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Ewa

Naissance d’un nouvel acteur

On connaissait ETF, pour Européenne de travaux ferroviaires. Il faudra désormais compter sur ETF-Eurovia Travaux ferroviaires On connaissait ETF, pour Européenne de travaux ferroviaires, filiale de Vossloh Infrastructures Services (VIS), il faut désormais compter sur ETF-Eurovia Travaux ferroviaires depuis que, le 19 septembre 2008, VIS est devenue filiale à 100 % d’Eurovia, le pôle routier du groupe Vinci. La nouvelle entité, dirigée par Henri Dehé, a donc pris le même acronyme que sa filiale et exercera le même métier : la pose et la maintenance de voies ferrées. Vossloh conservant son métier de construction de locomotives, d’appareils de voie et d’attaches de rails.
Eurovia et Vossloh se connaissent en fait depuis longtemps pour œuvrer sur les mêmes chantiers : routiers pour la première, ferroviaires pour la seconde. Lors de groupements montés pour des marchés de construction de lignes de tramway, par exemple, elles se sont fréquemment côtoyées. La première assurant le déplacement des réseaux d’eau, de gaz, électriques, les revêtements de la plateforme, la seconde se chargeant de la partie pose des voies. C’est le cas actuellement sur la ligne T4 du tramway de Lyon et sur Leslys, la future liaison express destinée à relier la capitale des Gaules à l’aéroport Saint-Exupéry.
Une autre filiale de Vinci, Vinci Construction Grands Projets, spécialisé dans le génie civil, a aussi travaillé régulièrement avec VIS lors de création de lignes de métro, en France et à l’étranger, comme en ce moment au Caire.
Pour Eurovia et Vinci, cette acquisition constitue un investissement stratégique. « L’ensemble du groupe Vinci est concerné par le développement du ferroviaire, notamment dans le cadre des PPP. Le marché des infrastructures ferroviaires est de plus en plus porteur, en particulier en France, où le Grenelle de l’environnement a prévu la construction de 2 000 km de LGV et de 1 500 km de lignes de tramway, rappelle Jacques Tavernier, PDG d’Eurovia. Pour nous, le ferroviaire est donc un important relais de croissance car, jusqu’à présent, nous ne maîtrisions pas la conception des voies elles-mêmes, ni la pose des rails. Or ce sont des métiers à fortes contraintes techniques, avec des spécifications et des qualifications qui constituent souvent des barrières à l’entrée sur les marchés. »
De son côté, ETF, l’Européenne de travaux ferroviaires, qui annonce un chiffre d’affaires 2008 de 130 millions d’euros contre 120 en 2007, poursuit bien sûr ses activités de régénération du réseau ferré et de participation aux lignes nouvelles, à l’exemple de la branche est de la LGV Rhin-Rhône où, en groupement avec TSO, elle va bientôt entreprendre la pose des voies nouvelles.
 

Michel BARBERON

Ewa

Montzen – Aix-la-Chapelle électrifié

L’électrification d’un maillon de 8,7 km va permettre un doublement, au moins, du trafic passant par cet axe germano-belge d’ici 2030 Le vendredi 12 décembre, était inaugurée l’électrification de Montzen – Aix-la-Chapelle (3 kV continus jusqu’au viaduc de Moresnet, puis 15 kV 16,7 Hz vers l’Allemagne), section transfrontalière située sur l’axe principal reliant les ports belges à l’Allemagne. Certes, les travaux d’infrastructure sont modestes – 8,7 kilomètres à équiper de caténaires pour environ 7,5 millions d’euros –, mais le saut induit de performances est important. Cinq opérateurs ferroviaires étaient présents aux côtés de Luc Lallemand, administrateur-délégué d’Infrabel, et d’Albrecht Hinzen, de DB Netz, pour officiellement lancer la mise en service des nouvelles installations. Chaque année, ce point frontière voit passer 12 millions de tonnes de marchandises, dont 40 % ont leur origine ou leur destination dans les ports de Zeebruges et d’Anvers. En 2007, Montzen – Aix-la-Chapelle a vu passer 34 700 trains de et vers l’Allemagne. Ce chiffre est appelé à augmenter, notamment grâce à la forte croissance attendue des échanges maritimes. Infrabel estime que, pour quatre trains circulant aujourd’hui, cinq de plus franchiront cette frontière à l’horizon 2030. La suppression de l’hiatus offre aux opérateurs de meilleures performances tant en vitesse (modernisation des voies de Montzen financée par Infrabel à hauteur de 3 millions d’euros) qu’en charge maximale (jusqu’à 1 800 tonnes vers l’Allemagne, au moyen d’une Traxx MS de Bombardier) et la possibilité, pour ceux qui recouraient déjà à la traction électrique en amont et/ou en aval, de supprimer tout relais traction en recourant à des locomotives interopérables. Au changement de service du 14 décembre, B-Cargo est le seul à commencer un basculement du diesel vers l’électrique. Crossrail (ex-DLC), second opérateur par ses volumes transportés, est très présent sur la relation depuis sa création, en 2002. Utilisant la Class 66, il envisagerait, dans les prochains mois, de passer à l’électrique. Beaucoup de ses trains sont à ce jour repris, à Aix-la-Chapelle Ouest, par des Traxx non aptes à rouler en Belgique. Il n’y aura pas d’incitation particulière pour pousser à utiliser des engins électriques. Alors qu’en France on envisage une modulation des péages, notamment sur le critère du type de traction (diesel/électrique), en Belgique, après réflexions au sein du gestionnaire de l’infrastructure, « faire une différenciation de tarification en fonction du mode de traction n’est pas aujourd’hui une bonne idée », affirme Luc Lallemand.

Réseau belgo-allemand : plus de capacité et de flexibilité.
La ligne via Montzen et Aix-la-Chapelle est un maillon du réseau d’échange entre la Belgique et l’Allemagne. L’axe sud reliant Liège à la gare principale d’Aix-la-Chapelle (ligne 37) est en grande partie dévolu au trafic de passagers, mais « peut être utilisé par les clients fret s’ils le souhaitent », précise Luc Lallemand. Cette alternative est d’autant plus intéressante qu’une voie unique (n° 39) Montzen – Welkenraedt relie les deux axes et est électrifiée depuis janvier 2006. Autre intérêt : ne pas avoir de tête-à-queue à effectuer à Aix-la-Chapelle Ouest. En effet, pour la SNCB, 80 à 85 % des trains proviennent ou se dirigent vers Cologne et le sud de l’Allemagne. Or, sans raccordement direct vers le Sud, le tête-à-queue est incontournable. Le tissu urbain est de toute manière trop dense pour envisager facilement la construction d’un ouvrage. Les convois arrivant par la ligne 37 peuvent, au contraire, continuer directement leur route vers Cologne. Notons qu’Infrabel et DB Netz discutent de l’amélioration des flux autour de ce nœud. Les Belges proposent aux Allemands d’utiliser Montzen, libéré des opérations de relais traction, pour désengorger le faisceau d’Aix-la-Chapelle Ouest. Enfin, citons le serpent de mer que représente le Rhin d’acier. Cet itinéraire est complémentaire et permettra d’accueillir des convois au tonnage et au gabarit plus généreux compte tenu d’un relief plus favorable. Fin novembre, a été retenue la rénovation partielle de l’itinéraire historique (à voie unique avec des sections thermiques et d’autres électrifiées). Le 16 décembre, le journal Le Lloyd précisait que « les derniers chiffres faisaient état de près de 600 millions d’euros, mais [qu’]il en faudra au moins 700, selon des estimations encore vagues ».

Cobra repoussé au printemps.
Initialement, le démarrage de la société de production commune SNCB-DB, Cobra, devait coïncider avec la mise sous tension de la ligne Montzen – Aix-la-Chapelle Ouest, le 14 décembre 2008. Sa création interviendra plus tard, probablement au cours du printemps 2009, des aspects juridiques, notamment, devant encore être réglés. Notons que l’abréviation Cobra (Corridor Operations B-Cargo Railion) sera peut-être revue, la DB ayant renommé sa filiale ferroviaire DB Schenker Rail. Cobra ou pas, cette entité aura pour rôle l’optimisation des échanges fret sur l’axe belgo-allemand reliant principalement le complexe portuaire anversois et la Ruhr. Le recours à une exploitation complémentaire, en open access, n’est pas exclu. Le périmètre d’intervention de l’alliance comprend aujourd’hui trois itinéraires : Montzen – Aix-la-Chapelle – Cologne, Essen – Roosendaal – Venlo et Essen – Roosendaal – Bad Bentheim. Le Rhin d’acier fera peut-être un jour partie des axes concernés… La SNCB n’attend pas l’établissement de la société commune pour modifier l’organisation de la production sur ce corridor. « Il est nécessaire d’améliorer rapidement la qualité du service », explique Johan de Groot, responsable SNCB Fret axe Est. L’ambition est d’accroître la productivité d’environ 15 %, en un an. C’est ainsi que les premières Traxx MS, sur les 40 unités louées chez Angel Trains Cargo, entrent en service et vont permettre de rationaliser la traction. Elles assurent en effet des parcours plus longs en reliant, par exemple, Anvers et Gremberg d’une seule traite. Les conducteurs allemands et belges autorisés sur ces machines assurent également des interpénétrations plus longues. Auparavant, le même parcours était assuré au moyen d’une première locomotive électrique pour la partie belge jusqu’à Montzen, puis d’un engin diesel pour passer la frontière, et d’une seconde machine électrique en Allemagne au départ d’Aix-la-Chapelle Ouest. 22 unités de la nouvelle série 28 sont livrées sur les 32 attendues sur ces relations. Elles seront toutes disponibles d’ici à juin 2009. 8 autres seront affectées aux liaisons de et vers les Pays-Bas, par Essen. Les fluctuations de trafic liées à la crise économique pourront évidemment impliquer une révision de cette répartition. La création de Cobra prévoyait initialement la mise en place d’un pool comprenant, outre les 32 Traxx citées, des diesels de type 77 aptes Allemagne et Pays-Bas. La DB devait également « mettre au pot » un lot de locomotives.
 

Laurent CHARLIER

Ewa

Paris – Genève en 3 heures : histoire d’un chantier maudit

La modernisation de la ligne du Haut-Bugey, qui mettra Paris à trois heures de Genève, a cumulé six mois de retard. Retour sur les mésaventures d’un chantier Tout vient à point à qui sait attendre. C’est avec cette philosophie que les voyageurs du TGV Lyria Paris – Genève devront prendre les choses, car pour faire ce trajet en trois heures – une promesse de longue date –, il va encore falloir patienter six mois de plus ! Les travaux pour améliorer cette liaison et gagner environ 20 minutes sur le temps de parcours ont en effet pris du retard.
La date désormais officiellement annoncée pour la fin du chantier de modernisation de la ligne du Haut-Bugey, entre Bourg-en-Bresse et Bellegarde-sur-Valserine, est fin juin 2010. Les premiers trains devraient rouler le 1er juillet. Le projet de faire circuler les trains à travers le massif jurassien en modernisant et en améliorant le tracé sinueux de cette ligne à voie unique partiellement désaffectée depuis 1990, et bien sûr en l’électrifiant, remonte pourtant aux années 90. Une convention bilatérale franco-suisse avait été signée fin 1999, mentionnant l’amélioration du raccordement de la région franco-genevoise au réseau ferroviaire à grande vitesse français. En 2001, on évoque l’horizon 2006 pour la mise en service de ces 65 km dits aussi ligne des Carpates. La Confédération helvétique, intéressée au premier chef, s’engage à participer au financement – elle mettra finalement 110 millions d’euros, une belle somme. La déclaration d’utilité publique intervient en janvier 2005, et la décision d’engager les travaux est finalement entérinée en août 2005.
Commencent alors les tribulations pour réunir les sous : 341 millions d’euros. La signature de la convention de financement prend plus d’une année de retard, elle intervient en décembre 2007. Heureusement, les travaux ont tout de même été lancés le 18 septembre 2006. Pour une durée prévisible de trente-deux mois. Or, depuis cette date, RFF, chargé de la maîtrise d’ouvrage de la réhabilitation de la ligne, et la SNCF, maître d’ouvrage du futur pôle d’échanges de Bellegarde, sont allés de surprise en surprise. Responsables du nouveau retard, les aléas de ce chantier sont nombreux. D’abord, une plate-forme beaucoup plus dégradée qu’on ne le pensait sur la portion désaffectée entre Brion et Bellegarde. Il faut dire que les premiers retards pris pour lancer les travaux ont eu des conséquences. « Entre les dernières études de 2005 et notre arrivée sur place, la plate-forme avait bougé, estime Jean-Damien Bierre, chef de mission du projet de modernisation du Haut-Bugey chez RFF. Quand on a déboisé, on a découvert des trous d’un diamètre de 40 cm. » Il a aussi fallu traiter plusieurs cavités karstiques, y compris sous la voie actuelle. « On a beau faire des sondages tous les 50 m, on arrive encore à passer à travers pas mal de choses », déplore-t-il.
Arrivé sur le site de Bellegarde, nouvelle surprise : une pollution aux hydrocarbures est découverte, qui pénalise à la fois la nouvelle gare SNCF et la construction par RFF du viaduc de raccordement direct sur la voie existante, destiné aussi à recevoir les quais TGV, un chantier débuté, lui, en juin 2007. Il y avait en effet autrefois une station-service à cet endroit, ainsi qu’un dépôt traction de locos diesel à l’emplacement de la future rotonde de la gare. « Compte tenu des caractéristiques du terrain, la pollution est restée assez localisée, explique Régine Pugi, conductrice des opérations du pôle d’échanges de Bellegarde pour la SNCF. Elle était plus diffuse au niveau de la gare. » Cette découverte a engendré un premier retard de trois mois. « Fin 2007, on savait déjà que la mise en service devrait être retardée à décembre 2009 », poursuit-elle. « Les contraintes environnementales nous ont fait perdre plus de six mois », reconnaît de son côté le chef de mission du projet RFF. En plus de la dépollution, Jean-Damien Bierre note aussi « l’arrêté sur l’eau de novembre 2006, qui a engendré beaucoup de contraintes ». Ou encore, « au moment du débroussaillage, la découverte d’importants linéaires nécessitant des filets de protection contre les chutes de rochers ». Des filets qui ont été posés en bien plus grand nombre que prévu.
Avant d’entrer en action, la SNCF devait pour sa part attendre que ce viaduc soit construit. Elle a commencé son ouvrage de modification des infrastructures par la dépose des voies en septembre 2007. « Les opérations de dépollution prennent beaucoup de temps, il faut passer le relais aux spécialistes de l’agence spéciale de dépollution pour le diagnostic, l’analyse et les recommandations », précise Hervé Rivoal, directeur d’opérations délégué du pôle d’échanges. Dans le cas présent, les terres ont été brûlées. Comme si tout cela ne suffisait pas, le chantier de génie civil a été pénalisé par deux hivers très pluvieux, des déluges ont inondé la voie ferrée. « Cela engendre aussi des problèmes de captages des eaux sur les zones karstiques et un impact indirect sur les travaux », poursuit Jean-Damien Bierre.
Malgré tout, RFF voit le bout du tunnel pour le génie civil : il est achevé sur les 25 km du lot 1, le creusement des 400 derniers mètres de tunnel sur le lot 2 devrait être terminé pour mars 2009, et la fin du génie civil du lot 3 est espérée pour janvier prochain. L’un des derniers aléas a touché le lot 2, celui des tunnels, la ligne en totalisant 11, soit un total de 7 400 m. Les marnes gonflantes dans le tunnel de Bolozon (2 817 m) ont provoqué sa convergence. En clair, il se referme ! L’examen des raisons et la mise en œuvre des solutions ont encore pris du temps. « On commence les travaux de confortement de ce tunnel, poursuit-il. On peut penser que c’est l’ultime gros aléa, la plupart des tunnels étant achevés. » D’ailleurs, les travaux d’équipements ferroviaires ont débuté par la pose des poteaux caténaire et des caniveaux de câblage au départ de Bourg-en-Bresse. La pose de la voie a démarré le 6 octobre dernier. Et, enfin, une bonne nouvelle : il n’y aurait pas de dérapages financiers lourds, assure chacun des maîtres d’ouvrage. « A chaque fois, nous avons cherché des solutions ailleurs pour compenser les surcoûts liés aux aléas », certifie Jean-Damien Bierre. « Les 250 000 euros de la dépollution ne seront pas imputés au projet mais à l’exploitation SNCF », précise pour sa part Frédéric Longchamp, directeur d’opérations délégué de la SNCF, direction des gares et de l’escale.
« Terrassements et murs de soutènements sont terminés depuis septembre, nous entrons dans la seconde phase, et les marchés de VRD ainsi que ceux des espaces extérieurs et du bâtiment ont été attribués cet été. Les travaux débuteront en décembre », assure Frédéric Longchamp. Les travaux de modification des infrastructures sont supposés s’achever en janvier 2010, en même temps que la mise en service du poste de signalisation (un poste de commande à distance) regroupant les installations de la gare et de la ligne. Le chantier du passage souterrain vient d’être lancé en octobre, avec un décalage de trois mois, consécutif à un appel d’offres infructueux. « Le planning contractuel prévoit sa livraison en octobre 2009 », précise Hervé Rivoal. L’appel d’offres infructueux est une autre forme d’aléa qui a également touché le marché du bâtiment voyageurs l’an passé. Un bâtiment précurseur de 1 500 m2 au rez-de-chaussée, qui a l’ambition de recoudre le tissu urbain coupé par les voies ferrées – situé sur les rives des gorges de la Valserine, il fera aussi l’interface entre la ville basse et la ville haute – et proposera un vrai pôle d’échanges (TER, TGV, cars, bus, véhicules particuliers et taxis). Dimensionnée pour un trafic de près de 650 000 voyageurs annuels, dont 500 000 en TER et 145 000 en TGV, cette gare circulaire – un aménagement réduisant les ruptures de cheminement – comprendra les services habituels : bureau de vente, salle d’attente, vente à emporter, location de voitures et marchand de journaux.
Côté trafic, les espoirs sont grands. « La SNCF attend une progression de 38 % entre Paris et Genève, selon Frédéric Longchamp. De 7,4 % entre Paris et Bellegarde et de 15,4 % entre Paris et les territoires de l’Arve et du Chablais. » En fait, avec le Paris – Genève en trois heures, SNCF et CFF espéraient, au début des années 2000, détourner environ 200 000 personnes de l’avion. Et à dix-huit mois du lancement, Lyria annonce déjà une desserte renforcée avec neuf allers-retours quotidiens au lieu de sept, soit presque un train par heure à la pointe. Sa part de marché avoisine aujourd’hui les 50 %. « Elle a atteint 57 % en août dernier », précise-t-on chez Lyria. Avec les améliorations de dessertes et les nouvelles prestations à bord, dès mars prochain, « l’ambition de TGV Lyria est d’atteindre progressivement une part de marché comprise entre 65 et 70 % ». Restauration plus haut de gamme et presse gratuite en 1re classe, le service se rapproche en effet clairement de celui offert en avion.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

TSO demande un certificat de sécurité, ETF pourrait suivre

Le réseau français pourrait bientôt voir circuler deux entreprises ferroviaires supplémentaires D’après nos informations, deux sociétés de travaux ferroviaires ont entrepris des démarches en vue d’obtenir leur propre certificat de sécurité. La première, TSO (Transports du Sud-Ouest), a déjà déposé un dossier auprès de l’EPSF. La seconde, ETF (Européenne de travaux ferroviaires), filiale du groupe Vinci, s’apprêter à faire de même. « C’est une éventualité, on est en train d’y réfléchir, mais aucune décision n’a été prise pour le moment », nous a fait dire Jean-Yves Oliver, directeur de projet chez ETF. « Nous visons uniquement l’acheminement de nos trains de travaux. Nous n’avons pas du tout l’intention de faire du fret commercial », confirmait pour sa part Jean-Marie Delpy, directeur du département matériel chez TSO.
Ces deux demandes, si elles aboutissent, présagent de grandes manœuvres à venir dans l’infra, un secteur où les sociétés de travaux ferroviaires interviennent aujourd’hui en tant que sous-traitantes de la SNCF. En disposant de leur propre certificat de sécurité, celles-ci pourraient s’affranchir de certaines contraintes lourdes, comme la nécessité de disposer d’un agent SNCF en cabine. A l’heure actuelle, seule deux entreprises, hors SNCF, disposent de leur propre certificat sur ce marché. Il s’agit des groupes VFLI (filiale du groupe SNCF) et Colas Rail (filiale de Vinci). RFF, de son côté, encourage ces candidatures, qui lui permettent d’envisager une diminution de sa facture en matière de travaux de régénération.
 

François DUMONT et Guillaume KEMPF

Ewa

Première étape réussie du plan rail Midi-Pyrénées

Le plan rail Midi-Pyrénées, un investissement de 820 millions d’euros, a démarré en septembre. Il vient de franchir sa première étape Le plan rail Midi-Pyrénées, un investissement de 820 millions d’euros pour remettre en état 500 km de voie ferrée « en fin de vie », doubler des voies et mettre en place de nouveaux systèmes de gestion du trafic d’ici cinq ans, a démarré en septembre. Il vient de franchir sa première étape. Samedi 25 octobre le tronçon urbain Toulouse-Colomiers a été remis en service après un mois de travaux et d’interruption du trafic ferroviaire (pendant lequel des bus de substitution ont été mis en service). Trois kilomètres de voies ont été renouvelés, nécessitant 6 000 tonnes de ballast et 4 000 traverses, huit passages à niveau ont été refaits à neuf. Cette portion de voie transporte 3 300 personnes par jour avec 54 trains quotidiens. D’ici fin janvier 2009, la réfection des deux autres tronçons de la ligne Toulouse-Auch sera terminée, avec la mise en place d’un système d’espacement des trains automatisé. Coût de l’opération : 32 millions d’euros (dont 15 à la charge de la région). « C’est aujourd’hui l’une des lignes plus fréquentée de Midi-Pyrénées avec 94 TER par jour, alors qu’il y a quelques années on débattait de sa fermeture », a rappelé Martin Malvy, président de la région, devant le directeur régional de la SNCF Stéphane Coursier. « La région Midi-Pyrénées fait des efforts pour que la SNCF arrive à gérer son réseau, a-t-il souligné. Nous mettons à disposition un réseau ferré neuf avec une signalisation ultramoderne, des autorails de dernière génération (70 AGC auront été livrés d’ici 2010). Nous attendons donc un service parfait. » Une demande de fiabilité et de ponctualité exprimée par une clientèle qui a augmenté de 12 % sur le Grand Toulouse depuis début 2008, et dont Martin Malvy prévoit un doublement d’ici 2020.
Mais le plan rail ne s’arrête pas là. Onze liaisons ferroviaires vont faire l’objet de travaux de renouvellement de voies, dix vont bénéficier de nouvelles installations techniques, trois sections de lignes (représentant 25 km) vont être doublées et les systèmes de gestion de la gare de Toulouse Matabiau vont être modernisés afin de faire face à l’augmentation du trafic.
La maîtrise d’ouvrage de ce plan Rail est assurée par Réseau Ferré de France qui a mobilisé une équipe dédiée de 10 personnes. 80 % de la maîtrise d’œuvre a été confiée à la SNCF qui a créé une structure spécifique, l’agence Travaux Plan Rail, dotée de 50 experts pour piloter les études et suivre les travaux.
Cet effort considérable de la région a un coût très lourd de 500 millions d’euros. « L’Etat a transféré aux régions les TER sans les recettes dédiées. Or les régions sont à la rupture du financement des transports en commun, a averti Martin Malvy. Les régions demandent donc un versement pour les trains régionaux. » Une contribution sur le modèle du versement transport des entreprises aux transports urbains des agglomérations.
 

Catherine STERN

Ewa

Toulouse – Auch en travaux jusqu’au 30 janvier

Les travaux ont débuté le 29 septembre et se sont exécutés en trois phases Depuis le 25 octobre dernier, les TER circulent à nouveau sur Toulouse – Colomiers (16,4 km) après une interruption de 26 jours. En effet, dans le cadre du plan rail Midi-Pyrénées, la ligne Toulouse – Auch (88,4 km) est en travaux depuis le 29 septembre. Ces travaux sont exécutés en trois phases.
La première du 29 septembre au 24 octobre sur les 10,5 km de la bifurcation d’Empalot (lignes Tarbes – Auch) à Colomiers consistait, sur 2,5 km entre Empalot et Arènes et sur 500 m entre Arènes et Colomiers à un changement de 4 000 traverses et à un relevage de la voie avec un apport de 6 000 t de ballast. Huit passages à niveau ont été refaits (PN 2/3, 4, 5, 6, 7/8, 9, 10 et 11) avec un nouveau platelage, dénommé Strail. C’est une section urbaine et une attention toute particulière a été apportée pour limiter les gênes occasionnées aux riverains et à la circulation routière. Durant cette phase, la totalité des circulations de la ligne Toulouse – Auch ont été assurées par autocars.
La deuxième phase (24,7 km) entre Colomiers et L’Isle-Jourdain, du 25 octobre au 8 novembre, concerne les trois courbes traitées en urgence fin 2005 avec armement inadéquat actuellement, mais non reprises lors du renouvellement voie ballast Colomiers – L’Isle-Jourdain à l’été 2007. Durant cette phase, sur la section Colomiers – Auch, les circulations sont effectuées par autocars.
Quant à la troisième phase, entre L’Isle-Jourdain et Auch (47 km), elle débutera le 8 novembre pour s’achever le 30 janvier prochain. Il s’agit d’un RVB sur 34 km. Les 13 kilomètres restants avaient été traités en RVB en septembre 2007. Ils se situent dans les courbes. Durant cette phase les circulations sur cette section seront également assurées par autocars.
Ces régénérations de voies actuelles nécessitent 59 000 traverses, 60 000 t. de ballast et 3 300 t. de rails. Ces derniers, du type U 50 (50 kg/m), sont posés en LRS (longs rails soudés) sur traverses béton avec attaches Fastclip. Six tabliers métalliques de ponts seront remplacés. Sur les phases 2 et 3, vingt-quatre passages à niveau, les PN 25, 48 et 49 de Toulouse et les 21 autres entre L’Isle-Jourdain et Auch, seront refaits. La modernisation de la ligne d’Auch représente un investissement de 8 millions d’euros.
Soixante-trois mille passagers empruntent quotidiennement les 94 circulations TER de la ligne. Pour mémoire, à l’aube des années quatre-vingt, la ligne était condamnée à la fermeture
 

Bernard VIEU

Ewa

La ligne pour l’Iran en quête de financement

La ligne serait longue d’environ 400 km, pour un coût de quelque 1 milliard de dollars La société des chemins de fer russes, les RZD, qui exploitent depuis cette année les chemins de fer arméniens, pourra se joindre à la construction d’une liaison Iran – Arménie mais ne la financera pas, a déclaré son président, Vladimir Yakounine. « L’Arménie indique qu’une nouvelle liaison la connectant avec l’Iran est essentielle. Cependant, les fonds de la RZD ne pourront pas financer la construction. Je ne pense pas que la partie arménienne sera le seul investisseur. En tout état de cause, ce sera un consortium financier. Nous sommes prêts à considérer la possibilité d’une participation mais d’autres sources financières devront être employées pour cela », a-t-il déclaré fin octobre à l’agence Ria Novosti.
Le 31 octobre, la Banque asiatique de développement a alloué environ 1,5 million de dollars pour financer les études de faisabilité de la ligne Arménie – Iran, a déclaré le premier ministre arménien, Tigran Sarkissian.
La ligne à construire serait longue d’environ 400 km et devrait traverser la région montagneuse de Syunik. La ligne coûterait environ 1 milliard de dollars, ce qui représente 40 % du budget annuel de l’Arménie. Selon le ministre des Transports arméniens, Gurgen Sargsian, un consortium pourrait être fondé avec l’Iran et la Russie. La Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement auraient manifesté, selon le ministre, de l’intérêt pour le chemin de fer Iran – Arménie.

Ewa

La LGV Pékin – Canton en construction

Le 13 octobre, à Guilin, des officiels chinois procèdent à la pose de la première pierre d’une ligne de raccordement à la grande dorsale nord – sud Pékin – Canton en construction En Europe, cette ligne fait moins parler d’elle que Pékin – Shanghai. Elle est peut-être plus importante encore, devant relier la capitale (11 millions d’habitants) à Guangzhou (Canton, 5,6 millions d’habitants) et à la grande conurbation du delta de la rivière des Perles, avec Shenzhen et, surtout, Hong Kong (8,7 millions d’habitants). A peu près au milieu de cette grande dorsale, Wuhan (4,6 millions), sur le Yangtze, carrefour de l’axe nord – sud et de l’axe est – ouest Chengdu – Chongking – Shanghai, qui sera lui aussi doté de sa LGV. La future ligne Pékin – Shanghai sera longue de 1 300 km. La LGV Pékin – Canton en représentera 2 300. Le tronçon Wuhan – Guangzhou est en cours de construction depuis juin 2005 et doit être mis en service en 2010. En octobre 2008, coup sur coup, ce sont les deux tronçons septentrionaux de la ligne qui ont été lancés. D’abord, le 7 octobre, la LGV Beijing – Shijiazhuang, longue de 281 km. Puis, le 15 octobre, ce sont les travaux de la LGV Shijianzhuang – Wuhan qui ont démarré. Cette section de 840 km devrait ouvrir dans quatre ans et demi. Environ 116,76 milliards de yuans (17,2 milliards de dollars) seront nécessaires à ce nouveau projet. La nouvelle section comprendra 14 gares. Conçue pour atteindre 350 km/h, elle pourra transporter un total de 80 millions de passagers par sens et par an.

Ewa

La Vendée à grande vitesse

L’électrification de la ligne Nantes – La Roche-sur-Yon – Les Sables d’Olonnes s’achève. Le premier TGV commercial est prévu le 14 décembre Le premier TGV arrivera bientôt à La Roche-sur-Yon. Commencée en janvier 2006, l’électrification de la voie ferrée Nantes – La Roche-sur-Yon – Les Sables-d’Olonne s’achèvera en décembre. La première mise sous tension a eu lieu le 23 octobre. Le TGV inaugural arrivera le 11 décembre et la mise en service commerciale est prévue pour le 14. Alors que le TGV Atlantique fêtera bientôt ses 20 ans, la Vendée était le dernier département de la façade Atlantique à ne pas être desservi par le TGV. Sans compromettre la fréquence des trains régionaux, le TGV permettra de gagner 20 min sur le trajet Nantes – Les Sables-d’Olonne et supprimera l’obligation de rupture de charge en gare de Nantes pour la liaison avec Paris. Le coût de cette opération est de 105 millions d’euros, cofinancés par la région Pays de la Loire (35 millions d’euros), l’État (27,8 millions d’euros), les départements de la Vendée (20,4 millions d’euros) et de la Loire-Atlantique (8,8 millions d’euros), RFF (7,2 millions d’euros), les communautés de communes du Pays Yonnais (2,9 millions d’euros) et des Olonnes (2,9 millions d’euros). Les travaux ont concerné 112 km de ligne à électrifier, 76 km de double voie et 36 km de voie unique entre La Roche-sur-Yon et Les Sables-d’Olonne. Neuf ouvrages d’art ont été mis au gabarit électrification et cinq passages à niveau sont soit supprimés, soit modifiés. Côté bâtiments, un poste de commande informatique de technologie PC (PIPC) a été construit au printemps 2007 à la Roche-sur-Yon. D’un coût de 8,3 millions d’euros, il est en service depuis janvier dernier. Enfin, la construction d’un centre de maintenance des caténaires en gare de Nantes débute à partir de novembre. Dès 1996, dans le cadre d’une opération d’aménagement plus vaste « Pentagone 2020 » et du plan de déplacements urbains (PDU), la réalisation d’un pôle d’échanges multimodal (PEM) était préconisée. Ce PEM prévoit le réaménagement complet du site avec la réhabilitation des bâtiments actuels, de nouvelles aires de stationnement, la création d’aménagements piétons et l’installation d’une gare routière à proximité. Celle-ci d’un coût de 5,2 millions d’euros est financée à hauteur de 70 % par le conseil général de Vendée. Le coût de l’ensemble des travaux du PEM s’élève à plus de onze millions d’euros. La réalisation va s’échelonner sur deux ans (2009-2010). Les premiers travaux d’aménagement ont commencé en octobre, avec notamment la démolition des anciens bâtiments, le renouvellement des réseaux d’assainissement et d’eau potable et l’effacement des réseaux aériens. Côté vélos, en plus d’un petit parking extérieur (vingt places) que la ville agrandira en fonction des besoins, le projet prévoit la réalisation de quarante places sécurisées. Pour l’instant, le tarif demandé n’est pas défini. Une réflexion est également en cours sur la proposition de vélos en location. Par ailleurs, une piste cyclable sera construite en site propre. Pour les piétons, une nouvelle passerelle sera édifiée dès 2009 à la place de l’ancienne. Edifiée en 1904 par les Chemins de fer de l’Etat, celle-ci qui ne répondait plus aux normes de sécurité exigées par RFF pour une ligne électrifiée. Dessinée par les architectes Bernard Tschumi et Hugh Dutton, la nouvelle passerelle, d’une longueur d’environ 70 m et de 4,5 m de diamètre, sera couverte et sa structure sera composée de croisillons métalliques. Elle sera dotée de trois ascenseurs accessibles aux vélos et aux personnes à mobilité réduite. D’un coût de 3,6 millions d’euros, sa mise en service est programmée pour avril prochain.
 

Sylvie LUNEAU

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Aix – Marseille en bonne voie

Après deux ans de travaux et de fermeture de la voie, la ligne ferroviaire Aix – Marseille reprendra du service le 14 décembre Dès le 17 octobre, le premier trajet avec « officiels » entre Aix-en-Provence et la gare de Sainte-Marthe, au nord de Marseille, s’est déroulé à vitesse réduite et sans encombre. « Les essais se terminent. Il reste à construire les passerelles et à aménager les surfaces des quais des gares », précise Michel Croc, directeur régional de RFF. 160,5 millions d’euros pour l’infrastructure (financés par l’Etat, la région Paca et le département des Bouches-du-Rhône à hauteur de 31,65 % chacun et RFF à 5,05 %), et 20 millions d’euros pour les gares (Région, SNCF, Communauté urbaine de Marseille, communauté du Pays d’Aix et villes de Septèmes et de Gardanne) auront été nécessaires.
Les travaux ont consisté à doubler la voie sur 12 des 36 kilomètres, réaménager les gares, créer trois nouvelles haltes dans Marseille, modifier 30 ouvrages d’art, supprimer 5 passages à niveau, créer une signalisation automatique à commande centralisée et aménager le plateau de la gare Saint-Charles.
Le trafic TER passera ainsi de 48 à 98 trains par jour, l’objectif étant de désengorger l’axe autoroutier Aix-Marseille qui enregistre 200 000 trajets quotidiens. Aux heures de pointe, deux TER par heure assureront une desserte omnibus entre Marseille et Aix, auxquels s’ajouteront une desserte semi-directe entre Aix et Marseille et un omnibus entre Marseille et la gare de Saint-Antoine, au nord de la ville. « L’idéal serait de faire circuler un train tous les quarts d’heures entre Aix et Marseille mais pour cela, il faudrait encore doubler la voie entre Gardanne et Aix. Des études en ce sens sont financées dans le CPER 2007-2013 », note Michel Croc.
Malgré le doublement du nombre des trains quotidiens, « la gestion de la circulation centralisée permettra un degré de fiabilité supérieur à ce qu’il était », assure de son côté Joseph Moulin, directeur régional de la SNCF.
Le 14 décembre, la reprise de la circulation sur la ligne Aix – Marseille coïncidera  avec le cadencement des TER en région Paca. Côté moyens humains, la direction régionale de la SNCF a prévu 200 emplois supplémentaires, en mutations, reconversions et embauches.
 

José SOTO