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Ewa

Services. La RATP prend le virage du numérique

Une série d’exigences, au premier rang desquelles la demande que le temps de transport soit du temps utile, pousse la RATP à proposer davantage de services.  « La RATPa vraiment pris le tournant du digital au bénéfice de tous,a ainsi assuré son PdG Pierre Mongin, fin avril.Car il s’agit d’un outil essentiel pour faciliter l’accessibilité du réseau ».Il présentait à la station Charles-de-Gaulle Etoile un nouvel écran tactile d’information urbaine intégrée, le Zenway. En complément des 3000 écrans Image (Information multimodale généralisée dans les espaces) actuellement en cours de déploiement sur le réseau (800 sont installés à ce jour), ce produit développé par la filiale IXXI propose le calcul d’itinéraire et donne des informations utiles (touristiques, commerciales…) autour du lieu où se trouve le voyageur. Installé à titre expérimental dans la salle d’échanges Hoche, il est destiné à remplacer progressivement l’emblématique PILI (plan indicateur lumineux d’itinéraire), créé en 1937. La révolution numérique de la régie passe également par la refonte régulière de son appli mobile (la dernière mouture, avec de nouvelles fonctionnalités date d’avril dernier) et le déploiement progressif de la 3G et de la 4G dans les réseaux métro et RER. Promesse : la totalité des stations, gares et trains équipée en 2016.

Ewa

RATP : plus de 300 voitures du RER A recyclées par Veolia Environnement

La RATP a choisi Veolia Environnement pour démanteler et recycler 317 voitures voyageurs du RER A, a annoncé, le 14 mai, la multinationale spécialisée dans les services (eau, propreté, énergie) qui démantèle déjà de centrales nucléaires, de bateaux militaires et de plateformes pétrolières…. …Pour les RER, les opérations assurées par Bartin Recycling Groupe, filiale de Veolia, permettront de recycler et de valoriser 97% des matériaux des voitures voyageurs mesurant chacune 25 mètres de long et pesant plus de 30 tonnes.

« Il s'agit d'une première en France pour une opération de cette envergure », assure Veolia Environnement au sujet de ce contrat d'une durée d'environ 4 ans, qui doit normalement en amener d'autres dans ce créneau.

Les détails financiers du contrat n'ont pas été révélés par le numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets.

« Pour parvenir à ce taux très élevé de valorisation, Veolia a mis en oeuvre un savoir-faire qui permet de gérer le transfert des rames MS61, leur désamiantage et leur déconstruction, de valoriser les matériaux qui composent les voitures et de traiter les éléments non valorisables ».

Un site dédié a été implanté à Torvilliers, dans l'Aube, qui traitera neuf rames par mois.

Il comprend « une salle blanche sous dépression qui permet de traiter, sous confinement total et avec les plus hauts standards de sécurité, les matériaux polluants comme l'amiante et éviter toute dispersion de particules ».

Tous les jeudis, un convoi exceptionnel ralliera cette installation depuis Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, avec trois wagons à démanteler.

Ewa

Le maire du Blanc-Mesnil accuse SNCF, RATP et RFF de discrimination

Qu’est-ce qui ne va toujours pas sur le RER B ? Trains en retard, thrombose du réseau, installations électriques au bord du pétage de plomb malgré la mise en place en septembre dernier du plan RER B Nord+, soit 250 millions d’euros de travaux réalisés pour améliorer le trafic et la fiabilité de la ligne, des usagers se plaignent encore d’incidents répétés Arguant de la reconnaissance par l’Etat de la notion de discrimination territoriale, le maire du Blanc-Mesnil remonte au créneau au nom de ses administrés.

Il compte bien avoir la (nouvelle) loi pour lui. Ne pas bénéficier des mêmes droits que les autres citoyens parce qu’on vit dans une banlieue populaire peut désormais relever de ce qu’on appelle la discrimination territoriale. Et les auteurs de cette sorte de ségrégation peuvent être poursuivis à ce titre. Estimant que les 52 000 habitants de sa commune sont particulièrement victimes des dysfonctionnements répétés du RER B, le maire du Blanc-Mesnil, Didier Mignot, vient de réactiver – et de réactualiser – à ce titre, la plainte qu’il avait déjà portée le 14 décembre 2012. Une plainte auprès du tribunal administratif. Où il met dans le même sac la SNCF, la RATP, coexploitantes de la ligne, et RFF, le gestionnaire d’infrastructure. Les accusant de porter « atteinte à l’image de sa ville ». Le maire (Front de gauche), candidat à sa réélection aux prochaines municipales de mars dans cette commune du 9-3, la Seine-Saint-Denis, demande « qu’un jugement les condamne à réparer le préjudice subi par la ville », précise son cabinet. Considérant que le transport ne remplit pas, au sens propre, son rôle de véhicule d’intégration, il réclame un dédommagement d’un euro par habitant.

Dans son premier état de 2012, la plainte de l’élu attaquait déjà les trois entreprises pour « rupture de l’égalité de traitement entre les usagers du service public ». Notamment parce que certains trains de la ligne, alors qu’ils étaient omnibus jusqu’à Aulnay, filaient sans s’arrêter dans sa gare. Ni, soit dit au passage, dans celle de Drancy. Les Blancmesnilois se plaignaient, rappelle la mairie qui à l’époque a ouvert pour recueillir leurs témoignages un site de doléances, d’avoir droit à 20 minutes d’attente systématique. Et ceci quand leur train n’était pas en retard, voire tout simplement supprimé en cas d’incident.

Depuis la mise en place du plan RER B Nord+, le 2 septembre dernier – un programme d’amélioration de la qualité du service de 250 millions d’euros – tous les trains desservent désormais toutes les gares de la ligne B.

« Ça va mieux, concède le cabinet du maire, mais les retards et les incidents à répétition continuent. » Et la véritable série noire vécue par les banlieusards en janvier est encore venue apporter de l’eau à son moulin.

Le 9 janvier, à la suite d’un problème d’alimentation électrique gare du Nord, le RER B (mais aussi le D) avait dû se contenter toute la journée d’une de ces circulations dites pudiquement « allégées » qui valent leur pesant de problèmes à résoudre pour le banlieusard.

Quelques jours plus tard, le 15, près de 50 000 personnes se retrouvaient embarquées dans une nouvelle galère. Une journée mal partie dès le matin. Un RER stoppait à 8h en gare d’Auvervilliers à la découverte d’un paquet suspect oublié par un voyageur dans son train. L’intervention des services de déminage s’impose dans ces cas-là en vertu du plan Vigipirate. A 9h, l’incident est clos. Sauf que 14 autres trains s’étaient empilés dans les gares. Et sauf que l’un d’eux, stoppant pile à Aulnay sous un point fragile de la caténaire, capte au redémarrage une intensité équivalente à celle de toutes les rames présentes sur la zone. Et fait, selon les conclusions de l’enquête interne, « fondre » les fils. Paralysant toute reprise du trafic. « Un phénomène rarissime », jure Jérôme Lefebvre, directeur de la ligne B. Reste que tous les voyageurs, bloqués parfois dans leur rame pendant plus d’une heure, ont dû finalement descendre sur le ballast pour être évacués. La situation ne devait reprendre normalement que dans la soirée. Et ce ne sont pas les « 26 bus de substitution qu’on a pu mettre en place qui, Jérôme Lefebvre le reconnaît volontiers, pouvaient, à raison de 50 personnes par bus, suffire à acheminer une moyenne de quelque 1 500 voyageurs par train… »

Enfin, comme si cela n’était pas assez, le lendemain les usagers avaient droit cette fois à un dégagement de fumée en gare RER de Châtelet-les-Halles. Propagée dans le tunnel par des conduits d’aération vers 18h30, elle provenait d’un feu dans les cuisines du Novotel du quartier. Par mesure de sécurité, les quais et toute une rame étaient évacués. Effet domino : le tableau horaire dégringolait. L’incendie du Novotel entraînait des répercussions jusque tard dans la soirée.

On le sait, sur cette ligne intensément fréquentée où le trafic pendant la dernière décennie a augmenté en moyenne de 3 % par an, le moindre grain de sable dans les rouages enclenche des conséquences en cascade. Tous les problèmes, loin de là, ne sont pas imputables à l’infrastructure ou aux opérateurs. Mais la caténaire qui lâche ? Le moteur d’une machine qui flanche ? Les vieux matériels sales encore en service ?

Pour aller en justice, le maire s’appuie sur « l’obligation légale et contractuelle » qu’a chacune de ces entreprises, rappelle-t-il, « d’exploiter et d’entretenir la ligne par tous les moyens en sa possession pour garantir un service de transport répondant à des normes de continuité, de régularité, d’amplitude, de sécurité et de qualité ». Certes, depuis 2009 déjà, les conducteurs, qu’ils soient SNCF ou RATP, assurent la ligne de bout en bout évitant les précieuses minutes perdues auparavant pour se passer les commandes gare du Nord. Certes la ligne est désormais sous commandement unique d’un seul PC depuis novembre dernier pour plus de réactivité. Mais l’opération RER B Nord+ n’a apporté des améliorations qu’en « utilisant mieux l’infrastructure existante ». Et c’est bien là un des gros problèmes. 

Avant même la mise en place de ce plan, les collectifs d’usagers prévenaient déjà que la ligne, qui accuse trente ans de retard d’investissements, aurait sans doute bien du mal à ingérer un tel renforcement des circulations. Et qu’on risquait fort la « surchauffe » ? Voire le pétage de plomb côté caténaires et installations électriques.

Sans parler du véritable entonnoir que constitue sur la ligne ce fameux tunnel entre Gare-du-Nord et Châtelet où les voies passent de quatre voies à deux. Deux voies que le RER B doit partager avec le D où circulent encore des Z 2N moins performants que les MI 79. Sachant aussi que le malheureux tunnel doit absorber l’injection supplémentaire de quatre RER D de plus par jour depuis décembre 2012. Ce qui n’a rien arrangé dans ce souterrain parisien au bord de la thrombose soir et matin.

Quant au futur métro Grand Paris Express, même si Didier Mignot réclame pour 2018-2020 les lignes 16 et 17, la mise en service de la première n’est annoncée que pour 2023 et celle de la seconde pour 2025. La construction des deux tronçons Le Bourget – Noisy-le-Grand (2016) et Le Bourget – Roissy (ligne 17) devraient, selon les estimations, soulager la ligne B de 30 % de son trafic. Un usager hausse les épaules : « Quand on en sera là, je serai en retraite. On fait quoi en attendant ? »

En attendant, les usagers essuient fatigue et stress, retards répétés au travail, crèche qui ferme ou enfants qui attendent chez la gardienne et autres rendez-vous manqués… Sans parler, selon la mairie, des personnes exclues de l’emploi parce qu’elles « n’habitent pas au bon endroit », ou des entreprises qui refusent de s’installer sur la commune en raison des problèmes de transports. Quelles que soient les différentes causes des incidents, c’est leur accumulation qui fait mal. La plainte déposée par le maire du Blanc-Mesnil est-elle recevable ? C’est à la justice de le dire. Mais si c’est le cas, d’autres villes de banlieue pourraient bien être tentées de suivre son exemple.

Chantal BLANDIN

Ewa

Entretien avec Jérôme Lefebvre, directeur de la ligne B du RER

« La desserte du Blanc-Mesnil a été multipliée par cinq » Ville, Rail & Transports. Le maire du Blanc-Mesnil, Didier Mignot porte plainte solidairement contre la SNCF, la RATP et RFF, pour discrimination territoriale, comment jugez-vous sa démarche ?
Jérôme Lefebvre. J’ai rencontré Monsieur le maire Didier Mignot il y a peu et je comprends sa démarche, il est dans son rôle. En tant que directeur de la ligne, je veux souligner les efforts qui ont été faits avec RER B Nord+, ceux qui sont faits actuellement et ceux qui sont lancés. Au Blanc-Mesnil, depuis septembre dernier, la desserte de la ville, comme celle de Drancy, a été multipliée par cinq. Avec un train toutes les trois minutes en heures de pointe. Quais rehaussés, accessibilité… la gare a été rééquipée. Et les travaux de rénovation du bâtiment voyageurs sont lancés. Ce matin (29 janvier) à l’occasion de chantier, je suis allé à la rencontre des voyageurs pour entendre ce qu’ils ont à dire.

VR&T. Manifestement à la suite des derniers incidents, ils ont beaucoup à dire.
J. L. A la suite du problème survenu sur la caténaire à Aulnay le 15 janvier, et après l’enquête interne qui a permis d’en trouver la raison, une vérification caténaire de toute la partie nord de la ligne B a été réalisée. On a trouvé trois zones potentiellement fragiles, et les installations ont été modifiées. Le risque de voir se renouveler ce type de problème est éliminé. C’est un premier temps.

VR&T. Que peut-on faire de plus au niveau des infrastructures ?
J. L. RER Nord B+ a consisté essentiellement à moderniser la signalisation pour renforcer la desserte. Mais concernant l’ensemble des infrastructures du nord de la ligne B, Réseau ferré de France a commencé depuis plusieurs années leur remise à niveau et nous allons continuer à le faire. Le « Plan de redressement des infrastructures en Ile-de-France » de RFF qui va démarrer en 2014 va permettre de balayer à nouveau toutes les installations caténaires de la ligne, de remplacer les composants fragiles, des isolateurs, etc. Et de renforcer sa maintenance. Côté voie, en août prochain, des travaux vont permettre un renouvellement d’une des voies en quatre semaines entre La Plaine-Stade-de-France et Aulnay.

VR&T. Vous ne prévoyez pas de fermer complètement la ligne pour réaliser l’opération comme vient de le suggérer le président de la région Jean-Paul Huchon, pour des travaux plus rapides de grande ampleur ?
J. L. La programmation des grands chantiers se fait longtemps à l’avance. Le renouvellement dont je parle pour cet été est préparé depuis 2011. De même le schéma directeur du RER B Sud, qui comporte aussi des opérations sur la partie nord, a été voté par le Stif en juillet 2013. Les travaux sont déjà programmés, voire lancés comme le quai supplémentaire de Denfert qui permettra d’acheminer jusqu’à Paris (et d’emprunter les correspondances) les voyageurs en provenance du sud même si la ligne est interrompue dans Paris. On ne va pas arrêter la machine lancée. Certains travaux, comme le renouvellement de cet été peuvent d’ailleurs se faire sans avoir besoin de demander aux voyageurs de prendre des bus de remplacement, la ligne étant à quatre voies, deux restent disponibles pour les circulations quand on fait des travaux sur les deux autres. Evidemment avec des dispositions pour les voyageurs qui seront informés et guidés.

VR&T. Les usagers se plaignent aussi beaucoup du matériel.
J. L. De ce côté-là, nous avons aussi deux grands chantiers en cours. D’une part, on a 120 rames MI 79 à rénover d’ici 2015 dont plus de 50 le sont déjà. On remet en service en ce moment une rame rénovée tous les 10 jours. D’autre part, on a des efforts à faire sur la maintenance. En ce moment à Massy, des personnels travaillent de nuit pour fiabiliser les matériels. Et il est planifié qu’à Mitry, un autre centre de maintenance monte en puissance et devienne une véritable annexe de l’atelier de Massy. Dans un premier temps, on va outiller Mitry pour des interventions en toiture sur les rames. Ce sera en 2015-2016. Dans un second temps, à l’horizon 2018-2020, un tour en fosse et des halls de maintenance seront créés.

VR&T. Et pour la propreté des trains ?
J. L. Là aussi, on améliorera les choses à mesure de l’arrivée des matériels rénovés. Lorsque les rames sont neuves elles se salissent moins rapidement. C’est une sorte de cercle vertueux. Et pour le nettoyage intérieur, qui est confié à des sous-traitants, on est en train de changer leur cahier des charges et de renforcer le contrôle de la qualité de leurs prestations. On va aussi renforcer l’utilisation des machines à laver à Massy et Mitry-Mory.

VR&T. Le percement souvent évoqué d’un second tunnel sous Paris pour supprimer le goulot d’étranglement à deux voies entre Châtelet et Gare-du-Nord épongerait 20 à 30 % de trafic.
J. L. Je n’ai pas d’élément précis mais ce que l’on peut dire, c’est que les travaux pour réaliser ce tunnel, sous Paris intra-muros, seront très longs, très chers et très compliqués. Et le raccordement à l’une des lignes RER à la sortie du tunnel nécessiterait pour le coup l’interruption totale du trafic de plusieurs mois voire d’une année complète ! De toute façon, même si on le décidait aujourd’hui on ne verra pas le bout des travaux avant 2030. Moi, mon objectif c’est d’améliorer les choses maintenant.

Propos recueillis par Chantal BLANDIN

Ewa

Créteil-Pompadour, nouveau pôle multimodal francilien

 

Une nouvelle gare en Ile-de-France n’est pas un événement très courant. Et celle de Créteil-Pompadour, non loin du célèbre carrefour, est avant tout destinée à jouer un rôle de pôle d’échanges entre le RER D et deux lignes de bus en site propre (TVM et 393) irriguant le Val-de-Marne.  

Dès l’ouverture de ce pôle, en fin d'année, une passerelle piétonne de 120 m de long a relié la station de bus reconstruite (sous la maîtrise d’ouvrage du conseil général du Val-de-Marne et de la RATP) et la gare proprement dite, sous laquelle s’arrête le bus O. Conçu par l’Arep (filiale de la SNCF, qui en est le maître d’ouvrage) et construit par GTM TP IDF (filiale de Vinci Construction France) le bâtiment de cette gare repose à 9 m du sol sur une structure associant pieux profonds et pilotis. Habillé d’une façade en polycarbonate transparent et bois, ce bâtiment léger et lumineux comprend un hall voyageurs de 385 m2 et communique – via une plateforme d’accès, un ascenseur, trois escaliers et un escalator – avec un quai central construit entre deux voies sous maîtrise d’ouvrage RFF.

Jusqu’à huit trains par heure et par sens sont appelés à marquer un arrêt dans cette gare équipée pour la vente de billets et dotée de locaux techniques, de bureaux (où la SNCF assurera la formation des agents de la ligne D), d’écrans d’information voyageurs et, ultérieurement, d’un commerce. L’ouverture de Créteil-Pompadour ne devrait pas rallonger les temps de parcours du RER D, la gare de Villeneuve-Prairie, très rudimentaire et peu fréquentée, étant fermée à l’occasion.

Au total, trois ans auront été nécessaires pour établir le nouveau pôle multimodal, dont deux ans de travaux préalables de voirie et d’assainissement avec création d’un bassin de rétention (la Seine n’est pas très loin et l’altitude n’est guère élevée !) Au total, ces travaux sont revenus à 37,193 millions d’euros, financés par la région (64,84 %), le conseil général du Val-de-Marne (18,82 %) et l’Etat (16,34 %).

Ewa

Daniel Goldberg, député PS de Seine-Saint-Denis « Sur le RER, nous avons été entendus »

Daniel Goldberg, député PS de Seine-Saint-Denis. Ville, Rail & Transports. Vous avez présidé la commission d’enquête parlementaire sur les RER. Quel bilan tirez-vous de la table ronde qui vient de se tenir, un an après ?
Daniel Goldberg. Je suis assez satisfait car chacun des intervenants – je mets à part Marc Pélissier, qui représente les usagers – a quelque part validé les propositions que nous avions faites. Guillaume Pepy a dit que les trois quarts de nos recommandations commencent à être appliquées. Nous avions demandé aux opérateurs de s’engager dans une charte, c’était un peu compliqué, mais l’essentiel est qu’ils nous aient entendus.

VR&T. Sur quel point ?
D. G. D’abord une manière globale de voir les sujets. Ils reconnaissent qu’il y a un vrai problème sur le réseau francilien. On reconnaît maintenant la galère de 3,6 millions d’utilisateurs quotidiens du RER. On porte de plus un regard d’ensemble, qui ne déconnecte pas le réseau du futur de l’existant.

VR&T. Des mesures concrètes ?
D. G. Ce qui nous avait stupéfaits c’est que les trois opérateurs, RFF, SNCF, RATP, n’avaient pas entre eux la fluidité de vues qu’ils devraient avoir. Il y avait une déconnexion entre SNCF et RATP sur les lignes A et B qu’ils exploitent ensemble, ou entre RFF et SNCF sur les RER C, D, E et les lignes Transilien. Il y avait bien, sur le RER B, un rapprochement SNCF-RATP depuis novembre 2009, par la fin de la relève des conducteurs sur le RER B. Mais c’était engagé par la petite porte. Par contre, le 2 septembre prochain, nous aurons enfin un centre unique à Denfert-Rochereau, une gestion commune avec un seul directeur de ligne. De la même manière nous avions envisagé qu’en cas d’incident les trains puissent circuler dans les deux sens et nous avons été entendus. De plus, comme nous le proposions, des voies désaffectées sur les RER B sud et nord pourraient être utilisées pour permettre des retournements. Nous avions aussi demandé que des trains « roue de secours » puissent être injectés dans le trafic en cas de besoin. Des MI 84, libérés par l’arrivée des MI 09 sur la ligne A, peuvent maintenant jouer ce rôle sur la ligne B. Ce sont des points très positifs. Sur le RER A, un peu en retard, il va falloir en venir à des mesures semblables. Le RER E fonctionne bien et, avec son extension à l’ouest, je vois, comme nous le préconisions, qu’on va abandonner l’exploitation de bout en bout, qui fait que par un effet papillon un problème à Mitry-Claye se répercute à Saint-Rémy-les-Chevreuse. Je remarque enfin un nouveau souci de l’information de l’usager, par des comptes twitter, ou des applications que peuvent utiliser les détenteurs de smartphones.

VR&T. Et maintenant ?
D. G. Une fois que j’ai dit tout cela, je dois d’abord insister sur le fait qu’il y a une question qui dépasse les transports, c’est l’aménagement. Tant que l’on ne prend pas à bras-le-corps, et qu’on continue à implanter des bureaux à l’ouest et au sud alors que des gens habitent au nord et à l’est, on créera des problèmes de transport. Sinon, des aménagements doivent continuer, pour circuler dans les deux sens sur une même voie. Il faut aussi prévoir le renouvellement des rames assez anciennes. Faut-il ou non mettre des rames à deux niveaux sur le RER B ? Je soulève d’autre part une question concernant les suicides. Je n’ignore pas le drame humain qu’ils représentent, et nous devons agir naturellement dans le respect de la dignité humaine, mais je pense — et ceci concerne les ministères de l’Intérieur et de la Justice — que des procureurs de la république ou officiers de police judiciaire, formés au milieu ferroviaire pourraient intervenir plus rapidement ; et un gain d’un quart d’heure ou d’une demi-heure soulagerait des milliers d’usagers.
Un point encore. Le doublement du tunnel du Châtelet – Gare-du-Nord. Il faut qu’on nous dise rapidement si l’on peut vraiment faire passer 20 RER B et 12 RER D ? par heure dans ce tunnel. Nous avions demandé que des études soient lancées et j’ai entendu avec satisfaction Sophie Mougard dire que le Stif avait demandé à RFF une étude sur ce sujet. Il faut qu’on dise si on peut géologiquement faire ce tunnel… et si on le peut financièrement. Selon une première approximation, il coûterait 4 milliards. Il faut qu’on sache si on a la capacité de la faire, et, si on ne l’a pas et il faut qu’on sache ce qu’on peut faire d’autre.
    

Propos recueillis par François Dumont
 

Ewa

RER B : le Stif rappelle aux opérateurs leurs engagements

Petit coup de semonce du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) à l’égard de RFF et de la SNCF : l’autorité organisatrice des transports franciliens leur a demandé mi-avril de tout mettre en œuvre pour réduire le retard pris par le chantier de rénovation du RER B Nord+. Petit coup de semonce du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) à l’égard de RFF et de la SNCF : l’autorité organisatrice des transports franciliens leur a demandé mi-avril de tout mettre en œuvre pour réduire le retard pris par le chantier de rénovation du RER B Nord+. Les travaux, lancés il y a cinq ans, devaient initialement se terminer à la fin du mois de novembre. Leur achèvement est maintenant attendu pour septembre 2013. « Ce chantier, qui consiste à dédier des voies aux RER B pour en faire circuler davantage et améliorer la régularité, est en réalité une combinaison de 18 sous-projets (comme l’aménagement de gares, des travaux d’accessibilité…). Tous les sous-projets sont dans les temps, sauf deux touchant à la signalisation, qui se sont révélés plus complexes que prévu. Ce qui nous a contraints à revoir le calendrier de la mise en service de la nouvelle desserte du RER B », explique un porte-parole de RFF, maître d’ouvrage.
Le Stif rappelle qu’il a investi, aux côtés de la Région et de l’État, 260 millions d’euros dans la modernisation de cette ligne qui accueille chaque jour plus de 900 000 voyageurs. Jean-Paul Huchon, le président du Stif, a invité Guillaume Pepy et Hubert du Mesnil, présidents de la SNCF et de RFF, à s’expliquer devant le conseil du Stif. Il demande également un dispositif permettant de minimiser les conséquences des travaux pour les voyageurs et une meilleure information sur l’avancement du chantier.    

M.-H. P.
 

Ewa

Prolongement d’Eole : l’enquête publique est lancée

Depuis le 16 janvier (et jusqu’au 18 février), l’enquête publique sur le prolongement du RER E à l’ouest est lancée. Elle a pour but d’informer le public, de garantir les droits des propriétaires et de favoriser la discussion autour de ce projet. C’est une nouvelle étape essentielle, toujours dans le domaine de la concertation. Depuis le 16 janvier (et jusqu’au 18 février), l’enquête publique sur le prolongement du RER E à l’ouest est lancée. Elle a pour but d’informer le public, de garantir les droits des propriétaires et de favoriser la discussion autour de ce projet. C’est une nouvelle étape essentielle, toujours dans le domaine de la concertation. Elle prolonge le débat public qui, d’octobre et décembre 2010, a permis de confirmer l’opportunité du projet et de déterminer le tracé retenu. Puis la concertation qui, du 30 mai au 23 septembre 2011, a permis d’informer sur l’avancement des études préliminaires et de présenter les conclusions de l’étude d’impact, en mettant l’accent sur la problématique liée au bruit. Cette « démarche participative » doit d’ailleurs se poursuivre jusqu’à la mise en service du RER E prolongé. Ce projet est majeur pour l’Ile-de-France. Il consiste à prolonger à l’ouest la ligne E de la gare d’Haussmann-Saint-Lazare à la gare de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, en passant par le quartier d’affaires de La Défense. Pour cela, le projet prévoit le creusement d’un tunnel de 8 km, à 30 m de profondeur, entre la gare Haussmann et Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Là, à la sortie du tunnel, la ligne rejoindrait les voies ferrées existantes reliant Paris-Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie par Poissy. Cette extension du RER E répond à trois objectifs majeurs :
– il s’agit de soulager la ligne A du RER, surchargée, à hauteur de 12 % des voyageurs entre Châtelet-les-Halles et Auber à l’heure de pointe du matin. Idem pour le tronçon Gare-du-Nord – Châtelet-les-Halles des RER B et D ;
– elle permet d’établir une relation directe, en un quart d’heure, entre le secteur de La Défense et le réseau ferroviaire Nord Europe, avec la gare du Nord et la gare de l’Est. Par ricochet, cela améliore l’accès à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ;
– elle améliore la qualité de la desserte normande, permettant la circulation de deux trains supplémentaires en heure de pointe. Et contribue à désaturer la gare de Paris-Saint-Lazare.
Selon les études réalisées pour ce projet, un trafic de 600 000 à 700 000 voyageurs par jour est attendu dès la mise en service de la ligne prolongée, prévue en 2020. Le début des travaux sur la ligne existante est attendu en 2013. Ceux liés au tunnel devraient débuter en 2014.     

 

P. G.

Ewa

RER D : une usine roulante pour changer 54 km de rail à toute vitesse

RFF lance d’importants travaux sur la ligne D du RER, pour renouveler intégralement en deux mois et demi 27 km de voies, entre Juvisy-sur-Orge et Corbeil-Essonnes et entre La Ferté-Alais et Malesherbes. L’objectif est de diminuer de 30 % les causes d’irrégularité liées aux vieilles infrastructures qui subissent un trafic de plus en plus intense. Avec ses 450 trains et 555 000 voyageurs au quotidien, c’est la ligne ferroviaire la plus fréquentée de France. Or elle emprunte des voies dont certains composants ont plus de cinquante ans et une usure particulière liée à l’intensité des circulations… Avec plus de 40 % de voyageurs supplémentaires en dix ans, la ligne D illustre à elle seule les difficultés d’un réseau ferroviaire vieillissant, alors que le trafic y est en forte et régulière hausse. C’est l’une des douze lignes identifiées comme malades, ou sensibles, par la SNCF. Elle illustre, aussi, la volonté de relancer d’indispensables « grands chantiers ». Depuis trois ans, Réseau ferré de France prépare un chantier permettant de renouveler intégralement 27 km de voies, entre Juvisy-sur-Orge et Corbeil-Essonnes et entre La Ferté-Alais et Malesherbes. Elles avaient été mises en place voici 38 ans au nord de Corbeil, 50 ans au sud. Depuis le 4 avril, le renouvellement total a débuté. Il devrait s’achever à la mi-juin. Le coût pour RFF, pour cette opération dont la réalisation est confiée à la SNCF : 31 millions d’euros. Considérable, car pour poser les 54 kilomètres de rails neufs, avec 45 000 traverses et 46 000 tonnes de ballast, les grands moyens sont déployés. En particulier une « suite rapide », véritable usine roulante, qui mobilise plus de 400 ouvriers, techniciens et ingénieurs. En France, deux « suites rapides » sont utilisées. Cette succession de trains de travaux mécanisés, avec un convoi sur une dizaine de kilomètres, enlève l’ancienne voie et remplace, en moyenne, 800 mètres de voie par nuit contre 200 m avec des moyens « classiques ».
Ces travaux, qui impliquent une interruption totale de la circulation, sont en effet exclusivement réalisés la nuit, de 21h à 5h du matin, du lundi soir au samedi matin, afin de perturber au minimum le trafic sur la ligne D du RER. Ce qui ne signifie pas l’absence d’impact. Pour des raisons de sécurité, la vitesse des trains doit être réduite (40 ou 60 km/h au lieu de 140 km/h) dans les zones en travaux, tant que la nouvelle voie n’est pas totalement stabilisée. Et en soirées, à partir de 21h dans les gares concernées par les travaux en cours, des bus de substitution remplacent des trains, des passages à niveau sont temporairement fermés… Pas de quoi, toutefois, perturber notablement les usagers de cette ligne qui, au quotidien, en ont connu d’autres…
Contrepartie de cette relative discrétion, relevée par Alain Krakovitch, directeur du RER D : « Les voyageurs ne se rendent même pas compte des efforts fournis pour améliorer leur quotidien. » D’où l’opération « portes ouvertes » lancée sur le chantier par RFF et la SNCF le 28 avril. « Pour montrer aux voyageurs qu’il y a de réels investissements sur cette ligne afin d’améliorer la régularité des trains. Lorsque l’on investit sur le renouvellement, on s’améliore en termes de régularité. »
L’enjeu est facilement perceptible : il s’agit à terme, pour la SNCF et RFF, de réduire de 30 % les causes d’irrégularité des trains liées aux infrastructures. Sur la ligne D, en 2010, le taux de ponctualité s’est établi à 90,7 %. Soit, en moyenne, près d’un train sur dix en retard. De quoi inciter à sortir l’artillerie lourde. Et à le faire savoir…

 

Pascal GRASSART

Un milliard d’euros pour moderniser
Ce chantier s’insère dans le programme de modernisation du réseau ferroviaire d’Île-de-France, établi par RFF en partenariat avec la SNCF et le Stif. Son montant : près d’un milliard d’euros d’investissements engagés entre 2009 et 2012 pour moderniser les infrastructures existantes. C’est 50 % de plus que pendant la période précédente, entre 2005 et 2008.

Quatre chantiers, dont deux en Île-de-France
Les travaux de régénération effectués sur 27 km de la ligne D en Île-de-France s’inscrivent dans un programme plus global, portant sur 35 km de voies de la région Paris Sud-Est. Outre les deux chantiers entre Juvisy et Malesherbes, deux autres sont menés sur la ligne de Moret à Lyon, entre Nemours et Souppes et entre Montargis et Giens.

Qui fait quoi ?
• RFF, propriétaire des infrastructures, est le maître d’œuvre et le financeur des travaux.
• SNCF Infrastructure, avec 200 agents SNCF, est mandaté par RFF pour assurer la conception du chantier, le conduire et contrôler les travaux.
• Le groupement d’entreprises Colas Rail/TSO réalise, avec 200 personnes, les travaux.

 En quoi consistent ces travaux ?
Ce renouvellement consiste à remplacer tous les éléments constitutifs de la voie ancienne : le ballast, les traverses, les rails, les dispositifs de fixation des rails sur les traverses. Pour cela, les travaux suivent plusieurs phases. Le dégarnissage de la voie, avec enlèvement du vieux ballast, son chargement dans des wagons, le déchargement et la pose du ballast neuf. Puis la mise en place de la nouvelle voie, avec la mise à l’extérieur des vieux rails, le remplacement des traverses anciennes par des neuves, la pose des rails neufs, leur soudure, le ramassage des vieux rails. Enfin, il y a le relevage, autrement dit la mise à bonne hauteur de la nouvelle voie et la stabilisation de l’ensemble.

D’où vient le matériel ?
• 54 km de rail proviennent de Voestalpine, en Autriche.
• 46 000 tonnes de ballast sont issues d’une carrière située près d’Argentan, dans l’Orne.
• Le train de dégarnissage est constitué à Villeneuve-Triage, le train de substitution à Gien, dans le Loiret.
• Les engins spécialisés (bourreuses, régaleuses, stabilisateurs) nécessaires au nivellement précis de la voie après chaque phase de travail, sont garés à Corbeil, La Ferté-Alais et Malesherbes.

Ewa

MI09 : voilà le joyau de la ligne A

La première des soixante rames à deux niveaux Bombardier-Alstom qui circuleront sur la ligne A?du RER francilien vient d’être livrée à la RATP. Les MI09, chèrement acquises, vont commencer par remplacer les MI84 à un niveau. Une fois et demie plus capacitaires que ces dernières, elles devraient absorber 30 % de trafic supplémentaire. Le 8 février, la première rame MI09, nouveau matériel à deux niveaux destiné à la ligne A du RER, a été présentée à Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne. Elle sera mise en service à l’automne, cinq le seront avant la fin de l’année. C’est la première d’une tranche ferme de 60 unités, pour un marché de 917 millions d’euros. Jusqu’en 2014, ces rames seront mises en service au rythme de deux par mois pour remplacer les MI84, les moins capacitaires sur cette ligne. C’est l’urgence. Car, comme le souligne le président de la RATP, la ligne A, « c’est la première des priorités pour les transports ». Le marché global, de 2,5 milliards d’euros, prévoit également une tranche optionnelle qui pourrait concerner 70 rames supplémentaires. Cela doit permettre de généraliser sur la ligne le matériel à deux niveaux, entre 2014 et 2017, pour tenter de répondre à une demande qui a explosé de 35 % en dix ans sur la branche Marne-la-Vallée.
 

 

Au démarrage, une polémique

L’histoire remonte à mai 2008. Nicolas Sarkozy met alors la pression sur la région et la RATP pour qu’elles modernisent la ligne A, la plus chargée en France, l’une des plus chargées au monde, et annonce lui-même la commande. C’est la ligne de tous les records, celle où l’on dépasse plus d’un jour sur deux le million de voyageurs. Une ligne symbole des retards et des problèmes subis au quotidien par les usagers. Et la déclaration du président de la République déclenche une polémique express. Vite réglée.

« Nous avons beaucoup débattu », rappelle Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France. « Un choix important, difficile », relaie Pierre Mongin, tout en rappelant les enjeux et les marges de manœuvre, des plus réduites : « C’est une exigence absolue de faire fonctionner cette ligne le mieux possible. Or elle est d’une extrême complexité car les temps de marge pour l’exploiter sont de cinq secondes. Tout incident dans le tronçon central peut avoir des répercussions pendant plusieurs heures. » Or, il est impossible de réduire l’intervalle de deux minutes entre les trains aux heures de pointe. Pour désaturer rapidement la ligne, l’arrivée d’un nouveau matériel pouvant accueillir davantage de voyageurs s’est donc imposée. « Pour avoir l’impact le plus rapide possible et le plus visible. »
 

 

Au final, une commande record

Fin juin 2009, RATP et région s’accordent donc autour du financement d’une prochaine commande. L’appel d’offres est lancé avec un objectif : une première livraison à la fin 2010. En avril 2009, la commande ferme de 60 unités est attribuée au groupement Alstom-Bombardier, à 70 % pour le premier, 30 % pour le second. Il est d’entrée de jeu prévu que les livraisons doivent se faire dans un délai particulièrement serré, juste seize mois entre la commande et la livraison.

Réconcilés au sein du seul groupement, le seul à avoir répondu, les frères ennemis Alstom et Bombardier se sont entendus pour que leur savoir-faire soit très grassement rétribué. Conséquence de cela et rançon de la rapidité par rapport à la dernière commande de rames du même type par la RATP en 2003, soit 14 unités de cinq voitures MI05 (qui étaient en fait une nouvelle série de matériel MI2N à deux niveaux – les premières ayant été livrées à la SNCF et à la RATP de 1996 à 1999), le prix est en augmentation de 45 % (sans compter l’inflation). Ceci alors même qu’il s’agit dune déclinaison d’un matériel déjà conçu ! Autre sujet qui fâche, dans les principales stations du tronçon central dans Paris, notamment à Châtelet, il est très difficile de respecter les temps d’arrêt prévus. Et cela crée des bouchons, des retards réguliers aux heures de pointe. Or, avec ces rames qui transportent davantage de voyageurs, et sur deux niveaux, le risque est réel d’aggraver la situation et d’augmenter les temps d’arrêt.

A la RATP, on estime que la conception de ces rames, en particulier grâce aux espaces plus généreux à proximité des plateformes permettant de mieux profiter des larges portes d’accès, de deux mètres, répond à ces questions d’engorgement. « Il ne fallait pas que les gains en capacité entraînent une perte de fréquence liée aux temps d’arrêt en gare. C’est un matériel conçu pour ne pas perdre de temps à la montée et à la descente », résume Jean-Paul Huchon. La meilleure homogénéité du parc sur la ligne doit également contribuer à réduire l’engorgement, surtout lorsque toutes les rames à un niveau auront, dans une seconde phase, disparu.

Actuellement, il y a trois types de matériel avec des accès positionnés à des endroits différents du quai, ce qui condamne les voyageurs à des déplacements, augmentant le phénomène d’embouteillage. Problème résolu avec le nouveau matériel, lorsque l’ensemble de la ligne sera pourvu de rames à deux niveaux. Du moins, on l’espère.
 

 

 

LES CINQ ATOUTS MAJEURS DU MI09
 

 

• Des rames plus gros public

Un train MI09 composé de deux rames de cinq voitures accueille 2 600 voyageurs dont 948 places assises, contre 1 684 places pour le MI84, dont 432 places assises, pour deux rames de quatre voitures. A l’issue du remplacement des MI84, le RER A offrira une capacité d’environ 23 000 places supplémentaires à l’heure de pointe. Et lorsque le matériel à deux niveaux aura été généralisé à l’ensemble de la ligne, la capacité d’accueil du RER A sera accrue d’environ 30 % par rapport à aujourd’hui. Et comme les emplacements des portes seront toujours les mêmes, ceci permettra une meilleure adaptation aux flux exceptionnels que peut connaître la ligne A.
 

 

• Un design apaisant

Dans le MI09, l’intérieur a été repensé à partir d’un design coloré plus harmonieux et d’un nouvel éclairage afin de créer des ambiances douces et sereines. Yo Kaminagai, responsable de l’unité design à la RATP, résume la démarche : « Ces rames sont énormes vues de l’extérieur et à l’intérieur on trouve des compartiments qui semblent tout petits. L’enjeu, c’est de rendre l’espace intérieur plus grand, de ne pas refermer les espaces. » D’où les tons très clairs, le blanc cassé, « pour calmer le jeu et apaiser l’atmosphère sur une ligne saturée, avec son tronçon central souterrain ». Quant à la livrée extérieure, elle conjugue de façon sobre le vert RATP et le gris Stif, alors que la face avant de la rame est « beaucoup plus sculptée », dans la lignée du matériel ferroviaire Alstom.
 

 

• Du confort, des services

Des plans de lignes dynamiques sur les plateformes, deux écrans à cristaux liquides LCD situés dans chaque compartiment inférieur et supérieur… Avec ses systèmes sonores et visuels pour annoncer la prochaine gare, les destinations, les dessertes, les situations perturbées, le MI09 joue la carte de l’information-voyageurs. En direct. Et il est équipé d’un système de vidéoprotection embarqué qui permet de visionner l’intérieur de la rame et d’analyser les situations lorsque les voyageurs appellent. Autre avantage, au-delà du plus grand sentiment de sécurité : le système autorise le conducteur à réarmer le signal d’alarme à distance, sans avoir à parcourir préalablement la rame. D’où un appréciable gain de temps qui permet d’optimiser le stationnement lié à certains incidents.

Côté confort, le MI09 dispose également d’une ventilation réfrigérée pour offrir un meilleur confort climatique, tout en consommant moins d‘énergie que la climatisation classique. Et puis, il bénéficie d’une meilleure capacité d’accueil aux personnes à mobilité réduite, avec 34 places dédiées par rame. L’ensemble de ces équipements novateurs peuvent faire évoquer, à propos du MI09, une nouvelle génération de matériel.
 

 

• La rotation des matériels

Les MI09 vont d’abord remplacer les MI84 (60), les moins capacitaires de la ligne, dont on trouve aussi une version plus ancienne (MI79) sur la ligne B. Puis, dans un second temps, les MS61 rénovées mais à un niveau, les plus anciens matériels sur la ligne.

Le MI09 est conçu pour être compatible avec le MI2N circulant déjà sur la ligne et permettre des formations mixtes. L’exploitation, à terme, avec un seul type de matériel sera plus souple et permettra de l’envoyer dans n’importe quel atelier de maintenance, ce qui favorisera la réactivité en cas de dépannage et contribuera à une meilleure disponibilité. Actuellement, les trois types de matériel ne peuvent pas circuler sur toutes les branches, ni être mixés pour former un même train, ce qui représente une réelle contrainte.
 

 

• Une maintenance repensée

Les rotations de matériel dans les années à venir rendent nécessaire l’adaptation des infrastructures de maintenance et d’alimentation en énergie de traction. Car les voies de maintenance des matériels à deux étages doivent, notamment, être plus longues et sur pilotis, offrir des accès aux toitures ainsi que des espacements plus importants entre les voies de service.

De nouvelles infrastructures de maintenance ont ainsi été créées, d’autres adaptées, à l’atelier de maintenance de Sucy-en-Brie, à l’atelier de Torcy, au centre de dépannage d’Achères et à l’atelier de Rueil-Malmaison. Ces adaptations prévoient également des modifications de faisceaux de voies. Montant de la facture globale, pour la RATP : 110 millions d’euros.