Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

Ewa

Eurostar, transporteur officiel des équipes olympiques britanniques, belges et néerlandaises

Les trains bleus et jaunes Eurostar avait déjà transporté les athlètes olympiques français, belges et néerlandais pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Pour les ceux de Paris, du 26 juillet au 11 août 2024, la filiale internationale de la SNCF qui a absorbé Thalys en début d’année renouvelle le partenariat et transportera cette fois les équipes olympiques belges, britanniques et néerlandaises vers la gare du Nord. La dirigeante d’Eurostar, Gwendoline Cazenave a signé l’accord le 3 juillet avec les trois équipes olympiques et paralympiques pour devenir leur transporteur officiel.

Ewa

Thalys disparaît, naissance de la nouvelle eurostar

Avec la fusion de Thalys qui relie la France, le Benelux et l’Allemagne, et Eurostar dirigée vers Londres via le tunnel sous la Manche, SNCF Voyageurs, actionnaire majoritaire de la nouvelle holding, espère atteindre 30 millions de passagers dès cette année, et assure avoir déjà renoué avec la rentabilité en 2022. Le changement de nom sera généralisé à l’automne.

Initialement prévue pour 2019, le mariage entre Eurostar et Thalys avait été repoussé en raison de la crise du Covid et des effets du Brexit. Avec 90% de chiffre d’affaires envolé, la première était proche de la faillite. La seconde avait dû être aussi aidée par ses actionnaires. Les deux opérateurs ferroviaires ont fini par convoler en justes noces en mai 2022. Deux mois après le feu vert de la Commission européenne, Eurostar a finalement absorbé Thalys. La nouvelle holding porte une dette de 850 millions de livres (960 millions d’euros) à rembourser.

Face à ses concurrents italien et espagnol Trenitalia et Renfe, l’ambition de la nouvelle filiale de SNCF Voyageurs (elle détient 55,75% du capital*) est de devenir « la première entreprise ferroviaire internationale à grande vitesse », desservant cinq pays européens. Et de tailler des croupières au secteur aérien sur le segment de marché d’Amsterdam.

Eurostar reste eurostar

Basée à Bruxelles, la nouvelle compagnie a dévoilé hier devant la presse européenne son planning d’intégration, son nouveau logo (une étoile à six branches dans un cercle ouvert qui forme un « e », inspiré de l’étoile ferroviaire du Nord, le mythique train qui relia Paris, Bruxelles et Amsterdam de 1924 à 1996). Elle a aussi révélé sa nouvelle marque qui n’est autre… qu’eurostar, sans lettre capitale. « Celle qui a le plus de notoriété à l’international », justifie Gwendoline Cazenave, la directrice générale d’Eurostar Group, entité qui rassemble les deux compagnies ferroviaires depuis leur fusion en mai 2022.

Les 25 rames Thalys restent rouge rubis et les 25 Eurostar restent bleu et jaune. « On ne va pas repeindre tous les trains ! », lance Gwendoline Cazenave. Elles arboreront la nouvelle étoile à l’automne 2023. Un site internet doublé d’une application unique sont prévus pour fin 2023, le service proposé à bord et les classes de voyageurs seront unifiés d’ici à 2024.

D’ici à 2025, les actuels Eurostar pourront circuler sur tout le réseau, par exemple entre Paris et Bruxelles. Les Thalys n’ont, eux, pas vocation à traverser le tunnel sous la Manche.

Pas d’Esta européen pour l’heure

Objectif de la fusion, « transporter 30 millions de passagers par an à l’horizon 2030 », avance Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités et président du conseil d’administration de la holding. De nouvelles rames pourraient être achetées avant 2030 pour augmenter le nombre de liaisons.

Dans l’immédiat, il s’agit de retrouver les 19 millions de passagers de 2019, niveau de fréquentation d’avant le Brexit et la crise sanitaire. Avec 14,8 millions de voyageurs fin 2022 (8,3 millions par Eurostar, 6,5 millions par Thalys), contre 4,3 millions en 2021, la nouvelle eurostar est à mi-chemin.

Et heureusement que l’EES, système de reconnaissance faciale des voyageurs non ressortissants de l’espace Schengen (dont les Britanniques), est reporté. Cette sorte d’Esta européen imposé par l’Union européenne pour préserver son territoire de projets terroristes, devait entrer en vigueur en mai 2023. Il est renvoyé aux calendes grecques.

« Pour arriver à gérer les flux de voyageurs, il  faudrait alors supprimer la moitié des fréquences », commente Alain Krakovitch. « Pourquoi ne pas faire un Esta à l’américaine ? Il suffit de remplir un formulaire en amont du voyage », questionne le dirigeant de la holding. « Le grand sujet, c’est le goulet d’étranglement aux frontières », qui n’a pas permis de rétablir le service de 2019 vers Londres, à cause du temps perdu dans les contrôles liés au Brexit, regrette Gwendoline Cazenave,  « On faisait venir nos clients une demi-heure avant le train, maintenant c’est une heure », relève-t-elle.

Dans les gares, Eurostar manque par ailleurs d’espaces et d’agents pour gérer les flux de voyageurs à la frontière. C’est la raison pour laquelle le transporteur ne peut vendre que 700 places sur 870 aux heures de pointe. « A Amsterdam, on ne peut embarquer que 250 clients pour les liaisons transmanche, contre 175 à Rotterdam », illustre la dirigeante de la nouvelle compagnie ferroviaire.

Nathalie Arensonas

Eurostar Group est une holding basée à Bruxelles, détenue à 55,75 % par SNCF Voyageurs, 19,31 % par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), 18,5 % par la SNCB (belge) et 6,44 % par des fonds gérés par Federated Hermes Infrastructure.

Ewa

Thalys arrête ses trains à bas coûts Izy

Le 10 juillet prochain signera la fin d’Izy, le service des trains à bas coûts de Thalys, qui utilise la ligne classique pour relier en 2 heures 08 au mieux Paris à Bruxelles (au lieu d’1h20 en TGV), ce qui permet d’amoindrir les frais et de proposer de petits prix. Une disparition dévoilée dans la presse belge et confirmée à VRT par la maison-mère de la filiale low cost.

La raison officielle avancée est la décision « d’intégrer » le service Izy au sein de Thalys « pour donner plus de clarté à notre clientèle » avec une marque unique explique à VRT une porte-parole, pointant au passage les points négatifs d’Izy, qui représentaient pourtant la spécificité de ce service à bas coûts lancé il y a six ans : un temps de parcours plus long qu’en TGV, pas de services ni d’échanges ou de remboursements possibles…

Il n’y avait pas de problème de modèle économique ni de rentabilité, « le concept a fait ses preuves« , affirme-t-elle également. Pourtant, les circulations des trains Izy ont déjà été progressivement réduites au cours des derniers mois, et la crise sanitaire est passée par là impactant durement Thalys.

Des prix attractifs seront proposés sur Thalys, indique encore la compagnie qui relie Paris à Bruxelles et, au-delà à l’Allemagne et aux Pays-Bas. Le prix d’appel est à 29 euros, rappelle Thalys qui vient de lancer sa promotion d’été dédiée aux jeunes, qui représentaient l’une des cibles de son produit Izy.

Il n’y aura aucune conséquence sociale puisque le personnel n’était pas dédié à Izy mais relevait de Thalys, indique-t-on encore. Mais le moment est sans doute venu de repartir sur de bonnes bases alors que compagnie exploitée par THI Factory (dont le capital est détenu par Eurostar Group) doit se concentrer sur son mariage avec Eurostar.

Marie Hélène Poingt

 

 

 

 

 

Ewa

Naissance d’Eurostar Group

Le rapprochement entre Eurostar et Thalys franchit une nouvelle étape : une holding baptisée Eurostar Group vient d’être créée par SNCF Voyageurs qui en détient 55,75 % des parts, la CDPQ (19,31 %), SNCB (18,5 %) et des fonds gérés par Federated Hermes Infrastructure (6,44 %).

Basée à Bruxelles, la holding « détient 100 % des parts d’Eurostar International Limited (Eurostar) et de THI Factory SA (Thalys), qui restent des entreprises ferroviaires de plein exercice et dont les sièges demeurent respectivement à Londres et à Bruxelles« , explique la SNCF dans un communiqué. L’actuel PDG d’Eurostar, Jacques Damas, prend la tête du nouvel ensemble. « Il s’appuiera sur un comité exécutif symétrique dans Eurostar et Thalys« , précise encore la SNCF.

La crise sanitaire a énormément affecté les deux compagnies désertées par leurs clients (Eurostar notamment a frôlé la faillite), ce qui les a conduit à réduire drastiquement leurs fréquences et ce qui a aussi ralenti le processus de rapprochement mais sans le remettre en cause. La situation semble revenir à la normale pour Eurostar qui propose de nouveau une douzaine d’allers-retours entre Paris et Londres et six vers la Belgique (contre une dizaine avant la crise), et deux pour desservir Amsterdam. De même, Thalys propose désormais une vingtaine de départs de Paris vers Bruxelles, et une dizaine vers Amsterdam.

En rapprochant Eurostar et Thalys, la SNCF souhaite jouer sur les synergies et les complémentarités de la compagnie transmanche et de celle qui relie Paris à Bruxelles, aux Pays-Bas et, au-delà, à l’Allemagne. Des synergies sont notamment attendues dans la distribution (avec une billetterie unique), dans l’offre de dessertes (le plan de transport sera harmonisé avec des correspondances revues) et dans une meilleure utilisation du matériel roulant. Dans un premier temps, la nouvelle société proposera les mêmes destinations européennes qu’aujourd’hui, avec le matériel roulant existant. Il n’est en effet pas question de remettre en cause le programme de rénovation des rames Thalys récemment lancé, avait indiqué en fin d’année dernière Alain Krakovitch, en rappelant que des « investissements industriels considérables » avaient  été consentis. « Il y aura donc des Eurostar rouges et des Eurostar bleus qui circuleront pendant un certain temps », avait indiqué le directeur de Voyages SNCF.  Mais avec la possibilité de les faire rouler de façon bien plus simple et optimisée.

Ce nouvel ensemble va ainsi proposer le plus grand réseau à grande vitesse international en Europe de l’Ouest, notent ses promoteurs. L’objectif est de transporter  30 millions de passagers par an d’ici 10 ans sous une marque unique. En 2019, les deux compagnies ont acheminé au total plus de 18 millions de clients.

Ewa

Inauguration de la première rame Thalys rénovée Ruby

Le 27 octobre, la première rame Thalys PBKA rénovée « Ruby » a relié Bruxelles-Midi à Paris-Nord. Les invités ont pu découvrir à son bord un aménagement entièrement revu : nouveaux sièges avec prises USB, éclairage à base de LED, toilettes à l’eau claire, 22 écrans d’information (avec messages en français, néerlandais, allemand et anglais) et nouvel espace bar, baptisé Kiosk.

Le Kiosk, qui remplace le bar.

C’est dans ce dernier que le changement a été le plus important, le bar de type TGV cédant la place à deux distributeurs de boissons et de snacks. De plus, le Kiosk a été conçu « pour proposer une offre de différents services modulable en fonction des destinations et des moments de la journée ». Par exemple pour la vente de viennoiseries le matin ou de repas chauds.

Thalys rénové Ruby à Bruxelles.

Ce réaménagement, pour lequel Thalys a fait appel à Yellow Window, cabinet de design belge dirigé par Axel Enthoven, et à la designer française matali crasset pour le choix de certains coloriels, d’éléments du siège ou de l’espace Kiosk, a permis de gagner en capacité. Au total, 28 sièges supplémentaires sont offerts « tout en conservant un niveau de confort élevé », alors que les volumes consacrés aux bagages ont été augmentés de 15 %.

Intérieur en classes Comfort et Premium.

Deux types d’aménagements sont proposés, à 2+1 sièges de front dans les classes Comfort et Premium et à 2+2 sièges en Standard.

Intérieur en classe Standard.

Ces trois classes, comparables à celles proposées sur Eurostar et Lyria, ne sont désormais plus inscrites sur les caisses des voitures, mais s’affichent sur les écrans LED à proximité des portes, avec la destination et les numéros de train et de voiture.

Extérieur Thalys rénové Ruby

La première rame rénovée circulera d’abord sur Paris – Amsterdam, avant d’assurer les relations entre Paris et Dortmund via Bruxelles, Liège, Aix-la-Chapelle, Cologne, Düsseldorf, Duisbourg et Essen « courant 2022 ».

P. L.

Ewa

La fusion Eurostar-Thalys relancée

Eurostar Saint Pancras

L’horizon s’éclaircit pour Thalys et Eurostar, deux filiales de la SNCF qui ont été durement malmenées par la crise avec des taux de fréquentation de leurs trains très bas engendrant de fortes pertes. Hier, comme l’a révélé le journal Les Echos, le projet de mariage des deux opérateurs européens à grande vitesse, qui avait été mis en sommeil durant la crise, a été relancé. « Une nouvelle étape a été franchie avec la présentation du projet aux instances représentatives du personnel », a indiqué ce matin Alain Krakovitch en évoquant une reprise des voyages d’affaires, y compris sur les axes desservis par ces deux compagnies ferroviaires.

« Les deux entités de TGV internationaux majoritairement contrôlées par la SNCF continueront juridiquement à exister, mais sous un nouveau holding détenu en majorité par SNCF Voyageurs (55,75 %) et ayant son siège social à Bruxelles », précise le quotidien économique. Côté Eurostar, Patina Rail (qui réunit la Caisse de Dépôts du Québec et le fonds d’investissement britannique Hermès GPE) recevra 25,7 % de la nouvelle société, tandis que côté Thalys, les SNCB en détiendront 18,5 %, toujours selon Les Echos.

Une seule marque : Eurostar

Le nouvel ensemble prendra le nom d’Eurostar. La marque Thalys va disparaître très progressivement, précise Alain Krakovitch, qui vise une fusion effective à la fin du premier trimestre 2022. Auparavant, il faudra aussi présenter officiellement le projet aux conseils d’administration des entités concernées, puis à la Commission européenne.

La SNCF en attend des synergies dans la distribution (avec une billetterie unique), dans son offre de dessertes et dans une meilleure utilisation du matériel roulant. Dans un premier temps, la nouvelle société proposera les mêmes destinations européennes qu’aujourd’hui, avec le matériel roulant existant. Pas question de remettre en cause le programme de rénovation des rames Thalys récemment lancé. « Nous avons réalisé des investissements industriels considérables », rappelle Alain Krakovitch. « Il y aura donc des Eurostar rouges et des Eurostar bleus qui circuleront pendant un certain temps », ajoute-t-il. Mais avec la possibilité de les faire rouler de façon bien plus simple et optimisée. Aujourd’hui, par exemple, cite le directeur de Voyages SNCF, Eurostar et Thalys effectuent des rotations entre Bruxelles et Amsterdam. Demain, le plan de transport sera harmonisé avec des correspondances repensées.

L’ambition de porter le trafic combiné des deux transporteurs de 18,5 millions à 30 millions à l’horizon 2030 est « retardée, sans doute de deux à trois ans, mais elle est confirmée », a assuré Christophe Fanichet aux Echos.

M.-H. P.

Ewa

Thalys boucle un financement de 120 millions d’euros

Durement touchée par la crise sanitaire, la compagnie Thalys a bouclé un plan de financement de 120 millions d’euros auprès des banques, comme l’annonçait fin mars à VRT son directeur général, Bertrand Gosselin.  Ce prêt, noué avec cinq banques européennes (BRED, HSBC, Natixis, Société Générale et ING) « permet de sécuriser l’avenir de Thalys dans un contexte de levée des restrictions de déplacement et de reprise progressive de l’activité », a commenté Bertrand Gosselin. L’opérateur peut à présent « se concentrer sur sa relance commerciale et reprendre le chemin de la croissance », a-t-il ajouté.

Thalys, qui transporte des passagers à grande vitesse entre la France, la Belgique, les Pays-Bas, et au-delà, l’Allemagne, est détenue à 60 % par la SNCF et 40 % par la SNCB. La compagnie qui fête cette année son 25e anniversaire a pour projet de fusionner avec la compagnie transmanche Eurostar.

Ewa

Thalys cherche un financement de 100 millions d’euros pour passer la crise

Avec 2,5 millions de voyageurs transportés l’année dernière, à comparer aux 8 millions acheminés en 2019, la chute est rude pour Thalys. Son chiffre d’affaires recule de 70 % en s’établissant à 165,5 millions d’euros. Le résultat est négatif à 137,7 millions d’euros. Le début d’année suit la même tendance que la fin 2020 : l’activité (et la fréquentation des trains) est de -90 %…

Désormais, la compagnie ferroviaire qui relie la France à la Belgique et, au-delà, aux Pays-Bas et à l’Allemagne, table sur une reprise cet été, d’abord avec le retour de la clientèle loisirs, puis, dans un second temps, avec les voyages d’affaires. « La remontée sera progressive. Toutefois, nous ne nous attendons pas à retrouver le niveau d’avant-crise avant courant 2023-début 2024 », commente Bertrand Gosselin, le directeur général de Thalys. Le dirigeant imagine un premier semestre « compliqué » avec un chiffre d’affaires réduit de 50 % par rapport à 2019 et un résultat encore négatif en termes de marge opérationnelle.

D’où la décision de faire appel à des financements externes pour combler les besoins en trésorerie. Thalys est actuellement en discussion avec les banques pour disposer de financements à hauteur de 100 millions d’euros. « Thalys est une société très saine car nous n’avons pas de dettes. Il est donc intéressant d’aller chercher des financements auprès des banques », souligne Bertrand Gosselin.

150 millions d’euros d’économies

Pour passer la crise, un plan d’économie de près de 150 millions d’euros a aussi été lancé l’an dernier et se poursuit. L’adaptation du plan de transport a permis d’économiser 106 millions d’euros. Actuellement, il n’est plus proposé que quatre fréquences entre Paris et Bruxelles, contre 22 en temps normal. La réduction des coûts (avec des dépenses de fonctionnement et d’investissements revues à la baisse et une centaine de postes « budgétaires » supprimés) s’est traduite par des économies de 42 millions. L’entreprise s’est réellement séparée d’une quinzaine de personnes, les autres postes supprimés concernent par exemple des postes existants et non couverts, la fin de CDD…

Reste que, sur le long terme, les prévisions sont « résolument » positives pour la compagnie franco-belge (60 % SNCF, 40 % SNCB). Avant la crise, Thalys connaissait une croissance soutenue. « La croissance devrait reprendre, notamment portée par les préoccupations environnementales et par la volonté des gouvernements et de Bruxelles de favoriser le report modal », affirme le directeur général.

Des compagnies aériennes pourraient être tentées de transférer une partie de leurs clients sur le train pour les liaisons les plus courtes. Ainsi, avant la crise, Thalys avait engagé des discussions avec KLM qui souhaitait transférer sur Thalys ses passagers de l’axe Bruxelles – Amsterdam (soit seulement 200 km…). « Le deal était quasi bouclé mais la crise a mis ce projet entre parenthèses », précise Bertrand Gosselin. « Avec le Green Deal, KLM ou d’autres compagnies vont être mises sous pression et les discussions reprendront avec KLM. Il y en aura d’autres », prédit le dirigeant.

Pour profiter du retour de la croissance, le projet de rapprochement avec Eurostar sera relancé. Il reste d’actualité même s’il a été mis en suspens le temps de la crise, affirme Bertrand Gosselin. « Pour le moment, la priorité est de boucler les plans de financements des deux compagnies ».

La crise n’a toutefois pas remis en question les programmes de rénovation du matériel roulant. Le projet baptisé RubY permettra d’offrir plus de place dans les trains à grande vitesse rouge et blanc, plus de luminosité, une nouvelle ambiance, une information embarquée ou encore des toilettes fonctionnant à l’eau claire et non plus chimiquement… La première rame RubY devrait arriver cet été. Pile au moment où Thalys souhaite célébrer ses 25 ans et les 175 ans du Paris – Bruxelles.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Début du procès de l’attaque de Thalys

Le procès de l’attentat déjoué du train Thalys à l’été 2015 s’est ouvert le 16 novembre à Paris.

Le 21 août 2015, en fin d’après-midi, El Khazzani, alors 25 ans, monte en gare de Bruxelles dans le train reliant Amsterdam à Paris. Il entre aux toilettes, retire sa chemise, place un pistolet dans sa ceinture et une kalachnikov en bandoulière.

Devant les toilettes, deux passagers attendent. Quand la porte s’ouvre, le premier passager se jette sur lui, le deuxième parvient à attraper la kalachnikov. Ayoub El Khazzani sort son pistolet, lui tire dans le dos, et récupère le fusil d’assaut.

Trois Américains en vacances, dont deux militaires, alertés par le bruit, se jettent sur lui, le maîtrisent avec l’aide d’autres passagers. Le train est arrêté en gare d’Arras, l’auteur de l’attaque interpellé.

En 2018, Moogalian, sa femme et les trois jeunes Américains avaient joué leur propre rôle dans un film de Clint Eastwood, « le 15 h 17 pour Paris ». Le réalisateur de 90 ans devrait à ce titre être entendu comme témoin par visioconférence la semaine prochaine.

Ewa

« Thalys a lancé un plan d’économies de 100 millions d’euros »

Thalys

Bertrand Gosselin, le directeur général de Thalys, explique à VRT comment la compagnie qui relie la France à la Belgique et, au-delà, aux Pays-Bas et à l’Allemagne, traverse la crise. Il estime que Thalys va perdre 300 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année et a mis sur pied un plan d’économies de 100 millions d »euros.

 

Ville, Rail & Transports. Quel premier bilan tirez-vous de la crise sanitaire ?

Bertrand Gosselin. On parle beaucoup de la crise de l’aérien, mais le transport ferroviaire international souffre à peu près autant. C’est clairement la crise la plus grave qu’ait connue Thalys. Ce qui est surtout très compliqué, c’est l’incertitude qui pèse sur les mois qui viennent.

Durant le printemps, nous avons mis en place une offre minimale avec deux trains par jour. Puis, cet été, comme la fréquentation de nos trains redémarrait bien, nous avons remonté notre offre de transport à hauteur de 50 % (par rapport à l’été 2019). Le trafic tournait alors autour de 60 à 65 %. Un certain nombre de nos clients était revenu malgré le mot d’ordre qui était alors : prenez vos vacances chez vous.

Nous avions ensuite prévu de remonter notre plan de transport à 60 % jusqu’à ce que les Pays-Bas, puis l’Allemagne et enfin la Belgique déconseillent de voyager dans les zones « rouges » et prévoient des mises en quarantaine et des dépistages obligatoires. Ce qui a contribué à ralentir fortement les déplacements.

Fin août, la Belgique a décidé d’interdire les déplacements vers Paris sauf pour des motifs essentiels (ces motifs étaient d’ailleurs assez larges). Mais les médias n’ont retenu que le mot interdit et, du jour au lendemain, on en a mesuré les effets sur notre trafic.

Toutes ces mesures nous ont obligés à réduire notre plan de transport à 40 %, ce qui est encore le cas aujourd’hui. Et c’est ce qui est prévu jusqu’à la fin de l’année. Il n’est pas impossible qu’on le maintienne aussi sur 2021, quitte à l’adapter s’il le faut.

40 % d’offre de transport, c’est trop, compte tenu de la fréquentation actuelle de nos trains. Mais nous avons décidé de maintenir malgré tout une offre qui permette aux voyageurs de se déplacer : il faut leur proposer une certaine fréquence et de la souplesse.

VRT. Quel est l’impact financier et en termes de chiffre d’affaires ?

B. G. Nous réalisons 80 % d’activité en moins par rapport à l’année dernière. Nous n’avons donc que 20 % de trafic sur nos lignes. En 2020, nous perdrons plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier.

Les pertes se monteront à plusieurs dizaines de millions d’euros. Nous avions prévu de revenir en positif l’année prochaine mais désormais c’est un point d’interrogation.

VRT. Comment s’était passé 2019 ?

B. G. 2019 avait représenté la meilleure année de Thalys avec 550 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous avions transporté près de huit millions de passagers et nos nouvelles dessertes avaient très bien marché. Izy notamment a transporté 20 % de passagers en plus comparé à l’année précédente. Tous les indicateurs étaient alors au vert.

VRT. Allez-vous revoir vos investissements ?

B. G. Nous sommes en train de mettre en œuvre un plan d’économies de 100 millions d’euros dans tous les domaines. Nous avons regardé tout notre portefeuille d’investissements. Nous avons décidé d’achever les projets déjà bien lancés et qu’il fallait terminer et nous n’avons pas remis en cause les investissements touchant à la sécurité. Mais nous avons abandonné certains projets et programmé une cure d’amaigrissement pour tous nos budgets de fonctionnement.

Nous n’avons pas voulu lancer un plan de licenciements mais nous avons recouru au chômage partiel (toujours en cours) et nous avons gelé une soixantaine de postes en arrêtant les recrutements et en jouant sur les non-remplacements.

VRT. Allez-vous supprimer des dessertes ?

B. G. Notre plan de transport essaye de cibler les dessertes qui ont le plus de chances de voir revenir nos voyageurs. Cet été il y avait une telle incertitude que l’offre soleil vers Bordeaux ou Marseille n’a pas été assurée. Nous nous sommes posé la question pour les autres offres saisonnières et avons décidé de maintenir une offre neige mais uniquement pendant les vacances scolaires, à Noël, février et Pâques, au départ d’Amsterdam et de Bruxelles.

Nous n’avons pas encore pris de décision pour notre offre soleil pour l’été 2021.

Nous avons aussi repris nos destinations vers la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne La seule route que nous avons arrêtée concerne la desserte de CDG et Marne-la-Vallée en raison de la grande incertitude sur la reprise de ce business. Mais la porte n’est pas fermée sur le long terme.

VRT. Quels sont vos scénarios de reprise ?

B. G. Initialement, nous envisagions une reprise progressive de notre plan de transport qui aurait atteint 90 % à la fin de l’année 2021. Mais nous sommes en train de réviser ces scénarios. La baisse que nous connaissons risque de se prolonger. Ce sera plus long que prévu.

Je pense que nous sommes face à un trou d’air momentané. Le succès de Thalys reviendra. Mais nous ne savons pas dans combien de temps. Il faut donc réduire la voilure sans remettre en cause les moyens qui nous permettront de faire au développement quand il reviendra.

C’est pourquoi nous avons maintenu le programme de rénovation à mi-vie de nos trains. Nous allons augmenter de 7 à 8 % le nombre de places à bord car nous pensons que nous en aurons besoin à terme.

A long terme, le ferroviaire, et tout particulièrement le ferroviaire à grande vitesse en Europe, a de grands atouts. La crise a amplifié le recul que connaissait l’aérien sur certains trajets. Thalys en tant que transport soutenable retrouvera du public. Ce ne sera peut-être pas la même clientèle qu’avant, notamment du côté de la clientèle business.

Mais je suis persuadé que les salons et les foires reprendront, car de tout temps les grands événements commerciaux ont existé pour permettre les échanges. Les déplacements pour rencontrer les clients recommenceront car les entreprises nous disent qu’elles en ont besoin. Dans nos trains, nous aurons donc toujours une clientèle business. Nous avons plus d’interrogations sur les déplacements internes à l’entreprise : une partie des réunions entre services pourrait basculer sur des visioconférences. On en voit l’efficacité mais aussi les limites. Certains secteurs seront plus touchés que d’autres.

Enfin, certains clients de l’avion pourraient s’en détourner pour le train si la conscience écologique continue à progresser. Ou pourquoi pas ceux qui prenaient leur voiture. A nous de montrer nos atouts !

VRT. Y a-t-il une différence entre Thalys et Izy ?

B. G. Izy se porte plutôt mieux que Thalys. Nous nous sommes focalisés sur les périodes où nous transportons le plus de clients en proposant une fréquence aller-retour par jour les vendredis, samedi, dimanche, lundi. Le taux d’occupation en septembre oscille entre 40 et 50 %.

VRT. Où en est le projet de mariage Thalys-Eurostar ?

B. G. Le projet continue. Il a été suspendu pendant toute la période de confinement, puis il a repris durant l’été. Nos actionnaires nous ont confirmé leur intérêt pour ce projet.

Initialement, c’était un projet de croissance pour accompagner deux entreprises en excellente santé. En mutualisant nos moyens, nous pourrons faire mieux que si les deux entreprises sont séparées. Mais cette crise nous amène à revoir les perspectives économiques. Le business plan n’est plus le même mais sur le long terme, nous restons sur des perspectives de croissance. Ce qu’on avait imaginé s’est donc décalé dans le temps.

Il y aura bien une première étape de rapprochement en 2021, mais pas comme on l’imaginait initialement début 2021, ou premier semestre 2021. Nous allons constituer une société commune. Seul le timing et la trajectoire ont changé mais le sens du projet reste le même : l’envie d’aller chercher de la croissance reste complètement sur les rails.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt