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Ewa

Contrat Transilien-Ile-de-France Mobilités : pourquoi ça coince

Il faudra encore attendre plusieurs mois avant qu’un nouveau contrat soit conclu entre SNCF Transilien et Ile-de-France Mobilités (IDFM). Initialement, une signature était attendue à la fin de l’année dernière. Mais la complexité des discussions, et surtout les points de blocage, n’ont pas permis d’avancer assez vite pour trouver un accord dans les temps.

L’autorité organisatrice des transports franciliens veut contenir les coûts et demande à la SNCF de gagner en productivité. D’où des négociations serrées sur ces questions financières. IDFM cherche notamment à mettre en place un système de bonus-malus plus exigeant pour inciter l’entreprise publique à tenir ses engagements. Dans ses évaluations, elle voudrait notamment davantage prendre en compte le poids des enquêtes de perception réalisées auprès des utilisateurs des transports. Elle cherche aussi à imposer une indemnisation automatique des usagers en cas de grève. Des inflexions vues favorablement par les représentants des usagers.

Comme il semble impossible d’aboutir sur tous les points en février, il faudra ensuite laisser passer les élections municipales pour permettre le renouvellement des élus parisiens au sein du conseil d’administration d’IDFM. Ce qui renvoie à juin, date de reprise des conseils d’administration. Et date à laquelle on attend désormais la signature du futur contrat.
D’ici là, l’ancien contrat continue de s’appliquer.

M.-H. P.

Ewa

La RATP généralise les caméras-piétons

RATP agents caméras

C’est la nouvelle arme de dissuasion des agents de la RATP chargés de la sécurité : les caméras individuelles. Valérie Pécresse a annoncé le 14 novembre la généralisation des caméras-piétons à l’ensemble des 1 000 agents du GPSR, chargés de la sécurité à la RATP. Depuis un an, 15 caméras-piétons sont en effet testées par les agents du GPSR. Ils y sont autorisés par la loi Savary relative à la sécurité dans les transports votée en 2016.

La RATP en tire un bilan positif. « Elles ont plusieurs fonctions », explique Stéphane Gouaud, le directeur de la sécurité à la RATP. « Elles ont un aspect dissuasif parce qu’elles font baisser les tensions lors des contrôles. Elles servent aussi à fournir des éléments nécessaires à l’enquête » a posteriori si un individu est interpellé.

Côté SNCF, les agents de la Suge expérimentent aussi les caméras-piétons depuis février 2018, 40 dans toute la France, dont 12 en Ile-de-France. Avec succès, comme à la RATP. « Elles font baisser de 30 % les agressions verbales et physiques sur les agents. Dès lors que l’agent annonce au voyageur qu’il va être filmé, la tension retombe sensiblement », assure la SNCF. Dans un second temps, les images peuvent aussi servir à la police en cas de poursuites judiciaires.

Le nombre de vols en forte hausse dans le métro

Parmi les éléments justifiant la généralisation de ces caméras, Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités a dévoilé une envolée des chiffres de l’insécurité dans le métro : le nombre de vols dans le métro a ainsi fait un bond de 59 % en un an. Sur les 10 premiers mois de 2019, on recense 7 485 vols contre 4 721 sur la même période de 2018. Plus des deux tiers des infractions sont des vols sans violence : 5 093 de janvier à octobre 2019 contre 2 920 sur la même période 2018. Soit une progression de 74 %. Les vols avec violence croissent quant à eux de 33 %. Il y en a eu 2 392 en 2019 (sur les 10 premiers mois) contre 1 801 en 2018.

Si la SNCF ne fournit pas de chiffres aussi précis, elle reconnaît aussi une hausse de 20 % des agressions verbales et physiques sur les agents Transilien. Un chiffre quasi identique pour les TER.

La présidente d’IDF Mobilités fait un lien entre la dégradation de la sécurité et la suppression de policiers à la préfecture de Police de Paris, dont les effectifs auraient été abaissés de 1 350 à 1 000 agents, selon elle. « J’en appelle à Christophe Castaner (NDLR : ministre de l’Intérieur). Si on a une augmentation de 60 % des vols dans le métro, c’est aussi parce que la police nationale est moins présente sur le réseau », estime Valérie Pécresse.

Bientôt un plan global sur la sécurité

Toutefois, les interpellations ont été multipliées par deux depuis le début de l’année : + 104 %. Le directeur de la sûreté à la RATP l’explique non seulement par une augmentation du nombre de vols, mais surtout par l’efficacité du dispositif que la RATP a mis en place : « On regarde au quotidien où les vols sont commis et tous les jours on repositionne nos équipes », souligne-t-il.

De son côté, Valérie Pécresse a également rappelé l’embauche, depuis 2016 et jusqu’à fin 2020, de 785 agents à la RATP, à la sécurité mais aussi parmi les commerciaux, pour augmenter la présence humaine. Un plan global pour améliorer la sécurité doit prochainement être annoncé. Il ciblera notamment les trois gares où l’augmentation des vols a été la plus forte : Châtelet-Les Halles (322 vols en 2019 contre 165 en 2018), Opéra Auber Havre-Caumartin (227 vols contre 114) et La Défense (199 contre 66).

Yann Goubin

Ewa

La ponctualité progresse (globalement) en Ile-de-France

Les usagers qui prennent chaque jour les transports en commun pour se rendre à leur travail ne le croiront peut-être pas mais la régularité des transports a globalement progressé cette année, a indiqué le 6 novembre Valérie Pécresse à l’issue de l’audition des dirigeants de la RATP et de la SNCF menée chaque année pour faire le point. La présidente de l’Ile-de-France, également présidente d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité organisatrice des transports, a « salué » les efforts des opérateurs mais estimé « qu’il reste beaucoup d’axes d’améliorations ». Elle leur demande notamment de prévoir plus de marges de manoeuvre dans la gestion des travaux d’infrastructures (les retards des chantiers cet été a laissé des traces) et de mieux calibrer l’offre de substitution souvent insuffisante.

 

Le métro s’en sort bien 

La ponctualité s’améliore sur la majorité des lignes aux heures de pointe. Exception notable : la ligne 4 sur laquelle se déroulent des travaux d’automatisation. Bémol aussi sur la ligne 13, qui affiche un taux de régularité au-dessus des objectifs mais dont la saturation pose problème, a commenté Valérie Pécresse. « Je compte sur la RATP pour mettre en service le prolongement de la ligne 14 en temps et en heure en 2020. Cela permettra de désaturer d’au moins un quart la ligne 13 au nord », a-t-elle ajouté.

Situation contrastée pour les trains

Globalement, les trains sont aussi plus ponctuels sur la majorité des lignes Transilien, mais, et c’est là le hic, il y a des disparité entre les branches. Le RER E affiche un taux de ponctualité de 92 %, et à plus de 92 % pour le RER A (sauf entre Cergy et Poissy) ainsi que les lignes H, K, L, J4, N, U et E. Mais le bilan est mitigé pour la ligne J6, les RER B et C avec une ponctualité comprise entre 88 et 92 %. Quant aux les lignes P et J5, elles font carrément figures de liaisons « malades ».

Pour Alain Krakovitch, le directeur de SNCF Transilien, il n’y a pas de mystère : les lignes qui affichent les meilleurs résultats cochent toutes les cases : elles ont été dotées d’un nouveau matériel, roulent sur des infrastructures où il y a eu des travaux et l’offre de service a été retravaillé. C’est le cas des ligne L, H et K. Il attend donc avec impatience la prolongation d’Eole qui devrait se traduire par des améliorations notables et l’électrification de la ligne P jusqu’à Provins, qui bénéficiera de surcroît de l’arrivée d’un nouveau matériel.

Valérie Pécresse a rappelé que 700 rames neuves étaient attendues sur le réseau francilien d’ici 2021. 45 % devraient être livrées d’ici la fin de l’année.

M.-H. P.