La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) offrira à partir du 11 décembre à ses abonnés bus et tram une intégration tarifaire sur les trajets effectués en TER. L'intégration concerne 13 gares sur… le territoire de l'Eurométropole (28 communes). Elle permettra, sur certains trajets depuis la deuxième couronne, de gagner 20 minutes de temps de trajet vers Strasbourg. "1500 personnes vont bénéficier de ce dispositif. L'abonnement intégré devrait se traduire par 726 000 voyages supplémentaires par an sur les trains régionaux", calcule Alain Fontanel, président de la CTS. La convention signée le 28 novembre entre l'Eurométropole de Strasbourg et le Conseil régional du Grand Est prévoit le versement d'une indemnité compensatoire annuelle d'1,2 million d'euros à la région.
"Le projet d'utilisation de l'étoile ferroviaire pour le transport urbain date d'une quinzaine d'années. Les autorités organisatrices sont toujours craintives quand il est question de leurs ressources financières", reconnaît Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg. Malgré sa longue gestation, l'intégration tarifaire n'est pas encore entière : les titres de transport à l'unité ne sont pas couverts. La carte d'abonnement Badgeo n'est pas équipée de l'interface qui permet l'interopérabilité du contrôle. Les abonnés de la CTS devront donc se procurer une contremarque pour voyager en train. "Il n'y aura plus de contremarque d'ici un an", promet Roland Ries.
Jacques Weill, directeur régional adjoint de SNCF Mobilités, souligne les fréquences élevées des TER dans la banlieue de Strasbourg, aux heures de pointe : "A Fegersheim et à Vendenheim, nous proposons jusqu'à quatre trains par heure le matin", indique-t-il. L'Association strasbourgeoise des usagers des transports urbains (Astus) ne partage pas cet enthousiasme. "La SNCF prévoit dès cet hiver une desserte allégée des gares périphériques de Strasbourg. Le week-end, il ne subsiste qu'un train sur quatre", déplore son porte-parole Hervé Diebold. L'intégration dans l'abonnement CTS-TER de la gare de Kehl, sur la rive droite du Rhin, figure parmi les doléances de l'Astus. La voisine allemande de Strasbourg sera desservie par le réseau tram dès avril 2017, "mais le train restera plus rapide, en 10 minutes contre 30 minutes en tramway", rappelle Hervé Diebold. Pour Roland Ries, l'abonnement régional transfrontalier constitue le prochain objectif. Mais il ne s'engage pas sur la durée des négociations à mener avec les AOT du Bade-Wurtemberg.
Olivier Mirguet