd’hui sur des bases extrêmement solides« , a conclu Valérie Pécresse, insistant sur « le fil rouge des négociations » : « la modération des tarifs« .
Yann Goubin

Ewa

Urgence en Grande couronne, selon l’Essonne

A12 bus

Faut-il en revenir à l’écotaxe ? C’est l’une des propositions que fait François Durovray, président du Conseil départemental de l’Essonne, dans un Rapport sur les mobilités en Grande couronne. Présenté le 10 février, cosigné par six députés et trois sénateurs du département, le rapport juge que les besoins de financement sont « immenses » en Grande couronne et demande, selon l’expression inévitable, un « plan Marshall ».

Le constat ? Les conditions de transport sont inéquitables, au détriment des départements de Grande couronne francilienne. Certes, des « investissements sans précédent » ont été consentis dans la région permettant le renouvellement des trains ou le Grand Paris des Bus. Certes, le Pass Navigo a été dézoné. Et le CPER répartit mieux les investissements régionaux. Pas assez cependant pour rattraper le retard et s’affranchir d’un « système de transport à deux vitesses » au détriment de la Grande couronne. Peu d’emplois y sont localisés, et les trajets domicile – emploi que doivent faire les habitants sont donc très importants. « Pour la grande majorité d’entre eux l’usage de la voiture n’est pas un choix, il est subi et représente un coût non négligeable. » Le texte dénonce, de ce fait, les conséquences sur ces habitants de la « politique nombriliste » antivoiture de Paris. Argumentation connue, ce qui ne veut pas dire qu’elle est fausse.

Il y a bien le réseau ferroviaire, mais entre 2010 et 2018, l’offre a crû de 2 %, tandis que la fréquentation croissait de 10,4 %. L’offre dans le métro croissait dans le même temps de 5,4 %, et la fréquentation de 3,6 %… Le Grand Paris Express, qui a représenté une part considérable de l’effort va bientôt venir. Mais, « sur les 68 gares du réseau 15, seulement, seront situées en Grande couronne ». Quant à l’automobile, les encombrements hors boulevard périphérique explosent… Aujourd’hui, « les habitants de la Grande couronne payent plus cher pour se déplacer dans des conditions médiocres, qui continuent de se dégrader ». Les écarts se creusent, d’où une « souffrance sociale absolument pas prise en compte dans les décisions publiques structurantes pour l’avenir des réseaux d’Ile-de-France. » Cela ne va pas s’arranger tout seul, puisque « les emplois continuent de se concentrer principalement dans le cœur de l’agglomération alors que les populations augmentent partout dans sa périphérie ».

Pour réduire la « fracture toujours plus grande entre l’hypercentre et la Grande couronne », l’Essonne parie sur la route, qui offre des « extraordinaires possibilités d’innovation ». Le réseau magistral doit, à terme, pouvoir accueillir et faciliter d’autres usages que la voiture : bus, covoiturage, taxis aujourd’hui et, plus tard, navettes autonomes, trains de véhicules, etc. « Les aménagements de voies réservées sur les autoroutes doivent être accélérés et doivent constituer un véritable réseau. »

Et « ce nouveau réseau s’appuiera sur les infrastructures routières existantes, et en particulier sur le réseau routier national qui structure d’ores et déjà la Grande couronne ». Des propositions en droite ligne avec la consultation internationale Les Routes du futur Grand Paris achevée en octobre 2019.

De plus, alors que la gouvernance de la mobilité dans la région est « historiquement centrée sur le réseau métropolitain », les compétences d’Ile-de-France Mobilités pourraient être étendues à la circulation routière pour correspondre à cette nouvelle organisation multimodale. Le Pass Navigo deviendrait alors un vrai Pass Mobilités. Pour réaliser les investissements, le rapport pose la question d’un outil dédié, coordonné entre les collectivités, en prenant pour modèle la Société du Grand Paris.

Reste à trouver l’argent… Il s’agit déjà de prendre date, pour que la Grande couronne ne soit pas oubliée du « plan de relance inédit » du gouvernement. Au-delà, la proposition de l’Essonne rappelle plusieurs pistes. Augmenter la part de la TICPE affectée à Ile-de-France Mobilités, regarder les potentiels de récupération de la plus-value immobilière générée par l’amélioration du système de transport, notamment le réseau du Grand Paris Express. Il faudrait aussi que « les acteurs de la livraison en ligne contribuent au financement des réseaux de transport ». Le rapport souligne enfin que « la taxation des poids lourds et du transport routier en général a peu évolué en France, contrairement aux autres pays européens » : le débat de l’écotaxe doit être rouvert. Proposition immédiatement rejetée par la FNTR, dont un communiqué dénonce « la fausse bonne idée ». Pour la FNTR, « cette écotaxe viendrait s’ajouter à d’autres taxes régionales comme celle sur les surfaces de stationnement, et pénaliserait fortement le secteur et sa compétitivité ». Dialogue de sourds habituel. Bon courage, Monsieur Durovray.

F. D.