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Ewa

Notre prix attribué à la Normandie pour ses TER fait réagir

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« Une récompense qui fait rire jaune les usagers mécontents« , souligne le quotidien Ouest-France le 15 septembre en commentant l’attribution à la Normandie de notre Grand Prix des Régions. Comme chaque année, le magazine Ville, Rail & Transports a décerné des prix aux régions (dont des prix thématiques) en se basant sur les politiques régionales de transport mises en place. Mais cette année, un de nos choix a beaucoup fait réagir, surtout sur les réseaux sociaux, où on a pu lire de beaux messages de félicitations mais aussi une incompréhension : pourquoi la Normandie?

C’est un jury, réunissant non seulement une partie de la rédaction, mais aussi des experts (un professeur d’université, le Cerema, un représentant de Régions de France) mais aussi un représentant des usagers des transports (Fnaut), qui attribue ces prix thématiques. Fait inhabituel, le vote a eu lieu en avril, mais la remise des prix, initialement prévue début mai, a été repoussée au 15 septembre du fait de la crise sanitaire.

Or, entretemps, « l’été a été particulièrement mouvementé sur les lignes ferroviaires normandes« , entre pannes, retards et suppressions de trains, comme le raconte Ouest-France. Cet été « chaotique » a même amené le président de la région, Hervé Morin, à annoncer qu’il allait attaquer SNCF Réseau pour ses multiples dysfonctionnements. Depuis, l’entreprise ferroviaire s’est engagée à « procéder à un contrôle qualité approfondi sur l’ensemble des études et l’organisation des chantiers ».

Certes, beaucoup reste à faire en Normandie, ce qui a d’ailleurs été dit avant-hier lors de notre cérémonie de remise des prix (et écrit dans notre journal)! Mais n’oublions pas ce qui a déjà été réalisé : la Normandie a réussi sa réunification politique et ferroviaire. Elle a pris une décision forte et engageante en reprenant en main les trains d’équilibre du territoire (TET). Et elle poursuit des actions de longue haleine comme la restauration de la gare de Rouen-Rive Droite ou la relocalisation de la maintenance de l’ensemble des matériels roulants normands. Sans parler des actions en faveur de la complémentarité des transports. Alors oui, reconnaissons-le, on n’en voit pas toujours les résultats au quotidien et c’est la limite de l’exercice. Mais dans les autres régions aussi, on se plaint de retards de trains et on trouvera toujours des associations d’usagers mécontents. D’ailleurs, n’est-ce pas leur raison d’être?

MH P

 

Ewa

Naissance de Régionéo, nouvel opérateur ferroviaire

Getlink eurotunnel

C’est donc Régionéo, le nom de la société créée par la RATP et Getlink pour répondre ensemble à des appels d’offres dans le transport ferroviaire régional de voyageurs désormais ouvert à la concurrence. 

En novembre dernier, les deux entreprises avaient annoncé leur partenariat au sein d’une société à capitaux partagés (55 % des parts appartenant à RATP Dev, 45 % à Getlink). Un partenariat jugé complémentaire par les acteurs du marché, RATP Dev étant un acteur important dans l’exploitation et la maintenance du transport de voyageurs en France et à l’international, tandis que Getlink est un spécialiste des infrastructures et de l’exploitation des navettes dans le Tunnel sous la Manche. 

Régionéo est présidé par Ronan Bois (actuel président de RATP Dev Rail), et Raphaël Doutrebente en est le directeur général (DG de Getlink).  La nouvelle société permettra avant tout de répondre aux appels d’offres que lanceront prochainement Grand Est et les Hauts-de-France, deux régions qui souhaitent expérimenter rapidement la concurrence. Mais il n’est pas du tout certain qu’elle réponde à tous les appels d’offres, notamment ceux des Pays-de-Loire, de Sud-Provence Alpes-Côte d’Azur ou d’Aura (Auvergne-Rhône-Alpes), des régions qui devraient aussi expérimenter la concurrence pour leurs TER et pour lesquels la RATP ne cache pas son intérêt, mais pas forcément dans le cadre de ce partenariat.

Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

La région Sud lance un abonnement transport spécial télétravail

VisuelZou

Tirant les enseignements des nouveaux comportements en cours depuis la crise sanitaire et souhaitant relancer la fréquentation dans ses TER, la région Sud a décidé de créer pour la rentrée un nouveau pass spécialement conçu pour les salariés qui recourent au télétravail. Elle propose un abonnement mensuel permettant d’effectuer au choix 20 ou 30 trajets entre son domicile et son travail. Pour 30 trajets le prix du « pass Zou Télétravail » est réduit de 70 % par rapport au plein tarif et pour 20 trajets de 60 %.

Ewa

Grand Est veut réouvrir des lignes ferroviaires en les proposant à la concurrence

TER Grand Est.

Les élus de Grand Est ont décidé le 10 juillet en séance plénière l’ouverture à la concurrence pour la gestion des infrastructures et la circulation sur la ligne Nancy-Contrexéville et pour un ensemble de tronçons entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Epinal (Vosges) formant la liaison « Bruche-Piémont-Vosges ». Ces lignes sont aujourd’hui fermées, suspendues ou dans un état qui limite leurs capacités de trafic, a précisé la collectivité dans sa délibération.

La région prévoit de lancer les appels d’offres d’ici la fin de l’année, afin de désigner les lauréats entre mi-2022 et début 2023 pour une reprise de l’exploitation ferroviaire fin 2024/début 2025, après deux ans de travaux de modernisation, selon la délibération. Un seul opérateur sera choisi « à la fois pour l’infrastructure, le matériel roulant et la reprise du personnel » de SNCF Voyageurs, a précisé Jean Rottner, président (LR) de la région.

Cette mission complète sera inédite en France, a souligné David Valence, le vice-président chargé des transports. « Nous sommes la seule région à faire les deux démarches: gestion des infrastructures et circulation« , a-t-il affirmé au cours d’un point presse.

La collectivité saisit une possibilité ouverte par la Loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 de se faire transférer la gestion de « lignes d’intérêt régional ou local à faible trafic ».

Le recours à la concurrence doit permettre de moderniser le réseau des lignes concernées et d’augmenter les fréquences de façon à rendre l’usage du train attractif dans des territoires éloignés des principales agglomérations, selon la région.

Dans le cas de Nancy-Contrexéville, une ligne fermée depuis 2016, il est ainsi envisagé une offre d’un train par heure du lundi au vendredi et un temps parcours ramené à un peu plus d’une heure, « la cible pour reconquérir des parts de marché par rapport à la voiture », a souligné M. Valence.

A plus long terme, la région Grand Est prévoit de reproduire cette ouverture à des lignes transfrontalières la reliant aux agglomérations allemandes voisines, comme Karlsruhe ou Sarrebruck, a-t-elle ajouté.

Ewa

« En ouvrant les TER à la concurrence, les Pays de la Loire veulent augmenter l’offre de 70% »

Roch Brancour vice président des Pays de la Loire

Les Pays-de-la-Loire ouvrent à leur tour à la concurrence un tiers environ de leur réseau TER. Roch Brancour, vice-président régional, président de la commission Transports, explique à VRT les grands choix régionaux approuvés ce matin : le découpage en six lots du réseau et le choix des deux premiers lots (« Tram-train »* et lignes « Sud Loire »*) qui seront ouverts à la concurrence à partir de la fin 2023.

Ville, Rail & Transports : Pourquoi avoir choisi ces deux premiers lots pour les ouvrir à la concurrence? 

Roch Brancour : Les deux premiers lots qui seront ouverts à la concurrence (Tram-train et Sud Loire) représentent un peu moins du tiers du réseau. Ce sont les deux plus faciles à détacher du reste. Le Tram-train est un service spécifique avec son matériel roulant, son centre de maintenance… Et les lignes Sud Loire ont très peu d’interfaces avec les autres régions. Cela simplifie la procédure, sinon il faudrait s’entendre avec les autres régions desservies par les lignes.

VRT : Quel est le calendrier adopté?

R. B. : Nous allons publier un avis de pré-information en juillet. Puis nous préparerons le cahier des charges qui sera publié dans un an et sur lequel nous nous appuierons pour lancer l’appel d’offres en 2022. Ensuite, après une année de transition et de préparation, le nouvel opérateur (ou la SNCF qui c’est elle qui remporte le contrat) pourra faire circuler les trains. A ce moment-là, à la fin de l’année 2023, notre contrat avec la SNCF arrivera à échéance.

VRT : Vous devrez tout de même signer un nouveau contrat avec la SNCF pour le reste du réseau… 

R. B. : A partir de maintenant, nous allons pouvoir ouvrir progressivement notre réseau à la concurrence. Dans la future convention que nous signerons avec la SNCF, il y aura des dispositions permettant de dissocier les lots pour les ouvrir à la concurrence au fur et à mesure. Mais nous ne diffusons pas de calendrier.

VRT : Qu’attendez-vous de l’ouverture à la concurrence? 

R. B. : Nous en attendons une croissance de l’offre de trains qui soit soutenable. Dans l’avis de pré-information, nous allons indiquer que nous prévoyons une hausse de plus de 70 % de l’offre ainsi qu’un cadencent à l’heure sur l’ensemble du réseau pendant les périodes creuses et en deçà d’une heure pendant les heures de pointe.

Si on veut attirer de nouveaux voyageurs, il faut aller chercher ceux qui ne sont pas captifs de l’heure de pointe. Mais pas au coût marginal de la SNCF car ce n’est pas soutenable. Mais si on agit comme en Allemagne, on voit que les gains de productivité obtenus permettent de financer la hausse de l’offre.

Pour nous, l’ouverture à la concurrence n’est pas un fin en soi. Mais c’est un moyen de gagner en productivité et de financer plus de trains. Cela peut aussi permettre de lancer des politiques tarifaires pour mieux maîtriser la contribution publique. Les deux premiers lots que nous ouvrons vont nous permettre de mettre en place ce système puis de le déployer progressivement.

VRT : La crise du Covid vous a-t-elle eu des conséquences sur vos décisions? 

R.B. : Avec la crise, nous avons pu mesurer la solidité de la SNCF : c’est un opérateur fiable et capable d’adaptation. La crise montre combien il est important de développer le mode ferroviaire mais elle révèle aussi les défis financiers auxquels vont faire face les collectivités à court et moyen terme. Pour assurer la pérennité du système ferroviaire, il faut arriver à mieux en maîtriser les coûts. Le contexte de transition énergétique impose aussi d’augmenter l’offre et de diminuer les coûts.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

Tram-train : Nantes-Nort-sur-Erdre/Nantes- Châteaubriant-Nantes/Clisson

Sud Loire : Nantes-Pornic / Nantes- Saint-Gilles-Croix-de-Vie / Nantes-La Roche-sur-Yon – Les Sables-d’Olonnes/ Nantes-La Rochelle / Nantes – Cholet / Angers – Cholet

Ewa

Interview. Comment retrouver les 70 % de clients TER perdus avec la crise?

Frank Lacroix.

Comme les TGV, les TER peinent à retrouver leurs voyageurs.  Frank Lacroix, le directeur général de TER, également directeur général adjoint Territoires du groupe SNCF, explique à VRT comment il a géré la crise avec les régions et comment il compte reconquérir des clients dans un contexte en pleine évolution.

 

Ville, Rail & Transports : Où en était votre plan de redressement de l’activité TER lorsque la crise sanitaire est arrivée?

Frank Lacroix : Notre plan Cap TER 2020 nous a permis de renverser la courbe descendante qu’on connaissait avant 2016. A partir de 2017, l’activité TER a progressé, ce qui devait nous conduire à une hausse de fréquentation de 10 %, avec des succès particuliers en Bourgogne-Franche Comté et en Nouvelle Aquitaine, mais des effets positifs dans toutes les régions.

Ces bons résultats s’expliquent avant tout par le travail partenarial qui a été développé entre les régions et la SNCF : les régions ont mis en place des politiques tarifaires mieux ciblées tandis que nous avons redressé de manière sensible notre activité en obtenant un taux de régularité de 92,5 % en 2019 et en réduisant nos coûts de production. Nous avons pris des engagements de trajectoire financière pour chaque région, ce qui nous a permis de faire baisser la contribution financière de la région par voyageur transporté. C’est lié bien sûr au nombre de voyageurs transportés qui a augmenté.

Au moment de la crise du Covid, nous avons encore renforcé nos liens avec les régions. Tous les mercredis, nous avons organisé des réunions avec les vice-présidents chargés des transports des régions, sous l’égide de la commission transports de Régions de France présidée par Michel Neugnot (vice-président chargé des Transports en Bourgogne-Franche-Comté, ndlr). Ce travail de proximité nous a permis de gérer la situation de confinement, puis de déconfinement.

VRT : Quelle est la situation actuelle ?

F. L. : Malgré la reprise, nous ne transportons actuellement que 30 % de voyageurs par rapport à une situation normale. Il nous reste  donc à retrouver 70 % de notre clientèle!  Chacune des régions a décidé de lancer des opérations de reconquête qui leur sont propres, mais en plus, nous avons voulu lancer un dispositif inédit pour frapper fort : l’opération TER de France, qui vient compléter ce que chacune des régions fait, et permet aux 130 000 abonnés annuels des TER de toute la France de voyager partout sur le territoire avec leur abonnement. Ce dispositif fonctionnera pendant la période estivale, en juillet et en août.

VRT : Quel est l’objectif puisque vous ne gagnerez ni argent ni clientèle avec cette opération?
F. L. : L’objectif, c’est de renforcer la visibilité de TER. C’est une nécessité pour faire revenir les voyageurs. Puisque 9 Français sur 10 vont rester en France, nous ouvrons les portes de nos TER et profitons de cette opportunité.

Nous voulons associer l’image du TER au tourisme et pas seulement aux trajets domicile-travail. Le TER répond à des besoins de mobilité très divers. Et nous confirmons notre volonté d’être présents sur tous les territoires.

VRT : Quel est le coût de cette crise pour TER?

F. L. : Nous sommes en train d’évaluer l’impact financier et avons décidé d’être totalement transparents. Pendant le confinement, nous avons acheminé seulement 2,5 % du trafic habituel. Autrement dit, rien.

A la mi-juin, avec  30 % de fréquentation, nous voyons bien que la reprise est très lente. Or, les recettes directes voyageurs représentent plus du quart du coût des TER. Dans nos contrats, nous avons des objectifs de recettes. Mais avec la crise du Covid-19, nous sommes face à un cas de force majeur… Nous allons voir avec les régions comment assumer ce manque de recettes. Nous n’avons pas encore établi le coût mais il se mesurera en plusieurs centaines de millions d’euros. Résoudre l’équation financière est capital. Mais notre priorité aujourd’hui est de faire revenir les voyageurs dans les TER.

VRT : Le plan Cap TER 2020 s’achevant cette année, quel est votre nouveau projet? 

F. L. : Avant le Covid, nous travaillions sur un nouveau plan dont le mot d’ordre était la conquête des voyageurs. Avec la crise, il prend encore plus d’acuité. Notre plan stratégique pour les 5 ans qui viennent est axé autour de la conquête et de l’ancrage territorial. Toute notre énergie va aller à la conquête de nouveaux voyageurs, en gardant une grande proximité avec les régions. On ne décidera pas de Paris mais nous nous réinventerons à partir des territoires.

VRT : Et où en est la réorganisation de l’activité TER, activité désormais ouverte à la concurrence?

F. L : L’élément majeur est la création de directions de ligne. 80 % sont aujourd’hui créées. Elles seront toutes en place fin 2020. Il y en aura 46 qui rassembleront toutes les équipes de production. Elles seront donc multi-métiers. Chaque patron de direction de ligne aura en charge quelques lignes et sera non seulement responsable de la qualité de production mais sera aussi l’interlocuteur sur le terrain. Je veux que les équipes partent à la conquête des clients en allant sur le terrain, dans les entreprises, les universités, les villages, les marchés…

L’autre évolution majeure pour la rentrée 2020 résidera dans notre capacité à développer un programme extrêmement ambitieux pour « verdir » les TER. Nous voulons clairement démontrer que les TER représentent une solution durable pour l’environnement.

Propos recueillis par Marie Hélène Poingt

Ewa

Exclusif. Les régions vont proposer des abonnements TER valables dans toute la France

Circulation d'un TER sur le viaduc, pres de la ville de Monistol-d'Allier.

Comment redonner aux Français le goût du voyage en train ? Les régions, autorités organisatrices des TER, se sont mises d’accord pour lancer une mesure inédite de nature à faciliter les déplacements ferroviaires cet été : elles ont accepté que les abonnements d’une région soient valables dans n’importe quelle autre région en juillet et août, à l’exception de l’Ile-de-France. La mesure, qui nous a été confirmée par Régions de France, sera prochainement officiellement présentée.

Malgré le déconfinement, en cours depuis le 11 mai, les TER, qui sont de plus en plus nombreux à circuler, restent peu fréquentés. Dans une région comme la Nouvelle-Aquitaine, la fréquentation est actuellement de l’ordre de 20 %, selon Hervé Lefèvre, le directeur régional de SNCF Voyageurs. La région a décidé de faire à nouveau circuler 90 % de ses TER d’ici le 15 juin et la totalité, le 23 juin, ce qui permettra une distanciation optimale dans les rames. Et elle cherche à rassurer sur les mesures de désinfection mises en place.

Pour séduire les abonnés mais aussi les usagers et les touristes, les régions sont en train de décliner d’autres offres commerciales, en plus de l’abonnement valable sur tous les TER de France. En Occitanie, un million de billets à un euro seront notamment proposés du 6 juin à fin septembre. En Nouvelle-Aquitaine, 300 000 billets à 10 euros seront mis en vente pour circuler dans la région. Et pour soutenir le tourisme, un site internet réunissant les sites régionaux accessibles en TER sera bientôt lancé. Les visiteurs pourront aussi utiliser le pass Escapade, pour partir à deux, trois, en famille ou seul, pour un jour ou deux, à partir de huit euros. Enfin, il sera possible d’emprunter certains TER avec un vélo, notamment vers La Rochelle, au départ de Bordeaux, comme le demandaient les clients.

Pour Renaud Lagrave, le vice-président chargé des Transports en Nouvelle-Aquitaine, il y a urgence à relancer les TER. « Si personne n’y prend garde, on pourrait voir disparaître des transports régionaux en train ou en cars. Je le dis avec une certaine force : ce n’est pas au moment de la reprise qu’il faut lâcher ses transports-là ! Que ce soit l’État – je rappelle que les régions ne touchent rien du versement mobilités, contrairement aux métropoles – ou les usagers. Je connais un certain nombre de gens, qui par calcul ou par idéologie, pourraient dire : il n’y a plus personne sur telle ligne, fermons-la ! Moi, je suis attaché à ce service de transport public qui dessert les régions. »

Et il rappelle qu’« avant le confinement, on était sur des augmentations de fréquentation, en Nouvelle-Aquitaine, de + 10 % par an, c’est-à-dire le double du niveau national ». Ces mesures seront-elles suffisantes pour revenir à la situation antérieure ?

Yann Goubin

Ewa

Comment le Centre-Val de Loire régule le nombre de voyageurs

Tours - Loches : 
10 000 à 35 000 véhicules circulent chaque jour sur la route départementale parallèle à cette ligne 
qui ne propose que trois allers-retours quotidiens.

« C’est un plan de transport dédié à ceux qui travaillent », précise Philippe Fournié, vice-président chargé des transports de la région Centre-Val de Loire. Les entreprises régionales ayant été fortement incitées à poursuivre le télétravail et à étaler les horaires, l’offre de transport est dans un premier temps limitée à 50 % de son niveau habituel, avec un nombre de siège divisé par deux pour respecter les distances physiques. « Les 60 trains sur les 200 qui circulent seront particulièrement surveillés pour qu’ils ne soient pas surchargés », souligne Philippe Fournié.
Pour limiter le nombre de personnes à bord, les voyageurs doivent également se munir d’un « coupon » sorte de réservation gratuite (mais sans siège affecté) qui permet d’accéder au train choisi. Ce coupon est téléchargeable sur le site des TER régionaux jusqu’à trois jours à l’avance. Dès qu’un train dépassera le taux d’occupation de 50 %, il ne sera plus proposé à la vente sur le site.
Deux ou trois lignes régionales de bus (Rémi) doivent être aussi particulièrement surveillées en raison de risques de surcharge. Quant aux 1975 lignes scolaires, la fréquentation pouvant être connue en temps réel, grâce la télébilletique installée à bord depuis un an et demi, il sera possible de renforcer le nombre de bus en fonction des besoins.

Yann Goubin 

Ewa

Des gares réorganisées et des TER à accès régulé

Gare Saint Lazare

Les initiatives se multiplient pour maintenir les distances entre les voyageurs et éviter qu’ils ne se croisent non seulement à bord des trains mais aussi dans les halls d’accueil et les quais des gares. Pour matérialiser les distances à respecter, les opérateurs ont recours à des marquages au sol et à des stickers pour condamner une place sur deux dans les trains. « 1,5 million de stickers ont posé en quelques jours », a indiqué le 9 mai Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. Mais, a-t-il ajouté, « nous avons aussi besoin que les voyageurs nous aident ». La SNCF a ainsi édicté une charte voyageurs, présentée aux régions et aux associations d’usagers et baptisée En train tous responsables.

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Pour rassurer les voyageurs, la SNCF prévoit de « mettre le paquet sur le nettoyage et la désinfection des rames et des installations », selon les termes de Christophe Fanichet. 5 500 personnes supplémentaires sont mobilisées dans cette tâche, dont plus de 2000 en Ile-de-France.

 

sncf charte en train tous responsables

 

En Ile-de-France, des filtrages sont organisés à l’entrée de nombreuses gares et le niveau de circulation des Transilien atteint 60 %. Il devrait passer à 75 % vers la fin mai.

Dans les régions, il était prévu dans un premier temps au moins 50 % des TER. Avec des mesures inédites dans cinq régions, l’Occitanie, les Hauts-de-France, le Centre Val de Loire, la Bourgogne Franche Comté et la Normandie, qui ont décidé de réguler l’accès aux TER pour limiter les flux de voyageurs. En plus de leurs titres de transports, les voyageurs doivent télécharger un coupon que l’on peut télécharger soit sur le site de la région soit sur l’appli SNCF, puis imprimé ou directement présenté sur son smartphone. 650 TER sont concernés.

Enfin, parmi d’autres mesures, dans les gares souterraines, « la ventilation a été renforcée », souligne Marlève Dolvek, la directrice générale de Gares & Connexions, en précisant que les commerces vont rouvrir progressivement. Seules quatre pharmacies et six supérettes sur les 1 500 commerces en gares étaient restées ouvertes pendant le confinement, conduisant Gares & Connexions à annuler leurs loyers entre le 15 mars et le 30 avril, aucune décision n’étant encore prise pour la suite.

M.-H. P.

Ewa

Le Grand-Est annonce jusqu’à 65 % de TER dès le 11 mai

TER Grand Est.

La région Grand Est et la direction régionale de la SNCF à Strasbourg ont présenté ce matin leur plan de transport prévu pour l’amorce du déconfinement, le 11 mai. « Nous allons offrir le plan de transport le plus fort parmi toutes les régions françaises », promet David Valence, le vice-président du conseil régional du Grand Est. L’offre initiale correspond à 1 040 trains quotidiens en cumul sur l’ensemble de la région, soit 62 % de circulations prévues en Lorraine, 63 % en Champagne-Ardenne et 65 % en Alsace.

« Pour la semaine du 11 mai, nous estimons la demande entre 37 % et 42 % de son niveau avant la pandémie. La demande va progresser entre 63 % et 68 % au 1er juin, et nous l’accompagnerons en renforçant progressivement notre offre de transport », prévoit Stéphanie Dommange, directrice régionale de SNCF Voyageurs. Dans son hypothèse de travail, la région parie sur le rétablissement de 100 % de l’offre au mois de septembre.

Pour accompagner la reprise, le conseil régional a choisi d’acquérir et de distribuer 200 000 masques chirurgicaux aux usagers. Ces masques seront offerts pendant la semaine du 11 mai dans les 24 principales gares du Grand Est, ou mis à disposition par les contrôleurs. 130 000 masques textiles supplémentaires, achetés dans une entreprise de la filière textile vosgienne, seront distribués la semaine suivante. Des distributeurs de gel hydroalcoolique vont être installés dans 34 gares de la région.

« Nous devons retrouver la confiance des voyageurs », indique David Valence, qui annonce un geste commercial à destination des abonnés du TER : la mensualité du mois de mai sera offerte aux abonnés des mois de mars et avril. Les cartes de réduction annuelles Primo et Presto seront renouvelées à prix cassé (50 % de réduction pour la carte adulte). Les conséquences financières vont peser dans les comptes de l’autorité organisatrice. Le taux de couverture des dépenses par les recettes commerciales, qui s’établissait entre 28 % et 30 % avant la crise du Covid, « pourrait chuter de moitié » selon David Valence dans ce scénario de reprise. « Si nous faisons exploser les prix, nous risquons d’accélérer la catastrophe écologique. Il n’est pas question de récupérer sur les usagers les recettes perdues », promet l’élu.

La reprise va poser des problèmes pratiques de respect de la distanciation entre les voyageurs : comment limiter la fréquentation des trains régionaux à un siège sur deux, tel qu’il a été recommandé au niveau national ? « Nous avons identifié 24 trains sensibles qui circulent aux heures de pointe et sur lesquels l’accès sera réservé aux abonnés et aux personnels soignants », répond Stéphanie Dommange. Sur les modalités de contrôle du port du masque à bord des trains, la SNCF s’en remet à l’Etat avec un décret attendu cette semaine. Comment prévenir des déplacements de plus de 100 kilomètres (tels que Strasbourg-Nancy ou Strasbourg-Metz), autorisés seulement pour des « raisons impérieuses », à bord des TER ? « Le respect de cette règle des 100 kilomètres relève aussi de la police. Pas de la SNCF », prévient Stéphanie Dommange.

Olivier Mirguet