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Ewa

SNCF : premiers chiffres présentables pour les TER en PACA

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Avec plus de TER à l’heure et moins de trains supprimés, la SNCF semble redresser la barre en région Paca. Avec plus de TER à l’heure et moins de trains supprimés, la SNCF semble redresser la barre en région Paca. Au cours du 1er trimestre 2011, le taux de régularité des quelque 700 TER transportant chaque jour 90 000 voyageurs, (les trains  n’ayant pas plus de 5 minutes de retard), serait de 90,54 %, contre 85 % au 1er trimestre 2010. Le meilleur « score » jusque-là était de 88,4 %.
Même amélioration pour les trains supprimés : 0,8 % pendant le 1er trimestre 2010 contre 8 % pendant la même période de 2010. Dans le même temps la fréquentation est en progression de 2 à 4 % selon les sites, a assuré le directeur régional, Philippe Bru, heureux de présenter ces chiffres le 3 mai, à Nice, en compagnie du vice-président transports du conseil régional, Jean-Yves Petit.
L’information voyageurs serait elle aussi en amélioration grâce au déploiement d’afficheurs légers indiquant l’état du trafic en temps réel. Une centaine de gares en sont ou vont être équipées. L’investissement est de 2,65 millions d’euros, dont 2 millions à la charge de la région.
« Il fallait casser la spirale », reconnaît Philippe Bru, qui souligne la « volonté de travailler différemment » et de « limiter le nombre de jours de grève ».
Lancé en octobre 2010 par la SNCF et suivi en janvier 2011 par un protocole signé par Michel Vauzelle, président de la région Paca, et Guillaume Pepy, président de la SNCF, le plan « PrioriT » porterait donc ses premiers fruits. Elaboré avec le concours de la région, de RFF et des cheminots, il vise à un « redressement significatif » de l’exploitation des TER avant la fin 2011, afin d’atteindre les objectifs de qualité prévus au contrat d’exploitation 2007-2016, avec un taux de ponctualité de 92,4 % et des suppressions de trains limitées à 3,5 %. Il comporte 250 actions articulées autour de 11 thématiques qui vont de la maintenance du matériel aux travaux sur l’infrastructure, en passant par l’information des voyageurs ou le dialogue social.
La mise en service prévue en 2013 de la 3e voie entre Cagnes-sur-Mer et Antibes et l’arrivée de 16 rames à deux niveaux devrait contribuer à confirmer cette amélioration, malgré, comme l’a rappelé Philippe Bru, un réseau saturé et « des infrastructures contraintes, sans itinéraires bis », en particulier avec un seul axe ferré entre Marseille et Menton.
Si les objectifs ne sont pas atteints, gare aux pénalités à verser à la région qui les avait doublées en 2008. Les malus pour non-respect des engagements sont plafonnés à 12 millions d’euros par trimestre.   

Ewa

L’ouverture du TER à la concurrence : une démarche « gagnant-gagnant »

« La Fnaut est favorable à une expérimentation de la libéralisation du TER sur quelques lignes ferroviaires fragiles à faible trafic, ce qui éviterait de déstabiliser la SNCF et lui laisserait le temps de s’adapter. C’est en effet sur ces lignes que l’innovation technique et commerciale est la plus nécessaire. » L’ouverture du TER à la concurrence n’est pas une notion nouvelle pour la Fnaut, qui l’avait explicitement recommandée dès 1992, lors d’un colloque qu’elle avait organisé à Tours sur le thème de « l’avenir des lignes ferroviaires régionales ».

A l’époque, ces lignes, qu’on appelait encore « lignes secondaires », étaient à l’abandon et leur déclin paraissait inéluctable. La SNCF cherchait à l’évidence à s’en débarrasser (comme aujourd’hui elle se désengage du trafic des wagons isolés et de certaines relations intercités) : matériel obsolète, horaires inadaptés, correspondances dissuasives… Et à chaque transfert sur route, une part importante de la clientèle abandonnait le transport public pour la voiture.

Le déclin des lignes à faible trafic potentiel n’avait pourtant rien d’inéluctable : en Suisse, de telles lignes étaient bien équipées et exploitées avec succès soit par les CFF, soit par des opérateurs locaux. Un cas atypique avait aussi attiré l’attention de la Fnaut : celui de la ligne bretonne Carhaix – Guingamp – Paimpol, perpendiculaire à la radiale Rennes – Brest.

L’exploitation de cette ligne avait été affermée par la SNCF à un exploitant privé, la CFTA, intégré par la suite au groupe Connex devenu Veolia Transport. A la surprise générale, la CFTA avait sauvé la ligne d’une disparition certaine par un double succès :
– d’une part, une réduction des coûts d’exploitation de plus de 20 % grâce à l’utilisation d’un autorail conçu pour être exploité par un agent unique polyvalent, à la fois conducteur, receveur et responsable du petit entretien ;
– d’autre part, une hausse supérieure à 20 % du volume de la clientèle grâce à une action commerciale proche du terrain (de meilleures correspondances à Guingamp, une adaptation des horaires pour capter la clientèle scolaire).

En conclusion de son colloque, la Fnaut n’avait donc pas hésité à affirmer que la SNCF, très performante sur les lignes à fort trafic, n’était pas forcément la mieux placée pour exploiter les lignes à faible trafic voyageurs et fret, ce qui est un métier bien différent et nécessite l’intervention d’opérateurs spécialisés.

Depuis vingt ans, la situation des lignes « secondaires » a radicalement évolué, grâce à la régionalisation, une démarche que la Fnaut a soutenue dès que le préfet Gilbert Carrère en a lancé l’idée en 1992. Suite à l’engagement des régions, le TER connaît un succès commercial spectaculaire. Cependant, son ouverture à la concurrence reste nécessaire pour deux raisons : d’une part, même si la SNCF est bien loin d’en être la seule responsable, la qualité du service reste très insuffisante, au moins dans certaines régions ; d’autre part, les coûts de production de la SNCF sont très nettement plus élevés (de pus de 50 %) que ceux des exploitants privés et même de la Deutsche Bahn.

Bien entendu, l’ouverture à la concurrence n‘est pas la solution miracle. Ce n’est pas elle qui améliorera l’état des infrastructures et sa capacité, ou qui garantira un financement pérenne de l’exploitation. Le libre choix de l’exploitant par chaque région sur chaque ligne peut cependant amener des innovations dans les méthodes d’exploitation du TER et dans le service rendu aux usagers, une réduction des coûts et une hausse des recettes commerciales, donc la possibilité, pour les régions, de continuer à développer l’offre à dépense égale.

L’exemple allemand est convaincant. La concurrence a permis une baisse durable des coûts (de 20 % à 30 %), une nette amélioration de la qualité de service et une forte hausse (30 %) de la fréquentation, qui était déjà élevée. La Deutsche Bahn a réussi à conserver environ 80 % du marché du transport régional, car elle a amélioré sa productivité et ses prestations. Tous les problèmes de coexistence entre l’opérateur historique et les « nouveaux entrants » ont été résolus : sécurité, tarification, billetterie, information des usagers, transferts de personnel et de matériel. En définitive, dans les Länder (de sensibilités politiques très variées) qui ont ouvert leur réseau, l’usager comme le contribuable ont gagné à la mise en concurrence des opérateurs ferroviaires.

La Fnaut est donc favorable à une expérimentation prudente de la libéralisation du TER, en priorité sur quelques lignes fragiles à faible trafic, par exemple des lignes en antenne sur le réseau ferré principal (voire des lignes transfrontalières), ce qui éviterait de déstabiliser la SNCF et lui laisserait le temps de s’adapter. C’est en effet sur ces lignes, dont la Cour des comptes préconise la fermeture mais dont on aura besoin le jour où le prix du pétrole explosera durablement, que l’innovation technique et commerciale est la plus nécessaire.

On comprendrait mal que, sous de faux prétextes idéologiques, les régions françaises écartent cette piste de progrès, assimilée à tort à une privatisation. Le modèle proposé – une délégation de service public par la région, autorité organisatrice du TER – est depuis longtemps le modèle dominant en transport urbain et a fait ses preuves, il n’a rien à voir avec le système britannique de privatisation régulée. Il ne faut pas confondre service public et entreprise publique : ce qui compte, en ferroviaire comme en urbain, c’est la qualité du cahier des charges imposé par l’autorité organisatrice à l’exploitant, qu’il soit public ou privé. Certains présidents de régions dénoncent les insuffisances de la SNCF, avec une virulence parfois étonnante, mais reconduisent ensuite pour dix ans leur convention TER avec la SNCF, c’est incompréhensible.

En conclusion, l’attitude des décideurs politiques face à l’ouverture du TER à la concurrence ne doit pas relever d’un dogme mais d’une expérimentation pragmatique. L’expérience montre en effet que la libéralisation peut être une démarche « gagnant-gagnant » pour l’autorité organisatrice, l’usager, les nouveaux opérateurs, mais aussi l’opérateur historique qui est incité à améliorer son rapport qualité/coûts et peut alors garder l’essentiel du marché.
 

 

Par Jean SIVARDIÈRE, président de la Fnaut

Ewa

Le TER à 1 euro… ou la concurrence

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Le TER à 1 euro va être testé en Languedoc-Roussillon sur quelques lignes pilotes, selon le vœu du conseil régional. Sur les lignes de cars où cette tarification symbolique existe, la fréquentation a augmenté fortement. Ce qui n’est pas tout à fait du goût de la SNCF, qui, bien qu’elle s’en défende, craint ne pas pouvoir répondre à la demande Le torchon brûle entre la SNCF et la région Languedoc-Roussillon. Le TER à un euro, quel que soit le trajet, la région y tient. « C’est une idée révolutionnaire pour les deux millions et demi d’habitants de la région, se vante Christian Bourquin, le président du conseil régional, qui en est à l’origine. Quand on favorise les déplacements de personnes et de marchandises sur un territoire, on révolutionne l’économie… » C’était une promesse de campagne en mars 2010. A l’époque, le chouchou de Georges Frêche, sur le point de devenir vice-président chargé des transports et de l’intermodalité, visait une mise en œuvre en janvier 2011. Au décès de Georges Frêche, le fidèle lieutenant a pris sa succession, avec une volonté intacte et farouche d’instaurer le billet de TER à un euro. Dans « son » département, les Pyrénées-Orientales, il y a déjà un « petit-cousin », le car à un euro, qui, en trois ans, a permis de multiplier par six le trafic sur les lignes. « Depuis, une vingtaine de départements s’y sont mis… », rappelle l’élu.

Grâce à cette mesure, les 21 000 voyageurs quotidiens du TER devraient donc devenir au moins 80 000 en deux ans et demi, estime l’élu. Mais voilà, la SNCF traîne des pieds, bien qu’elle s’en défende. « Nous avons été saisis de la question au lendemain du scrutin des régionales, et, bien sûr, si une AO veut développer le ferroviaire, on est partants, rappelle Jean Ghédira, le directeur SNCF en Languedoc-Roussillon. Avec le cahier des charges remis en juin par la région, nous avons établi fin juillet un rapport listant tout ce qui pouvait être impacté par la mesure, mais il n’y a pas de difficultés majeures. » Ce rapport, plusieurs fois complété par la suite, a récemment déchaîné l’ire du président de région, qui, lors d’une inauguration dans le Gard en janvier, a brandi la menace de la concurrence : « La SNCF peut prendre un nouveau départ avec le TER à un euro. Si elle décide de ne pas le faire, d’autres s’en saisiront. » Ambiance.

Pour l’élu, qui voit dans la mesure « un sérieux coup de pouce à l’environnement ainsi qu’au pouvoir d’achat alors que le billet coûte en moyenne 7 à 8 euros », le rapport en question ne se contente pas de lister les risques de dysfonctionnements. « Sur 400 pages, la SNCF met en avant une cinquantaine de points, toujours sur le même schéma : c’est une idée géniale, ce sera un succès total, c’est bien pourquoi ce n’est pas possible ! », ironise-t-il. Parmi ces raisons, les principales tournent autour de l’explosion du trafic, de la capacité des trains et des sillons, la sécurisation des quais, la sûreté des voyageurs. « La ligne Nîmes – Perpignan, qui supporte 70 % des circulations et 80 % de la fréquentation, est des douze lignes sensibles, souligne le directeur SNCF. Y ajouter de l’offre plomberait sa régularité. » La SNCF estime que le TER à un euro pourrait engendrer un doublement, voire un triplement du trafic voyageurs. « Je préfère être victime du succès et être confronté à nos concitoyens qui râlent parce que les trains sont bondés, rétorque Christian Bourquin. Comment fait-on à Paris ? On part plus tôt ou plus tard ! » On voyage aussi debout, précise la SNCF, ce qui n’est pas l’habitude en Languedoc-Roussillon. « Il faut réfléchir aussi à ce que devient le métier de contrôleur, à comment lutter contre la fraude [qui est déjà de 13 %, ndlr], des équipes de sécurisation peuvent être nécessaires », ajoute Jean Ghédira.

Bref, autant de débats dont les réponses ne s’improvisent pas et qui nécessitent d’y aller doucement. « Nous avons indiqué qu’il serait peut-être plus raisonnable de commencer par des lignes affluentes », précise-t-il. Un modus vivendi accepté par la région. Cinq lignes, une par département, sont prévues au fil des mois pour servir de test sur deux ans. Mais un blocage subsiste. « Il serait inscrit dans le marbre SNCF qu’il ne peut y avoir de différences de tarifs trop importantes d’un territoire à l’autre. Je leur dis de le faire exploser, ils me répondent qu’il faut une loi », s’étonne Christian Bourquin. La région doit prendre en charge la différence de recettes. Mais encore faut-il s’entendre sur le tarif. Matheuse, la SNCF ajouterait bien 7 euros par voyage à sa subvention. Une addition qui frôlerait les 40 millions d’euros et que la région ne digère pas. « Inadmissible que la SNCF fasse fortune sur le dos des collectivités locales, tonne Christian Bourquin ; pour lui, « passer le ticket à un euro devrait faire augmenter la subvention actuelle, de 106 millions d’euros par an, de 5 à 10 % afin de financer les frais de nettoyage ou de sécurité supplémentaires ».

En attendant un accord financier, la SNCF travaille d’arrache-pied. Un groupe de travail s’active pour la première expérimentation de cet été, et les élus régionaux rencontrent régulièrement Guillaume Pepy. « Le sujet reste ouvert, rien n’est figé », souligne Jean Ghédira. Un point de vue que ne renierait pas le président de région, qui a lancé le jour des vœux pour 2011 que la SNCF avait un travail à faire sur elle-même : « Est-elle un partenaire de la région, donc une entité dynamique, ou un simple sous-traitant exécutant d’un ordre ? Dans la seconde hypothèse, j’en changerais d’autant plus facilement qu’elle ne répond pas à nos objectifs. » Et même si l’élu ne chasserait pas la SNCF de gaieté de cœur, il confesse « avoir reçu les grands groupes privés comme Veolia », qui l’ont informé qu’avec eux il n’y aurait « pas de problèmes avec le TER à un euro ». A l’heure où « pas mal d’autres AO regardent notre région avec intérêt, on est conscients qu’on déplace les curseurs », admet Jean Ghédira. L’élu impatient reconnaît que, comme tout politique persuadé de tenir une bonne idée, il est « comme un gosse qui le veut tout de suite ».

Ewa

La nouvelle halte ferroviaire de Lentilly attend l’arrivée du tram-train

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En présence de Michel Mercier, ministre de l’Aménagement du territoire et président du conseil général du Rhône, de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, et de Josiane Beaud, directrice régionale de la SNCF, le TER périurbain lyonnais a inauguré une nouvelle halte ferroviaire à Lentilly, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lyon, sur la ligne Sain Bel – Lyon Saint-Paul. Ce nouvel aménagement concerne la construction d’un quai central de 130 mètres de long et la mise en place d’un Kit TER avec panneaux d’information dynamique, abris/mobilier d’attente et consignes à vélo individuelles. En outre, le site devient un parc relais de grande capacité paysager avec 230 places de stationnement. Au total, les travaux ont coûté 2,3 millions d’euros, financés en majorité par les collectivités dont la région Rhône-Alpes (37 %), le département du Rhône (34 %) et la Communauté de communes du Pays de l’Arbresle (17,5 %). Le montant est complété par le Syndicat départemental des énergies du Rhône (5,5 %) et l’Etat, la SNCF et RFF (2 % chacun).

La halte ferroviaire de Lentilly marque une étape importante du projet de développement du projet ferroviaire de l’Ouest lyonnais dans le cadre du Réseau express de l’aire métropolitaine lyonnaise (Real). Ce nouvel équipement, lié à de nouveaux services – dont le cadencement au quart d’heure en heures de pointe -, va aussi contribuer à l’accueil du tram-train qui circulera sur les trois lignes de l’ouest lyonnais. La région a investi 102 millions d’euros en crédit-bail dans l’achat de 24 rames Dualis Alstom qui seront mises en service progressivement sur la branche Lyon (Saint-Paul) – Tassin – Sain Bel en septembre 2011, sur Lyon – Brignais en décembre 2012 et sur Lyon – Lozanne en 2015.

Ewa

Bel avenir pour le TER en Auvergne

77 % des actifs auvergnats prennent la voiture pour se rendre au travail quotidiennement. Une récente enquête Insee propose une estimation des flux potentiels sur les principales lignes TER, en tenant compte des lieux de domicile des actifs et étudiants, et de leur possibilité d’accéder facilement à une gare. Comme dans beaucoup de régions françaises, le principal mode de transport utilisé par les actifs auvergnats reste la voiture. 77 % la prennent pour se rendre au travail quotidiennement. C’est ce qui ressort de la récente enquête Insee intitulée « Déplacements quotidiens et modes de transport : un enjeu pour l’Auvergne » réalisée pour le compte du conseil régional. Les transports, « l’un des trois postes budgétaires les plus importants de la collectivité sont une préoccupation quotidienne pour le conseil régional », y assure-t-on. Les défis à relever en matière de politiques de transports sont nombreux et complexes pour la collectivité : il faut répondre à une forte demande en déplacements, souvent plus rapides, tout en tenant compte de l’aspect environnemental mais aussi de l’aspect social. » Au-delà d’un état des lieux des déplacements en Auvergne, établi sur la base des données du recensement de 2006, comparées à celles de 1999, cette étude propose une estimation des flux potentiels sur les principales lignes TER, en tenant compte des lieux de domicile des actifs et étudiants, et de leur possibilité d’accéder facilement à une gare.

Premier constat : une hausse de 9 % du nombre d’Auvergnats travaillant ou étudiant hors de leur commune de résidence entre 1999 (396 700) et 2006 (434 000). 53 % des déplacements quotidiens se font à l’intérieur ou en direction des six principales agglomérations de la région, notamment Clermont-Ferrand (3 déplacements sur 10). Deuxième constat : des trajets quotidiens de plus en plus longs. Le trajet moyen passe de 10,4 à 11,6 km pour les salariés et l’allongement est aussi d’un km pour les scolaires. Quant à la durée, elle est de 26 minutes contre 30 minutes pour la moyenne nationale. L’augmentation du nombre de trajets cumulé à leur allongement engendre une hausse estimée de 27 % des distances parcourues depuis 1999. Soit l’émission de 487 000 tonnes de CO2 en 2006.

Pourtant, à proximité des 6 lignes de TER desservant les principales villes, on estime à 92 400 personnes le potentiel d’utilisateurs du train pour aller au travail ou à l’école. Or, seuls 7 % d’entre eux utilisent déjà les transports en commun (90 % la voiture). « Si ces actifs abandonnaient leur voiture au profit du TER cela permettrait un gain de 59 500 tonnes de CO2, soit une réduction de plus de la moitié de leurs émissions actuelles », a calculé l’Insee.

Ewa

Un plan de redressement pour Paca à l?automne

C?est l?heure de la remise à plat en Provence-Alpes-Côte d?Azur, où rien ne va plus entre la SNCF et la région. L?audit présenté par Guillaume Pepy à Michel Vauzelle doit déboucher dès la rentrée sur des « mesures exceptionnelles » Même s’il pose une question, le titre du quotidien La Provence, le 28 juin, a le mérite de la clarté. « TER : la crise entre la Région et la SNCF peut-elle prendre fin ? » Tout comme ce sous-titre : « La Région veut sortir de la crise qui l’oppose à la SNCF sur la gestion des TER ». À cet égard, la rencontre le 22 juin entre le patron de la Région, Michel Vauzelle, et celui de la SNCF, Guillaume Pepy, peut marquer une ère nouvelle dans des relations particulièrement tendues, depuis des années, entre la collectivité territoriale et l’entreprise publique, sur fond de situation tendue au quotidien pour les voyageurs. Le climat est propice à l’exploration de pistes nouvelles et à une grande remise à plat. Ces derniers mois, et depuis les élections régionales, le vice-président Transport a changé, tout comme le responsable régional de la SNCF et celui de RFF. « De nouvelles équipes, cela peut toujours donner l’opportunité de rebondir », résume Olivier Monnot, directeur délégué TER en Paca. Michel Vauzelle et Guillaume Pepy viennent de convenir d’engager, d’ici à l’automne, « un protocole de sortie de crise afin d’améliorer significativement et durablement la qualité du service TER en Paca ». Changement de ton notable : à l’issue de la rencontre, Michel Vauzelle s’est particulièrement satisfait de « l’atmosphère constructive ». Il avait demandé à la SNCF de procéder à « un examen approfondi des causes des multiples dysfonctionnements qui pénalisent lourdement le quotidien des usagers ». Cela a donné lieu à un audit dont les résultats, qui viennent de lui être présentés, « constituent une base solide pour déterminer les solutions nous permettant d’insuffler une nouvelle dynamique ». Reconnaissant que la situation nécessite la mise en œuvre de « solutions exceptionnelles », le président de la SNCF répond banco : « Nous allons dans les semaines qui viennent définir ensemble les modalités d’un plan de redressement qui permette, à court et moyen terme, de répondre à ces attentes », assure-t-il. Cette concertation, à laquelle RFF sera associée, devra déboucher sur la présentation d’un document, perçu comme « un protocole de fin de crise », que le président de la SNCF viendra présenter aux élus régionaux. Objectif essentiel, selon Michel Vauzelle : « une amélioration du service inscrite dans la durée. La SNCF doit donc y consacrer les moyens humains nécessaires et redoubler d’efforts en matière d’information des voyageurs et de lutte contre la fraude ». Histoire de « retrouver la confiance » des 100 000 usagers qui empruntent 700 TER par jour circulant dans cette région.
 

Pascal?GRASSART

Ewa

La libéralisation des TER, menace ou opportunité ?

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Faut-il autoriser la mise en concurrence des lignes de TER de la SNCF ? Si oui, à quelle conditions ? A quelques semaines de la publication du rapport du sénateur Francis Grignon sur les modalités de l'ouverture à la concurrence des TER (attendu pour Pâques), Ville, Rail & Transports ouvre le débat sur ce sujet, hautement sensible en France. Donnez votre avis en laissant vos remarques et commentaires. A vos plumes ! L'OUVERTURE DU TER A LA CONCURRENCE : UNE DEMARCHE « GAGNANT-GAGNANT »

Par Jean SIVARDIÈRE, président de la FNAUT
 

L’ouverture du TER à la concurrence n’est pas une notion nouvelle pour la FNAUT, qui l’avait explicitement recommandée dès 1992, lors d’un colloque qu’elle avait organisé à Tours sur le thème de « l’avenir des lignes ferroviaires régionales ».

A l’époque, ces lignes, qu’on appelait encore « lignes secondaires », étaient à l’abandon et leur déclin paraissait inéluctable. La SNCF cherchait à l’évidence à s’en débarrasser (comme aujourd’hui elle se désengage du trafic des wagons isolés et de certaines relations intercités) : matériel obsolète, horaires inadaptés, correspondances dissuasives… Et à chaque transfert sur route, une part importante de la clientèle abandonnait le transport public pour la voiture.

Le déclin des lignes à faible trafic potentiel n’avait pourtant rien d’inéluctable : en Suisse, de telles lignes étaient bien équipées et exploitées avec succès, soit par les CFF, soit par des opérateurs locaux. Un cas atypique avait aussi attiré l’attention de la FNAUT : celui de la ligne bretonne Carhaix-Guingamp-Paimpol, perpendiculaire à la radiale Rennes-Brest.

L’exploitation de cette ligne avait été affermée par la SNCF à un exploitant privé, la CFTA, intégré par la suite au groupe Connex devenu Veolia Transport. A la surprise générale, la CFTA avait sauvé la ligne d’une disparition certaine par un double succès :
– d’une part une réduction des coûts d’exploitation de plus de 20 % grâce à l’utilisation d’un autorail conçu pour être exploité par un agent unique polyvalent, à la fois conducteur, receveur et responsable du petit entretien ;
– d’autre part une hausse supérieure à 20 % du volume de la clientèle grâce à une action commerciale proche du terrain (de meilleures correspondances à Guingamp, une adaptation des horaires pour capter la clientèle scolaire).

En conclusion de son colloque, la FNAUT n’avait donc pas hésité à affirmer que la SNCF, très performante sur les lignes à fort trafic, n’était pas forcément la mieux placée pour exploiter les lignes à faible trafic voyageurs et fret, ce qui est un métier bien différent et nécessite l’intervention d’opérateurs spécialisés.

Depuis vingt ans, la situation des lignes « secondaires » a radicalement évolué grâce à la régionalisation, une démarche que la FNAUT a soutenu dès que le préfet Gilbert Carrère en a lancé l’idée en 1992. Suite à l’engagement des régions, le TER connaît un succès commercial spectaculaire. Cependant son ouverture à la concurrence reste nécessaire pour deux raisons : d’une part, même si la SNCF est bien loin d’en être la seule responsable, la qualité du service reste très insuffisante, au moins dans certaines régions ; d’autre part les coûts de production de la SNCF sont très nettement plus élevés (de pus de 50 %) que ceux des exploitants privés et même de la Deutsche Bahn.

Bien entendu, l’ouverture à la concurrence n‘est pas la solution miracle. Ce n’est pas elle qui améliorera l’état des infrastructures et sa capacité, ou qui garantira un financement pérenne de l’exploitation. Le libre choix de l’exploitant par chaque région sur chaque ligne peut cependant amener des innovations dans les méthodes d’exploitation du TER et dans le service rendu aux usagers, une réduction des coûts et une hausse des recettes commerciales, donc la possibilité, pour les régions, de continuer à développer l’offre à dépense égale.

L’exemple allemand est convaincant. La concurrence a permis une baisse durable des coûts (de 20 % à 30 %), une nette amélioration de la qualité de service et une forte hausse (30 %) de la fréquentation, qui était déjà élevée. La Deutsche Bahn a réussi à conserver environ 80 % du marché du transport régional, car elle a amélioré sa productivité et ses prestations. Tous les problèmes de coexistence entre l’opérateur historique et les « nouveaux entrants » ont été résolus : sécurité, tarification, billetterie, information des usagers, transferts de personnel et de matériel. En définitive, dans les Länder (de sensibilités politiques très variées) qui ont ouvert leur réseau, l’usager comme le contribuable ont gagné à la mise en concurrence des opérateurs ferroviaires.

La FNAUT est donc favorable à une expérimentation prudente de la libéralisation du TER, en priorité sur quelques lignes fragiles à faible trafic, par exemple des lignes en antenne sur le réseau ferré principal (voire des lignes transfrontalières), ce qui éviterait de déstabiliser la SNCF et lui laisserait le temps de s’adapter. C’est en effet sur ces lignes, dont la Cour des Comptes préconise la fermeture mais dont on aura besoin le jour où le prix du pétrole explosera durablement, que l’innovation technique et commerciale est la plus nécessaire.

On comprendrait mal que, sous de faux prétextes idéologiques, les régions françaises écartent cette piste de progrès, assimilée à tort à une privatisation. Le modèle proposé – une délégation de service public par la région, autorité organisatrice du TER – est depuis longtemps le modèle dominant en transport urbain et a fait ses preuves, il n’a rien à voir avec le système britannique de privatisation régulée. Il ne faut pas confondre service public et entreprise publique : ce qui compte, en ferroviaire comme en urbain, c’est la qualité du cahier des charges imposé par l’autorité organisatrice à l’exploitant, qu’il soit public ou privé. Certains présidents de régions dénoncent les insuffisances de la SNCF, avec une virulence parfois étonnante, mais reconduisent ensuite pour dix ans leur convention TER avec la SNCF, c’est incompréhensible.

En conclusion, l’attitude des décideurs politiques face à l’ouverture du TER à la concurrence ne doit pas relever d’un dogme mais d’une expérimentation pragmatique. L’expérience montre en effet que la libéralisation peut être une démarche « gagnant-gagnant » pour l’autorité organisatrice, l’usager, les nouveaux opérateurs, mais aussi l’opérateur historique qui est incité à améliorer son rapport qualité/coûts et peut alors garder l’essentiel du marché.

 

 

 

 

 

LES CONSEILS RÉGIONAUXPEUVENT ENCORE SAUVER LA SNCF

Par Jean-Claude Favin LÉVÊQUE, consultant indépendant
 

N’importe quel incident de la SNCF peut dégénérer en affaire d’Etat. Un train de nuit Strasbourg – Port-Bou collectionne-t-il les dysfonctionnements, qu’il focalise toute l’attention des médias, donc de la ministre qui fait alors connaître sa colère. Les syndicats s’empressent de fustiger – comme lors de n’importe quel incident – la réduction des effectifs et la casse du service public. Les associations de consommateurs, eux aussi, dénoncent, comme toujours, la vétusté et le défaut d’entretien du matériel. Ces mêmes responsables ont manifesté beaucoup plus de sobriété face à une série de cinq accidents de passage à niveau en moins de deux semaines, dont trois mortels. Une telle inversion des préoccupations du microcosme ferroviaire est symptomatique de son état d’égarement. Le ferroviaire français est malade de son statut d’administration et il n’a à son chevet que des docteurs Knock.

Parlons donc du problème central du ferroviaire français, son intégration dans l’Europe. La différence entre la France et l’Europe en matière ferroviaire est que la seconde a un projet, l’espace ferroviaire unique. L’objectif est de rendre l’ensemble du territoire de la Communauté accessible en train et de développer ainsi ce mode plus économique et écologique. Dans cette réforme vaste et difficile, la France, un grand du ferroviaire, est une bien mauvaise élève. Elle a raté la première étape, celle de l’infrastructure. Elle avait plutôt bien commencé en créant RFF (Réseau ferré de France). Mais, velléitaire, elle en est restée là. Tout en donnant la propriété des voies à RFF, elle a laissé à la SNCF la responsabilité de la gestion des circulations et de la maintenance du réseau. D’où un système unique en Europe par sa complexité, la polémique SNCF/RFF permanente, une planification contestée et l’opacité du modèle économique. Au bilan, un réseau aux coûts élevés, insuffisamment entretenu et qui n’arrive pas à financer le développement nécessaire.

La deuxième étape de la réforme, c’était le fret ferroviaire. Une catastrophe industrielle pour notre pays : pendant la même période d’une dizaine d’années où le trafic allemand augmentait d’un tiers, la France réussissait la performance de voir le sien chuter d’autant. Plutôt qu’accepter la concurrence, la France a préféré saborder son fret ferroviaire. Le marché français est aujourd’hui considéré si hostile et si peu propice aux affaires que les concurrents ont préféré abandonner la partie, hors la Deutsche Bahn qui a les moyens d’attendre son heure.
Approchent la troisième étape sur les trains express régionaux (TER) et au-delà la quatrième et dernière sur les trains grandes lignes. Inutile de dire que si la troisième est dans la lignée des deux premières, la quatrième sera jouée d’avance. La France aura perdu la compétition ferroviaire européenne sans avoir livré une seule bataille. Tous nos espoirs reposent donc sur cette troisième étape. L’Europe souhaite que ces marchés soient attribués par appels d’offres alors que la SNCF a le monopole des TER et que les régions, responsables de ce service public, ont l’obligation de négocier – peut-on appeler cela négocier ? –directement avec l’entreprise publique.

Les régions se trouvent donc en situation d’arbitre sur ce dossier. Leur positionnement à gauche leur fait afficher traditionnellement un soutien infaillible à la SNCF et au monopole. Pourtant, elles ont sous les yeux le retour d’expérience de l’Allemagne où l’introduction de cette concurrence tempérée s’est accompagnée du développement du réseau et du trafic ainsi que d’une baisse significative des coûts. En France, le trafic a aussi augmenté sensiblement depuis le transfert aux régions de cette responsabilité, il y a une douzaine d’années. Mais au prix d’un paradoxe exceptionnel : alors que le ferroviaire est une activité aux coûts majoritairement fixes, la hausse du trafic voyageurs aurait dû se traduire par une baisse des coûts unitaires. Au contraire, ils ont augmenté encore plus vite que le trafic. Bref, un résultat comme seuls les systèmes administratifs savent en produire et bloquant le développement futur.

Certaines régions sont légitimement exaspérées d’être prisonnières d’un système qu’elles savent absurde. La situation est originale. Elles détiennent le sort de la réforme ferroviaire française entre leurs mains. Qu’elles exigent le changement et qu’elles se déclarent prêtes à s’y engager, le gouvernement ne pourrait que suivre l’initiative. Pourtant, le contexte politique n’y est guère favorable. Période électorale, dogmatisme droite/gauche, il faudrait beaucoup de courage et de clairvoyance aux politiques des deux bords pour trouver un chemin dépassionné et enclencher le processus qui permettrait de sortir la SNCF de l’impasse où l’a mise le protectionnisme viscéral de la France.

Le rapport Grignon, arlésienne parlementaire, pourrait sortir prochainement. Il doit être l’occasion de poser officiellement le débat. Ses propositions – ou tout au moins la version officieuse parue il y a quelques mois – sont très discutables sur le fond. Il abonde excessivement dans le sens de la SNCF qui rêve d’imposer à ses concurrents toutes les contraintes que son statut d’administration lui a fait accepter en matière de gestion du personnel et de conditions de travail. Aucune déréglementation n’a été soumise à une telle clause léonine. Les salariés des low-cost aériennes n’ont pas le même contrat de travail que ceux d’Air France ou Lufthansa. Les agents de la Deutsche Bahn sont mieux payés que ceux de ses nombreux concurrents. Cela n’empêche pas ces compagnies de prospérer. Les opérateurs historiques bénéficient des avantages du sortant, de l’antériorité de l’offre, de la connaissance du marché, du contrôle des réseaux commerciaux, de l’exclusivité de moyens rares comme la distribution, de la maîtrise de la gestion des circulations ou des gares, sans compter le plein soutien de l’administration centrale. Bref, ils disposent de nombreux avantages concurrentiels. Cela, la SNCF le sait, mais elle n’en souhaite pas moins couper les ailes aux nouveaux entrants et, notamment, rogner leur compétitivité sur les coûts. Elle espère ainsi alléger les difficiles efforts de productivité qui lui seront nécessaires. Pour la France, cette prétendue équité serait en effet la meilleure méthode pour faire fuir les concurrents. On pourrait alors obtenir le même résultat que dans le fret, un marché français que les acteurs évitent soigneusement. Les régions poursuivront alors leur tête à tête administratif avec la SNCF.

Accessoirement, la SNCF sera marginalisée dans une grande Europe ferroviaire. La France ferroviaire est à l’heure du choix : le sursaut ou la poursuite du déclin. Le sursaut passe clairement par un engagement sans ambiguïté et sans tarder dans la logique européenne. Le dossier des Trains express régionaux est la dernière occasion pour notre pays de s’engager dans une modernisation de son ferroviaire et le faire entrer au rang qui doit être le sien au sein de l’Europe.

Ewa

Le photovoltaïque s’?invite dans les transports

Le navigateur Raphaël Dinelli avait couru le dernier Vendée Globe sur un bateau à énergie solaire. Sur le même modèle, il vient de présenter aux Sables-d?Olonne un train équipé de cellules photovoltaïques particulièrement puissantes. Et si le soleil pouvait suffire, dans les transports, à couvrir tous les besoins en énergie en dehors de la locomotion ? C’est sur ce principe que Raphaël Dinelli, homme des mers, à la tête de la fondation Océan vital vouée au développement des énergies renouvelables, a présenté trois concepts de véhicules à assistance électrique générée uniquement par le soleil. Une automobile, un autocar mais surtout un TER au toit recouvert de 48 m2 de cellules photovoltaïques susceptibles d’assurer son éclairage intérieur et d’abaisser quelques autres sources de consommation d’énergie. La rame est un TER électrique à deux niveaux. Elle est préparée par le Centre d’ingénierie du matériel (CIM) du Mans et devrait être mise en circulation commerciale à la fin de l’année dans la région des Pays de la Loire qui finance le programme de recherche du laboratoire de Raphaël Dinelli à 85 %. « Aujourd’hui, nous pouvons garantir l’éclairage d’une rame Duplex toute la journée grâce à cette nouvelle technologie qui en combine trois : les panneaux de cellules photovoltaïques mis au point par Raphaël Dinelli, les batteries classiques lithium-ion et les ampoules LED à faible consommation. Une rame nécessitait une puissance de 15 kW/h par voiture. Le recours aux ampoules de basse consommation permet de réduire les besoins à 8 kW/h. C’est ce que nous apporte le solaire », résume Philippe Girou, du CIM, chef de ce projet de « train solaire ».
L’amélioration, par Raphaël Dinelli, de l’efficacité des panneaux voltaïques est à l’origine de ce programme d’application au monde du transport. L’électricité générée par une cellule photovoltaïque représente dans le bâtiment entre 5 et 10 % de l’énergie reçue par le soleil. Là, elle atteint 21 % et monte parfois jusqu’à 40 %. Autre avancée, brevetée par Raphaël Dinelli, le panneau de cellules photovoltaïque est devenu léger et d’une extrême souplesse. La trouvaille vient des matériaux composites. La cellule, à l’origine très fragile, est « encapsulée », elle ne se casse plus. Le panneau solaire se plie sans dommage. Dix fois moins de verre, dix fois moins d’aluminium, il perd aussi 90 % de son poids. Il ressemble à un film plastique. Son épaisseur varie de 0,6 et 1 mm. Il se pose comme un film adhésif sur des surfaces qui n’ont plus besoin d’être planes. Le toit du TER est bombé, il y est donc collé. « Nous vérifierons, prochain défi, qu’il résiste aux très grandes vitesses du train », indique Raphaël Dinelli. Pour lui, auparavant, la plus grande difficulté technique, commune à tous les moyens de transport, consiste à générer une alimentation électrique continue malgré une source d’énergie potentiellement illimitée mais d’accès réduit. D’abord en raison de la surface de panneau disponible. Sur un train, elle est beaucoup plus petite que sur une maison, encore plus petite sur une voiture. Ensuite, le véhicule traverse des zones d’ombre. « Les systèmes dédiés au transport se révèlent donc, par nature, très complexes. Nous avons une grande avance acquise en mer. Le pont d’un bateau n’est pas toujours exposé au soleil lui non plus. Nous savons bien que dans ce domaine le nerf de la guerre réside dans la capacité en batteries que l’on peut embarquer. Mais on ne peut les multiplier à l’infini. L’autre voie possible, c’est d’avoir à alimenter des systèmes à consommation d’énergie de plus en plus basse. Dans certains secteurs du transport, ils existent encore peu. Pas du tout même dans l’autocar », explique Raphaël Dinelli.
Le nouveau train « écolo » dévoilé sur plans aux Sables-d’Olonne ira un peu plus loin dans ce sens. « En plus de son nouveau système d’éclairage, il comportera tout un tas d’innovations qui réduiront encore son empreinte carbone : entre autres, du tissu bio pour les fauteuils et des commandes pour passagers sous forme de tables digitales tactiles », assure Philippe Girou. En attendant, un jour, de diminuer encore l’énergie non renouvelable consacrée au gros poste du chauffage, principale consommation d’un train hors locomotion. Celui imaginé par Raphaël Dinelli et le CIM sera présenté au salon Innotrans, en septembre prochain, à Berlin. Au passage, il bénéficiera d’une nouvelle livrée, affirmant son caractère écolo et innovant.
 

Hubert HEULOT

Ewa

La Haute-Normandie rénove ses TER VO2N

Le conseil régional de Haute-Normandie a décidé de rénover les 41 voitures du parc de VO2N pour un montant de 10,2 millions d?euros Comment conserver une capacité de 1 000 places par rame avec des longueurs de quai insuffisantes à Paris-Saint-Lazare ou Mantes, sachant que les doubles rames TER2N nécessitent 270 mètres de longueur contre 193 mètres pour un train VO2N ? Le conseil régional de Haute-Normandie, qui souhaitait implanter sur l’ensemble de son réseau TER des TER2N, n’a pu résoudre le problème. En conséquence, la rénovation du parc de VO2N (41 voitures) a été décidée pour un montant de 10,2 millions d’euros. Les dessertes concernées sont Paris – Vernon et Paris – Evreux – Serquigny. Les trois premières rames ont été livrées en janvier. Principales modifications : en partie supérieure, les cinq places de front sont devenues quatre, les sièges ont été modernisés avec adjonction d’appuie-tête, la décoration intérieure a été revue, les voitures disposent désormais d’accès facilités pour les personnes à mobilité réduite et des garages à vélos ont été aménagés. L’objectif est de prolonger leur vie jusqu’en 2020. « Fin 2010, l’ensemble du matériel régional sera neuf ou modernisé après un investissement de plus de 400 millions d’euros », souligne Alain Le Vern, le président du conseil régional.
 

Richard GOASGUEN

Ewa

Palmarès TER : les coups de c?ur 2009

Vingt autorités organisatrices, ce sont vingt fois plus d?idées pour le lancement de nouveaux produits destinés à promouvoir les voyages en TER. Voici quatre idées ou innovations qui ont attiré notre attention, dans quatre domaines différents INTERMODALITÉ
Bourgogne : la « gare de demain » dès aujourd’hui
Le plus emblématique des pôles d’échanges multimodaux (PEM) en cours de projet ou déjà achevés en Bourgogne est celui de Dijon, qui se conforme à la hiérarchie des modes de déplacement prônée par le rapport Keller de mars 2009 sur « la gare de demain ». Cette intermodalité en gare de Dijon est renforcée par un pilotage unique et central des différents modes de transport présents sur le parvis de la gare. De tels PEM existent également à Nevers, Chalon-sur-Saône et Auxerre. Des projets sont en cours à Mâcon, Laroche-Migennes et Beaune. D’autres projets sont également prévus en milieu rural, où des stationnements pour les cars interurbains sont systématiquement prévus (Corgoloin, Auxonne…) ainsi que des stationnements PMR, vélos…

TARIFICATION
Languedoc-Roussillon : Kartatoo, Une tarification zonale et intermodale qui attire de nouveaux usagers
Sous l’impulsion de la région, les différentes autorités organisatrices de transports collectifs (en commençant par les agglomérations et les régions) ont décidé de faciliter l’utilisation des différents modes en Languedoc-Roussillon par un titre de transport unique et une grille tarifaire adaptée. Ainsi est né le titre Kartatoo, « première tarification intermodale et multimodale sur l’ensemble du territoire d’une région », qui permet au voyageur d’emprunter successivement ou alternativement, de manière illimitée, les réseaux urbains des agglomérations et le réseau régional ferroviaire et routier. Kartatoo est un abonnement mensuel, zonal et intermodal, pour les trajets quotidiens entre le domicile et le lieu d’études ou de travail. La région est divisée en plusieurs zones correspondant aux agglomérations : le prix de l’abonnement dépend du nombre de zones traversées. Outre la simplification offerte par un titre unique, la nouvelle tarification permet de réduire fortement le total payé par l’usager, jusqu’à 38 %. Le résultat de cette démarche est « un véritable succès commercial », selon la région, qui se félicite non seulement de la fidélisation des abonnés, mais aussi du fait que cette tarification attire sur le réseau TER un nouveau public (26 % des nouveaux abonnés), parmi lesquels la plupart privilégiaient jusqu’alors les déplacements en voiture (15 % des nouveaux abonnés). Enfin, cette tarification zonale (de type alvéolaire) s’inscrit dans la perspective d’un support billettique Kartatoo interopérable sur le Languedoc-Roussillon. Lancée dès décembre 2009 sur le réseau TER, l’interopérabilité billettique couvrira progressivement le territoire régional avec les réseaux de transport partenaires.

COMMUNICATION
Nord-Pas-de-Calais : une campagne sur les temps de parcours des automobilistes
Le TER en Nord-Pas-de-Calais possède un atout unique en France pour faire rétrécir les temps de parcours : la grande vitesse. Ainsi, lorsqu’à l’automne 2008 la région a lancé une campagne grand public de valorisation de la mobilité régionale offerte par son TER, la rapidité des dessertes a été mise en avant : « une manière indirecte de faire réfléchir les automobilistes sur leur propre temps de parcours ». Cette campagne s’est déclinée sous la forme d’affichages 4×3 sur les axes routiers les plus fréquentés et les parkings de Lille, valorisant les temps de parcours les plus courts sur les origines – destinations les plus courantes, ainsi que sur celles qui avaient le plus grand impact auprès des personnes au volant. Le cœur de cible était le public « en capacité de prendre le train », c’est-à-dire dont le domicile est proche d’une gare. L’autre vecteur de cette campagne était un spot télévisuel de 20 secondes diffusé le soir sur France 3 Nord-Pas-de-Calais (à destination des salariés de retour au domicile) et dans les 192 salles de cinéma de la région (pour les jeunes et étudiants). Le lien avec cette campagne s’est maintenu tout au long de l’année 2008 et 2009 avec des déclinaisons des messages sur le guide des horaires TER Nord-Pas-de-Calais ou lors d’événements auxquels la région participait. Par ailleurs, en décembre 2008, le TER Nord-Pas-de-Calais a fêté ses 30 ans : l’occasion pour la région et la SNCF de commémorer leur partenariat avec un train-expo qui a accueilli les visiteurs dans 11 gares du territoire.

INFORMATIONS-VOYAGEURS
Champagne-Ardenne : Vitici, bien plus qu’un site TER
Afin d’améliorer l’accès à l’information sur l’offre de transports publics en région Champagne-Ardenne et faciliter la vie de leurs usagers, le conseil régional et les collectivités responsables du transport sur le territoire champardennais ont lancé à l’automne 2009 le site Vitici. Réalisé en moins de deux ans par Canal TP (groupe Effia) dans le cadre du schéma régional des infrastructures et des transports (Srit), Vitici donne des itinéraires « porte à porte », mais aussi des cartes, des horaires ou des états du trafic. Ce site vise à devenir le site de référence sur l’offre de transport public existante en région Champagne-Ardenne, tout en renseignant également sur l’offre ferroviaire nationale. Simple et intuitif, Vitici vise à améliorer l’intermodalité et la compétitivité des transports publics par rapport à l’automobile, en facilitant les correspondances et en tenant compte des déplacements de personnes en situation de handicap. Dès le lancement de Vitici, l’offre de huit premiers réseaux partenaires a été intégrée : TER Champagne-Ardenne et cars Transchampagne-Ardenne (conseil régional), réseau TUR (communauté de l’agglomération de Reims), réseau TCAT (communauté de l’agglomération troyenne), réseau TAC (communauté d’agglomération de Charleville-Mézières), réseau SitacBus (communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne), réseau Le Bus (communauté de communes du Pays chaumontais), réseau Mouvéo (communauté de communes d’Epernay-Pays de Champagne), et réseau du conseil général de la Haute-Marne. D’autres réseaux se préparent à intégrer Vitici très rapidement, à l’exemple des conseils généraux des Ardennes et de la Marne : une telle intégration de l’ensemble des réseaux de transports dans une région serait « une première au niveau national ». Consultable depuis un ordinateur personnel, l’information peut déjà être exportée vers un agenda électronique. De plus, il est prévu que Vitici soit disponible en version mobile, adaptée aux résolutions d’écran les plus répandues dans le parc de téléphones portables actuel (iPhone…) et personnalisé, en particulier pour les alertes concernant les perturbations affectant le trajet habituel de l’utilisateur (retard, évolution de plan de transport, information événementielle, grève…), avec des propositions d’éventuels itinéraires de contournement ou substitution.
 

François DUMONT et Patrick LAVAL

 

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