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Ewa

La RATP modernise le poste de Bourg-la-Reine en vue de NExTEO

RER B @YannGoubin
La RATP enregistre une forte croissance du trafic sur le RER B : un million de personnes transportées par jour, + 13 % de voyageurs en plus sur les cinq dernières années pour la partie qu’elle exploite entre Gare du Nord et les terminus sud de la ligne, Saint-Rémy-les-Chevreuse et Robinson. Pour y faire face, la Régie a lancé en fin d’année dernière des travaux de modernisation du poste d’aiguillage de Bourg-la-Reine.

Il s’agit de faire évoluer la technologie de ce poste  à transit rigide (PTR), vers celle des posts tout relais à transits souples (PRS). Une étape indispensable en vue d’accueillir le futur système de signalisation NExTEO. Grâce à la communication entre les rames, ce système CBTC doit permettre de l’augmentation du nombre de trains sur le RER B, la deuxième ligne la plus fréquentée d’Europe.

Les équipes de maintenance de la RATP ont commencé le changement des moteurs d’aiguille de 21 appareils de voies lors du long week-end du 11 novembre. Ce travail se poursuivra au cours de sept autres longs week-ends : quatre en 2025 et trois en 2026. Ce sera aussi l’occasion de moderniser la signalisation, avec la création de fondations (massifs) pour installer des nouveaux supports de signaux, ou le changement des armoires électriques en vue de passer à la technologie LED. L’objectif est de livrer les nouvelles installations ferroviaires à l’été 2026.

Par ailleurs, l’interruption temporaire de circulation (ITC) du 9 au 11 novembre a également été l’occasion pour la RATP d’adapter certaines infrastructures au futur matériel MI20 qui doit circuler sur la ligne. En abaissant la voie à la gare de Parc-de-Sceaux et en refaisant la plateforme, voie et ballast, sur la voie 4 du faisceau en gare de Robinson.

Ewa

Un dispositif renforcé à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle pour accueillir un afflux de voyageurs

RER B Roissy
Pour mieux accueillir les voyageurs, dont un grand nombre est attendu à l’occasion des JO, la SNCF a renforcé son dispositif à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. La présidente d’Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, est venue sur place le 26 juin pour découvrir les procédures mises en place par Transilien SNCF Voyageurs.
La signalétique a été renforcée et simplifiée. Au-dessus des écrans qui détaillent les dessertes de chaque train, le nom de Paris a été ajouté, suivi d’une Tour Eiffel, pour signifier que tous les trains desservent la capitale. Sur un pilier tout proche, un grand panneau sur lequel figure un logo avec un guichet, suivi de l’inscription “Billetterie Paris Île-de-France“ dans trois autres langues, l’anglais, l’espagnol et le chinois. Le tout est souligné d’une grande flèche blanche indiquant la direction à suivre.
50 agents en plus
En complément, un agent SNCF, parlant au moins l’anglais et souvent autre langue étrangère, sera aussi là, pour guider les voyageurs vers les guichets. Une quinzaine de ces agents polyglottes a été recrutée pour cette tâche, parmi les 50 agents supplémentaires embauchés pour les guichets par Transilien depuis le début de l’année.
La présidente d’IDFM voudrait un autre panneau, mobile par exemple, au plus près des cheminements. Il afficherait le QR code qui, flashé, renvoie à l’application IDFM. « Les étrangers sont très habitués à ces applis et au paiement sur smartphones. On doit se plier à leurs usages », rappelle Valérie Pécresse.
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Devant l’entrée des guichets, une dizaine d’automates de vente ont été installés. À l’entrée du guide-fil qui y mène, un petit panneau affiche le QR code qui renvoie sur le site pour l’achat d’un forfait jour. En espérant mettre fin aux fréquentes et longues files d’attente des visiteurs qui viennent d’atterrir à Roissy et veulent acheter un billet de RER.
L’affluence en temps réel
SNCF Voyageurs a également installé un système d’évaluation de la fréquentation à bord de ses RER. Une caméra, placée en tête de quai, filme les trains au départ de chaque gare. Les images, qui ne sont conservées que les quelques secondes du processus, sont analysées à l’aide de l’intelligence artificielle, grâce à une solution proposée par la start-up Affluences. L’information est ensuite retransmise, en temps réel, sur les écrans d’information des gares suivantes, à travers une représentation stylisée de la rame : une voiture peut être coloré en orange (fréquentation normale), en vert (faible) ou en rouge (forte).
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Ce nouveau dispositif a commencé à être installé en octobre et le premier pilote fonctionne sur la ligne B depuis mars. Il est implanté dans une quarantaine de gares de la B et de la D. Des lignes sélectionnées car elles sont exploitées avec du matériel ancien, non équipé de caméras embarquées.
« 42 % des voyageurs nous disent qu’ils ont changé leurs habitudes. Ils se répartissent mieux sur le quai, et voyagent plus confortablement », affirme Soizic Goasguen, directrice du programme affluence de Transilien SNCF Voyageurs.qui a mené une enquête auprès de 1000 voyageurs. Les montées et descentes se font aussi plus rapidement, et le temps de stationnement des rames est plus court et permet une meilleure régularité des circulations.
Yann Goubin

Ewa

De nouvelles procédures pour améliorer le fonctionnement du RER B… en attendant mieux

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GARES DU RER B+
C’est l’une des lignes les plus fragiles de la région francilienne : avec un taux de ponctualité atteignant à peine les 87 %, le RER B, qui transporte près d’un million de voyageurs par jour, nécessiterait un traitement de choc. En attendant, chaque mesure d’amélioration est bonne à prendre, comme l’arrivée des rames MI84 rénovées. La dernière vient d’être livrée, s’est réjoui Laurent Souvigné, directeur de la ligne B unifiée, pour la RATP, lors de la visite du centre opérationnel de cette ligne, le 2 février, par la présidente d’Île-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, et les représentants d’associations d’usagers.
Ce qui porte le parc du RER B à 154 rames, contre 148 à l’automne. « En cas de panne, c’est plus de rames prépositionnées, ce qui évite d’annuler des missions. Cela permet aussi à la maintenance de travailler plus en profondeur, sur des périodes plus longues », explique Grégoire de Lasteyrie, vice-président d’IDFM, également présent.
L’augmentation du nombre de MI84 rénovées est l’une des premières applications du “plan Ramette“, commandé en mars 2023 par Valérie Pécresse. L’ancien directeur général adjoint de la RATP et de SNCF Réseau Île-de-France préconise, dans son rapport, de mener 14 actions pour gagner rapidement un point de ponctualité par an jusqu’en 2035. Quelques progrès sont déjà enregistrés. « Nous avons un taux de 86,7 % de trains à l’heure depuis début janvier. C’est 1,7 point au-dessus de la moyenne de 2023 », souligne Laurent Souvigné, directeur de la ligne B unifiée et directeur RATP du RER B.
Intrusions, malaises et colis abandonnés
De nouvelles procédures ont été adoptées par la SNCF pour autoriser les conducteurs à circuler en marche à vue en cas de suspicion d’intrusion. « On gagne 0,1 point par-ci, 0,1 point par-là. Ce n’est pas énorme, mais c’est comme cela qu’on progresse », ajoute Pascal Desrousseaux, directeur SNCF du RER B. « À Paris-Nord, nous avons réussi à faire baisser de 30 % des intrusions sur les voies, notamment grâce à des dispositifs anti-intrusion au bout des quais et à l’installation de grillage entre les voies », souligne Séverine Lepère, directrice générale adjointe de SNCF Réseau Île-de-France.
Par ailleurs, pour éviter de perdre des heures à cause de colis abandonnés -un phénomène en forte hausse-, une troisième équipe cynotechnique a été ajoutée à Roissy, en plus des deux déjà positionnées à Châtelet et Denfert. Mais un nouveau problème est apparu. «Les examens que doivent passer les chiens pour montrer leurs capacités à détecter des explosifs ont changé et sont de plus en plus difficiles. Les chiens des équipes cynotechniques des transports ne les réussissent plus aussi bien. Or, on a besoin de ces chiens, surtout à quelques mois des JO. J’ai écrit au Ministre de l’Intérieur pour prolonger les certifications, au moins jusqu’au JO», a indiqué Valérie Pécresse.
Parmi les autres causes de retard, les malaises de passagers sont aussi en progression, avec en moyenne un malaise d’usager par jour sur le RER B. « C’est 40 % des raisons de non-ponctualité, soit 7 à 8 points par mois de taux de non-ponctualité » indique Laurent Souvigné.
 Les procédures impliquent d’intervenir sur place, ce qui oblige à stopper la rame en gare, et, de ce fait, la circulation des trains. « Les procédures sont calquées sur celles mises en place sur la voie routière, où les accidents sont violents et dans lesquels les blessés sont souvent victimes de lourds traumatismes. Mais dans les RER, ce ne sont que des malaises vagaux. On demande que le voyageur soit sorti de la rame, et que les premiers soins lui soient prodigués sur le quai » explique Valérie Pécresse. Les discussions sont en cours avec les autorités, préfecture, Hôpitaux, Brigades de Sapeurs pompiers de Paris. « Nous serons prêts pour les JO », affirme Laurent Souvigné.
Géolocalisation et logiciel d’aide à la décision
D’ici l’été, toutes les rames seront géolocalisées afin de savoir en temps réels à quel endroit précis de la ligne elles se trouvent. « L’installation est en cours dans les ateliers avec les fournisseurs », précise Pascal Desrousseaux.
Comme l’avait suggéré le rapport dYves Ramette, les représentants des deux opérateurs, la SNCF (pour le côté nord de la ligne) et la RATP (pour le côté sud), se retrouvent désormais tous les mercredis après-midi, à la Direction de la ligne unifiée (DLU) du RER, installé près de Denfert-Rochereau. Ils font le point sur l’exploitation de la ligne et les difficultés rencontrées, et tentent de remédier aux incidents. Deux outils informatiques sont en cours de développement pour améliorer l’exploitation : Fifo+ pour optimiser le débit dans le tunnel entre Châtelet et Gare-du-Nord qui voit passer 570 trains, et Alternat, un logiciel d’aide à la décision pour les opérateurs de circulations.
Tous ces mesures devraient permettre d’attendre l’arrivée du nouveau matériel MI 20 à 2 niveaux, début 2027, puis du futur système de pilotage automatique des trains, NexTeo, dont la mise en service est prévue en 2031 dans le tunnel de Châtelet – Gare du Nord et en 2033, sur l’ensemble du périmètre.
Yann Goubin

Ewa

Un rapport d’audit ouvre la « boîte noire » du RER B

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Retards à répétitions, matériel et réseau vieillissants, engorgements dans le tunnel entre Châtelet et gare du Nord, le RER B, deuxième ligne la plus fréquentée en Europe avec 2 900 trains et près d’un million de voyageurs par jour, est au bord de l’implosion. Un audit indépendant commandé par Île-de-France Mobilités à Yves Ramette, avec le cabinet d’ingénierie Setec, pointe les dysfonctionnements et propose plusieurs pistes d’amélioration, sans même attendre les effets des travaux de rénovation des voies et le nouveau système de pilotage automatique des trains sur la partie sol (NExTEo). Selon l’expert ferroviaire, ex-directeur général de la RATP et de SNCF Réseau Ile-de-France, cela passe par une réorganisation de la gouvernance de la ligne, entre la RATP, SNCF Transilien et SNCF Réseau.

Le rapport commandé début 2023 par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité en charge des transports de la région, formule 14 mesures. La plus radicale concerne la mise en place d’un centre de commandement unique pour notamment en finir avec les bouchons dans le tunnel de Châtelet qui permet de relier les gares souterraines de Châtelet – Les Halles et de la Gare du Nord. Il est emprunté par les lignes B et D du RER. C’est l’un des tunnels ferroviaires les plus fréquentés d’Europe avec théoriquement 32 trains par heure et par sens, mais où n’en passent guère plus de 27, du fait d’une mauvaise gestion des circulations. « Beaucoup d’intervenants et de complexité dans la prise de décision« , « des différences culturelles » entre le trio SNCF Réseau, Transilien et RATP expliquent les dysfonctionnements du RER B, selon l’analyse d’Yves Ramette. « Ce centre de commandement unique, il existe déjà pour le RER A, il totalement nécessaire pour le B et le D », estime Valérie Pécresse, la patronne de la région et d’IDFM qui se félicite d’avoir ouvert « la boîte noire » du RER B.

Parmi les autres mesures recommandées dans le rapport d’audit, la création d’une société unique RATP-SNCF sur le RER B, pour une meilleure coordination entre les exploitants, la RATP au sud de la ligne, SNCF Transilien au nord. Et l’augmentation du parc de rames disponibles, en rénovant à minima le matériel roulant existant, et en améliorant l’efficacité d’un des deux sites de maintenance des trains, celui de Mitry, au nord de la ligne.

N.A

Consulter le rapport d’audit : ici

Ewa

Le RER B Nord totalement à l’arrêt du 12 au 14 août pour travaux

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Un mal pour un bien : trois jours de fermeture sur l’axe nord du RER B, entre gare du Nord et Aulnay-sous-Bois, au cœur de l’été, entre le 12 et la 14 août. Le temps de construire une voie de retournement à la Plaine Stade de France. Objectif de la manœuvre ? « Permettre aux trains de faire demi-tour en cas de perturbations si l’accès aux gares terminus de Mitry-Mory et de l’aéroport Charles de Gaulle est impossible, résume Marc Guillaume, préfet de Paris et d’Ile-de-France. Et éviter de couper le trafic sur certains tronçons en cas d’incidents ou de travaux grâce à la création d’un terminus intermédiaire« , assure l’ancien secrétaire général de l’Elysée. Il exposait le 22 mai devant la presse le défi de cette coupure de trafic  « exceptionnelle ».

« Un lundi très compliqué »

Pourquoi donc un préfet pour présenter des travaux estivaux sur une ligne de RER ? L’opération censée améliorer à l’avenir la situation des voyageurs déjà éprouvés par la situation chaotique sur le RER B, fait-elle craindre le pire ? « Le 14 août tombe un lundi et la ligne B Nord du RER est celle où les usagers peuvent le moins télétravailler, justifie Laurent Probst, directeur général d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité chargée des transports de la région. Nous prévoyons qu’il y aura une forte demande de transport, y compris le 14 août, soit 100 000 voyageurs: cela va être un lundi très compliqué « , craint-il.

Sur ce tronçon Nord du RER B, transitent les touristes en provenance ou à destination de l’aéroport CDG mais aussi, au quotidien, ceux que l’on a appelé « les premiers de corvée » pendant la crise du Covid et qui, RER ou pas, doivent se déplacer pour des besoins impérieux : les infirmières, le personnel hospitalier, les livreurs, les caissières etc.

Pour les acheminer, le groupe SNCF va affréter 600 bus de substitution auprès de transporteurs franciliens et de province et réussir, selon son PDG Jean-Pierre Farandou, à convaincre 1 000 conducteurs de passer derrière le volant. Avec un départ de bus toutes les 40 secondes. Un exploit en ces temps de pénurie de conducteurs, et en plein mois d’août. « Je tiens à suivre et surveiller cette opération de près », insiste le patron du groupe ferroviaire qui exploite le RER B, deuxième ligne la plus fréquentée d’Europe, après le A.

Outre les lignes de bus et de tramway existantes qui seront renforcées, quatre lignes de bus de substitution seront créées pendant les trois jours d’interruption du trafic RER : en cabotage entre Aulnay-sous-Bois et la Courneuve-Aubervilliers; La Plaine Stade de France et Mitry; Aulnay-sous-Bois et La Plaine Stade de France. Et enfin, une ligne directe entre l’aéroport Charles de Gaulle et la gare RER Stade de France, en 50 minutes.

Le covoiturage sera gratuit pendant ces trois jours, depuis l’application d’IDFM qui agrège les plateformes de trois opérateurs,  Klaxit, Karos et BlablaCar Daily.

Si de nombreuses institutions publiques parisiennes seront fermées le 14 août, à la demande du Préfet, quid des entreprises ? « Nous travaillons avec le Medef, la Confédération des PME, la Chambre de commerce et d’industrie pour inciter les 173 000 entreprises franciliennes à proposer le télétravail ou organiser des RTT« , indique Marc Guillaume.

A terme, le nouveau terminus intermédiaire à la Plaine Saint-Denis sera interconnecté avec les lignes 15, 16 et 17 du métro Grand Paris Express. « Les travaux préparent aussi l’arrivée des navettes aéroportuaires Charles de Gaulle Express« , a voulu insister le préfet de la région Capitale.

Nathalie Arensonas

Ewa

Les trop lointaines promesses d’amélioration du RER B

RER B - Magenta

Avec un million de voyageurs au quotidien, c’est la deuxième ligne la plus fréquentée d’Europe après le RER A. C’est aussi l’une des plus difficiles du réseau de transport francilien avec de multiples dysfonctionnements (retards, interruptions de trafic, suppression de trains… ) et des galères pour les usagers. D’où un taux de régularité moyen de 86 % qui place le RER B en queue de peloton.

Des améliorations sont prévues… mais pas pour tout de suite ! La rénovation des MI84, qui ont fait leur temps, a pris trois ans de retard. La fin du programme est attendue début 2025. Les premières livraisons des nouveaux trains, commandés par IDFM à Bombardier Transport et CAF (un contrat finalement aussi tombé dans l’escarcelle d’Alstom après son rachat du Canadien), sont également programmées pour 2025 mais en fin d’année. Enfin, le système Nexteo, qui doit être déployé entre 2027 et 2029, sous réserve qu’il soit bien financé, doit permettre de faire circuler plus de trains en réduisant les intervalles.

Audit

Pour accélérer le mouvement, Valérie Pécresse a décidé, en début d’année, de confier un audit à un spécialiste du « mass transit ». C’est Yves Ramette, ancien directeur général de la RATP puis de SNCF Réseau Ile-de-France qui est chargé de cette mission. Son l’objectif est de trouver des pistes d’amélioration qui pourraient être actionnées plus rapidement et de gagner 1% de hausse de ponctualité annuelle pour atteindre 90 % de taux de ponctualité d’ici à trois ans.

Des améliorations significatives pourraient-elles être obtenues au moment des JO sur cette ligne centrale pour la desserte des jeux ou même pour la Coupe du monde de rugby dans quelques mois? Avec une hausse du trafic qui atteint 2,5 % par an alors que les infrastructures sont inchangées donc saturées, cette ligne présente un handicap majeur  : le goulet d’étranglement du tunnel entre la gare du Nord et la gare de Châtelet-les-Halles Un tunnel à voie unique de 2,3 km que se partagent les RER B et D. Avec 32 trains prévus par heure en périodes de pointe. Un débit minuté qui n’admet pas le moindre grain de sable. Sinon, ce sont des répercussions en chaîne sur les deux lignes de RER. Et le début de la galère pour des milliers de voyageurs des RER B et D (1,6 million de voyageurs transportés à eux deux sur une journée).

Fréquence de trois minutes aux heures de pointe

« Aujourd’hui, le fonctionnement du tunnel repose sur des règles strictes et une vraie discipline des conducteurs », raconte Wilfrid Verdié, le dirigeant de l’unité opérationnelle du centre de Mitry côté Transilien. Dans ces conditions, tout compte, y compris la configuration intérieure des rames. Surtout quand les trains se succèdent à une fréquence de trois minutes, parfois moins.

Le futur matériel, doté de portes plus larges, permettra d’accélérer les temps d’embarquement et de débarquement des voyageurs. « Ca a joué pour le RER A, qui a bénéficié d’un nouveau matériel automatisé, avec des gains très bénéfiques pour la régularité. Ce sera aussi le cas pour le RER B lorsque les nouveaux trains arriveront». Les nouveaux M20 (environ 150 rames ont été commandées) offriront 20 % de capacité en plus. « Les temps d’échanges seront aussi améliorés à chaque station », poursuit le dirigeant.

La mise en œuvre de Nexteo, qui comprendra un centre de pilotage dédié, est aussi attendu. « Mais même sans Nexteo, un centre de commandement unifié aurait du sens », souligne-t-on côté Transilien.

Dans l’attente d’un centre de commande unifié

Un centre de commandement unifié pour les RER B et D est espéré vers la fin de la décennie. Mais il n’est pas encore financé. « Si on veut gérer 12 trains par heure pour le D et 20 trains par heure pour le B en heure de pointe dans le tunnel sur voie unique, c’est nécessaire », plaident des promoteurs de ce projet SNCF-RATP.

Un regroupement physique des acteurs a déjà été réalisé pour le seul RER B, permettant de réunir au sein du centre de commandement unique de Denfert Rochereau, des agents de la Transilien, de la RATP et des représentants de SNCF Réseau qui interviennent pour faciliter la gestion de la circulation sur la partie nord de la ligne. Grâce à cette mise en commun, plusieurs points de régularité ont été gagnés.

Le projet du Grand Paris Express pourrait aussi, plus tard, contribuer à désengorger le RER B autour du Bourget et de Sevran. « C’est une bonne nouvelle car, quand il y a moins de personnes dans les trains, on subit moins d’incidents. Il y a une corrélation entre flux de voyageurs et ponctualité », rappelle Wilfrid Verdié. Mais cette perspective a pour horizon 2026. Soit bien après la coupe du monde du rugby et les JO. Et sans doute après encore des années de galère pour les voyageurs.

Marie-Hélène Poingt 


 Sans décisions fortes, pas de saut de performance

 Tandis que la fréquentation du RER B ne cesse d’augmenter (2,5 % par an), la régularité semble avoir atteint un plateau, mais en voie d’effritement : elle tourne autour de 87 %, voire 86 % . Elle était de 78 % en 2009.

Ce saut de performance a été acquis en deux temps : le premier grâce à la suppression de la relève des conducteurs en gare du Nord en 2009. Le second quelques années plus tard, en 2013, lors de la mise sur pied du centre de commandement unifié à Denfert Rochereau, et le lancement d’une nouvelle offre RER + avec la mise en place de deux fois deux voies sur la partie nord entre Paris et Aulnay (deux voies dédiées et deux voies de contournement).

Depuis dix ans, aucun autre progrès n’a été enregistré. « Aujourd’hui, ce plateau que le RER B n’arrive pas à dépasser s’explique par deux phénomènes structurels : d’une part, la hausse de la fréquentation avec une capacité de transport identique ; d’autre part, les travaux sur le réseau, réalisés alors que l’on poursuit l’exploitation des trains, ce qui impose de baisser la vitesse», explique Pascal Desrousseaux, le directeur du RER B côté SNCF.

Parmi les idées pour fluidifier les circulations et approcher d’un mode d’exploitation comparable au métro, du moins dans la partie nord de la ligne, la SNCF cherche à retourner des trains sur le réseau ferré national. « On devrait pouvoir se doter cet été au Bourget d’une voie de retournement. Puis l’année prochaine à La Plaine. A plus long terme, une installation est prévue à Aulnay », rappelle le directeur Transilien.

L’intérêt, selon lui, c’est, en coupant la ligne entre Paris Nord et Le Bourget, de pouvoir retourner les trains les plus au nord. « Comme la gare du Bourget est interconnecté, les voyageurs habitant au nord pourront trouver une solution pour poursuivre leur trajet », précise-t-il. « On va aussi améliorer le Bourget avec des sas ». Autre amélioration à venir, les effets des travaux de régénération des voies et des travaux caténaires actuellement menés.


Premier entré, premier sorti, règle de base dans le tunnel

Aider les conducteurs à tenir leur temps. C’est l’objectif de la règle du Fifo (First in first out, en français Premier entré, premier sorti), mise en œuvre dans le tunnel reliant la station Châtelet à la gare du Nord. Jean-Laurent Garcia, cadre SNCF (partagé entre SNCF et RATP), l’explique : « Nous sommes est en train de mettre au point un programme pour que cette règle soit totalement appliquée alors qu’aujourd’hui, elle est plutôt d’ordre empirique ». En théorie, 32 trains par heure peuvent franchir le tunnel. Mais dans la réalité, c’est plus compliqué.

Le temps de traversée prend cinq minutes. Or, il arrive que des conducteurs dépassent de timing. « Cela ne paraît rien mais c’est fatal pour la régularité. ll faut que les conducteurs soient hyper vigilants dans la conduite pendant la traversée du tunnel », poursuit Jean-Laurent Garcia.

Déjà, la mise en œuvre depuis 2014 de l’indicateur IVAD (en plus de la signalisation), a permis de gagner 15 secondes. «C’est un indicateur visuel d’aide au départ. L’objectif, c’est que tous les conducteurs le respectent. Le conducteur est formé à respecter la signalisation. Car s’il est bloqué dans le tunnel, les gens pourraient être tentés de sortir. Chaque train est solidaire des autres. C’est comme une sorte de tapis roulant. Mais le moindre petit caillou peut gripper la machine ».

D’où un important travail de management à la conduite. « Nous formons à la gestuelle et à la conduite dans le tunnel. Sur le RER B, tout repose sur l’engagement des conducteurs », souligne encore le responsable SNCF. Les régulateurs de flux peuvent aussi aider à la descente et à la montée pour que les conducteurs puissent fermer les portes.

A l’avenir, Nexteo devrait permettre de gagner deux minutes par train.

MH P

 

Ewa

Navigo : 37,60 à 112,80 euros remboursés pour compenser les retards dans les transports franciliens

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Un bus toutes les 20 ou 30 minutes, des rames de métro moins nombreuses et donc bondées, des perturbations inédites sur les RER B et D : entre septembre et décembre 2022, les Franciliens ont connu quatre mois cauchemardesques dans les transports publics alors que se profilait l’augmentation du tarif du passe Navigo début 2023.

Pendant les quatre derniers mois de l’année, 25 % des bus et entre 10% à 20% des métros n’ont pas circulé sur le réseau de la RATP, les bouts de ligne des RER étaient très mal desservis. « Une dégradation brutale de la qualité des transports liée aux difficultés de recrutement et à des mouvements sociaux diffus qui ont désorganisé l’exploitation », a décrit Valérie Pécresse avant de détailler le 9 février, en conférence de presse, les montants d’indemnisation pour les abonnés Navigo (mensuel ou annuel), les titulaires du forfait Senior, imagine R Étudiant et Scolaire, Mois Réduction 50 % et Mois Solidarité 75 %.

Compensations financières

« Les Franciliens doivent en avoir pour leur argent, a martelé la présidente de la région capitale et d’Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports. Nous avons décidé d’indemniser d’un demi-mois toutes les personnes ayant acheté trois forfaits Navigo mensuels sur les quatre derniers mois de 2022 », a-t-elle annoncé.  Soit 37,20 euros (sur la base du prix du Passe Navigo en 2022).

Auxquels peuvent s’ajouter 75,20 euros supplémentaires pour certains usagers du RER B Nord (tronçons Aulnay- Mitry et Aulnay-CDG2), du RER B Sud (Saint-Rémy -Bourg-la-Reine) et du RER D, où la régularité n’a plus été au rendez-vous pendant de longs mois.

Soit 112,80 euros en cas de cumul d’indemnisations

Pour rembourser les voyageurs, IDFM compte puiser dans les « réfactions de charges » – à savoir 60 millions d’euros non versés à la RATP en raison d’un défaut de service . Et récupérer 7 autres millions d’euros auprès de la RATP et de la SNCF parce que la ponctualité a été sous la barre des 80% pendant au moins trois mois. Une clause prévue dans les contrats signés avec les deux opérateurs depuis deux ans.

« Le redressement de la qualité de service est enclenché et ça progresse doucement en janvier 2023,  constate Valérie Pécresse. Je serai particulièrement vigilante à la trajectoire de redressement d’autant plus qu’on a été contraint, à cause de la hausse du coût de l’énergie, d’augmenter le tarif du passe Navigo de 75,20 à 84,10 euros », insiste la patronne d’IDFM qui cherche des pistes de financement.

Qui sera remboursé, et comment ?

L’espace dédommagement d’IDFM doit ouvrir le 14 mars pour une durée d’un mois. Pour être éligibles, les voyageurs devront présenter une attestation de domicile ou d’employeur prouvant l’utilisation régulière des axes RER et de trains les plus dégradées, un justificatif du passe Navigo ou un relevé bancaire.

« C’est de l’argent qu’IDFM récupère de la RATP, et il y a aura forcément de la perte en ligne. Pour que le plus grand nombre possible de Franciliens soient informés et remboursés, nous demandons un effort de communication à IDFM, note Marc Pélissier, président de l’association des usagers des transports d’Ile-de-France (AUT). Autrement dit, des affiches, des annonces sonores et des bandeaux défilants. Ces compensations sont légitimes, on a touché le fond en décembre et on remonte progressivement la pente, mais il reste des points noirs comme les lignes 8 et 12 du métro, on attend  le retour de l’offre à 100% au printemps auquel s’est engagé Jean Castex, le nouveau patron de la RATP« , ajoute le défenseur des intérêts des usagers

Nathalie Arensonas

Ewa

Ce que demande la Fnaut-Ile-de-France en cas de grève sur le RER B

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Ville, Rail & Transports a demandé à la Fnaut-Ile-de France comment elle réagissait après les grèves du RER B qui ont eu lieu les 28 mai et 3 juin dernier. Et comment elle entend le discours tenu par certains syndicats qui se réjouissent de la caisse de résonance offerte par de grands événements. Marc Pélissier, son président, nous livre sa réponse.

 « La pagaille survenue lors de ce match n’a pas pour cause principale la grève du RER B, d’ailleurs, malgré celle-ci, les trajets des supporters se sont plutôt  bien passés grâce au RER D et à la ligne 13.  Pour autant, nous déplorons l’attitude de certains syndicats de conducteurs RATP de la ligne B qui ont volontairement visé cet événement (et d’autres matchs) pour mettre en avant des revendications catégorielles et ainsi porter atteinte à l’image des transports publics franciliens au niveau international.

Nous observons que globalement les grèves sont devenues moins fréquentes ces 30 dernières années à la RATP, exceptés les conflits liés aux retraites, mais le climat social se dégrade ces derniers mois.

En vue des JO 2024, il faut que les exploitants SNCF et RATP engagent le plus tôt possible les négociations avec les syndicats sur l’organisation des renforts de desserte pour cet événement.

Cependant, si les conflits sociaux se multipliaient d’ici là, la question de légiférer sur un véritable service minimum se poserait à nouveau.

En attendant, s’agissant spécifiquement du RER B, nous demandons que soit revu le principe qui veut que les conducteurs SNCF et RATP ne puissent pas conduire sur l’autre portion de ligne en cas de grève d’un ou de l’autre, alors qu’ils le font en temps normal. En effet, cela conduit souvent à des « ruptures d’interconnexion » à gare du Nord. Concrètement, cela impose un changement de train pénalisant à des centaines de milliers d’usagers qui s’ajoute aux effets négatifs de la grève et réduit l’offre à 50 % maximum au nord côté SNCF, même si c’est une grève côté RATP ».

Selon Sylvie Charles, la directrice de SNCF Transilien, cette possibilité de conduire d’un bout à l’autre est possible, y compris les jours de grève. Ce sont les transporteurs qui décident de maintenir ou pas l’interconnexion, en fonction du suivi des mouvements de grève.

Recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

Le remboursement pour retards va être appliqué pour le RER B

MI20
RER B

C’est l’heure des comptes. Ile-de-France Mobilités vient de publier les chiffres de la ponctualité du métro et des trains en Ile-de-France pour l’année 2021. Or, l’année dernière marque la mise en œuvre des nouveaux contrats qui entraîne des remboursements en cas de retards prolongés sur plusieurs mois, non consécutifs.

Si le conseil d’IDFM juge la ponctualité « globalement en amélioration », il constate toutefois de mauvais résultats sur les lignes B, D, et R. Le taux de ponctualité de la B a été de 86,9 % pour un objectif de 89 %, celui de la D a atteint 88,1 % (objectif de 90 %) et celui de la R, 88,2 % (objectif de 90 %).

Pour le métro, « 10 lignes atteignent les objectifs ambitieux et revus à la hausse dans le nouveau contrat avec la RATP signé en 2021 ». En revanche, les lignes 4, 7, 8 et 13 n’ont pas atteint leur objectif de 96,5 % : 94,7 % pour la 4 (conséquence de la mise en place de l’automatisation), 91,4 % pour la 7, 95,2 % pour la 8 et 93,4 % pour la 13.

L’une des principales nouveautés des contrats passés entre IDFM, Transilien SNCF et la RATP, est de rembourser les voyageurs qui auraient subi une ponctualité inférieure à 80 % pendant au moins trois mois. Or, en 2021, quatre axes du RER B ont été dans ce cas, alors que la ligne dans son ensemble affiche un taux de 86,9 %. Il s’agit d’Aulnay-sous-Bois – Mitry-Claye, pendant huit mois ; d’Aulnay-sous-Bois – Charles-de-Gaulle 2 TGV, RER B pendant sept mois ; de Saint-Rémy-lès-Chevreuse – Parc de Sceaux, RER B pendant quatre mois et de Robinson – Bourg-la-Reine, RER B pendant trois mois.

Le remboursement correspond au prix d’un demi-mois d’abonnement pour des perturbations entre trois et cinq mois et peut aller jusqu’à un mois d’abonnement pour des retards compris entre six et neuf mois. Les usagers devront apporter la preuve qu’ils habitent ou travaillent à proximité des axes concernés. Une plateforme dédiée aux demandes de remboursement doit être ouverte le 2 mars.

Yann Goubin

Ewa

Un vote pour le design du MI20 francilien

Designs proposés pour le MI20

Île-de-France Mobilités (IDFM) a dévoilé, le 1er juillet, les premières images du design des futures rames MI20 du RER B. Trois propositions ont été faites pour la face avant et les éléments du design intérieur, sur lesquelles les Franciliens sont invités à se prononcer jusqu’au samedi 31 juillet minuit sur un site internet prévu à cet effet.

Rappelons que ces rames MI20, ont été commandées au Groupement Alstom (mandataire, en tant que repreneur de Bombardier Transport) / CAF et seront exploitées par la RATP et Transilien SNCF. Une caractéristique de ce matériel roulant, dont la longueur totale atteindra 104 m (comme les rames MI79 et MI84 actuelles), sera de comporter sept voitures courtes, alternativement à deux et un niveau. Le MI20 offrira 345 places assises, soit environ 20 % de plus que les rames rénovées actuelles, et 1 070 places au total, soit un gain d’environ 35 % de capacité à longueur égale. L’accent a été mis sur l’accessibilité, la climatisation, la vidéo-protection (avec transmission des images), ainsi que l’installation de prises USB et de nombreux écrans d’information.

interieur mi20
Trois propositions différentes de design intérieur (sièges, éclairage sous voussoirs, préhension en plateforme et tapis de sol)

« Les premières esquisses ont été présentées aux associations d’usagers », indique le communiqué commun IDFM, RATP, SNCF, Alstom et CAF, qui ajoute que le design des futurs MI20 choisi par les Franciliens sera présenté à la rentrée 2021. Selon la même source, la livraison de la première rame du RER B est prévue dès fin 2025, les dernières étant attendues fin 2030.