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Ewa

Saint-Brieuc : des déplacements repensés autour du Pôle d’échanges multimodal

En 2017, la LGV Bretagne-Pays de la Loire sera mise en service. Afin d'accueillir les 2 millions de voyageurs qui transiteront par la gare de Saint-Brieuc, la Ville repense les déplacements autour… d'un pôle d'échanges multimodal et la mise en place de TEO (Transport Est Ouest, une ligne de bus en TCSP).

Jusqu'à présente ouverte uniquement côté nord, la gare offrira un accès sud. Les bus TUB, Tibus et TER se positionneront principalement côté nord, les voitures sont elles, appelées à occuper moins d'espace, côté sud. 

Les travaux, qui débuteront en 2015, prévoient de ce fait deux grands parvis, la construction d'une grande passerelle qui enjambera les voies et facilitera une meilleure liaison nord-sud ainsi qu'un parking de 250 places.

Le coût du projet est estimé à 24 millions d'euros.

Ewa

Exit le TVR, Caen passe au tram sur fer pour ses deux lignes

Viacités a choisi le tram sur fer pour remplacer le TVR de la ligne 1 de Caen et réaliser la deuxième ligne. L’objectif est de diminuer la part de la voiture avec un transport collectif performant. Avec ce projet de 300 millions d’euros, l’agglo comptera plus de 23 km de tram en 2018. Le TVR de Caen prendra sa retraite en 2017, c’est officiel. A la place, un tram classique et deux lignes en tout sont attendues pour 2018. A l’issue d’un travail approfondi, Viacités avait en effet adopté en décembre 2011, un « projet global de mobilité durable pour les vingt à trente prochaines années », construit autour de trois axes : un projet global de TCSP avec réalisation d’une 2e ligne est-ouest et remplacement du TVR par anticipation ; un réseau de bus plus attractif ; le développement des autres formes de mobilité durable. « Cadencement, vitesse commerciale élevée, régularité, fiabilité, amplitude horaire, accessibilité optimale, grande lisibilité en ville et confort pour les usagers : les TCSP constituent l’alternative la plus attractive à l’usage de la voiture », conclut-on à Viacités. Et c’est bien le tram sur fer qui remplit le mieux tous ces critères.
Les deux lignes emprunteront les axes réunissant les plus fortes densités de population, d’emplois et d’étudiants pour desservir 155 000 habitants et emplois. Fréquentation attendue sur le réseau Twisto : 6,7 millions de voyages par an. Actuellement « le TVR est souvent saturé, phénomène amplifié par les problèmes d’irrégularité et le manque de fiabilité du système. Il connaît en effet de nombreux dysfonctionnements liés à la fois à la fiabilité, à la disponibilité et à la maintenabilité, expose-t-on chez Viacités. Les difficultés rencontrées atteignent un tel niveau que sa pérennité à moyen terme n’est plus assurée ».
Les rames du tramway de la ligne 1 passeraient de 24 à 32 mètres pour accueillir jusqu’à 210 voyageurs au lieu de 130. Si la ligne 1 conserve ses 34 stations sur 15,7 km, le terminus Campus 2 serait déplacé et celui d’Hérouville-Saint-Clair modifié dans la perspective du prolongement ultérieur de la ligne. La ligne 2 quant à elle, reliera les Rives de l’Orne et le secteur de la gare au quartier du Chemin Vert par la branche C (1,4 km), et au quartier Beaulieu et à Bretteville-sur-Odon par la branche D (2,9 km). Un tronc commun de 3,5 km en centre-ville dessert les équipements majeurs de l’agglomération. En réalisant les deux lignes simultanément, Viacités veut gagner du temps : les travaux ne devraient durer que deux ans et demi au lieu de quatre. De l’argent également – dépôt commun, maîtrise d’œuvre –, 18,5 millions d’euros très précisément selon le chiffrage d’Egis.
L’exploitation du TVR serait interrompue à la mi-2017, l’inauguration des deux lignes étant prévue pour la fin 2018. L’éventualité d’une ligne 2 en BHNS a également été examinée, pour un coût très faiblement inférieur (40 millions d’euros), en raison notamment des économies d’échelle plus grandes avec deux lignes de tram. Un moindre mal aussi : 40 % de l’investissement initial du TVR est conservé (lignes aériennes de contact, sous-stations, aménagements urbains…), soit environ 111 millions d’euros, note le syndicat mixte. L’option retenue coûtera 299,6 millions d’euros, payée par autofinancement, emprunts, subventions et par la mise en place d’une taxe sur les plus-values immobilières. Viacités compte, de plus, répondre au 3e appel à projets TCSP et mise sur une subvention de l’Etat de 45 millions d’euros. Pour réduire le coût du projet, l’agglomération caennaise envisage, enfin, un groupement de commandes de matériel roulant avec Amiens. L’achat groupé de Citadis à Brest et Dijon fait école…
    

Cécile NANGERONI
 

Ewa

Le Grand-Angoulême lance la concertation sur le tracé de son futur BHNS

Dans quelques semaines, les habitants du Grand-Angoulême pourront se faire une idée plus précise du tracé du futur transport en commun en site propre (TCSP) dont l’agglomération va se doter en 2017. Dans quelques semaines, les habitants du Grand-Angoulême pourront se faire une idée plus précise du tracé du futur transport en commun en site propre (TCSP) dont l’agglomération va se doter en 2017. Son objectif est de relier, en y associant le réseau urbain transformé, le cœur de chaque centre-bourg des communes de l’intercommunalité au centre d’Angoulême en un quart d’heure. Long de 14 km, il desservira des zones d’habitat denses et des pôles générateurs de déplacements, selon deux axes forts dessinant un double Y dans le sens est-ouest, avec un tronc commun en centre-ville d’Angoulême. Les habitants pourront certes découvrir le chemin emprunté par le futur bus à haut niveau de services (BHNS), mais ils pourront aussi proposer des modifications, faire entendre leur voix. Car si les études préliminaires concernant ce tracé ont été achevées à la fin de l’année 2011, rien n’est absolument figé. Dans de nombreux endroits, le trajet n’est pas arrêté. A partir du tracé proposé, des zones déjà identifiées vont faire l’objet d’études complémentaires détaillées. La concertation qui doit durer près de deux années démarre au printemps par le plan de déplacements urbains (PDU).
Le projet de TCSP fait en effet partie du PDU du Grand-Angoulême. C’est même son projet majeur, évidemment, qui va s’accompagner de la réorganisation du réseau de bus urbain et même, par conséquent, conduire à un réaménagement complet de l’espace public (places, rues) associé au site propre. L’étude de faisabilité effectuée par le cabinet d’études Egis entre 2009 et 2011 a permis de dégager un tracé dans les grandes lignes, ainsi que la restructuration du réseau, qui s’accompagne du coût global de l’opération et de son calendrier. Elle a également permis au Grand-Angoulême de présenter cette opération dans le cadre de l’appel à projets issu des mesures du Grenelle de l’environnement dans la catégorie transports urbains. Retenu parmi d’autres projets en France, le futur TCSP d’Angoulême a reçu une subvention de l’Etat de 9,98 millions d’euros. Concrètement, les concertations sur le PDU commenceront le 12 mars par le secteur centre, et se poursuivront dans les quatre autres secteurs. Puis, d’octobre à décembre 2012, se déroulera la concertation pour la réorganisation du réseau de transport en commun, grâce à cinq réunions publiques de concertation, une exposition itinérante et des actions de communication. Les travaux devraient commencer en 2014.

Y. G.

Ewa

TCSP : il y en aura pour tout le monde… mais moins que prévu !

Le gouvernement a publié le 9 février la liste des 78 projets du second appel à projets TCSP du Grenelle qui seront subventionnés par l’Etat à hauteur de 20 %. Les 54 agglos porteuses de ces projets ont choisi en priorité le BHNS, devant le tram et le métro. L’enveloppe se monte à 673 millions d’euros, soit loin du 1,2 milliard voulu par le Gart. Le compte n’y est pas, puisqu’il aurait fallu une enveloppe doublée. Mais, officiellement, tout le monde est bien servi ! Les heureux élus du second appel à projets TCSP du Grenelle sont enfin connus, après que le gouvernement a rendu publique, le 9 février, la liste des 54 agglomérations et 78 projets qui bénéficieront de subventions. Sur les 80 soumis, deux n’étaient pas éligibles. 590 millions seront engagés par l’Etat pour 61 projets susceptibles d’être mis en chantier avant juillet 2013, parmi lesquels 12 bénéficient d’une majoration au titre de la démarche EcoCité, ce qui permet à Nice et Rennes d’empocher un petit pactole, respectivement 54,3 millions (tram ligne 2) et 90,66 millions d’euros (métro ligne B). Pour 17 projets dont les travaux démarreront au second semestre 2013, l’engagement définitif de l’Etat est soumis au respect du calendrier du projet, « et cela représente 83 millions d’euros en plus », souligne Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour ceux-là, « l’Etat confirmera les subventions dans un délai de 18 mois au vu du planning réactualisé que les AOT devront lui fournir ».

Soit un total probable à 673 millions d’euros, un peu loin encore du besoin de 1,2 milliard évalué par le Gart pour aider toutes les agglos candidates en 2010 à hauteur de 20 %. Et pourtant le ministère maintient qu’avec 1,3 milliard pour les deux appels (810 millions d’euros pour le premier en 2009), « on est en moyenne à 20 % de subventionnement ». Et surtout, rappelle le secrétaire d’Etat aux Transports, Thierry Mariani, « très en avance par rapport aux objectifs du Grenelle d’engager 2,5 milliards entre 2009 et 2020 pour créer 1 500 km de lignes, puisqu’il y en a déjà 1 000 qui seront engagés d’ici à 2013 ». Le total représente en effet 622 km de voies, dont 456 en BHNS (45 projets), 152 en tramway (29 lignes) et 14 en métro (une ligne à Lille, une autre à Rennes), qui s’ajoutent aux près de 400 km du premier appel à projets. Figurent aussi deux liaisons maritimes à Ajaccio et Toulon.

Une chose est sûre, toutes les agglos ne sont pas logées à la même enseigne (voir liste des projets), et certaines comme Lyon ou Lille s’estiment mal loties. Pris à partie par Bernard Rivalta, le président du Sytral mécontent, le président du Gart Roland Ries a reconnu en aparté que « l’Etat aurait dû mettre une enveloppe doublée pour répondre aux 80 projets qui totalisaient plus de 8 milliards d’investissements ». Et qu’il « fait de la surréservation avec les 17 projets complémentaires ». Car pour satisfaire presque tout le monde avec un budget moindre, pas de mystère, il faut soit exclure des projets, soit donner moins à chacun, soit tailler dans l’assiette subventionnable. Et cette dernière option a bien été utilisée, en excluant certains aménagements considérés comme non indispensables aux projets de BHNS notamment. Mais officiellement le Gart, qui a participé à la sélection des projets (avec l’Ademe, l’Anru et le Secrétariat général du comité interministériel des villes), est plutôt satisfait du résultat, jugé « équilibré grâce à des critères retenus aussi objectifs que possible », a déclaré Roland Ries.

Une fois ôtés les deux projets exclus, celui de la région Nord-Pas-de-Calais de RER entre Lille et Hénin-Beaumont et celui de Rhône-Alpes pour le tram-train Lyon – Trévoux, il reste au final 7,5 milliards d’investissements prévus. Il semble bien qu’indépendamment du taux de subvention, qui a en réalité du mal à franchir la barre des 10 % de la dépense réelle, sauf dans le cas des TCSP liés à des EcoCités qui peuvent atteindre 23 %, le gouvernement a plutôt raclé les fonds de tiroirs. L’enveloppe globale se décompose en trois sous-ensembles. Elle provient en effet à la fois de l’Afitf pour 390 millions d’euros, mais 90 millions d’euros sont un reliquat non utilisé du premier appel à projets, et du fonds « Ville de demain » des investissements d’avenir pour 200 millions d’euros, géré par le Commissariat général à l’investissement, sous l’autorité du Premier ministre. Quant à savoir d’où proviendront les 83 millions d’euros manquants, il y a fort à parier que le ministère mise aussi sur un reliquat grâce au report de certains projets.

Malgré ce sentiment diffus de cuisine interne et de tour de passe-passe, les ambitions du Grenelle restent intactes. « La moisson est prometteuse », a souligné Thierry Mariani, qui assure que « les villes deviennent des espaces dédiés à la qualité de vie ». Il a aussi salué la « grande variété des modes représentés, avec une prépondérance des BHNS », ainsi que « l’entrée remarquée des agglos de taille moyenne dans le club des villes dotées de TCSP, comme Angoulême, Montbéliard ou Bayonne », tandis que les plus grandes métropoles (Nantes, Bordeaux, Montpellier…) étendent et maillent leurs réseaux. Ou encore la présence « des territoires périurbains, avec des projets de cars à haut niveau de service comme Cœur d’Hérault ou le transport en site propre de l’Ouest-strasbourgeois ». Le Gart appelle néanmoins à ce que les 17 dossiers de la liste complémentaire « dont la pertinence est avérée soient rapidement financés ». Il réclame aussi un troisième appel à projets, « dès 2011, pour tenir compte de l’agenda électoral des mois qui viennent ». Une éventualité déjà clairement repoussée par la ministre de l’Ecologie.

Ewa

Ça commence mal pour le tram de Toulouse

L’inauguration de la première ligne de tram de Toulouse devait être grandiose, le 27 novembre. Mais un conflit social dur a non seulement gâché la fête, mais aussi empêché le tram de circuler pendant deux semaines. L’inauguration de la première ligne de tram de Toulouse devait être grandiose, le 27 novembre. Les Toulousains étaient impatients d’emprunter ces rames à la ligne élégante pour se rendre au Zénith, à l’hôpital Purpan, à la patinoire de Blagnac ou dans le nouveau quartier Andromède. Las ! un conflit social dur a non seulement gâché la fête, mais aussi empêché le tram de circuler pendant deux semaines. Les syndicats CFDT, CGT, FO et SUD ont finalement signé un accord de fin de conflit le 10 décembre, et le tram a pu circuler le lendemain.

Les wattmen qui bloquaient le dépôt des trams de Garossos faisaient valoir des revendications salariales et de conditions de travail. Sept rencontres organisées par la direction depuis octobre 2009 n’avaient pas réussi à rapprocher les points de vue. Dans un communiqué du 1er décembre, la direction de Tisséo rappelait qu’une augmentation des salaires de 6 % a eu lieu en 2010 et qu’une gratification exceptionnelle de 300 euros avait été accordée aux 300 salariés impliqués dans le lancement du tramway. Les syndicats demandaient que la prime de 86 euros mensuels octroyée aux agents de maîtrise à cause de « l’élargissement de leur mission » le soit aussi aux 70 conducteurs de tram. Ce que refusait la direction.

Des améliorations des conditions de travail des traminots avaient été acquises au fil des rencontres, rappelait Gérard André, président de l’Epic Tisséo : planning connu un an à l’avance contre 10 semaines pour les bus, amplitude maximum de 14 heures au lieu de 13 heures, journées de 7 heures en continu maximum. « On a retravaillé sur le temps de parcours, indiquait l’élu socialiste. Les 33 minutes pour effectuer le trajet Aéroconstellation – Arènes étant jugées difficiles à atteindre par les conducteurs, on est passé à 37 minutes. »

Mi-décembre, les conséquences du conflit se faisaient sentir durement. L’hôpital Purpan était devenu presque inaccessible à certaines heures à cause des embouteillages consécutifs au non-démarrage du tram et aux travaux. A Blagnac, c’était l’incompréhension : « Nos concitoyens se trouvent bloqués alors qu’ils ont subi les désagréments des travaux pendant quatre ans, fulminait son maire Bernard Keller dans le journal local. Le chantage syndical sur l’inauguration puis sur le lancement du tram est perçu par beaucoup, ici, comme le caprice d’enfants gâtés. »

Finalement, après une dernière réunion, le jeudi 9 décembre, un accord a été signé prévoyant, outre les améliorations des conditions de travail citées plus haut et la prime de 300 euros, trois jours de repos supplémentaires et une prime mensuelle de réapprovisionnement de 30 euros.

Ewa

Faire durer le TVR encore 10 ans… mais à quel prix ?

Il faut tout mettre en œuvre pour que le TVR puisse continuer à rouler au moins dix ans. C’est la conclusion du rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), rendu public le 29 septembre. C’est sur demande d’André Rossinot, maire de Nancy, que Dominique Bussereau avait commandé cette « mission d’expertise et de prospective ». D’abord cantonnée à Nancy, la mission a été étendue à Caen six mois plus tard. Les deux agglos, qui ont respectivement mis en service le matériel de Bombardier en 2000 et 2002, ont connu des déboires techniques qui avaient déjà justifié une mission du CGEDD en 2003.

Le TVR, qui n’est plus fabriqué, est devenu un boulet pour ces villes, résignées à attendre sa fin de vie pour passer à autre chose et construire le réseau prévu au début des années 2000 : le Translohr de Lohr Industries (le rival historique !), le tramway sur fer ou le BHNS. Dans l’attente du rapport, le Grand Nancy a même été contraint à différer sa DSP dont l’échéance était décembre 2009 et de proroger Veolia par convention temporaire jusqu’en avril 2011. Une satisfaction : la sécurité n’impose pas de retirer les TVR. C’est heureux ! Cependant, il faudra engager des frais pharaoniques (voir plus bas), pour permettre aux 49 rames de tenir au moins une décennie de plus, soit une durée de vie totale de 20 ans quand elles étaient vendues pour 30.

« La fiabilité reste globalement décevante. Il s’ensuit une disponibilité médiocre et des coûts de maintenance supérieurs aux prévisions initiales et à celles d’un tramway sur rail », constatent les experts. L’intérêt de sa bimodalité rail-route n’a pas été démontré et la vitesse commerciale en pâtit beaucoup trop. Le rail, les galets de guidage, les pneus sont à remplacer régulièrement, sans parler des phénomènes d’orniérage. Les finances de la Cugn et de Viacités sont à sec. Et si « le scénario de retrait à court terme n’est pas de mise, une réflexion est cependant indispensable sur le retrait à terme du système TVR ». Un échec que les auteurs n’oublient pas d’attribuer en partie à l’Etat qui avait soutenu cette politique industrielle…
 

 

 

LES CINQ PRÉCONISATIONS DU RAPPORT

 

Concluant qu’un scénario de retrait des véhicules à court terme pour raisons de sécurité n’était pas à prôner, que la « translohrisation » du système n’était pas non plus la moins coûteuse, les deux rédacteurs du rapport énumèrent leurs préconisations.

 

1/ Faire durer le TVR pendant au moins dix ans

Grâce à de grandes révisions et à un rétrofit qui amélioreront sa fiabilité, l’Etat participant à la dépense, assurent Christian Bourget, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts, et Patrick Labia, inspecteur général de l’administration du Développement durable. Bombardier a fourni en mai dernier un document détaillé. Dans ce devis pour continuer d’exploiter les 49 rames de TVR dans de bonnes conditions, les dépenses se répartissent dans quatre catégories, toutes n’étant pas indispensables. Les prix s’entendent hors taxe et par véhicule. Il y a d’abord l’amélioration de l’exploitation pour renforcer la sécurité et le confort des voyageurs, pour un total de 320 000 euros. Ensuite, les frais destinés à améliorer la maintenance pour 248 000 euros. Par ailleurs, il est proposé de moderniser l’esthétique des véhicules pour 175 000 euros, enfin, diverses options comme l’installation d’un « chasse-obstacles, si ce nouveau dispositif est validé et homologué », pour améliorer « la sécurité dans le cas de vandalisme par insertion de corps étranger dans la gorge du rail : 20 000 euros ». Ainsi qu’une proposition de remplacement de la chaîne de traction hors motorisation pour 280 000 euros, option se substituant à la modernisation de la chaîne de traction, elle-même valorisée à 96 000 euros.

Au total, c’est donc a minima 568 000 euros HT par rame que les AO devront sortir, et un maximum de 947 000 euros. « Le coût de la grande révision et de rétrofit est de l’ordre de 0,75 million d’euros par rame », arrondissent les auteurs. La mise à niveau technique étant indispensable et l’Etat ayant participé à la promotion de ce mode de transport, les experts n’envisagent pas qu’il ne mette pas la main à la poche et se livrent à une cote mal taillée. « Il est proposé de retenir une dépense subventionnable de 500 000 euros par véhicule, finançables à hauteur de 30 %, ce qui représenterait un coût maximal pour l’Etat de 7,5 millions d’euros à financer sur 3 ans pour la remise à niveau de 50 rames », écrivent-ils. Un financement qualifié de « maximum et exceptionnel », jugé légitime compte tenu de « la solution retenue en 2004 pour le Poma de Laon ». Commentaire : « L’impact budgétaire pour l’État serait globalement marginal et pourrait être financé par redéploiement de la subvention annoncée pour Nancy au titre de la ligne 2, dont la réalisation devrait être reportée. »

Le CGEDD conseille enfin de répartir le solde de la dépense « entre les opérateurs industriels au prorata des coûts de grande révision/rétrofit ». Riche idée, sachant que la note s’élèverait donc a minima à 568 000 euros x 24, soit à 13,63 millions d’euros, à Caen, et à 14,2 millions d’euros à Nancy. Si l’Etat en apporte 7,5 au total, soit 3,75 à chacune des AO, ce sont globalement une bonne dizaine de millions qui restent à trouver par Viacités et par la Cugn.

 

2/ Les conséquences à en tirer pour Nancy

Les orientations prises par le Grand Nancy, à savoir garder le TVR jusqu’en 2022 moyennant les interventions techniques nécessaires, tout en poursuivant le soulagement de la ligne de tram par des doublages autobus, paraissent à la mission « adéquates et compatibles avec la taille de l’agglomération ». Pour sa ligne 2, Nancy s’oriente vers un trolleybus ou un BHNS. C’est ce dernier choix qui est jugé « particulièrement opportun pour tenir compte de l’évolution de ce mode et de la reconstitution des capacités financières de l’AOTU ». Par ailleurs, la mission précise que, sous réserve des propositions de Bombardier et peut-être de celles du futur délégataire des transports nancéiens, « le retrait du TVR est à envisager dès maintenant ». Après le retrait des TVR, l’hypothèse de l’adaptation du réseau au Translohr est apparue « intéressante » à la mission, qui précise toutefois qu’il faudra mettre en place « un site propre entièrement guidé, le parcours terminus – dépôt pouvant être réalisé sur voie ouverte à la circulation automobile ». Le tableau en annexe du rapport sur la « lohrisation des lignes 1 de tramway de Nancy et de Caen » conclut à un coût de 8 à 10 millions d’euros du km. Pas donné…

 

3/ Les conséquences à en tirer pour Caen

L’AO de Caen n’avait pas, pour l’instant, formellement exclu de racheter une dizaine de rames supplémentaires à la fois pour augmenter la capacité de la ligne et pour faire face aux extensions aux deux extrémités. Les experts se sont penchés sur cette éventualité et l’ont exclue totalement. « D’après les éléments fournis par le constructeur, le coût unitaire par rame serait supérieur à 5 millions d’euros compte tenu des frais fixes afférents à une série limitée. Ce coût doit être rapproché des coûts obtenus sur Brest/Dijon soit 2 millions d’euros la rame pour un Citadis 203, remarquent-ils. Si, pour rendre ce coût moins rédhibitoire, l’État devait financer en partie les extensions, il ne pourrait le faire qu’à travers un taux de financement exorbitant, le coût des infrastructures étant de l’ordre de 50 millions d’euros. Cette solution n’est pas réaliste et ne paraît pas pouvoir être recommandée. »

Comme à Nancy, la « lohrisation » de la ligne « le moment venu » paraît « pertinente » aux experts du CGEDD qui préconisent par ailleurs de ne pas réaliser les extensions de lignes prévues initialement avec le TVR, mais de « rechercher des solutions alternatives, comme à Nancy, par la montée en fréquentation de lignes parallèles ». Des lignes de bus qui présenteraient un double avantage : décharger la ligne existante et desservir des quartiers plus loin que les terminus actuels. Ils proposent qu’elles soient cadencées, voire conçues sous le mode BHNS. Elles pourraient ainsi « être prises en considération dans le cadre d’un appel à candidatures TCSP ». Pour autant, Caen n’a, a priori, pas déposé de demande lors du dernier appel à projets du Grenelle.

Idem, pour la ligne 2, le rapport préconise trois options : soit le mode BHNS, soit « le trolleybus bi-articulé qui paraît pertinent au regard de la taille de l’agglomération, des trafics attendus et des capacités de financement », soit une « lohrisation » progressive du réseau. Tout en précisant que « ce choix peut être différé compte tenu du souhait manifesté par la collectivité de reconstituer sa capacité de financement jusqu’en 2018. » Dernier point : l’amélioration du dépôt « à rechercher à court terme car il paraît inadapté pour le présent comme pour l’avenir ».

 

4/ Prendre en compte en amont les procédures relatives à la sécurité dans les deux réseaux

Quelle que soit l’hypothèse retenue, le CGEDD attire l’attention des deux AOTU sur les procédures de sécurité des modes guidés routiers. Un tableau en annexe récapitule la procédure. Ainsi, apprend-t-on que les AO ont dû déposer avant mai 2010 un dossier de sécurité régularisé, le TCSP ayant été mis en service avant 2003 et n’ayant donc pas fait l’objet de la procédure explicitement prévue pour ces nouveaux transports guidés (décret modifié STPG 2003). Elles doivent par ailleurs signaler au cas par cas les incidents majeurs et fournir un rapport annuel d’exploitation tout en effectuant un contrôle technique semestriel. De même, selon la consistance du rétrofit choisi, et en particulier si celui-ci touche au système de guidage, elles devront se soumettre à la procédure légale.

 

5/ Rechercher des synergies entre TVR des deux réseaux

Cela semble aller de soi pour tenter de réaliser des économies d’échelle. Pourtant, les experts ont constaté au cours de leur mission que, « malgré des relations cordiales », les deux AOTU n’étaient pas allées assez loin dans la recherche de travail commun et de synergies. Une fois évacuée la possibilité de reprise des rames d’un réseau par l’autre, puisqu’aucune des deux agglos ne peut se séparer de sa ligne forte – « un transfert éventuel n’est pas réalisable avant 2022 » –, le rapport insiste sur le fait que « le groupement des deux collectivités pour passer commande à l’industriel permettrait des économies substantielles ». Il conseille donc des axes de travail en commun : définition d’un référentiel de suivi des pannes, des coûts d’exploitation et de maintenance ; méthodes harmonisées de maintenance ; définition d’un cadre de contrôle de la maintenance ; et bien sûr un seul marché pour les opérations de modernisation des rames, suivi d’une négociation commune avec le constructeur. « Par ailleurs, l’analyse des coûts d’exploitation dont ceux de maintenance, dans le cadre soit d’une action financée par la DGITM (Certu), soit le Predit serait la bienvenue. » La balle est maintenant dans le camp de l’Etat.

Ewa

Avenir du TVR : Caen fait ses comptes

L’expérimental tramway sur pneus de Bombardier qui circule à Caen a besoin d’une remise à niveau. Mais quelle que soit la solution retenue, y compris la plus radicale qui consisterait à le remplacer par un autre TC, elle reste hors de portée des finances de l’agglomération caennaise. Qui mène malgré tout des études sur la construction d’une seconde ligne. Que faire du TVR ? Caen fait et refait ses comptes, et peine à trouver une solution… Son tramway sur pneus n’a pas huit ans que la question d’un remplacement anticipé se pose sérieusement. S’il a bien trouvé son public, il faut déjà envisager sa remise à niveau. Comme il est considéré comme un véhicule routier, il ne peut être allongé au-delà de ses 24,50 m de long actuels. Et, surtout, Bombardier n’en fabrique plus.

Le syndicat mixte chargé des transports en commun de l’agglomération caennaise, Viacités, a lancé une nouvelle consultation, histoire de voir ce que la population en pense. Plusieurs scénarios ont été ébauchés, explique Eric Vève (PS), son président : bricoler l’existant, renforcer les deux lignes de TVR avec de nouvelles rames, ou les remplacer par autre chose.

Pour redynamiser l’existant, une solution serait de racheter les rames de Nancy, note M. Vève. Mais la métropole lorraine, unique autre client du TVR qui se demande elle aussi ce qu’elle peut en faire, s’oriente plutôt vers une rénovation de sa ligne, et n’est pas forcément vendeuse. Bombardier s’est dit prêt à fournir de nouvelles rames, mais demande 26 millions d’euros rien que pour redémarrer la production, puis 3 millions pièce. Il y en aurait donc pour 82 millions d’euros si l’on veut acheter huit trams, rénover les 24 trams actuels et adapter le dépôt. « C’est un peu cher », estime le patron de Viacités. A ces conditions, il faudrait même dépenser 239 millions d’euros pour construire les quatre prolongements – 7,9 km en tout – qui sont depuis longtemps dans les cartons de Viacités (avec 17 nouvelles rames).

Faut-il alors abandonner le TVR ? « On a étudié la “translohrisation” du système », indique Eric Vève : installer un Translohr en adaptant les infrastructures existantes coûterait a priori 102 millions d’euros en se limitant aux 15,7 km actuels, et 300 millions d’euros avec les quatre extensions. Pour un tramway classique, ce qui demanderait de reprendre sérieusement la plateforme, le devis irait de 262 millions d’euros pour les lignes existantes à 412 millions d’euros avec tous les prolongements. « Le hic, c’est qu’on a déjà dépensé 215 millions d’euros pour le TVR », soupire Eric Vève (une somme en euros de 2002, qui ne prend pas en compte des investissements annexes de Keolis Caen, les services de substitution lors de la mise au point du système ou le bitumage régulier des ornières). Quant à la note de la transformation du TVR en bus en site propre, elle va de 140 à 280 millions d’euros…

Une autre possibilité serait encore de se contenter de remettre à niveau les 24 rames actuelles et de les faire tenir le plus longtemps possible. « Il y a de grosses marges de progrès à faire sur le capteur du rail », note notamment Eric Vève, qui relève qu’il y a encore « 100 pannes rouges par mois » (qui se traduisent par une interruption du trafic de plus de trois minutes ou exigent un retour au dépôt). Il faudrait alors renforcer… les bus de renfort déjà mis en place le long de la ligne de tram sur pneus. Le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a récemment rappelé que le gouvernement aiderait Caen et Nancy, l’Etat les ayant encouragées à choisir le TVR à la fin des années 1990. Ce soutien se traduira-t-il par la prise en charge de la petite vingtaine de millions que devrait coûter la restauration du parc existant ? L’Etat pourrait-il même être plus généreux ?

« A toutes ces réflexions sur la ligne 1, on mène en parallèle celles sur la ligne 2, que l’on souhaite réaliser », relève le patron de Viacités. A priori, 11,3 km de site propre pour bus exigeraient un investissement de 110 millions d’euros. Quant aux projets de lignes 3 et 4 hérités de l’ancienne majorité (avant les élections de 2008, qui ont vu Caen passer à gauche), ils devraient être abandonnés, le potentiel étant trop faible par rapport au coût de 60 à 80 millions d’euros avancé. Car les moyens de Viacités sont plutôt faibles : sa capacité de financement est estimée entre 150 et 170 millions d’euros à partir de 2018 (une fois que le TVR sera remboursé), selon M. Vève. Et quelles que soient les solutions retenues, « on ne construira a priori rien d’important avant 2018, sauf à trouver de nouvelles ressources financières », prévient le patron des transports de l’agglomération caennaise.

Ewa

Appel à projets TCSP : 6 milliards à financer, avec une enveloppe divisée par deux ?

Les collectivités ont rendu leur copie pour le deuxième appel à projets TCSP. Les projets totalisent 6 milliards d’euros avec une très forte participation des villes moyennes. Dans le précédent appel à projets de transport collectif en site propre de province (TCSP), 800 millions avaient été attribués à une cinquantaine de projets, dont 300 millions au titre du plan espoir banlieues. Cette fois-ci, des sources proches du dossier au ministère laissent entendre que la participation de l’Etat aux projets de TCSP en province dans le cadre du deuxième appel à projets de la loi Grenelle 2, clôturé le 8 octobre, ne devrait pas dépasser les 400 millions d’euros. Dominique Bussereau a indiqué, le mardi 12 octobre en commission élargie à l’Assemblée nationale, qu’il souhaitait « qu’environ 500 millions d’euros soient affectés au deuxième appel à projets ». Le secrétaire d’Etat au Transports aura-t-il cette latitude ? En tout cas, l’engouement des villes de provinces pour les TCSP ne s’est pas démenti. « Malgré la faible visibilité dont on dispose sur les finances publiques et sur la répartition des compétences transports, on constate que des villes de taille intermédiaire se lancent quand même dans des projets de TCSP », s’est réjoui le président du Gart, Roland Ries, dans une conférence sur les villes intermédiaires. Dans la liste des projets remis au ministère que VR&T publie – en exclusivité – dans son numéro du 20 octobre, on constate que le nombre de dossiers est proche de 80 dans 60 agglos et que l’enveloppe globale des projets présentés s’élève pratiquement à 6 milliards d’euros, c’est-à-dire le même montant que dans le précédent appel à projets. « Plus de dossiers, moins d’argent et des taux inchangés, on va vers un durcissement des conditions d’attribution », prédit un expert. Certes, le BHNS (et même le CHNS, car à haut niveau de service présenté par le conseil général de la Haute-Savoie et la ville d’Annecy ou le conseil général de l’Hérault), qui se présente en force (plus de 30 projets), est un outil moins onéreux. On notera d’ailleurs qu’aux côtés d’agglos « moyennes » comme Brive, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry ou le SMT de l’Etang-de-Berre, de grandes agglomérations font également ce pari : Marseille (3 lignes), Lille (3 lignes), Toulouse (4 lignes) ou Nantes (7 lignes). On note également au rang des projets moins coûteux les navettes maritimes proposées par Ajaccio, Lorient et Toulon. Mais les modes lourds sont bien présents dans la liste et ils représentent plus de 85 % du financement à apporter. Les tramways d’abord, avec les projets des grandes agglomérations : Lyon tente une nouvelle fois sa chance (4 lignes), ainsi que Bordeaux (4 lignes), Nice (2 lignes), Toulouse, Grenoble ou Strasbourg. On trouve également des projets dans les agglomérations intermédiaires, avec des créations de lignes dans des villes comme Aubagne ou Nîmes, ou des prolongements comme celui porté par le conseil général de l’Ain vers Genève (voie métrique) ou par l’agglomération d’Annemasse. Notons comme un signe des difficultés budgétaires de villes moyennes qu’une agglo comme Angers n’a finalement pas présenté sa ligne 2, faute de garanties financières. On trouve également dans la liste des projets de métro : Lille, qui va passer ses rames de 26 à 52 m sur la ligne 1 et devra modifier ses stations, et la ligne B de Rennes, plus important projet présenté. Il y a enfin le mode ferroviaire avec le tram-train du Médoc, celui d’Aubagne (voie de Valdonne). Et puis, il y a les sujets plus politiques : celui de la réouverture aux voyageurs de la voie ferrée Sathonay – Trévoux express en Rhône-Alpes, qui imposerait, pour être retenu, que ces voies sortent du réseau ferré national. Enfin, invité de dernière minute, il y a l’étonnant projet de RER entre Lille et le bassin minier Lensois porté par le Nord-Pas-de-Calais. Le début des travaux place théoriquement ce dernier projet en zone « non qualifiable ».

Ewa

Grasse choisit Bouygues et Poma pour son funiculaire

Après six mois d?âpres négociations avec les trois candidats en lice, Sillages, syndicat mixte des transports du Pays de Grasse a rendu public le choix de la commission d?appel d?offres mi-août Le marché de conception et de réalisation d’un montant de quelque 30 millions d’euros va à un groupement d’entreprises mené par DV Construction, filiale du groupe Bouygues Construction, avec Garelli (travaux publics), Poma, Miraglia et Snaf (deux autres filiales de Bouygues), Systra, ainsi que les architectes Pierre Lorin et A.E.I. Chez DV Construction (récemment rebaptisé Bouygues Travaux Publics), on affiche une belle satisfaction à l’idée de réaliser ce chantier de TCSP qui permettra de relier le quartier de la gare au centre-ville fin 2013.
Les candidats étaient dans un mouchoir, chacun ayant ses points forts. « Le nôtre je ne pense pas que ce soit l’architecture, croit savoir François Leblanc, responsable commercial Paca et à ce titre chargé du dossier grassois. En revanche, nous avions l’avantage sur les aspects techniques, notamment pour le type de viaduc, et la méthode de sa mise en place ainsi que sur le système de cabines ». Signées du grand spécialiste du câble, Poma, ces deux modules indépendants tractés par câble conserveront un plancher horizontal grâce à un système de vérins. Les cabines seront aussi dotées de larges surfaces vitrées offrant une belle intégration du système au paysage en plus d’une vision panoramique pour les utilisateurs. « Il y a longtemps qu’un tel système n’a pas été construit en France, relève François Leblanc. Ce sera une belle vitrine, d’autant que d’autres villes, comme Monaco par exemple, sont intéressées par le câble. »
Deux autres concurrents à l’appel d’offres restreint de ce projet original étaient aussi des grands noms : d’un côté le consortium réunissant les entreprises Razel, Doppelmayer, Ginger Sudequip et Wilmotte ; de l’autre, SNC Lavalin, Leitner, Spada, STCM, Antoine Grumbach, S’pace et Baudin Châteauneuf. Prochaine étape : neuf mois d’études approfondies (nécessaires pour les sondages géotechniques, déterminer la position des piles des stations, fignoler l’architecture, les aménagements annexes, l’accessibilité PMR des stations, le plan de détail du funiculaire…). Il faudra ensuite lancer l’enquête publique pour obtenir la DUP, puis décrocher le permis de construire pour les 4 gares (la station basse sera reliée au pôle multimodal par ascenseur), gérer les expropriations. Bref, les travaux ne devraient pas pouvoir commencer avant la fin 2011 pour une livraison à Noël 2013. Ce qui est certain : le tracé de 570 mètres de long environ sera quasiment linéaire sur les 110 mètres de dénivelé. La pente est de l’ordre de 20 % et c’est précisément ce qui donne l’avantage au câble.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Un bus-tram pour l?été 2011 à Perpignan

Un bus-tram, bus à haut niveau de service, va débarquer à Perpignan en 2011. Objectif à l?horizon 2015 : 14 millions de passagers annuels « Le nom de « bus-tram » a été préféré à bus à haut niveau de service (BHNS) car les élus se sont aperçus en réunion publique qu’il était plus parlant pour la population », explique Séverine Collomb chef de projet bus-tram à la communauté d’agglomération Perpignan-Méditerranée. C’est donc un « bus-tram » qui sera mis en service partiellement à l’été 2011 et en totalité en 2012. Une ligne de 10 kilomètres en site propre, avec détection et priorité de passage aux carrefours, information en temps réel dans les 40 stations, fréquence de 4 minutes en heures de pointe. Elle reliera deux zones d’activités au nord et au sud de la ville, en desservant le centre hospitalier, plusieurs lycées, le centre-ville et la nouvelle gare SNCF. La fréquentation attendue est de 20 000 passagers par jour, soit le double de la fréquentation actuelle.
Ce bus-tram est une des priorités d’un projet plus global qui va remodeler en profondeur Perpignan, avec la construction d’un quartier d’affaires autour de la nouvelle gare TGV et la réalisation d’un pôle multimodal intégrant TGV, TER, bus départementaux et d’agglomération. « Le bus-tram va accompagner un vrai changement culturel », souligne Jean-Paul Alduy, président UMP de la communauté d’agglomération Perpignan-Méditerranée et sénateur des Pyrénées-Orientales. L’ancien maire de Perpignan (et toujours premier adjoint) souhaite rattraper le retard de sa ville en matière de fréquentation des transports en commun : 8,5 millions de passagers annuels contre 28 millions à Besançon, une ville à la population équivalente. « Il faut relancer l’image des transports en commun et amener une nouvelle clientèle, martèle-t-il. Le tram-bus est un moyen d’être en rupture en ce qui concerne l’image, l’offre et le niveau de service, tout en restant dans un niveau d’investissement cohérent avec nos budgets. » Objectif : 14 millions de passagers annuels en 2015 pour un coût total de 48 millions d’euros. 56 % sont pris en charge par l’agglomération, 24 % par la ville et 10 % par l’Etat (dans le cadre de son appel à projets « Transports urbains » initié en novembre 2008). La région et le département ont été sollicités à hauteur de 10 %.
Les études menées en 2008 dans le cadre du PDU 2007-2015 ont validé l’option BHNS contre celle du tramway, plus coûteux, mais qui pourrait être envisagé à plus long terme. Le bus-tram sera complété par l’optimisation du reste du réseau. « On veut concevoir un réseau maillé nord-sud et est-ouest, avec sept axes complémentaires au bus-tram », explique Séverine Collomb. Le projet, qui inclut la requalification de nombreux espaces publics, sera réalisé par étapes : le boulevard Clemenceau, axe emblématique très fréquenté, a été livré le 1er juillet. Il sera suivi par le pôle multimodal de la gare et l’extrémité nord début 2011, avant la mise en œuvre complète de la ligne début 2012. La consultation pour l’achat des véhicules hybrides sera lancée en septembre 2010 pour une mise en service à l’été 2011.
 

Catherine STERN