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Ewa

Ségolène Royal veut acheter ses TER sans la SNCF

L?appel d?offres portera sur l?achat de 10 à 30 rames de TER pour répondre aux besoins de matériel roulant sur la période 2012-2030 Entre un bail commercial anodin et le marché d’aménagement de la salle des profs d’un lycée, une délibération majeure de la région Poitou-Charentes a failli passer inaperçue. « Commande directe de matériel roulant ferroviaire », est-il inscrit au titre VIII du relevé de décisions de la réunion de la commission permanente du conseil régional du 27 novembre 2009. Derrière ce vocable, une petite révolution : la région présidée par Ségolène Royal se prépare à lancer un appel d’offres pour acheter de 10 à 30 rames de TER pour répondre à ses besoins de matériel roulant sur la période 2012-2030. Et cela, en se passant des services de la SNCF, ce qui serait une grande première. Jusqu’à aujourd’hui, bien que les régions soient devenues autorités organisatrices des TER, c’est toujours la SNCF qui a fait l’intermédiaire et passe commande pour l’acquisition des nouveaux trains. Cette année, la SNCF a instruit deux commandes cadre régionales, le PP (Regiolis), attribué à Alstom, et le PHD, en voie d’attribution à Bombardier. Ségolène Royal envisage aujourd’hui une troisième voie : acheter ses trains toute seule. D’après un juriste, bien que jamais encore expérimentée par les régions, la commande en direct de trains ne serait pas interdite par la Loti ni par la loi SRU, ni même par le code des marchés publics. « Les AOT urbaines passent bien leurs commandes en direct, on ne voit pas bien en vertu de quoi ce même droit serait refusé aux régions », commente le même juriste. Mais, au fait, pourquoi passer une commande en direct et se passer de la SNCF et de sa parfaite connaissance de l’instruction de ce type de marchés ? Interrogée, la région ne nous a pas répondu. Mais d’après nos informations il s’agirait, d’une part, de pouvoir disposer de rames dans un délai plus court (2012 contre 2015 pour les premières rames en option du Regiolis) et, d’autre part, de se procurer des trains « sur étagère » dont la plupart des frais fixes sont déjà amortis. Egalement, il s’agirait de faire des économies sur certains frais liés à l’intervention de la SNCF : la fourniture d’équipements et de frais d’ingénierie dont le montant avoisinerait les 400 000 euros par rame. Evidemment, la région Poitou-Charentes se trouvera obligée de se doter de moyens humains pour instruire la passation de l’appel d’offres et de la commande, dont la responsabilité technique lui incombera. Bien qu’informée, la SNCF fait aujourd’hui mine d’ignorer la démarche de la région frondeuse. Même si l’affaire semble jouable d’un point de vue juridique, elle ne pourra se concrétiser sans l’aval, même tacite, de la SNCF. Car aucun des constructeurs ferroviaires français ne prendra le risque de se fâcher avec son plus grand client pour quelques rames de plus. Au-delà du cas de Poitou-Charentes, c’est une question majeure qui est posée ici : peut-on empêcher une région d’acheter ses TER toute seule ? Et si oui, pour combien de temps encore ? De nombreuses régions vont suivre cette affaire avec beaucoup d’intérêt. Et l’on attend, pourquoi pas, un avis sur ce sujet du ministre de tutelle de la SNCF, Dominique Bussereau. Le principal adversaire de Ségolène Royal en Poitou-Charentes.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Les TER GV peinent à se faire une place dans le système ferroviaire français

La SNCF propose aux régions qui souhaiteraient racheter d?anciens TGV, de prendre pour base le prix de rames Duplex neuves Le TER GV, c’est bien connu, tout le monde est pour. RFF se dit en faveur de ces TER à grande vitesse, mais il leur fera payer le même prix de péage que les autres TGV. La SNCF est pour également, mais uniquement dans les interstices de capacité du réseau laissés vacants par les trains à longue distance, et à la condition que ces TER GV ne fassent pas d’ombre aux trains nationaux opérés en propre par la SNCF. « Il faut faire attention à la concurrence du service TER GV envisagé par les régions avec le TGV, qui n’est pas subventionné. Nous regardons l’impact sur nos grandes lignes. Entre Lyon et Marseille, il serait considérable ! Et sur Mulhouse – Besançon – Dijon, on risque de mettre par terre l’équilibre du TGV Rhin-Rhône ! », a expliqué lors du colloque sur les TER GV organisé par l’association Villes et régions européennes à grande vitesse (VREGV) Michel Lebœuf, chargé de la prospective à la SNCF, cité par l’AFP. Quant aux régions qui souhaiteraient racheter d’anciennes rames de TGV en service depuis 1993, leur propriétaire, la SNCF, leur propose – sans rire – de le faire en prenant pour base le prix des rames Duplex neuves qu’elle doit acheter pour renouveler son parc. Malgré son succès populaire dans le Nord-Pas-de-Calais, le TER GV, ce « chaînon manquant entre TER et TGV » – selon l’expression de Bernard Soulage, président de l’association VREGV – dont rêvent les régions traversées par des lignes à grande vitesse, n’est pas facile à mettre en place. Deux régions sont plus avancées que les autres dans cette démarche. La Franche-Comté aimerait profiter de la future LGV Rhin-Rhône pour relier à grande vitesse les agglomérations de Chalon-sur-Saône, Dijon, Besançon, Belfort-Montbéliard, Mulhouse et Bâle. La région Rhône-Alpes aimerait mettre en place pour décembre 2013 un TER GV sur la liaison sillon alpin – Midi depuis Annecy, Chambéry, Grenoble et Valence, jusqu’à Marseille et Montpellier. Et si les régions s’inspiraient de l’exemple britannique ? Dans le Kent, les territoires qui participaient au financement de la ligne High Speed One s’étaient assurés qu’en contrepartie un service à grande vitesse régional à grande échelle serait mis en place sur la LGV. Il débute ce 13 décembre.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Concurrence TER : l?Alsace attendra

Après s?être portée volontaire pour ouvrir son réseau TER à la concurrence, l?Alsace renonce? momentanément Jusqu’à ces dernières semaines, l’Alsace n’hésitait pas à affirmer qu’elle serait la première région à ouvrir à la concurrence une partie de ses TER. Le conseil régional dirigé par la droite expliquait, officieusement, qu’un lot de 15 à 20 % serait soumis à appel d’offres dans le cadre de la convention ferroviaire qu’il doit signer avec la SNCF le 4 décembre. Les liaisons concernées pouvaient être soit l’étoile ferroviaire de Mulhouse, soit celle de Strasbourg, ainsi que des lignes transfrontalières. Veolia Transport, EurailCo et autres Deutsche Bahn se montraient particulièrement intéressées. Il fallait simplement attendre, précisaient des élus, que la Loti (loi d’orientation sur les transports intérieurs) soit modifiée. Coup de théâtre lorsque les élus ont pris connaissance vers le 20 novembre du texte de la future convention qui doit régir les relations entre la SNCF et la région entre 2010 et 2018 : pas une ligne sur l’ouverture à la concurrence, pas même une mention pour réserver l’avenir. « Hubert Haenel nous a expliqué qu’après mûre réflexion l’Alsace ne voulait pas être la seule région à inclure une clause sur la concurrence alors que la commission Grignon planche sur ce thème. Je pense que derrière tout cela c’est la proximité des élections régionales qui a fait reculer la région. L’exécutif ne voulait pas créer un sujet à polémiques », estime Martine Diffor, conseillère régionale socialiste. L’Alsace n’a pas pour autant mis son idée aux oubliettes. Elle devrait faire partie des premières régions qui se porteront candidates à une expérimentation de la concurrence dans le TER. Le sénateur UMP du Bas-Rhin Hubert Haenel, artisan de la décentralisation des TER, a en effet recommandé de suivre la même démarche initiée il y a vingt ans pour la régionalisation ferroviaire : lancer des expérimentations dans des régions volontaires.
 

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Le TER peut vraiment mieux faire

Le rapport public de la Cour des comptes sur le transport express régional de 1996 à 2007 présente un bilan pour le moins mitigé. Si la Cour relève une hausse remarquable de la fréquentation, elle s?étonne de la faible productivité du TER Le problème avec le TER, c’est que plus il réussit, plus il coûte. Et sans tout à fait convaincre. La réussite n’est pas mise en doute par la Cour des comptes : le nombre des voyageurs.km a augmenté de 55 % entre 1997 et 2007. Bien plus que la voiture particulière, qui ne fait que 10 %. Le résultat est remarquable, même s’il doit être relativisé, les TGV ayant augmenté plus vite (69 %) et le report modal restant faible, puisque l’automobile assure toujours plus de 80 % des déplacements. Mais la question qui tarabuste la Cour, dans son rapport rendu public le 25 novembre, est naturellement celle du coût. Les programmes de rénovation des gares conduits par la SNCF ou du matériel par les régions, l’incitation tarifaire, la mise en place du cadencement, autant d’initiatives qui amènent du monde dans le TER. Problème : l’usager ne contribue que pour 20 % du prix du transport. C’est dire que le contribuable en paye 80 %. De plus, si certains transferts de charges et de responsabilités aux régions, selon Philippe Séguin, premier président de la Cour, sont sous-compensés… d’autres sont surcompensés : c’est le cas des TER. Car l’Etat, contrairement aux craintes initiales des régions, met sérieusement la main à la poche. Ses charges ont augmenté de 40 % en euros constants de 1996 à 2007. Cette politique d’incitation vigoureuse et coûteuse trouverait grâce aux yeux de la Cour si le jeu en valait la chandelle. Or, en ce qui concerne les coûts, on peut faire aussi bien pour moins cher : le prix du train au kilomètre de TER est selon la Cour de 17 euros en France, alors qu’il est en moyenne de 11 euros en Allemagne. Et les finances publiques acquittent 12,5 euros de ce total en France, alors que dans certains Länder allemands, ce niveau de contribution n’est que de 7,2 euros. Aussi la Cour attend-elle une amélioration de l’arrivée de la concurrence, dont elle recommande l’expérimentation, sur la base du volontariat. Autre question : le taux d’occupation des TER, qui reste très faible, de l’ordre de 26 %. Or, cette piètre performance, ajoutée au fait que les lignes du TER ne sont à 90 % pas électrifiées, ou au fait qu’une part de l’électricité, quand elle est utilisée, est de source thermique, tout cela donne un bilan écologique négatif du TER par rapport à l’autocar. La Cour réclame donc la mise en place de services de cars de substitution. Cette proposition va dans le sens de son précédent rapport sur l’état du réseau ferroviaire. Et on voit peu à peu se dégager un consensus du monde professionnel sur ce sujet : mieux vaut un car plein qu’un train aux trois quarts vide. Reste qu’en période électorale, qui plus est régionale, ce thème va à contre-courant des idées porteuses. La Cour n’en a sans doute donc pas fini de s’étonner, avec la gourmandise propre à Philippe Séguin, des paradoxes de la régionalisation ferroviaire.

 

François?DUMONT

Ewa

Bombardier fournira aux régions un TER à deux niveaux ultracapacitif

Le successeur de l?AGC dans les régions devrait être un Bombardier. Les 80 premières rames du porteur hyperdense commandées par la SNCF pourraient être livrées en 2013 à sept régions françaises Bombardier peut souffler. Après bien des difficultés, le constructeur ferroviaire, dont l’usine française est basée à Crespin (Nord), a réussi à décrocher l’une des deux commandes majeures de trains régionaux français passées cette année, le porteur haute densité (PHD, selon l’acronyme SNCF). La SNCF a officialisé le 18 novembre sa décision de retenir Bombardier pour sa commande de porteur hyperdense. Le constructeur est le « preferred bidder », c’est-à-dire celui avec lequel la SNCF va poursuivre une négociation exclusive en vue de commander pour le compte des régions des TER à très grande capacité destinés en particulier à la desserte des principales agglomérations. Cette commande, qui devrait être signée en février 2010 pour une livraison en 2013, porte sur 80 rames pour un marché potentiel estimé à 860. La première tranche ferme intéresse les régions Aquitaine, Bretagne, Centre, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Paca et Rhône-Alpes. Etre retenu sur ce marché était crucial pour le deuxième constructeur ferroviaire implanté en France, notamment pour maintenir l’emploi : « Si cette commande nous était effectivement attribuée, ce serait une très bonne nouvelle pour l’usine de Crespin. Dans l’immédiat, ce serait un soulagement pour nos bureaux d’études qui terminent leur travail sur le Francilien. Concernant la construction, ce nouveau train devrait prendre le relais de l’AGC, dont la production se termine en 2010-2011 », commente avec précaution le président de Bombardier Transport France, Jean Bergé. D’après nos informations, Bombardier se serait montré supérieur à son concurrent Alstom sur les critères techniques et il aurait proposé un prix très agressif, entre 6 % et 10 % en dessous du prix de référence de la SNCF. Du côté d’Alstom, qui a raflé la première commande de TER à un niveau Régiolis, on a toujours voulu croire qu’il était possible d’empocher les deux commandes régionales. « Alstom avait moins faim », glisse cependant un équipementier. Il est vrai que le garde-manger du constructeur français est déjà garni de copieuses commandes : le TGV Duplex, le Mi09, le PP, les Citadis classiques et Dualis, sans compter les commandes attendues, notamment celle de TGV à un niveau de la SNCF, que des âmes facétieuses appellent déjà « la commande AGV ». Bombardier s’est imposé dans l’appel d’offres PHD grâce à un produit qui se veut révolutionnaire par rapport à la gamme existante de matériel régional à deux niveaux. Selon le constructeur, le concept Omneo serait conçu selon « de très hauts standards de transparence, d’espace de confort ». Il s’agira d’un train articulé que l’on traversera donc comme un espace unique. Le train de Bombardier doit être supercapacitif : il comportera 500 sièges par rame (soit 1 500 par train de trois rames) Il est également conçu pour emporter des passagers debout dans zones les plus denses comme la région parisienne. Par ailleurs, tout comme le Francilien, c’est un train très large, ce qui pourra permettre – au besoin – de gérer une augmentation de trafic en modifiant les diagrammes d’aménagement intérieur des sièges (de 2+2 à 2+3 pour obtenir 5 places de front). Ce qui offrira la possibilité d’augmenter la capacité, sans pour autant racheter des trains. « Nous avons beaucoup travaillé sur le système de propulsion et de freinage et sur les composants, qui ont été optimisés », assure Jean Bergé.

 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Péages : ce que vont payer les TER, les TGV et le Fret

La SNCF a tiré la sonnette d?alarme sur les conditions d?exploitation des TGV. Selon Les Echos, Dominique Bussereau est agacé de la façon dont la SNCF a conduit un débat Dominique Bussereau, n’a pas caché son agacement, rapportent Les Echos, devant la façon dont la SNCF a conduit un débat dont il juge « qu’il devrait moins se dérouler sur la place publique que dans des lieux plus adéquats ». A RFF, on prépare la tarification de 2011. Elle sera présentée à l’Etat qui publiera un arrêté interministériel dans la première quinzaine de décembre. Déjà, dès 2010 (en fait le 13 décembre 2009), de fortes nouveautés vont apparaître, suivant les recommandations du Conseil général des ponts et de l’Inspection générale des Finances validées l’an dernier par l’Etat.
– Fret : le péage passe de 2 euros à 4,30 euros au train.kilomètre. Mais l’opérateur ne payera toujours que 2 euros, un des péages les plus bas d’Europe. La différence (260 millions par an), sera compensée par l’Etat auprès de RFF. A partir de 2011, la compensation sera versée directement aux entreprises ferroviaires. Quand au niveau de péage, il sera maintenu jusqu’en 2015.
– Services conventionnés : une redevance d’accès vient s’ajouter, de 200 millions pour le Transilien (payés par le Stif) et de 1,2 milliard pour le TER (payé par l’Etat).
– Grande vitesse : deux types de coefficients sont appliqués. L’un selon les axes, de 1,05 pour les TGV radiaux, de 0,84 pour les TGV d’intersection. L’autre, selon la capacité des trains (modulation à l’emport) : 4 classes sont créées, allant du TGV simple (coefficient 0,88) au Duplex en unité multiple (1,20). Idée : inciter les opérateurs à mettre les trains les plus capacitaires au moment où l’infra est la plus rare. Quant aux calculs sur l’augmentation des péages pour les TGV en 2013 par rapport à 2007, sur la base d’une augmentation de 60 millions par an depuis 2008 (85 en 2009), ils sont différents : 940 millions selon la SNCF, 750 selon RFF. La différence viendrait, selon Gérard Depont, (adjoint au directeur du pôle Clients et services de RFF) du fait que RFF fait ses calculs hors effet volume (augmentation des circulations, mise en service d’une partie de la LGV Rhin-Rhône en 2012).
Ces chiffres sont, de plus, sensiblement différents de ceux qu’établissait un calcul théorique, soit 385 millions d’euros des péages en 2013 par rapport à 2007. Deux facteurs, selon Gérard Depont, expliquent cette disparité : l’inflation, et l’augmentation des coûts de la SNCF en tant que gestionnaire d’infrastructure délégué, impactés par la réforme du système des retraites. Ces comptes d’apothicaire ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Pour Mireille Faugère, citée par l’AFP, « le résultat courant généré par les TGV sera nul d’ici trois ans si on continue sur cette voie ». Pour Hervé de Tréglodé, le directeur général adjoint de RFF, « la SNCF s’inquiète vivement des effets de la crise économique. Mais il était évident que la crise frapperait les TGV ! Là où nous divergeons, c’est sur la sortie de crise. Nous l’espérons rapide. C’est un accroc dans la courbe. ça va repartir, même si on ne sait pas si la pente sera la même. Le produit est excellent, le service est excellent ». D’ailleurs, signale RFF, si on met les péages trop bas, on fait un cadeau aux concurrents. Des concurrents ? Lesquels ? « On commence à voir nos voisins intéressés », dit-on elliptiquement, sans préciser qui, en dehors des FS (Ferrovie dello Stato), regarde de près le premier marché d’Europe pour la grande vitesse. Argument fort, mais qui n’est pas fait pour rassurer la SNCF !
 

François DUMONT

Ewa

Alstom présente Régiolis, le nouveau train des régions

Alstom vient de remporter avec Régiolis une bataille face à Bombardier. Avec une tranche ferme portant sur une centaine de rames à un niveau, dont les premières entreront en service en 2013. Et, à terme, un marché qui pourrait atteindre 1 000 rames Guillaume Pepy, président de la SNCF, et Patrick Kron, président d’Alstom, ont signé le 27 octobre un premier contrat pour la nouvelle génération de matériel TER à un niveau portant sur une centaine de rames, assorti d’une option sur 35 rames supplémentaires. La tranche ferme du contrat représente 800 millions d’euros. Et déjà on évoque un marché qui pourrait, à terme, atteindre 1 000 rames pour un montant supérieur à 7 milliards d’euros. Les premières livraisons s’échelonneront jusqu’à la mi-2015. Leur nom, c’est Régiolis. Une référence, bien sûr, aux huit régions qui se sont associées pour passer, par le biais de la SNCF, une commande groupée : l’Alsace, l’Aquitaine, la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, la Lorraine, Midi-Pyrénées, les Pays de la Loire et la Picardie. « Il y a eu plus de deux années de gestation, les régions avaient choisi les caractéristiques du train. Le paradoxe, c’est que nous les achetons et que c’est vous qui en êtes propriétaires », ironise Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées et du groupe de travail ayant choisi l’évolution du dossier, en s’adressant à Guillaume Pepy : « Nous vous les donnons avec plaisir… » Tout en rappelant qu’« il y a dix ans les trains régionaux étaient condamnés. Nous avons hérité d’un parc de matériel roulant dont l’état était déplorable. » Et l’investissement représente, pour l’ensemble des régions, 1,4 milliard d’euros d’effort annuel, « soit le budget moyen annuel d’une région ». Financé par les régions françaises, ce nouveau matériel doit permettre de renouveler et renforcer le parc TER entre 2013 et 2021. Guillaume Pepy l’affirme en écho : « Ce sont les régions qui ont sauvé le transport ferroviaire régional et c’est l’une des décentralisations les plus réussies. Depuis 2002, il y a 40 % de voyageurs en plus pour 20 % de trains supplémentaires. Et l’on continue à gagner des parts de marché. » Reste toutefois une large part de progression, puisque la voiture bénéficie encore sur ces trajets de 90 % de part de marché. D’où les nouvelles ambitions affichées par le président de la SNCF : « Etre capable de multiplier par quatre les trafics régionaux d’ici 2020. » Une bonne affaire pour tous ? A relativiser, comme le note Martin Malvy : « Quand ce train fonctionne bien, la billetterie représente environ un tiers des frais de fonctionnement. C’est donc un véritable service public. » Sur ce terreau industriellement fertile des rames régionales, c’est donc cette fois Alstom qui décroche la mise face à Bombardier, dernier vainqueur en date d’un grand marché TER avec plus de 700 AGC commandés ou livrés depuis la signature du marché en décembre 2001 (pour un montant avoisinant les 2,5 milliards d’euros). Parallèlement, sur l’Ile-de-France, le Francilien de Bombardier a emporté la mise et entrera en service le 13 décembre prochain. Patrick Kron le reconnaît : « Nous avons tiré les leçons de nos succès et de nos échecs passés, beaucoup appris et progressé. » Prochaine étape de la confrontation Bombardier/Alstom attendue à la fin novembre : le verdict sur un autre appel d’offres portant sur 860 rames deux niveaux destinées avant tout aux banlieues des grandes villes de province. Globalement, se félicite Guillaume Pepy, cela doit permettre de bénéficier, à l’horizon 2015, d’un parc régional entièrement neuf ou rénové.
 

Pascal GRASSART

Ewa

Le plan de relance TER

Pour Claude Solar, directeur TER à la SNCF, meilleure offre et matériel rénové sont nécessaires pour augmenter la fréquentation Malgré la crise, la fréquentation des TER est toujours en hausse : + 2,6 au cours du premier semestre comparé à la même période de l’année précédente. Ce rythme, qui devrait se poursuivre sur l’ensemble de l’année, révèle toutefois un net ralentissement de la croissance et reste loin des prévisions qui tablaient sur une progression de près de 6 points. Pour relancer la dynamique, SNCF Proximités a engagé plusieurs chantiers destinés à rendre ses trains plus attractifs. C’est, en quelque sorte, le plan de relance du TER. Selon Claude Solard, le directeur du TER à la SNCF, l’augmentation de l’offre et la rénovation du matériel sont indispensables pour accroître la fréquentation sur les lignes. « Mais ce n’est pas suffisant pour franchir un nouveau cap et convaincre les automobilistes de délaisser leur voiture. » Le premier axe du travail de conquête paraît aller de soi : assurer la qualité du service. Afin d’améliorer la régularité et l’information des voyageurs, TER SNCF va engager des investissements de plus de 120 millions d’euros entre 2008 et 2010. Le taux de régularité (à cinq minutes) est passé à près de 92 % au premier semestre (contre moins de 91 % sur la même période de 2008). Le deuxième axe de la politique de conquête des voyageurs passe par une palette de services visant à leur simplifier la vie et à leur apporter plus d’autonomie. Dans 13 régions, des cartes à puce intermodales sont désormais proposées. Elles permettent d’utiliser un seul billet pour faire la totalité d’un parcours, quel que soit le mode utilisé. SNCF Proximités a également lancé – c’est une première européenne – un service destiné à recharger sur Internet les cartes d’abonnement. C’est déjà le cas en Bretagne et dans le Centre. Le dispositif devrait être installé dans les autres régions dans les prochaines semaines. Le site Internet TER Mobile permet de consulter des horaires et des itinéraires. Depuis juin, les téléphones équipés de GPS peuvent même indiquer à leurs propriétaires le parcours du train, sa localisation, les correspondances possibles ou le retard prévisible en cas d’incident. Ceux qui n’ont pas de GPS peuvent s’abonner à un service communiquant sur les trains en retard. Plus tard, les trains eux-mêmes devraient devenir « intelligents » en étant équipés d’écrans plats donnant aux voyageurs des informations en temps réel (correspondances, gares desservies, durée et motif du retard en cas de perturbations…). Le système a été présenté l’année dernière sur MooviTER, sorte de prototype de ce que pourrait être le TER de demain. Deux trains TER des régions Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais seront équipés d’ici à la fin de l’année. En 2010, TER SNCF proposera aux conseils régionaux d’équiper les trains les plus récents de ce nouveau système, soit environ 600 rames. Enfin, dans les gares, SNCF Proximités multiplie les initiatives. Ce sont, par exemple, aujourd’hui dans une quarantaine de gares, les paniers fraîcheur vendus par des agriculteurs avant le départ des trains. Ou encore les « points services », chargés de rendre de petits services de la vie quotidienne, comme le prêt de parapluie, la mise à disposition de bornes WiFi ou de renseignements touristiques.
 

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Le cadencement « phase 3 » se prépare en Rhône-Alpes

L’Ouest lyonnais sera l’un des grands gagnants du nouveau service du 13 décembre prochain Le comité exécutif du conseil régional Rhône-Alpes a adopté le 8 juillet une multitude de modifications, voire de créations, dans l’organisation de ses TER afin d’engager la phase 3 du cadencement horaire initié en décembre 2007 et qui prendra ainsi la voie de son application complète. L’objectif, qui se concrétisera à l’application de ces mesures, le 13 décembre prochain, est d’augmenter de 2 % l’offre TER de 2009 sur 2010 et confirmer le bon résultat des 15 % d’augmentation sur les trois dernières années. Sur les 6,8 millions d’euros alloués aux améliorations inhérentes au cadencement, Rhône-Alpes se targue d’économiser 0,8 million d’euros avec l’optimisation des dessertes, et 1,9 million d’euros par économies d’énergie avec les nouveaux AGC bibi. Ce sont en fait quatre axes d’améliorations qui sont concernés. Sur l’Ouest lyonnais, les ancestrales « Caravelles » EAD vont laisser la place au X 73500 alors que la trame horaire va proposer un maillage plus homogène : sur Lyon-Saint-Paul – L’Arbresle – Sain-Bel, trains à la demi-heure hors pointes avec passage au quart d’heure entre Lyon et L’Arbresle en pointes. Sur Lyon-Saint-Paul et Lozanne et sur Tassin – Brignais, un train chaque heure en heures creuses, à la demi-heure en pointes. Sur le sillon alpin, on le sait, l’offre va s’améliorer dès septembre autour de Grenoble, mais en décembre elle proposera quatre allers-retours de maillage régional entre Valence et Genève/Annecy. Sur les périurbains Saint-Marcellin – Chambéry, desserte à l’heure hors pointes, à la demi-heure en pointes. En Ardèche, la desserte TER routière entre Aubenas et Privas gagne deux allers-retours supplémentaires pour un réel cadencement horaire hors pointes et à la demi-heure en pointes. Côté ferroviaire, les TER entre Montélimar et Aubenas s’arrêteront dans les six gares du parcours moyennant un rallongement du temps de parcours de dix minutes. En Ardèche toujours, une liaison routière va voir le jour entre Le Pouzin et Pierrelatte desservant Cruas, Rochemaure, Le Teil, Vivier et Bourg-Saint-Andéol. Elle proposera deux allers-retours entre 7h et 9h, deux allers-retours entre 17h et 19h, un aller-retour entre 12h et 14h en coordination avec les lignes départementales. Dans le Jura, enfin, les trains ne reviendront qu’en décembre 2010 sur Bourg – Oyonnax, mais dès décembre prochain les 18 allers-retours en autocar Bourg – Oyonnax seront repositionnés pour passer de 23 à 30 correspondances avec les TGV à Bourg et une attente passant de treize à onze minutes. Entre Oyonnax et Saint-Claude, la Franche-Comté assure jusqu’à la fin des travaux du Haut-Bugey six allers-retours train prolongés depuis Besançon ou Dôle. En décembre prochain, Rhône-Alpes ne laissera que sept allers-retours routiers avec maintien des prolongations hebdomadaires sur Morez.
 

Daniel ZORLONI

Ewa

Le ton se durcit entre la région PACA et la SNCF

Selon la région, 8 200 trains ont été supprimés de janvier à juin 2009 sur les 700 TER circulant chaque jour Après les menaces, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur passe à l’acte. Elle avait annoncé, il y a un mois, qu’elle envisageait d’infliger 10 millions de pénalités à la SNCF pour cause de trop nombreux trains supprimés. Le 10 juillet, elle a adopté un rapport prévoyant d’amputer d’au moins 9,1 millions d’euros le prochain acompte qu’elle versera à la SNCF en paiement de ses TER. « On subit un fonctionnement de la SNCF qui est déplorable, avec une pénurie de moyens mis en œuvre, qu’il s’agisse du nombre des agents de conduite ou de l’entretien », a déploré Gérard Piel, le vice-président du conseil régional, chargé des transports. Selon lui, 8 200 trains ont été supprimés de janvier à juin 2009 sur les 700 TER circulant chaque jour dans la région.
Le président (PS) de la région, Michel Vauzelle, a rappelé de son côté que « trois milliards d’euros avaient été dépensés pour les TER depuis dix ans » et que « la réponse de la SNCF laissait à désirer au vu de la colère des usagers ». Contactée, la SNCF a préféré ne pas s’exprimer car elle n’avait pas encore été informée de la délibération du conseil régional à l’heure où nous mettions sous presse. Mais, il y a un mois, le directeur délégué TER Paca avait indiqué que la SNCF avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Marseille après une décision prise par la région de changer unilatéralement les termes du contrat passé avec la SNCF. Celle-ci avait notamment décidé de doubler le montant des pénalités en les faisant passer de 7 à 14 euros le kilomètre non parcouru.
Si la SNCF reconnaît la suppression de nombreux trains, elle nuance. Sur les 14 000 trains supprimés l’an dernier, « seulement » 2 500 lui sont directement imputables, 1 000 autres sont dus à des événements extérieurs, et les trois quarts à des grèves. Après la refonte des horaires, l’an dernier, et la réouverture d’Aix – Marseille, elle affirme que les taux de ponctualité sont comparables à ceux de l’an passé, avec une offre en augmentation de 20 %.
 

Marie-Hélène POINGT