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Ewa

La première recyclerie ferroviaire de SNCF Réseau se trouve à Beaune

Recyclage Recyclerie

Depuis 2018, le gestionnaire du réseau déploie une stratégie d’économie circulaire avec l’objectif, d’ici 2025, de réemployer, réutiliser ou valoriser 100 % des produits et matériaux issus de l’exploitation du réseau, contre 44 % en 2020. Voici quelques exemples qui illustrent son implication dans le recyclage de matériaux récupérés à la faveur des travaux sur les voies du réseau.

La première recyclerie ferroviaire à Beaune

2 000 palettes de différentes pièces issues de travaux de voie. C’est ce qu’a permis de récupérer, depuis un an, la première recyclerie ferroviaire de SNCF Réseau pour une valeur équivalente à 2,2 millions d’euros. Installée à Beaune depuis le 23 septembre 2020, cette recyclerie permet de collecter, contrôler, reconditionner du petit matériel ou des pièces issus des chantiers ou bien entreposés depuis des années sur les emprises ferroviaires : attaches, butées en plastique garantissant l’écartement et l’isolation entre le rail et la traverse béton, matériels de signalisation, caténaire et télécommunication… Dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets, SNCF Réseau a organisé une visite le 22 novembre 2021, y conviant notamment Michel Neugnot, premier vice-président du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, et Jérôme Grand, directeur territorial SNCF Réseau Bourgogne-Franche-Comté.

Tous les produits déclassés, non repris ou non identifiés sont vérifiés conformes dans la recyclerie et réutilisés sur les lignes de desserte fine du territoire ou sur les lignes dédiées au fret pour des activités industrielles.

Recyclerie Recyclage
Toutes les pièces sont triées, classées, mises en caisses, avant d’être expédiées.

La recyclerie de Beaune valorise ainsi des produits déclassés et évite qu’ils ne deviennent des déchets. Les agents orientent les pièces vers des usages adaptés à leur classe technique ou testent des solutions de réparation répondant aux normes des produits neufs. Évidemment, ceux qui ne garantiraient pas une sécurité suffisante pour l’exploitation ferroviaire sont éliminés lors du tri. Les éléments retenus sont enregistrés dans une base de données. Le tri et le reconditionnement sont effectués principalement par du personnel en insertion. Le site de Beaune emploie au total sept personnes. Parmi elles, on compte cinq manutentionnaires et caristes, dont deux actuellement en insertion professionnelle, qui ont été recrutés par l’agence d’intérim d’insertion Eureka en partenariat avec SNCF Réseau Emploi. Côté encadrement, un gestionnaire de site coordonne la production, aidé d’un assistant administratif. Un exploitant et des experts de SNCF Réseau apportent leur appui technique sur la gestion de la recyclerie.

Le site de Beaune a lui-même été en quelque sorte recyclé. Auparavant dédié aux équipes de maintenance de la voie, il ne connaissait plus d’activité et était sur le point d’être vendu. Afin d’équiper le bâtiment, le matériel et les installations nécessaires à son exploitation, comme des armoires ou des transpalettes, ont été récupérés dans différents établissements SNCF pour leur donner une seconde vie, dans une logique d’économie circulaire.

Y. G.

Un nouveau centre de valorisation à La Délivrance

Valoriser 95 % des matériaux issus des travaux de voie, c’est à terme l’objectif du centre de recyclage qui doit s’installer à Lomme à côté de Lille. Le projet Lille La Délivrance, officiellement lancé le 26 octobre dernier lors du Sifer 2021, réunit cinq entreprises de tailles différentes installées dans les Hauts-de-France (Cantaur, Cimes, Equiom, Ikomobi, Rabot Dutilleul), l’université de Lille (le Laboratoire de Génie Civil et géo-Environnement) et SNCF Réseau, initiateur du projet qui met à disposition un terrain de 4 à 6 ha à Lomme.

Ce projet de centre d’écologie industrielle vise à développer une chaîne logistique durable et résiliente d’approvisionnement en produits de réemploi de qualité, sélectionnés à partir de ceux de dépose ferroviaire, à l’occasion de renouvellement partiel ou total de voie. Dont du ballast, des traverses béton monobloc ou bi-bloc. Des matériaux issus de la déconstruction de bâtiments pourront aussi s’y ajouter.

Si le centre de valorisation et de recyclage des granulats représente le socle du projet, il comporte également un volet commercial, avec la création d’un marché commun qui permettra aux entreprises locales du ferroviaire et du bâtiment de s’approvisionner en matériaux de réemploi.

Recyclage Lille
Le site fournira du ballast de réemploi pour la LGV ­Paris –­ Lille.

Pour compléter le dispositif, des actions de sensibilisation seront menées auprès des professionnels du secteur du BTP et du grand public à propos des bénéfices de l’économie circulaire. Les partenaires se donnent trois ans pour développer ce projet, mais le site fournira dès janvier 2022 du ballast de réemploi pour le renouvellement de voie de la LGV ­Paris -­ Lille.

Sélectionné par l’État dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir « Projets structurants pour la compétitivité – volet régions », Lille La Délivrance, d’un montant de 3,7 millions, est soutenu financièrement par l’ensemble des partenaires économiques, la BPI et la région Hauts-de-France.

Y. G.


L’Infrapôle Indre-Limousin réalise de belles économies grâce au tri

Le spectacle ne devait pas très beau à voir de l’autre côté des quais de la gare de Limoges-Montjovis, où s’entassaient pêle-mêle des caniveaux hors service, des ribardières, de vieilles traverses, des éclisses, des coupons de rails mais aussi de vieux bidons d’essence, des frigidaires et même des canapés… La SNCF a réagi. Dans un souci d’écologie mais aussi d’économie, l’Infrapôle Indre-Limousin a décidé de nettoyer les lieux et de trier ces déchets susceptibles d’être revalorisés ou réutilisés.

À la gare de Montjovis, les agents de l’Infrapôle ont donc classé les différents éléments, selon les matières qui les composaient, avec l’objectif de les valoriser, soit en recourant à des entreprises externes, pour les bétons armés par exemple, soit en interne pour des pièces réutilisables sur certains chantiers. C’est le cas notamment de vieilles attaches de rail récupérées à la gare de Bellac, située à quelques kilomètres au nord de Limoges, et qui fait partie de l’Infrapôle.

Si beaucoup de ces attaches étaient rouillées, d’autres étaient en suffisamment bon état pour être réutilisées sur des chantiers de lignes moins fréquentées où ce type d’attaches est encore présent. Depuis plusieurs mois, l’Infrapôle Indre-Limousin a mis en place une logistique pour reconditionner toutes ces matières et les réutiliser dans certains cas sur les chantiers. En effet, à défaut de connaître exactement le stock, il arrivait que les agents commandent des pièces qui existaient déjà. À Bellac, par exemple, la valeur des matériaux récupérés est estimée à 50 000 euros.

Y. G.

Ewa

La montée en puissance du plan de démantèlement du matériel roulant de la SNCF

Usine train Chalindrey
Plus de 12 000 éléments radiés, matériels remorqués ou moteurs, doivent être démantelés d’ici à 2028, selon le plan stratégique de démantèlement de la SNCF (2018 à 2028). 3 000 éléments ont déjà été traités, et actuellement 3 400 sont stationnés en attente de leur démantèlement.
S’y ajouteront plus de 5 700 éléments encore en circulation, qui seront radiés d’ici 2028. Cela représente environ 1 000 caisses démantelées chaque année. Le rythme devrait encore augmenter de 20 % dès l’année prochaine, pour atteindre 1 200 par an.
Pour réaliser cet objectif, plusieurs sites de démantèlement et des entreprises spécialisées dotées des agréments nécessaires sont mis à contribution. Il s’agit de deux usines à Grémonville, en Seine-Maritime, dont la seconde a été inaugurée le 12 octobre. Là, le démantèlement de 900 caisses TER en inox en 8 ans et de 1 290 caisses TGV (soit 129 TGV) en dix ans, a été confié à Baudelet Environnement qui s’est associée au groupe Snadec pour le désamiantage. Un autre site privé, à Chalindrey assure le recyclage des rames Corail. DI Environnement démantèlera 1 300 voitures d’ici 2028.
Deux autres usines sont en construction sur des anciens sites SNCF. À Romilly-sur-Seine, où l’entreprise Wig est en cours d’installation. Et enfin un dernier site à Saintes, également SNCF, où le démantèlement sera confié à DI Environnement. Ces deux usines devraient être prêtes au premier semestre 2022. La SNCF aura alors atteint la pleine puissance du recyclage de son matériel produit avant l’interdiction de l’amiante en France en 1999, à quelques exceptions près comme les 20900. Ensuite, le recyclage du matériel sera moins contraignant.
Yann Goubin

Ewa

RATP : plus de 300 voitures du RER A recyclées par Veolia Environnement

La RATP a choisi Veolia Environnement pour démanteler et recycler 317 voitures voyageurs du RER A, a annoncé, le 14 mai, la multinationale spécialisée dans les services (eau, propreté, énergie) qui démantèle déjà de centrales nucléaires, de bateaux militaires et de plateformes pétrolières…. …Pour les RER, les opérations assurées par Bartin Recycling Groupe, filiale de Veolia, permettront de recycler et de valoriser 97% des matériaux des voitures voyageurs mesurant chacune 25 mètres de long et pesant plus de 30 tonnes.

« Il s'agit d'une première en France pour une opération de cette envergure », assure Veolia Environnement au sujet de ce contrat d'une durée d'environ 4 ans, qui doit normalement en amener d'autres dans ce créneau.

Les détails financiers du contrat n'ont pas été révélés par le numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets.

« Pour parvenir à ce taux très élevé de valorisation, Veolia a mis en oeuvre un savoir-faire qui permet de gérer le transfert des rames MS61, leur désamiantage et leur déconstruction, de valoriser les matériaux qui composent les voitures et de traiter les éléments non valorisables ».

Un site dédié a été implanté à Torvilliers, dans l'Aube, qui traitera neuf rames par mois.

Il comprend « une salle blanche sous dépression qui permet de traiter, sous confinement total et avec les plus hauts standards de sécurité, les matériaux polluants comme l'amiante et éviter toute dispersion de particules ».

Tous les jeudis, un convoi exceptionnel ralliera cette installation depuis Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, avec trois wagons à démanteler.