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Ewa

Les circulations de trains à un très bas niveau

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Le nombre des trains en circulation a été abaissé progressivement. Depuis le 23 mars, il ne représente plus que 15 % du total pour les grandes lignes (TGV et Intercités, les trains de nuit ont été supprimés), et 30 % pour les Transilien. Sur les liaisons internationales, Thalys et Eurostar assurent 20 % des circulations.

Selon Didier Mathis, la baisse de la fréquentation est désormais très forte : « Dans la gare de Paris Saint-Lazare, on a constaté un taux de fréquentation de 10 à 15 % par rapport à d’habitude. Et même de 5 % en dehors des heures de pointe », indique le secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire.

Dans les régions, le taux de TER en circulation atteint 25 % (dont 5 % assurés par car). En dehors de l’Ile-de-France, quasiment toutes les régions ont mis en place un plan de transport « pandémie », indique une porte-parole de la SNCF. Ces scénarios sont définis en amont avec le secrétariat d’État aux Transports pour être appliqués en cas d’urgence sanitaire, précise-t-elle.

Le transport ferroviaire de fret est moins impacté : 65 % des trains circulaient la semaine du 23 mars. Les plans de transport sont adaptés en fonction du personnel disponible, notamment des horairistes qui doivent, de surcroît, s’assurer de respecter les gestes barrière, notamment les distances de sécurité, ajoute le responsable syndical.

M.-H. P. 

Rappel des mesures mises en place pour protéger les voyageurs et ses salariés, selon Didier Mathis :

  • « Les contrôleurs sont chargés d’assurer prioritairement la sécurité dans les trains et de ne plus procéder aux contrôles.
  • Le nettoyage est renforcé dans les trains, notamment les poignées de porte, les barres d’appui…
    Les guichets seront fermés s’il n’est pas possible de respecter les consignes de protection et de respect des distances.
  • Des flacons de gel hydroalcoolique sont distribués aux agents, prioritairement à ceux qui n’ont pas accès à des points d’eau.
  • Les acheminements d’agents sont aussi limités, à deux agents dans les taxis ou dans les voitures de service.
  • Les formations et les recrutements sont stoppés pour tous.
  • Report de trois mois de toutes les visites médicales « aptitudes ».
  • Le télétravail est, bien sûr, appliqué lorsque c’est possible.
  • Par ailleurs, les technicentres continueront à fonctionner uniquement pour assurer la maintenance des pièces essentielles au fonctionnement des trains en circulation.
    Le même principe s’applique aux chantiers : tous les grands chantiers de RVB (renouvellement des voies) vont s’arrêter. Tous les sous-traitants vont donc se retrouver au chômage technique. Les chantiers seront également arrêtés en Ile-de-France. Seuls les chantiers nécessaires à la sécurité seront assurés. Des agents seront également maintenus sur site en cas d’incident ».

Ewa

La Normandie abaisse ses dessertes TER à un niveau minimum

TER Haute Normandie

La Normandie a annoncé avoir réuni le 18 mars les équipes régionales de la SNCF et les services régionaux chargés de la mobilité « pour établir un plan de transport adapté à la situation de crise que traverse le pays du fait de l’épidémie de COVID-19 ».

Soucieuse de maintenir un nombre minimum de dessertes en train et en bus « afin que puissent être assurées les missions de service public », tout particulièrement celles des soignants, « ainsi que les activités essentielles à la vie du pays, en particulier l’industrie agroalimentaire, la fourniture d’eau, d’énergie et les commerces autorisés à poursuivre leur activité (magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac/presse et stations-service) », la région a décidé de ne plus faire assurer que 20 à 30 % des dessertes aujourd’hui, et environ 10 à 15 % à compter de jeudi.

Pour prendre en compte la baisse de fréquentation dans les trains, « un matériel moins capacitaire sera utilisé, plus adapté aux besoins et laissant en maintenance le matériel à grande capacité afin que la reprise habituelle du service ferroviaire puisse se faire le temps venu dans les meilleures conditions », souligne la région.

Hervé Morin, le président de la région, a également demandé à la SNCF d’étudier les modalités de remboursement des abonnés des TER normands. Sont notamment évoqués : un remboursement ou une suspension des abonnements pour la deuxième quinzaine de mars, voire pour le mois d’avril si la situation devait se prolonger.

M.-H. P. 

Ewa

Un TER percute trois agents, tuant l’un d’eux, blessant les autres

TER Grand Est.

Un agent est mort et deux autres ont été blessés (dont l’un gravement) ce matin à 9 h 38, un peu avant Vendenheim (dans le Bas-Rhin), après avoir été percutés par un TER sur la ligne Nancy-Strasbourg. Les trois agents de SNCF réseau (de l’Infrapôle rhénan) étaient en tournée de sécurité sur les voies, nous a indiqué une porte-parole de la SNCF de la région Grand Est.

Selon la préfecture du Bas-Rhin, « un homme de 45 ans est décédé lors de l’accident », tandis qu’un « homme de 26 ans a subi des blessures graves et a été évacué par les pompiers », et que le troisième agent n’a été blessé que légèrement. Il est âgé de 39 ans selon les pompiers.

La dizaine de passagers transportés par le TER n’a pas été blessée.

L’enquête a été confiée à la police judiciaire. Une enquête interne est aussi lancée par la SNCF pour comprendre les causes de l’accident.

 

Ewa

La Bretagne se réengage pour dix ans avec la SNCF

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En signant officiellement le 24 janvier sa nouvelle convention TER avec la SNCF, la Bretagne s’engage à travailler avec l’opérateur historique durant les dix prochaines années, et tourne de ce fait délibérément le dos à une possible ouverture du réseau à la concurrence pendant toute cette période.

Pour la région, les résultats enregistrés par le TER BreizhGo sont « bons » : l’offre est réalisée à plus de 98 % et la régularité des TER atteint 96 %. Par ailleurs, la fréquentation des TER a doublé entre 2002 et 2017. Et cette hausse s’est poursuivie avec l’arrivée de la LGV en Bretagne en juillet 2017, l’occasion de renforcer l’offre et de la remettre à plat en cherchant notamment à privilégier les gains de temps pour les territoires les plus lointains. Résultat, l’offre ferroviaire a alors globalement augmenté de 21 % (+ 10 % de TGV et + 11 % de TER) comparé à la même période de l’année précédente.

Par ailleurs, l’ensemble des rames en service sur le TER BreizhGo sont neuves ou récentes, rappelle la région qui a acheté entre 2011 et 2019, 26 Regio2N pour un montant de 250 millions d’euros. Ce qui porte l’âge moyen du parc TER à 8 ans en 2019 (contre 23 ans en 2002).

Dans le cadre du nouveau contrat, la région a décidé de consacrer plus de 100 millions d’euros par an à ses TER pour développer encore l’offre. Soit un montant de plus d’un milliard d’euros dépensés aux termes du contrat. L’objectif est de parvenir à une augmentation de 25 % de la fréquentation des trains d’ici là. Pour contrôler la réalisation de la convention, la région a prévu de mettre en place un système d’évaluation « renforcé ». A l’avenir, elle envisage aussi de lancer une nouvelle gamme tarifaire pour rendre plus cohérents l’ensemble des tarifs à l’échelle du nouveau réseau BreizhGo (car, train et bateau).

M.-H. P.

Ewa

Une convention pour redonner à l’Ardèche une ligne TER sur la rive droite du Rhône

Train de fret à Serrières (Ardèche)

Va-t-on vers le retour des trains de voyageurs en Ardèche, véritable serpent de fer -ou Arlésienne- de l’histoire du ferroviaire rhônalpin ? Car, après l’annonce du projet de réouverture de la ligne sur la rive droite du Rhône en avril 2019 puis une délibération de la Région, une convention entre la région Auvergne-Rhône-Alpes et SNCF Réseau a été signée ce vendredi 10 janvier. Elle apparaît comme le premier acte pour concrétiser un projet réclamé depuis belle lurette par tout le monde, élus locaux et associations d’usagers en tête, sans compter les exécutifs… régionaux précédents. Le projet est une affaire qui dure…

600 000 euros pour les études

Pour l’heure, la convention porte sur la prise en charge par la Région (pour 600 000 euros) des études d’avant-projet permettant le lancement des travaux. Les études sont prévues entre 2020 et 2022 pour définir précisément les besoins, le programme et la planification de l’opération. Encore deux ans de travaux, et le service voyageurs devrait être opérationnel en 2025.

Un calendrier qui laisse entrevoir une réalisation sérieuse d’un projet qui en a vu d’autres. Rappelons que le trafic voyageurs SNCF roule sur la rive gauche du Rhône tandis que la rive droite est affectée au fret (environ 70 trains/jour). Il s’agit donc de faire cohabiter les deux trafics en rouvrant la ligne fermée aux trains voyageurs en 1973 (l’Ardèche était alors devenu le seul département sans trains voyageurs).

Les élus régionaux justifient cette décision par « le soutien au développement et aux impératifs du quotidien du territoire ardéchois dans des délais raisonnables ». Il y a une douzaine d’années, une convention interrégionale entre Rhône-Alpes, PACA et Languedoc-Roussillon avait manifesté de grandes ambitions à partir de l’Ardèche vers Nîmes et Aix. Le soufflé était vite retombé.

Et un investissement total de 16 millions

« La Région a fait le choix d’un projet simple et concret, finançable et évolutif au besoin » a résumé Laurent Wauquiez, président de la région. L’objectif est d’assurer la desserte des gares de Romans, Valence TGV et Ville, Livron grâce à la (ré)ouverture de trois gares au Teil, au Pouzin et à Cruas.

Sept trains A/R TER par jour pour 250 voyageurs devraient emprunter la ligne qui permettra également une connexion au TGV/TER depuis Le Teil vers Valence TGV et vers Valence en 50 et 40 minutes. L’investissement pour la réouverture est estimé à 16 millions d’euros, et le coût de fonctionnement à 7-8 millions d’euros par an. « Il faudra que tout le monde se mette autour de la table pour financer et assurer le fonctionnement de la ligne » a prévenu Laurent Wauquiez. Un appel et une affaire à suivre.

Claude Ferrero

Ewa

La SNCF va rembourser tous les abonnements TER de décembre

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Frank Lacroix, le directeur général des TER a indiqué à l’AFP avoir proposé aux régions, le 8 janvier, le « remboursement total des abonnements TER pour le mois de décembre ». Même si l’offre s’est améliorée ces derniers temps, « on reconnaît que notre trafic a été très perturbé depuis (le début de la grève) le 5 décembre », a-t-il précisé. Les modalités de remboursement pour les abonnements hebdomadaires et mensuels seront disponibles sur les sites TER régionaux d’ici le 15 janvier. « Et pour les abonnements annuels, on va annuler le prélèvement de février », a ajouté Frank Lacroix.

En Ile-de-France, les abonnements de décembre doivent être remboursés par la RATP et la SNCF, et si nécessaire par l’autorité régionale Ile-de-France Mobilités.

Ewa

La SNCF va indemniser intégralement les abonnés TER de la région AURA pour le mois de décembre

Circulation de TER en Rhone Alpes

En début d’après-midi Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne Auvergne-Rhônes-Alpes (AURA), s’est félicité « d’avoir obtenu ce matin la réponse positive de Jean-Pierre Farandou à notre demande d’indemnisation intégrale des abonnements TER ».

« Intégrale, et non pas partielle, modulée en fonction de calculs compliqués qui retarderaient les remboursements aux clients et leur imposeraient la double peine », à savoir : ne pas utiliser les trains et payer leur abonnement.

Satisfait de « cette victoire dans la défense des voyageurs de la région très lourdement touchée », Laurent Wauquiez a aussi dénoncé le niveau de service public très dégradé de la SNCF. Lors des grèves de décembre, 20 % des trains en moyenne circulaient chaque jour, le pire étant atteint avec 50 trains contre 1 300 normalement.

Concrètement, l’indemnisation devrait s’effectuer sous forme d’un bon d’achat ou d’un mois d’abonnement gratuit le plus tôt possible, en février ou en mars. L’opération concerne 80 000 abonnés TER en AURA, « première cliente de la SNCF ».

La région compte sur l’opérateur pour informer rapidement ses abonnés et assure surveiller les modalités de remboursement. Elle s’est déclarée prête à réitérer la même demande d’indemnisation si la situation devait se reproduire en janvier. Elle l’avait déjà fait en obtenant une réduction de 20 % sur les abonnements de novembre pour une grève du 17 au 21 octobre. Ce mercredi, 47 % des trains circulaient en Rhônes-Alpes et 35 % en Auvergne.

Claude Ferrero

Ewa

La région PACA lance l’ouverture à la concurrence de ses TER

TER PACA

L’ouverture à la concurrence des TER, permise depuis le 3 décembre dernier, devient réalité. Et la région sud (PACA), devrait réaliser son souhait d’être pionnière dans le domaine : elle a voté le 13 décembre une délibération permettant de passer par une DSP (délégation de service public) pour exploiter deux lots de lignes régionales : d’une part, Marseille – Toulon – Nice, d’autre part, les lignes autour de Nice. Deux lots qui représentent le tiers du réseau régional. « Nous avons également décidé de lancer le processus de reprise des matériels et des ateliers de maintenance ou des centres de remisage concernés par cette ouverture à la concurrence », explique à VRT Philippe Tabarot, le vice-président chargé des Transports au Conseil régional.

Les appels d’offres attendus au plus tard en avril

La région devrait lancer en avril, ou si elle le peut en mars, l’appels d’offres pour choisir les entreprises ferroviaires qui feront rouler des trains sur ces lignes. L’appel d’offres est attendu en avril, si possible en mars. « Nous ne savons pas si nous pourrons le lancer en mars comme nous l’espérions car nous ne disposons pas de 100 % des informations que nous avons demandées à la SNCF », précise Philippe Tabarot. « Si nous ne parvenons pas à les avoir, nous saisirons l’Autorité de régulation des transports pour qu’elle tranche et nous dise si les informations manquantes relèvent du secret des affaires ou pas », précise l’élu régional en assurant que la région n’est pas dans une position « belliqueuse » mais souhaite avoir un arbitrage sur la question. Selon lui, les informations en cause portent notamment sur les ateliers de maintenance et sur la question des personnels nécessaires à l’exploitation des TER.

La région s’attend à recevoir de « nombreuses » candidatures tant nationales qu’internationales. « Comme nous sommes les premiers, les exploitants ferroviaires ont intérêt à répondre car nous représenterons, pour l’exploitant retenu, une vitrine de son savoir-faire. Il sera regardé de près par les autres régions qui souhaitent se lancer aussi dans la concurrence », commente Philippe Tabarot. Grand Est, les Hauts-de-France et les Pays de la Loire sont particulièrement concernés.

La concurrence obligatoire en 2023

« Nous pensons que les offres qui nous seront faites par les entreprises ferroviaires seront très innovantes du point de vue de la distribution, de l’information voyageur ou de l’organisation du travail des agents. Bien sûr, nous en attendons une meilleure robustesse et une diminution des coûts, d’autant que les transports représentent le premier poste du budget régional avec 700 millions d’euros annuels, tous transports confondus », assure encore l’élu.

Le futur délégataire devrait commencer à faire rouler ses trains à partir de décembre 2022 entre Marseille et Nice (sept allers-retours quotidiens actuellement), et décembre 2024 pour les liaisons autour de Nice (58 allers-retours sur différentes dessertes). Les contrats seront signés pour dix ans pour une valeur totale d’1,78 milliard d’euros, selon l’AFP. Le compte à rebours a commencé pour la SNCF qui va connaître dans très peu de temps la concurrence sur son réseau actuel. Puis la concurrence sera obligatoire à partir de décembre 2023, une fois que les contrats signés par la SNCF avec les régions seront arrivés à échéance.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

La RATP s’allie avec Getlink pour répondre à de futurs appels d’offres sur les TER

TER PACA

Chacun fourbit ses armes en vue de l’ouverture à la concurrence dans les TER qui devient possible à partir du 3 décembre.  L’union faisant la force, la RATP et Getlink (maison-mère d’Eurotunnel) ont décidé de créer une joint-venture qui sera détenue à 55 % par le groupe RATP et 45 % par Getlink. Sa naissance sera effective une fois obtenue les autorisations administratives, explique un porte-parole de la RATP. Mais c’est RATP Dev qui signera l’accord de partenariat, ajoute-t-il.

Cette joint-venture aura une équipe dédiée, issue de salariés de ses deux maisons-mères. Et il est prévu qu’elle se dote d’une licence ferroviaire.

Ce partenariat est jugé « logique et complémentaire » par les autres entreprises ferroviaires. Les deux nouveaux alliés l’expliquent par les synergies qu’ils entendent faire jouer entre eux. « RATP Dev est spécialiste de l’exploitation et de la maintenance du transport de voyageurs en France et à l’international, Getlink est un acteur majeur des infrastructures de mobilité, et est spécialisé dans la gestion, l’exploitation et la maintenance d’infrastructures, l’exploitation de services ferroviaires de navettes dans le tunnel sous la Manche et de fret en France et à l’international », indiquent-elles. La RATP peut aussi apporter son expertise dans le domaine de la billettique, tandis qu’Europorte dispose d’un centre de formation pour la conduite ferroviaire, un atout de taille dans la bataille à laquelle vont aussi se livrer les exploitants demain pour attirer les compétences.

Un partenariat non exclusif

Ce partenariat, qui n’est pas exclusif, vise avant tout à répondre aux appels d’offres que lanceront prochainement Grand Est et les Hauts-de-France, deux régions qui souhaitent expérimenter rapidement la concurrence. Il n’est pas du tout certain qu’il concerne aussi les autres régions, notamment les Pays-de-Loire, Sud-Provence Alpes-Côte d’Azur ou Aura (Auvergne-Rhône-Alpes), des régions qui devraient aussi lancer des appels d’offres pour leurs TER et pour lesquels la RATP ne cache pas son intérêt.

L’ouverture à la concurrence dans les TER est prévue à partir de décembre 2019. Mais le temps de lancer toute la procédure (appels d’offres, choix des exploitants, mise en place des nouvelles conditions de transport), elle ne devrait pas être effective avant 2022 même pour les régions les plus actives.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Pour la Cour des Comptes, la question de la filialisation des TER va se poser

Correspondance TER à Neussargues (Cantal)

Qualité de service dégradée, hausse constante des coûts d’exploitation et manque de préparation à l’ouverture à la concurrence, ce sont les trois grandes critiques formulées par la Cour des comptes dans le rapport de 182 pages très sévère qu’elle consacre aux TER et qu’elle a présenté le 23 octobre. Soit dix ans après son précédent rapport sur le sujet qui se félicitait alors de la décentralisation mise en place dans le transport express régional.

Selon Didier Migaud, le Premier président de la Cour, un nouveau diagnostic s’imposait alors que les TER vont s’ouvrir à la concurrence à partir de 2023, mais dès 2021 pour les quelques régions qui en feront le choix (lire le rapport.)

Des moyens financiers considérables

Le nouveau diagnostic qui porte sur l’évolution entre 2012 et 2018 pointe une fréquentation en baisse entre 2012 et 2016 (passée de 14,2 milliards de voyageurs-kilomètre à 13,2 milliards), même si le trafic voyageurs a commencé à remonter à partir de 2017. La Cour l’explique non seulement par la concurrence de la voiture (qui bénéficie de la baisse du prix des carburants) et de nouveaux modes tel que le covoiturage mais aussi par le mauvais état des infrastructures et par le niveau du service rendu : la ponctualité s’est dégradée et le pourcentage de trains déprogrammés ou annulés, qui oscille entre 2 % et 12 % selon les années (les pourcentages les plus hauts étant liés à des périodes de grève), est globalement élevé comparé à nos voisins européens.

De mauvais résultats (même s’ils sont très variables d’une région à l’autre, reconnaît la Cour) alors que les moyens financiers affectés aux TER sont considérables. La Cour estime à 8,5 milliards d’euros le coût de cette activité, en incluant les frais d’exploitation, les investissements réalisés mais aussi le régime de retraite des cheminots et les coûts environnementaux liés au transport ferroviaire régional. Soit un coût moyen de 61 centimes d’euros par voyageur-km, « ce qui fait du TER le mode le plus coûteux de notre pays, à l’exception du taxi à un ou deux voyageurs », souligne Didier Migaud, même si là encore il y a de fortes disparités en fonction des régions, nuance-t-il.

Une organisation du travail à revoir

Or, ces sommes sont prises en charge à 88 % par la contribution publique, les coûts d’exploitation étant couvert à 75 % par les finances régionales. Les voyageurs n’y contribuent qu’à hauteur de 25 % (et 12 % du coût total), alors que dans d’autres pays la participation des voyageurs monte jusqu’à 50 % ou 60 % des coûts d’exploitation, observe la Cour qui recommande aux régions de revoir leurs politiques tarifaires, notamment celles mises en place pour les abonnés. A condition, ajoute-t-elle, d’améliorer le service.

Autre piste à suivre : abaisser les coûts de la SNCF qui sont actuellement trop élevés, jugent les rapporteurs. Les « Sages » l’expliquent par le manque de polyvalence des agents et par des modes d’organisation du travail à revoir en « ajustant » mieux, selon les cas, la présence des agents à bord des trains ou des gares…

Les frais structurels risquent aussi de coûter cher à la SNCF lorsqu’elle sera confrontée à la concurrence. D’où la préconisation de la Cour de donner à l’activité TER « tous les moyens et compétences propres à son fonctionnement ainsi qu’une véritable autonomie de gestion ». D’où l’affirmation de Didier Migaud : « L’ouverture à la concurrence doit donc poser, de notre point de vue, la question plus large de la filialisation de l’activité TER au sein de la SNCF ».

Des améliorations récentes

Côté régions, l’ouverture à la concurrence exige de faire monter en compétence les équipes chargées de préparer les appels d’offres, indique la Cour, tout en reconnaissant quelques améliorations : les régions ont augmenté leur niveau d’exigence dans les dernières conventions signées avec SNCF Mobilités, tandis que la compagnie ferroviaire s’engageait à réduire ses coûts et à améliorer ses prestations dans le cadre du plan stratégique CAP TER 2020. Pour l’avenir, la Cour recommande d’utiliser davantage les incitations financières pour contraindre l’exploitant à de meilleures performances. Et estime que le nouveau décret d’août 2019 devrait permettre aux régions d’obtenir les données techniques et financières que la SNCF rechigne souvent à fournir, alors qu’elles sont nécessaires à la préparation des futurs appels d’offres.

Autant de recommandations qui risquent de hérisser les syndicats déjà remontés par les réorganisations en cours à la SNCF. Pour la CGT-Cheminots, la Cour « égrène toujours les mêmes poncifs sur le coût prétendu des TER… » De son côté, l’UNSA-Ferroviaire dénonce « un rapport à charge, obsolète, déconnecté de la réalité des territoires, pour le moins biaisé temporellement (situation 2012/2017) »,  alors que toutes les conventions TER viennent d’être renouvelées et que le programme CAP TER 2020 contribue à une augmentation du trafic et de la ponctualité.

(Pour lire aussi les préconisations de la Cour des Comptes pour les petites lignes : ici )

Marie-Hélène Poingt