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Ewa

Inspection des caténaires : une facture salée

L’addition présentée par la SNCF à RFF tient essentiellement en quatre chiffres 15 à 20 millions par an pour les structures
En 2009 et 2010, 10 millions par an ont été consacrés au remplacement du matériel et à l’entretien des structures, hors fil de contact. Le diagnostic préconise un fort accroissement du remplacement des composants. Ainsi 15 à 20 millions supplémentaires seraient nécessaires chaque année, « probablement pendant dix ans ». C’est le montant de ce que l’on appelle les opérations de grand entretien.

60 millions en trois ans pour le fil
Le niveau actuel de renouvellement de fil provoque une « proportion croissante de segments de caténaires aux limites d’usure ». Et le remplacement de 850 km supplémentaires de fils est préconisé. Soit 700 « tirs », le tir étant un segment de caténaire généralement de 1 200 mètres. Ce programme représente 60 millions d’euros, et doit parallèlement permettre de réduire le besoin d’entretien. Il devrait être bouclé en trois ans. Actuellement, 500 km sont remplacés tous les ans pour 35 millions d’euros.

36 millions pour la LGV Paris – Lyon
La LGV Paris – Lyon est encore, en partie, équipé de sa caténaire d’origine. « Ce qui a donné lieu à des incidents lors du passage à 300 km/h. » Sa remise à niveau, « dont la programmation prochaine semble inéluctable », coûterait 36 millions.

148 millions sur cinq ans pour faire face au trafic
Face à l’important développement des trafics, à la puissance accrue des nouveaux engins moteurs, une importante adaptation des installations semble indispensable. Cela concerne le renforcement des sections de cuivre, la pose ou le remplacement de feeders, l’amélioration du circuit de retour traction, la remise en état de portiques d’alimentation… Depuis 2004, de nombreux projets d’investissements sur ce sujet ont été montés. Le montant des dossiers présentés, en attente de décision par RFF, s’élève à près de 150 millions d’euros. Les travaux pourraient être menés dans les cinq ans, nécessitant de 30 à 40 millions par an. Cette première tranche à réaliser est donc aujourd’hui identifiée.
Elle ne sera pas suffisante. Dans le rapport d’étape, il est aussi souligné : « Avec les évolutions annoncées de croissance des trafics, ces investissements ne peuvent que s’amplifier dans l’avenir. » Dans le cadre du diagnostic en cours, des études d’ingénierie sont menées sur les sections les plus sollicitées. Cela va permettre de compléter un premier recensement « et sans doute accroître encore le besoin d’investissement, en particulier en Ile-de-France ».
 

Pascal GRASSART

Ewa

Un coup de jeune dans le Limousin en 2011

Plus de 100 millions d’euros seront injectés dans la modernisation du réseau limousin d’ici à 2012. Un plan rail est ici venu s’ajouter aux opérations du contrat de projet En 2011, si tout va bien, le réseau ferroviaire limousin aura pris un sacré coup de jeune. Et ce sera notamment grâce au conseil régional, qui a pris le mors aux dents en début d’année. « Nous faisons des efforts importants pour développer l’offre, rénover les gares et le matériel roulant, mais cela ne sert à rien si les trains circulent à une allure d’escargot ! », déplore Jacques Gangler, chef du service infrastructures et transports au conseil régional. Et des limitations permanentes de vitesse, le Limousin en dénombre cinq, dont l’une s’est même transformée en fermeture pure et simple. « Compte tenu de l’ampleur des ralentissements auxquels nous étions confrontés, nous nous sommes rapprochés de la direction régionale de RFF et des services de l’Etat afin de bâtir un plan rail, car sinon se posait la question du bien-fondé de l’exploitation du réseau ! », poursuit-il. Car bien évidemment, quand une ligne a fait l’objet d’opérations de rénovation sur quelques petits tronçons, « c’est le dénominateur commun qui conditionne le fonctionnement de la ligne ». Les discussions ont abouti à la signature, le 3 avril, d’un plan global de modernisation du rail à hauteur de 108 millions d’euros, dont 36 millions s’ajoutent aux 72 millions initialement prévus par le contrat de projet signé l’an passé. Il faut dire que mis à part Paris – Orléans – Limoges – Toulouse, qui a eu droit à son RVB et à une nouvelle signalisation (265 millions d’euros), Nexon – Limoges, et Bordeaux – Périgueux – Limoges – Montluçon – Lyon, axes électrifiés à double voie, le reste du réseau limousin (862 km) est constitué de lignes à voie unique qui se trouvent dans les catégories 7 à 9 du classement UIC. « C’est-à-dire dans les tréfonds… et avec pour seule perspective de voir ces infrastructures péricliter, souligne le chef du service. C’est une situation inacceptable, d’autant qu’on ne peut exclure d’autres difficultés à venir. » Un héritage de l’histoire : les lignes ont été construites à moindre coût par des compagnies privées (Compagnie de Paris à Orléans, Compagnie des Charentes), dans des lieux aux reliefs accidentés. Mais aussi le résultat d’investissements insuffisants. « Ces liaisons ne bénéficient pas d’opérations de régénération, mais seulement d’un entretien courant, relève le rapport au conseil régional du 19 mars. Cette maintenance, certes régulière, non seulement ne permet pas d’amélioration, mais encore n’empêche même pas un vieillissement accéléré. La qualité de la géométrie de la voie est en décroissance sensible et le nombre de défauts ponctuels croît de façon significative. » Pour faire face à cette situation d’urgence, le plan voté prévoit d’investir 36 millions d’euros en trois ans. Ainsi, en plus des 47 millions inscrits au CPER 2007-2013 pour moderniser Limoges – Poitiers et des 25 millions pour la section Saint-Sulpice-Laurière – Guéret de la ligne Limoges – Guéret, deux axes principaux seront remis à niveau grâce à la nouvelle enveloppe. D’abord, Brive – Tulle, où, après l’intervention de RFF cette année, une deuxième opération d’envergure de 12 millions d’euros doit être réalisée en 2009. Ensuite, Limoges – Ussel, sur lequel des travaux ont déjà été réalisés par RFF l’an dernier, mais où 42 km restent à régénérer pour un montant évalué à 24 millions d’euros. Ensuite, s’ajoutent des opérations programmées et payées par RFF pour 10 millions d’euros sur les axes Limoges – Périgueux, en 2011, et Guéret – Montluçon avec des travaux à hauteur de Lavaufranche, en 2009. En plus de sa participation au CPER, la région ne finance finalement « que » 12 millions des 36 millions d’euros, ce qui est inclus au budget transport et ne nécessite pas d’emprunt spécifique. Mais rien ne dit qu’elle ne devra pas mettre de nouveau la main à la poche dans trois ans.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Nord-Pas-de-Calais : oui à la modernisation, non à la rénovation

Les édiles du Nord-Pas-de-Calais tiennent à valoriser le transport ferroviaire. Les projets foisonnent, un emprunt d’un milliard d’euros a d’ailleurs été souscrit pour les réaliser « Nous ne payons pas la régénération des voies, c’est de la compétence de l’Etat ! », énonce d’emblée Jeannine Marquaille, la vice-présidente chargée des transports et de l’infrastructure en Nord-Pas-de-Calais. Une région pourtant « très volontariste », dans laquelle le volet ferroviaire du contrat de projet 2007-2013 comprend 840 millions d’euros d’investissements, dont seulement 100 millions seront payés par l’Etat. « La région vient de réaliser un grand emprunt d’un milliard d’euros qui, pour l’essentiel, sera utilisé dans les grands projets ferroviaires », poursuit l’élue. Des projets de modernisation, d’aménagement et de création de voies nouvelles. Sont ainsi prévues, côté fret : la desserte de la plate-forme fret de Marquion à partir de la ligne Arras – Cambrai ; la modernisation du triage de Somain et la réalisation d’un grand contournement fret de Lille qui permettra de libérer des sillons pour les TER. Côté voyageurs : la modernisation de la ligne Lille – Sambre – Avesnois pour une desserte rapide à 200 km/h, l’électrification et le doublement des voies entre Calais et Dunkerque, la suite de l’électrification entre Boulogne et Rang-du-Fliers, en limite de la Somme (projet mixte fret-voyageurs), ou encore l’étude d’un projet de desserte de type RER entre Lille et le bassin minier. Enfin, dans le cadre du désenclavement et du développement du Haut-Cambrésis, il est prévu de rétablir la liaison ferroviaire Valenciennes – Mons. Ainsi, début juillet, le conseil régional a annoncé qu’il allait investir 200 millions d’euros sur cinq ans dans le réaménagement de la ligne Lille – Valenciennes – Aulnoye-Aymeries, « afin de gagner 30 % sur le meilleur temps entre Lille et Fourmies ou Maubeuge, qui est d’une heure quinze aujourd’hui ». L’objectif est aussi d’instaurer une desserte cadencée. Dès décembre 2009, la région espère gagner dix minutes grâce aux 70 millions d’euros investis par RFF dans l’amélioration du réseau. Car, « dans le cadre du contrat de projet, nous avons obtenu de RFF un engagement supplémentaire de 180 millions d’euros sur ses budgets propres pour de la régénération », poursuit Jeannine Marquaille. L’élue, qui reconnaît par ailleurs que même si, par principe, la région ne s’engage pas dans la rénovation pure et simple des infrastructures, « quand la modernisation est faite, l’entretien est fait également, et RFF est tranquille pour dix ou quinze ans ». Il faut dire aussi que le Nord-Pas-de-Calais ne fait pas partie des régions ferroviaires les plus déshéritées, ses voies ne souffrant pas de limitations de vitesse notables, à part une section dans le Cambrésis, en direction de l’Aisne. De plus, RFF a un gros chantier de régénération en cours sur la ligne Douai – Valenciennes, l’une des plus « malades ». Enfin, l’inauguration récente de la deuxième voie, sur 22 km, entre Béthune et Don-Sainghin, à laquelle s’ajoute l’électrification en cours, permettra de renforcer la desserte TER. La région y a contribué à hauteur de 42,5 %, soit 36,6 millions d’euros sur un total de 86 millions d’euros. La vice-présidente en charge des transports rappelle aussi que la région a, une fois au moins, payé la réfection des voies ferrées : « La ligne reliant Arras à Saint-Pol-sur-Ternoise, sur le littoral, a été refaite à nos frais car RFF n’y voyait pas de rentabilité, alors qu’elle avait un intérêt en termes d’aménagement du territoire. La région a dû financer 98 % des travaux de régénération… » Une exception qui confirme la règle.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Jusqu?à 85 % sortis des caisses de la région Picardie

Objectif de la Picardie : rendre le train partout compétitif par rapport à la voiture. 73 des 184 millions d’euros investis dans le rail d’ici à 2012 sortiront de ses caisses Cinquième région TER en termes de trafic, la Picardie montre son engagement fort en faveur du ferroviaire, en dehors même de ses compétences légales « et alors même que les principaux partenaires institutionnels, Etat, RFF sont défaillants », peut-on lire dans les conclusions de ses réflexions menées au moment du Grenelle de l’environnement. Premier exemple : la ligne Amiens – Compiègne, dont la modernisation était inscrite au contrat de plan 2000-2006. « On a dû compenser l’insuffisance de participation de l’Etat, qui n’a pas mis les 18 millions d’euros prévus, et finalement plus de 83 % du montant des travaux ont été financés par la région », déplore Daniel Beurdeley, vice-président chargé des transports au conseil régional de Picardie. Le conseil régional a en effet apporté 30,9 des 37,2 millions d’euros nécessaires à la modernisation de ces 76 km de voie unique. En deux ans et jusqu’au milieu de l’année prochaine : un renouvellement de voie et de ballast, des rectifications de courbes serrées afin d’autoriser des vitesses, selon les sections, de 110 à 140 km/h contre 100 aujourd’hui, ainsi que la mise en œuvre de la signalisation automatique et de l’automatisation des 12 passages à niveaux. L’objectif est de gagner de 15 à 18 minutes sur le trajet Amiens – Compiègne et de permettre ainsi aux nombreux étudiants et salariés pendulaires de choisir le train plutôt que l’automobile. « Dans la configuration actuelle, le train, qui met 1 heure 30, n’est pas compétitif, reconnaît Daniel Beurdeley. Notre objectif est qu’on puisse faire facilement l’aller-retour dans la journée avec un trajet plus rapide et au moins douze dessertes dans chaque sens, qui seront proposées au lieu de huit. » De fait, sur les 163 déplacements enregistrés dans la zone, seulement 4 % sont assurés par le train. Un train qui a pourtant séduit davantage depuis l’arrivée de sept nouveaux autorails et la mise en place, en 2003, de deux allers-retours supplémentaires, puisque sa fréquentation a progressé de 20 %. « Même sans être performante par rapport à la voiture, la ligne voit son trafic augmenter », assure-t-il, comme preuve du potentiel du ferroviaire. « Cet axe, pourtant, n’intéresse ni la SNCF ni RFF, pour lesquels cette ligne comme d’autres en Picardie sont plus ou moins vouées à la fermeture », analyse le vice-président aux transports. Deuxième exemple d’investissement régional : les gares et les quais de la ligne Amiens – Laon – Saint-Quentin, une opération du précédent CPER. « Là aussi, on a mis plus que notre part avec 85 % des 24 millions d’euros… », poursuit l’élu. Autre chantier en Picardie, hors CPER, cette fois : la modernisation du tronçon Beauvais – Abancourt sur la ligne qui file ensuite jusqu’au Tréport, qui concerne les voies et les gares. Des points d’arrêts qui, pour se maintenir en état, engloutissent chaque année 2 millions d’euros du budget régional, la collectivité en étant le principal financeur (avec l’aide de RFF et de la SNCF). Sans compter les travaux pour raisons de sécurité ni l’accélération du programme de mise en accessibilité pour les PMR, soit 105 millions d’euros jusqu’en 2015 pour les 33 gares les plus importantes de la région, représentant donc une dépense de plus de 10 millions d’euros par an. Le contrat de projet signé en 2007 est largement aussi ambitieux que le précédent CPER. L’engagement financier de la région y est toujours aussi important : a priori 73 millions des 184 millions d’investissements prévus sortiront de ses caisses. Et sans doute plus si l’on se réfère au passé. Parmi les chantiers les plus importants : la modernisation de Creil – Beauvais, de Creil – Chantilly et des accès en région parisienne de façon générale, ou encore celle d’Amiens – Rang-du-Fliers, en limite du Nord-Pas-de-Calais, dont l’électrification est par ailleurs à l’étude. La région tient par ailleurs à s’affirmer comme maître d’ouvrage sur des études de dessertes visant à revitaliser certaines lignes en perte de vitesse (Creil – Beauvais ou Crépy – Compiègne, par exemple). Elle étudie parallèlement les possibilités d’améliorations sur l’axe Creil – Roissy. « On ne pourra pas continuer comme ça très longtemps », prévient toutefois Daniel Beurdeley, qui fait l’addition. « Il y a aussi les 60 millions d’euros par an pour renouveler le matériel roulant, compensés à hauteur de 13 millions d’euros, la tarification sociale… Au total, le budget transport de 270 millions d’euros représente 27 % du budget de la région (1 milliard), le deuxième après l’éducation et la formation. A un moment, ça va coincer… » D’autant que la région Picardie n’a pas l’intention de laisser fermer des lignes. « Nous croyons au transport public. Même si sur Abbeville – Le Tréport, huit trajets sur dix sont effectués en voiture, il est possible d’inverser la tendance en y mettant les moyens. » S’il faut pour cela réaliser un grand emprunt, on s’y prépare. « Pourquoi pas ? », assure l’élu, qui a pourtant une meilleure idée : l’affectation d’une nouvelle ressource à l’autorité organisatrice. « Une taxe payée par les entreprises, comme le versement transport », serait la bienvenue. Taxe ou pas, la volonté ne faiblira pas dans la région de France qui, à 91 euros par an et par habitant, paye le plus pour ses transports ferroviaires.    
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Inspection des caténaires : un premier diagnostic sévère

Après les retentissants incidents caténaires d’Aubagne et de Montparnasse, la SNCF a livré à RFF ses premières conclusions, accompagnées de préconisations chiffrées C’était le 10 septembre, au lendemain d’incidents caténaires à fort impact médiatique, à Aubagne et Montparnasse. Guillaume Pepy, le président de la SNCF, annonçait une tournée nationale d’inspection du système caténaire/pantographe. Cette opération exceptionnelle de vérification, avec 1 500 agents déployés sur le terrain, vient de livrer son premier diagnostic. Il figure dans un rapport d’étape, accompagné de premières propositions, transmis le 30 septembre par la SNCF à Réseau ferré de France. L’état des lieux est sévère, l’addition pourrait être salée : quelque 50 millions d’euros supplémentaires à programmer dès 2010-2011, et ceci à reconduire chaque année « probablement » pour une longue durée… Sans compter une première tranche de travaux, estimée aux alentours de 150 millions, pour répondre à la croissance prévisible des circulations. En jeu, quelque 200 millions d’euros. La discussion peut commencer sur ces premières bases. Quant aux actions nécessaires, elles devront être montées en concertation entre la SNCF et RFF. Quoi qu’il en soit, le rapport préalable est sans ambiguïté : la politique de maintenance des caténaires, telle qu’elle est mise en pratique actuellement, évite seulement une augmentation du nombre d’incidents techniques. C’est insuffisant et les clients en subissent les inconvénients. Plus grave, cette politique « ne parvient pas à contrecarrer le vieillissement des composants ». D’où cette conclusion : « Comme pour d’autres éléments des infrastructures ferroviaires, une régénération accrue apparaît indispensable à court terme. » Voici les éléments clés de ce rapport d’étape.

Qu’est-ce qui provoque les incidents ?
Réponse : un tiers des incidents caténaires découlent directement de l’état de maintenance de l’infrastructure, dont une petite minorité des erreurs d’agents de maintenance. (Ce tiers de problèmes caténaires est toutefois responsable de 41 % des minutes perdues sur l’ensemble des trains.) Un quart encore est lié au matériel roulant ou à la conduite. Le reste est dû aux intempéries et à des actes de
malveillance.

Le trafic est-il en cause ?
Selon le rapport, l’impact des incidents imputables à l’infrastructure est en net accroissement. Causes évoquées : la densification du trafic et l’accroissement de l’offre en dessertes cadencées et la rupture de pièces mécaniques de la caténaire, de plus en plus fréquente. « La combinaison de ces deux facteurs augmente la fragilité du système puisqu’une rupture de caténaire a une probabilité plus élevée de survenir lors d’une forte sollicitation électrique. »

Le seuil d’usure est-il trop limite ?
La politique de maintenance est caractérisée par des seuils d’usure, notamment des fils de contact, « sensiblement plus élevés » que dans les autres réseaux ferroviaires européens. Ce seuil est fixé à 30 % de la section de fil contre 20 % en Suisse, en Allemagne, au Japon… Et surtout, on admet « le maintien de réparations ponctuelles, par tronçon de fil de contact, en nombre important (jusqu’à 15 par section de 1 200 m) avant le remplacement complet du fil ». Il s’agit donc de maintenir jusqu’à la limite chacun des constituants. Et les normes sont « au-delà de celles que pratiquent les autres réseaux sollicités de façon comparable ». Traduction : faute de moyens, « cela conduit à reporter tout ce qui peut ne pas générer à court terme des incidents ». Cela ne permet pas de faire face aux besoins nouveaux liés à l’évolution du trafic et à l’arrivée massive de nouveaux engins de traction, « plus puissants de 30 % que ceux qu’ils remplacent ».
 

Pascal GRASSART

Ewa

Les caténaires donnent du fil à retordre

Des incidents caténaires de nature très différente les uns des autres ont déclenché des retards en cascade. Face à un tel retentissement médiatique, la SNCF a réagi Cela devient la bête noire, du moins médiatique, de la SNCF : l’arrachage de caténaires par un TGV des jours de fort, voire de très fort, trafic. Et les spectaculaires perturbations en cascade que cela entraîne. Le 17 août, c’était Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, pendant l’un des cinq week-ends les plus chargés de l’année : 82 trains et plus de 60 000 voyageurs étaient directement concernés par de très importants retards et des suppressions de circulations. Puis, le 5 septembre, c’est Montrouge, à l’entrée de la gare Montparnasse : une soixantaine de trains bloqués avec, à leur bord, quelque 20 000 voyageurs. Le soir même, dès 22h, le président de la SNCF réunit un comité d’experts, « compte tenu de la relative recrudescence des incidents caténaires ». Une formulation prudente, car la fréquence de ces incidents est quasiment la même pour les huit premiers mois de 2008 que pour les trois années précédentes. Du moins pour les incidents liés à l’infrastructure, qui sont de l’ordre de 370 par an sur un millier d’occurrences annuelles. Mais il y a l’impact médiatique plus fort des derniers incidents, dont le retentissement est lié aux proportions prises par les perturbations occasionnées, voire à leur répétition. A la direction de l’entreprise, on insiste, et c’est nouveau, sur l’aspect « rançon » du trafic supplémentaire. Dans Temps réel, lettre d’information interne, Guillaume Pepy constate : « Au moment où le trafic ferroviaire se développe, la SNCF relève que l’utilisation de plus en plus dense du réseau doit la conduire avec RFF à intensifier les opérations de maintenance, renforcement et renouvellement des caténaires et des systèmes pantographes. » Au sortir de la réunion « de crise », on annonce la décision de lancer, dès le 10 septembre, une mesure nationale « exceptionnelle » de prévention des futurs incidents. Au programme : « diagnostic et traitement visant au renforcement du système caténaire/pantographe ». Sur l’ensemble du territoire, cette « opération d’envergure » doit mobiliser, au sein de la SNCF, un millier de caténairistes et près de 550 agents du matériel. Avec cette investigation systématique, il s’agit avant tout d’identifier les zones où il faudra intervenir « pour renforcer la robustesse des installations ». Et privilégier, sur les quelque 15 000 km de lignes électrifiées, environ 10 000 km d’ici à fin septembre et 200 à 250 sites sensibles. Parallèlement, près de 7 000 pantographes seront examinés dans un délai de 15 jours, en commençant par 1 800 pantographes de TGV en quatre jours. L’opération a donc été lancée le 10 septembre, journée également marquée par une nouvelle rupture de caténaire, à Drancy, dans le nord de la banlieue parisienne. Déjà un peu tard ? Chez les syndicats, certains, tels la CGT et Sud-Rail, se refusent à croire à « la faute à pas de chance ». Et l’on met en cause, en lien direct avec les récents incidents, les restructurations, la volonté de réduire les coûts, soit les moyens humains et matériels, mêlant suppressions d’emplois et réduction d’investissements. Réduction, comme le dénonce la CGT, de 20 % des cycles de maintenance, de 8 % des effectifs entre 2002 et 2007. Simple changement de méthode pour être plus efficace, à moyens équivalents, répond la direction de l’entreprise. Fin septembre, la SNCF doit remettre un premier rapport à RFF, avec des propositions pour renforcer le système afin de pouvoir débattre ensemble des actions à mener. Ce ne sera pas le point final. Les caténairistes resteront mobilisés pour l’inspection des voies, sans doute jusqu’à fin novembre. Et sur le plus long terme, le débat entre les techniciens de RFF et de la SNCF se poursuivra sur le couple pantographe/caténaire, précise-t-on à la communication du gestionnaire d’infrastructure.
 

Pascal GRASSART et Patrick LAVAL
 

Ewa

Trois incidents ne font pas une « loi des séries »

Aubagne, le 17 août, Montrouge, le 5 septembre, Drancy, le 10 En moins d’un mois, le réseau ferré français a connu trois arrachements de caténaire Aubagne : un défaut de réglage
Suite à une opération de maintenance périodique réalisée en juin sur la caténaire, un défaut de réglage de cette dernière avait rendu sa géométrie incompatible avec l’archet, relativement étroit, du pantographe 25 kV équipant les TGV. Ce dont on s’est rendu compte deux mois plus tard, lorsqu’un TGV a quitté à faible vitesse une voie d’évitement (2 bis), où elle avait été mise en garage, pour gagner la voie principale (voie 2). La reconstitution de l’incident a montré que le pantographe a accroché la caténaire de la voie 2 au-dessus du fil de contact au lieu de rester au-dessous. Et, en effet, le plan du fil de contact de la voie 2 se trouvait 17 cm plus bas que la cote du fil équipant la voie d’évitement. Cette différence de niveau n’avait jusque-là pas posé de problème aux pantographes des rames TER, dont les archets étaient suffisamment larges pour passer d’un fil trop bas à celui de la voie adjacente… et réciproquement !

Montrouge : un scénario rarissime
En cette fin d’après-midi, deux rames – une vide et une commerciale – se succèdent sur la voie 2, qui ramène vers la gare de Paris-Montparnasse. Attendant d’être mise à quai, la rame vide est stationnée à 2 km de la gare. Le troisième pantographe de cette rame double se trouve alors sous une section de séparation électrique, c’est-à-dire une zone de quelques mètres où les fils de contact de deux sections consécutives sont côte à côte. Ce pantographe shunte donc deux sections électriques alimentées par la même sous-station. Or, en cette heure de fort trafic, l’appel de courant est très fort sur la section alimentant les voies à quai, d’où démarrent les trains.
Pendant quelques minutes (à confirmer), un flux de courant, d’autant plus important que la sortie de Paris-Montparnasse est électrifiée en 1,5 kV, a dû passer entre les fils de contact des sections consécutives, via le pantographe. Comme ce dernier est équipé de baguettes carbone, il a mieux supporté la résistance électrique que s’il avait été de baguettes d’acier. De ce fait, il y a sans doute eu échauffement du pantographe au droit du contact et formation d’un recuit sur le fil caténaire. Celui-ci ne rompt pas tout de suite, mais sa structure est fragilisée. Et ce sera au passage de la rame suivante, commerciale, qu’interviendra la rupture du fil de contact.
Reste que ce scénario, qui reste à confirmer par l’analyse en laboratoire des pièces métalliques qui se sont rompues, est rarissime. Le tout s’est joué sur une zone de 2 à 3 m qui se présente tous les 1 200 m, dans des circonstances défavorables.

Drancy : les conséquences d’une coupure
Cet incident s’est produit à la mi-journée, aux confins de Drancy et du Bourget, sur la partie du RER B faisant partie du réseau ferré national, c’est-à-dire la partie alimentée en 25 kV au nord de Paris-Nord. Plus de 500 m de caténaire ont été arrachés suite à une intervention policière sur les voies ferrées dans la zone de la gare de Sevran-Livry, située en aval de la ligne. Selon Transilien, des policiers poursuivaient un « malfaiteur en fuite ». Pour éviter tout accident, « il a fallu interrompre brutalement la circulation sur l’ensemble de ce secteur », en coupant « instantanément l’alimentation électrique ». L’incident sur la caténaire a eu lieu au moment où le courant a été rétabli, a indiqué le porte-parole. Une enquête technique doit être réalisée pour connaître l’origine de ce nouvel incident qui est peut-être dû à une fragilisation de la caténaire au moment du redémarrage, entraînant localement un fort appel de courant.
 

Pascal GRASSART et Patrick LAVAL

Ewa

LGV Rhin-Rhône : bientôt les équipements ferroviaires

Deux ans après les premiers coups de pioche, le chantier du TGV Rhin-Rhône entrera très prochainement dans une nouvelle phase avec l’arrivée des entreprises d’équipements ferroviaires. Le principal appel d’offres a été attribué au groupement C2R. Parallèlement, le chantier de génie civil va bon train, et septembre verra le lancement de deux viaducs.
Le 28 septembre, RFF attend 20 000 personnes à ses journées portes ouvertes. C’est une période charnière pour le TGV Rhin-Rhône. Débutés le 3 juillet 2006, les chantiers de génie civil sont en voie d’achèvement, certains seront livrés en fin d’année, et la phase équipements ferroviaires commencera dans la foulée. La pose du premier rail est d’ailleurs prévue pour avril 2009. Mais d’ores et déjà, ce mois-ci, le groupement C2R, attributaire du marché principal, “voie, caténaire et base-travaux”, entrera en action au niveau de Villersexel et posera le premier rail sur le chantier de la base-travaux en octobre. Il s’agit de remettre en service, pour janvier prochain, les 20 km de ligne désaffectés en 1987 entre Lure et Villersexel pour y faire circuler les wagons d’approvisionnement du chantier. Quelque huit trains par jour éviteront ainsi la circulation quotidienne de 1 000 camions. Ainsi, par exemple, 1,35 million de tonnes de ballast sera acheminé par 1 350 trains-travaux, mais aussi 500 000 t de traverses, 580 km de rail et 320 km de fil caténaire. Ce marché d’une durée de 38 mois a été notifié au tout début de l’été au groupement C2R, qui s’activera dès le printemps prochain sur les quelque 140 km de LGV, à raison de la pose quotidienne de 1 100 m de voie, soit environ 500 m vers l’ouest, en direction de Besançon, l’autre moitié vers l’est, en direction de Belfort. Ce chantier voie et caténaire mobilisera 500 personnes et, au plus fort des opérations, les équipements ferroviaires occuperont un millier d’hommes. Le marché des bâtiments techniques de signalisation a également été attribué début juin. En novembre prochain, la construction des 14 bâtiments commencera. « RFF a soigné leur aspect en sollicitant un architecte pour leur dessiner une identité propre », précise-t-on chez le gestionnaire d’infrastructures. Les autres marchés viennent tout juste d’être attribués. « Nous avons reçu des réponses d’entreprises étrangères, notamment espagnoles et italiennes, mais elles étaient soit insuffisantes techniquement, soit trop chères », souligne Jean-Jacques Mourot, directeur des équipements ferroviaires de la LGV Rhin-Rhône chez RFF. Ces marchés de prestations comprennent une part de fourniture par les adjudicataires, ce qui est nouveau. Cependant, « en complément, une convention de fournitures sera signée très prochainement avec la SNCF, à hauteur de 132 millions d’euros », poursuit-il. Elle concerne les matériaux lourds, rails, traverses et ballast, ainsi que les appareils de voie, un millier de relais de signalisation et, surtout, la caténaire. « Cela permet à RFF de choisir son fil. » Car pas question de prendre le risque d’avoir du cuivre de mauvaise qualité. Reste une consultation à venir en octobre pour le gardiennage des installations jusqu’à leur mise en service, un marché de plusieurs millions d’euros qui débutera en avril sur une quinzaine de secteurs identifiés. Par ailleurs, « dans la mesure où la SNCF n’est pas maître d’œuvre – elle est même absente de tous les lots –,  six marchés de contrôle extérieur seront passés afin de s’assurer de la qualité des prestations et pouvoir homologuer la ligne », poursuit Jean-Jacques Mourot. Les documents de consultation des entreprises sont en cours d’élaboration. Enfin, le pilotage et la réalisation des essais ont été confiés sans appel d’offres à Inexia et à la SNCF, « contrairement à ce qui avait été imaginé initialement par le maître d’œuvre, si bien que le rôle de la SNCF est redevenu plus important… » Sur les 144 km de chantier, entre Villers-les-Pots et Petit-Croix, à proximité de Belfort, soit la première phase de la branche est (190 km entre Dijon et Mulhouse), « près de 80 % des terrassements et des mouvements de terre ont été réalisés et près de 24 millions de déblais ont été excavés sur les 30 millions prévus, signale-t-on chez RFF. Une cinquantaine d’ouvrages d’art sont terminés sur les 160 programmés, les premiers viaducs sont en voie d’achèvement, en particulier sur la partie centrale du tracé, et plus de 50 % des bétons nécessaires à la construction de la ligne ont été mis en œuvre. » Des travaux de finition aux abords des emprises ont même débuté : végétalisation de talus, pose de clôtures, etc. A la fin du mois, la jonction entre les deux tabliers métalliques du viaduc de la Lizaine sera effectuée. Ce viaduc de 717 m de long, culminant à 45 m, est situé à Héricourt. A la même période, s’effectuera aussi le lancement du viaduc de l’Ognon, à Voray-sur-l’Ognon. Le 28 septembre, les riverains et curieux pourront juger sur pièce de l’avancement du chantier. RFF a en effet souhaité réitérer l’expérience de l’an passé, en organisant une journée portes ouvertes. En 2007, 11 000 personnes avaient visité l’un des six sites proposés. Cette année, RFF en attend environ 20 000, compte tenu de l’intérêt grandissant du public pour la construction de LGV. Les visites seront organisées sur dix sites, entre 10h et 17h, avec un départ de bus toutes les 5 à 10 minutes. A priori, le planning est respecté et les premiers essais sont toujours prévus pour la mi-2011, la mise en service de la ligne qui mettra Dijon à 1 heure 35 de Strasbourg – contre 3 heures 50 – est attendue pour décembre 2011.