Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

Métro de Lille, sélection en février

Les appels d’offres sur le doublement des rames de la ligne 1 du métro de Lille sont en cours. Les appels d’offres sur le doublement des rames de la ligne 1 du métro de Lille sont en cours. Il s’agira de passer d’ici 2020 la longueur des rames de 26 à 52 m pour pouvoir faire circuler 80 000 voyageurs supplémentaires. Les premières auditions libres organisées mi-décembre se poursuivront par des séances de questions-réponses en janvier, avec une sélection des entreprises prévue pour février. Concernant le lot matériel roulant, Eric Quiquet, vice-président aux transports de Lille Métropole, dit avoir reçu trois offres d’industriels très performantes. « La consultation est très ouverte et la décision le sera aussi. » A l’heure où l’on parle d’intégrer des critères environnementaux et le coût du cycle de vie dans l’attribution des marchés publics, la préoccupation de Lille Métropole reste avant tout financière. L’élu Vert rappelle que la ville a été très mal servie par l’Etat dans le cadre de l’appel à projets transports collectifs en site propre (TCSP) et que le budget est serré : « Patrick Kanner, président du conseil général du Nord, s’est engagé sur 30 millions d’euros, la région devrait financer à hauteur de 50 millions et nous avons pour l’instant 9 millions de l’Etat. » Des soutiens indispensables qui restent une goutte d’eau au vu du budget global du projet qui s’élève à 514 millions d’euros. Eric Quiquet rappelle aussi que les services du ministère des Transports ont indiqué que Lille serait prioritaire en cas de déblocage de fonds, notamment si des projets bénéficiant d’une dotation n’allaient pas à leur terme. Lille Métropole regardera l’offre la mieux disante, certes, tout en ayant des exigences de robustesse et de rapidité de réalisation du projet. Voilà l’équation que les trois industriel, Alstom, Bombardier et Siemens, devront résoudre. Initialement prévue pour cette fin d’année, la sélection des entreprises se fera courant février.
  

 Marie RAIMBAULT

Ewa

Métro de Rennes : les dessous d’un choix industriel

Lors de son conseil communautaire du 18 novembre, Rennes Métropole a attribué le marché relatif au système de transport (rames, voies, guidage, courants forts, etc.) de la ligne B du métro. C’est l’offre de Siemens SAS qui a été retenue au terme de deux ans de négociations. Rennes sera le premier réseau de transport à être équipé du Cityval, véhicule automatique à pneus sur voie béton, qui s’inspire du fonctionnement des tramways. « L’offre de Bombardier-ETF était également excellente, mais nous avons préféré Cityval pour son évolutivité d’une part et son coût attractif d’autre part », précise Guy Jouhier, vice-président délégué aux transports. En effet, le cahier de charges porte sur 110 000 voyageurs par jour avec 4 000 personnes par heure et par direction (pphd), lors de la mise en service en 2018, avec une fréquence de 3 mn. A moyen terme, le système devrait pouvoir accepter 9 000 pphd sans modification du génie civil, puis à terme 15 000 pphd. Le Val 208 de Siemens, en service actuellement sur la ligne A, ne permet pas d’augmenter la capacité au-delà de 7 700 pphd sans impacts réels sur les stations. Au contraire, au-delà de 9 000 pphd, le Cityval permet l’adjonction d’une troisième voiture qui peut s’intégrer dans les stations actuelles de 35 m. « Le système LIM de Bombardier présentait également une évolutivité intéressante, mais était surdimensionné aux heures creuses », commente Guy Jouhier. C’est donc le même fournisseur que pour la ligne A qui a été retenu, mais « ce point n’a pas influencé notre décision, souligne Guy Jouhier, car avec vingt ans de différence les deux systèmes présentent des technologies très éloignées ». Peut-être cependant que quelques économies d’échelle pourront être réalisées, car le poste central sera identique aux deux lignes. Mais l’offre de Bombardier était semblable sur ce point. La commande ferme porte sur dix-sept rames doubles, pour un montant de près de 213 millions d’euros. « La différence de coût avec Bombardier était significative, environ 50 millions d’euros, et n’était pas compensée par les frais de fonctionnement », déclare Guy Jouhier. Les coûts de maintenance et d’exploitation du Cityval seront en effet moins élevés que sur la ligne A (16 millions d’euros par an, personnels compris). Par ailleurs, le projet de Bombardier était plus consommateur d’énergie, même en comptant le chauffage des voies aériennes l’hiver pour le Cityval.

« Nous attendons une subvention de 105 millions d’euros de la part de l’Etat sur ce marché. En outre, le Val fait partie du contrat de projet Etat-région ; la région, le département et le Feder seront donc également sollicités », conclut Daniel Delaveau, président de Rennes Métropole. Au total, l’ensemble de la ligne B est toujours évalué à environ un milliard d’euros.

Ewa

« Contrat du siècle » en Allemagne : toujours pas d’accord entre Siemens et la DB

Dix mois après avoir fait du conglomérat bavarois son favori pour une commande historique, la Bahn tarde à finaliser son engagement. En coulisse, certains l’accusent de vouloir faire capoter les négociations. Une affaire mirifique, chiffrée « en milliards d’euros » : il y a dix mois, Siemens pensait avoir décroché la timbale. La Deutsche Bahn venait d’en faire « son candidat favori » pour une commande record, présentée comme la plus grosse de son histoire et portant sur 300 trains.

Jamais la compagnie allemande n’avait lancé une telle opération : d’ici 2030, elle entend offrir un profond lifting à l’ensemble de sa flotte. Intercity, EC, ICE : toutes les rames « longue distance » doivent être renouvelées.

Seulement voilà, l’opérateur n’a toujours pas officialisé sa commande. Les deux parties, qui s’étaient engagées à trouver un accord sur le prix avant la fin de l’été, ne sont toujours pas parvenues à faire converger leurs points de vue.

« Ce genre de procédure requiert de la patience », temporise Hans-Jörg Grundmann, le directeur de la branche transport de Siemens. Mais certains observateurs sont moins optimistes et estiment que les discussions pourraient bien ne jamais aboutir.
Car le cahier des charges est particulièrement innovant : il prévoit que tous les matériels roulants soient construits à partir d’une plateforme unique. Les motorisations ou les aménagements intérieurs différencieront ensuite un ICE, d’un IC ou d’un EC. Cette formule, qui existe déjà dans l’industrie auto, devrait aussi permettre de réduire les coûts de maintenance, grâce aux nombreuses pièces de rechange communes.

En confiant ce contrat à un seul constructeur, la Bahn espère aussi réaliser des économies supplémentaires, en négociant un « tarif de gros ». Et c’est précisément là que le bât blesse. Evaluée à six milliards d’euros, l’offre du conglomérat dépasserait de deux milliards la somme maximale que la Bahn serait prête à mettre sur la table.
En coulisse, l’industrie ferroviaire soupçonne la compagnie de vouloir faire capoter la transaction. Rüdiger Grube est accusé d’avoir peur de « sauter dans le grand bain ». Cette commande doit définir les contours de la flotte de la DB pour les deux prochaines décennies : un investissement lourd, dans un contexte de rigueur, imposé par la crise. « Ce qui manque à la Bahn, c’est un battant qui n’a pas froid aux yeux, comme Hartmut Mehdorn, son précédent chef », explique un proche du dossier au journal Handelsblatt.

Ewa

Avenio, la renaissance de Siemens

ll n?existe encore que sur le papier mais fait déjà sensation. S?écartant résolument des canons actuels sur la conception des tramways, l?Avenio conjugue intelligemment innovations présentes et recettes éprouvées des temps passés A  quelque chose, malheur est  bon. C’est à l’évidence ce que l’on a dû penser chez Siemens. Après ce que d’aucuns ont appelé, non sans une certaine sévérité, le « désastre » du Combino, et le retour extrêmement coûteux de très nombreuses rames des premières séries dans les usines de leur constructeur pour modification des structures de caisse, les ingénieurs de Siemens ont visiblement appris de la mésaventure ainsi vécue avec la précédente gamme de produits. Dans la profession, beaucoup s’accordent d’ailleurs à reconnaître que pareille mésaventure aurait finalement pu survenir chez n’importe quel constructeur, et qu’elle aura au moins servi à rendre tous les acteurs du marché particulièrement vigilants sur ces questions, à commencer d’ailleurs par les opérateurs. L’un d’eux (et non des moindres), qui avait commandé un produit concurrent, mit ainsi en demeure son constructeur de lui fournir in extremis une note de calcul démontrant, de manière exhaustive, que la structure de caisse de son futur matériel ne risquait en aucune manière de connaître un jour des symptômes analogues à ceux des Combino incriminés. Un énorme travail qu’il fallut rondement mener…
Fort de la gestion de cette situation de crise et de l’expérience corrélativement acquise sur le terrain auprès de treize réseaux, Siemens a développé, ces deux dernières années, un tout nouveau concept de tramway à plancher bas intégral. Baptisé Avenio, il se veut une synthèse entre les indéniables points forts d’une architecture articulée traditionnelle et certaines dispositions originales avantageusement mises en œuvre sur la rame « multi-articulée » Combino. L’architecture articulée traditionnelle, avec ses caisses de longueur équivalente reposant toutes sur des organes de roulement (à la différence de la « multi-articulée » basée sur une alternance de caisses-ponts suspendues et de courts modules-bogies), se caractérise, on le sait, par une optimisation facile de la répartition des portes le long des faces latérales, un excellent comportement dynamique, des usures minimales et, surtout, de moindres sollicitations sur le chaudron. Or c’est justement des phénomènes de concentration de contraintes sur certains des éléments de la structure du Combino, notamment en partie haute au voisinage des articulations, qui avaient engendré des fissurations du métal à partir desquelles décision avait été prise d’arrêter immédiatement les rames concernées ou susceptibles de l’être. En réalité, on redoutait alors que sous un choc violent (par exemple dans le cas d’une collision) la rupture d’un élément ainsi fragilisé ne provoque l’effondrement dans la caisse (et donc sur la tête des voyageurs) des lourds équipements en toiture, à commencer par les conteneurs des chaînes de traction…
Exit, donc, l’architecture « multi-articulée », mais Siemens, en revanche, voulait assez naturellement reconduire, tout en les améliorant, les dispositions constructives adoptées à l’époque pour les organes de roulement remarquablement compacts du Combino et qui avaient alors fait sensation. « Les tramways proposés aujourd’hui sur le marché, qui sont le plus souvent “multi-articulés”, se caractérisent donc par une architecture asymétrique qui est génératrice de sollicitations significatives au niveau des articulations, mais aussi dans l’ensemble du véhicule. Avec ce concept, le confort de roulement dans les virages est la plupart du temps plus mauvais car les valeurs d’accélération transversale en entrée de courbe, mesurées à l’intérieur de la rame, sont très élevées », explique Silke Vandersee, vice-présidente de la division Light Rail chez Siemens. « Or l’Avenio résout justement ce problème grâce à une construction génialement simple ! »
Siemens a donc choisi une solution en rupture totale avec les actuels « multi-articulés » de la concurrence, et qui n’est pas sans rappeler (même si la réalisation en est très différente) les GT 6N de 1990, premiers tramways à plancher bas intégral du monde conçus par la division ferroviaire de Man, intégrée ensuite par AEG, Adtranz puis Bombardier. De fait, l’architecture articulée de l’Avenio met en œuvre des caisses de longueur équivalente reposant chacune, en son milieu, sur un bogie à quatre roues. Il en résulte une répartition des charges symétriquement parfaite, avec pour corollaire une minoration des efforts transversaux exercés par les roues sur les files de rail. Du coup, la structure de caisse se trouve moins sollicitée, tandis que le franchissement des courbes devrait être exempt de tout grincement, ce qui, pour les riverains, s’avère aussi très intéressant… Le bogie de l’Avenio se compose de deux paires de roues indépendantes. Mais, à la différence des GT 6N, les deux roues situées d’un même côté du bogie se trouvent mécaniquement couplées par l’entremise du moteur de traction qui les entraîne. Il y a donc deux moteurs par bogie, solidaires de celui-ci, chacun étant rejeté latéralement dans le sens longitudinal. Ces moteurs, de type triphasé asynchrone, sont refroidis par air, gage d’un minimum d’entretien. La compacité de l’ensemble, héritée du Combino, est assez remarquable. Enfin, l’absence de liaison mécanique entre roues de part et d’autre du bogie annihile les glissements au franchissement de courbes serrées, et l’on peut penser que la rame devrait donc bien se comporter, y compris sur des voies géométriquement de mauvaise qualité.
Le bogie ainsi constitué offre une liberté en rotation de 4,5°. « Il se comporte donc comme un bogie conventionnel, et cela sur un véritable tramway à plancher bas intégral », insiste Silke Vandersee. « Un bogie avec de telles aptitudes n’était jusqu’ici réalisable que sous la forme d’un bogie classique à essieux qui nécessitait, pour sa motorisation, un rehaussement du plancher à cet endroit. »
La longueur des caisses modulaires de l’Avenio a été fixée à 9 m, ce qui permet d’envisager des rames à plancher bas intégral de 18 à 72 m. Trois gabarits en largeur différents seront proposés (2,30 m, 2,40 m et 2,65 m), qui permettent de couvrir l’étendue des besoins des réseaux de tramways et de Stadtbahn. La plus courte des versions envisageables (18 m) se présentera sous la forme d’une rame articulée à deux caisses et pourra, selon le gabarit choisi, emporter de 103 à 122 voyageurs. De même, la plus longue (72 m), avec une composition de huit caisses, offrira de 457 à 542 places. Ces capacités sont chacune calculées sur la base d’une rame bidirectionnelle, avec un ratio de densité de quatre voyageurs au mètre carré. Avec son nouveau tramway articulé à caisses d’égale longueur reposant chacune sur un bogie médian, Siemens se positionne donc désormais avec un concept unique sur le marché…
L’un des avantages de ce concept, déjà évoqué, est l’optimisation de la répartition des portes. La largeur cumulée des portes doubles aménageables (y compris au niveau du poste de conduite) peut représenter jusqu’à 30 % de la longueur de la rame, ce qui garantit un échange rapide de voyageurs aux arrêts. Au droit des bogies, seize vrais sièges confortables peuvent être implantés (sauf, bien sûr, pour le plus petit gabarit). L’Avenio sera disponible en versions unidirectionnelle et bidirectionnelle. A noter que les rames seront équipées d’un éclairage des quais au droit des portes, disposition peu commune même si, par le passé, l’idée avait été déjà concrétisée, par exemple sur d’anciennes rames Düwag en service à Innsbruck…
A l’image de son concurrent Alstom, Siemens offre désormais la possibilité à ses clients de personnaliser, dans une large mesure, le design du « bout avant ». Une telle personnalisation est permise par la réalisation de ce nez sous la forme d’un module indépendant, aisément détachable de la rame, ce qui permettrait, en outre, son échange standard après un choc accidentel avec dégâts importants. Le matériel satisfait, bien sûr, à la nouvelle norme européenne EN 15227 relative à la résistance passive des structures de tramways.
Grâce à l’architecture adoptée et le recours à un bogie à trois étages de suspension, le constructeur annonce un comportement dynamique de très haute qualité, avec un minimum de bruit de roulement et de vibrations au sol, le tout garanti jusqu’à la vitesse de 80 km/h. Le système original de transmission déjà largement éprouvé sur le Combino, avec ses roues indépendantes mécaniquement accouplées d’un même côté du bogie, et la répartition symétrique sur ces dernières des charges en provenance des caisses conféreront à l’Avenio une grande douceur au franchissement des courbes. L’intérêt n’est pas seulement pour le voyageur (qui bénéficiera d’un plus grand confort de roulement), mais aussi pour l’exploitant (avec la diminution des usures sur les structures de caisses, les articulations, les roues et la voie). « Sur les multi-articulés du marché, les roues doivent souvent être changées entre 100 000 et 250 000 km, ce qui conduit à une immobilisation de deux à trois jours à l’atelier », souligne Silke Vandersee. Selon la vice-présidente de la division Light Rail, « l’Avenio, tout au contraire, à l’image du matériel récemment livré par Siemens à Budapest, et en raison des efforts bien plus faibles qui transitent au niveau de ses organes de roulement du simple fait de l’architecture même de la rame, peut atteindre effectivement des parcours de 450 000 à 500 000 km avec les mêmes roues ». La diminution des usures des roues, qui vont de pair avec celle des rails, devrait donc pouvoir entraîner une réduction significative des coûts de maintenance…
Les ingénieurs de Siemens ont visiblement souhaité mettre l’accent sur le silence et l’économie d’énergie de leur nouvelle génération de tramway, en circulation comme à l’arrêt. Y concourent le choix des roues indépendantes, le freinage électrique jusqu’à l’arrêt, la récupération et une nouvelle génération d’onduleurs d’un rendement au moins égal à 98 %.
Enfin, la faible charge à l’essieu de l’Avenio constitue aussi un « réservoir » potentiel de masse pour pouvoir embarquer très facilement d’autres équipements. En option, un dispositif d’accumulation d’énergie chargeable en moins d’une minute permettra d’économiser jusqu’à 30 % sur l’énergie consommée ainsi que sur les investissements en installations de traction électrique, tout en permettant à la rame de parcourir 2,5 km sans ligne aérienne de contact. Successeur légitime de la célèbre maison « Düwag », Siemens peut se targuer de quelque 130 années d’expérience dans la construction de tramways, et beaucoup attendent donc son Avenio avec quelque impatience…
 

Philippe?HÉRISSÉ

Ewa

Siemens favori pour remporter une commande record de la DB

La Deutsche Bahn fait du constructeur allemand son candidat privilégié pour un contrat portant sur 300 trains. Mais l?affaire ne sera pas conclue avant l?été et les deux parties sont déjà en profond désaccord sur le prix Siemens a-t-il décroché la timbale ? Ou remporté une victoire à la Pyrrhus ? La question est posée après la récente annonce de la DB qui fait du constructeur bavarois son « candidat favori » pour une commande record, présentée comme la plus grosse de son histoire : pas moins de 300 trains sont en jeu. A première vue, donc, l’affaire est mirifique : le contrat se chiffre « en milliards d’euros ». Jamais, la compagnie allemande n’avait lancé opération d’une telle envergure : d’ici 2030, elle entend offrir un profond lifting à sa flotte. Ses trains interrégionaux de type IC et internationaux « Eurocity » vont prendre le chemin de la casse. Puis ce sera au tour des deux premières générations des trains à grande vitesse ICE.
« Même en cette période de difficultés économiques, nous accordons à la modernisation de notre parc la plus haute priorité », explique Rüdiger Grube. Pourtant, l’appel d’offres lancé il y a plus d’un an n’a pas affolé l’industrie ferroviaire. Seuls Siemens et Alstom ont répondu présents. Et encore : le dossier français s’est retrouvé rapidement hors jeu : beaucoup trop cher, affirme-t-on à Berlin. Car la Bahn a formulé des critères de prix très stricts : en confiant cette mégacommande à un seul constructeur, elle espère obtenir un tarif « de gros » et alléger ainsi le montant de sa facture. Le cahier des charges fixé par la compagnie prévoit ainsi que tous les trains soient construits à partir d’une plateforme identique. Seuls les motorisations ou les aménagements intérieurs différencieront alors un ICE d’un IC ou d’un EC. Cette formule, qui existe déjà dans l’industrie auto, devrait aussi permettre de réduire les coûts de maintenance, grâce aux nombreuses pièces de rechange communes. Mais si Siemens donne satisfaction sur ce point, la question du prix reste toujours en suspens. L’offre de la firme de Munich est évaluée à 6 milliards d’euros. Deux de plus que ce que la Bahn serait prête à mettre sur la table. Conséquence, ces derniers mois, le ton est monté : pour faire baisser les enchères, la compagnie a même menacé d’annuler l’appel d’offres et de confier une partie de la commande à Hitachi. A demi-mot, la Bahn accuse les industriels occidentaux de refuser le combat et de s’entendre sur son dos : Bombardier n’a ainsi pas pris part à la compétition, mais s’est associé à Siemens en tant que sous-traitant. Pour ne rien arranger, les deux parties sont à couteaux tirés depuis de très long mois à cause des fragilités anormales apparues sur les essieux des ICE. Résultat : si la DB négocie désormais exclusivement avec le constructeur bavarois, le contrat final, lui, ne sera pas signé avant l’été. D’ici là, le plus dur reste à faire et d’âpres discussions sont à prévoir. Du coup, Siemens accueille aujourd’hui son statut de « favori » avec une satisfaction toute modérée et se garde bien de crier victoire. « Cette décision est une étape importante mais nous ne sommes pas encore arrivés au but », commente prudemment le directeur de la branche transports, Hans-Jörg Grundmann.
 

Antoine HEULARD

Ewa

Les futurs trams à « plancher bas intégral » de Siemens et Bombardier

Bombardier et Siemens ont présenté, en maquette à échelle réduite, leurs futurs tramways « à plancher bas intégral » : Flexity 2 pour le premier, Avenio pour le second Avec le Flexity 2, Bombardier suivra désormais la logique de « plateforme », également adoptée par ses concurrents Alstom et Siemens, alors que sa génération actuelle (Flexity Outlook) s’inscrit plutôt dans un concept de « famille ». Ainsi, pour réduire les coûts, les 90 % des éléments constitutifs d’un matériel livré au client seront-ils désormais standards. Pourrait-t-on refaire, dans ces conditions, un matériel aussi singulier que le « tram maritime » de Marseille ? Une chose est sûre, le constructeur a toutefois prévu la possibilité d’une forte « personnalisation » de ses produits, avec le libre choix de la forme du nez (dans la limite, bien sûr, des réglementations en vigueur), en vue de pouvoir notamment répondre aux exigences particulières des élus français. Siemens proposant aussi, désormais, cette latitude, les trois grands constructeurs se retrouvent donc autour d’une volonté commune de toujours mieux prendre en compte ces exigences. Bien sûr, Bombardier garde le bogie « à vrais essieux » et à deux étages de suspension qui a fait son succès, « passant » simplement la suspension en dessous et adoptant des moteurs de traction refroidis par eau pour gagner encore de la place. En revanche, l’architecture de la rame évolue sensiblement. Les modules sur bogie sont allongés (et accueillent 16 sièges), tandis que les caisses-ponts raccourcissent. Une nouvelle répartition dans l’espace des différents équipements permet une réduction du nombre de sièges implantés « sur podeste ». La cabine de conduite tout comme l’électronique de puissance sont aussi repensées. La fameuse ligne de Blackpool (Grande-Bretagne) recevra 16 rames Flexity 2 pour une valeur de 33 millions d’euros…

Avec l’Avenio, Siemens invente un successeur au Combino avec lequel le constructeur aura, comme l’on sait, joué de malchance. Le rappel des rames sujettes aux fissurations de leurs structures de caisse, dont la modification dans les usines d’Uerdingen (Allemagne) et de Vienne doit s’achever en octobre prochain, lui a coûté quelque 500 millions d’euros (!), l’obligeant, par exemple, à transporter les véhicules d’Hiroshima jusqu’à Vienne… On dit d’ailleurs que le constructeur se montrerait désormais plus sélectif dans ses réponses aux appels d’offres. Les douze Avanto pour Mulhouse (ligne de Kruth) pourraient être ainsi les derniers… En définitive, Siemens a beaucoup appris de cette malheureuse expérience du Combino. Par exemple, il a pu longuement analyser les sollicitations auxquelles étaient soumis ses tramways sur treize réseaux différents. Déjà, pour les Combino dits « Plus » de Budapest et d’Almada, le constructeur avait abandonné la technique de la structure aluminium boulonnée au profit du châssis en acier soudé. L’Avenio reprendra naturellement ce choix. Ce tramway, d’architecture « articulée simple » et non plus « multi-articulée », se caractérisera par une construction modulaire, disponible en deux largeurs : 2,30 m ou 2,65 m. Avec des modules de 9 m de long, il pourra être proposé en versions de 18 à 72 m. A noter qu’il n’existera plus qu’un seul type de module, et qui sera systématiquement monté sur bogie : c’est donc la fin des caisses-ponts ! L’avantage réside dans une meilleure répartition des charges à l’essieu (qui n’excéderont pas 10 t) sur toute la longueur de la rame, améliorant le comportement dynamique et diminuant les usures. Avec l’Avenio, Siemens entend proposer un produit capable de négocier au mieux les voies des réseaux anciens incorporant des courbes de très faible rayon et des déclivités relativement importantes. Pour la motorisation, le constructeur reste en revanche fidèle à celle du Combino, dont quelque deux mille unités continuent de donner satisfaction sur une quinzaine de réseaux. Les premiers Avenio, destinés à Tel Aviv, seront les plus grands tramways jamais construits dans le monde, avec une longueur de 72 m, une largeur de 2,65 m et une capacité unitaire de 506 voyageurs…
 

Philippe HÉRISSÉ

Ewa

Siemens, du Velaro au minimétro

Siemens devrait exploiter son Velaro à 350 km/h en fin d’année. Le constructeur revendique “un coup d’avance” sur ses concurrent à grande vitesse. Et un métro d’avance avec le Neoval Avec la présentation officielle du luxueux Velaro russe à Berlin, au beau milieu du salon, Siemens a d’abord vécu Innotrans 2008 sous l’angle de la grande vitesse. Un créneau bien dans l’air du temps et sur lequel le constructeur allemand entend plus que jamais s’affirmer, même s’il dit ne pas encore avoir pris la décision de répondre au prochain appel d’offres de la SNCF, qui devrait sortir en juin. « La SNCF semblerait vouloir justement un produit à motorisation répartie, or nous disposons là-dessus de huit ans d’expérience en exploitation commerciale avec l’ICE 3, et d’un an et demi avec le Velaro espagnol, homologué pour 350 km/h, et qui devrait être exploité à cette vitesse avant la fin de l’année », souligne-t-on chez le constructeur, sans omettre d’ajouter à cette liste les trains à grande vitesse chinois mis en service en août dernier et, bien sûr, les huit rames du Velaro russe qui, si elles ne dépassent pas les 250 km/h, pourront en revanche circuler à cette vitesse par des températures extrêmes de -50 °C. La plateforme Velaro est aujourd’hui constituée de produits 100 % Siemens… Dans le domaine des métros automatiques légers, le constructeur a lancé, il y a deux ans, un programme de recherche et développement baptisé « Neoval », avec pour objectif de concevoir à la fois un vrai successeur et une offre complémentaire au VAL traditionnel. Il ne s’agit pas tant d’inventer des produits plus performants (le VAL de Lille a vingt-cinq ans, celui de l’aéroport de Chicago, qui fonctionne 24 heures sur 24, a vingt ans, et tous deux ont des taux de disponibilité qui oscillent entre 99,6 et 99,9 % !), mais bien d’améliorer la partie technique, notamment par le passage de l’analogique au numérique. Plus respectueux de l’environnement, plus économe en énergie (grâce au freinage par récupération), le Neoval pourra même s’affranchir du troisième rail d’alimentation électrique, grâce à un système de stockage d’énergie par supercapacités rechargeables lors des arrêts en station ! Avec son nouveau système de guidage par rail central développé avec Lohr (inspiré du Translohr), supprimant les glissières, associé à la suppression du « tapis » (par passage de l’analogique au numérique), le nouveau produit de Siemens se caractérise en conséquence par des installations au sol réduites au minimum, ce qui va dans le sens d’une simplification des infrastructures et, surtout, d’une très grande économie de maintenance. Pour mieux répondre à la demande, Neoval est décliné en deux produits : Cityval, pour les villes, et Airval, pour les aéroports. La largeur de caisse de ces matériels pourra varier de 2,65 m à 2,80 m. Surtout, leur composition ira jusqu’à six caisses en deux doublets, avec toutes les variantes possibles, depuis un véhicule « monocaisse », en passant aussi par quatre caisses en deux doublets. Six voitures au gabarit de 2,80 m, c’est presque déjà, en termes de capacité, un vrai métro traditionnel ! Une campagne d’essai de six mois a été réalisée avec un prototype afin de tester le nouveau système de guidage. Actuellement, un véhicule de présérie est en construction. Siemens attend maintenant la décision définitive de l’aéroport de Francfort, après avoir répondu à son appel d’offres. Particularité constructive de Neoval, toute l’« intelligence » du véhicule est désormais entièrement montée sous le plancher, si bien que le constructeur peut fournir des châssis complètement équipés, les caisses étant alors aisément réalisables par un sous-traitant local…
 

Philippe HÉRISSÉ