Les trolleybus Cristalis, silencieux et carénés comme des tramways, prolongent leur service au nord de Lyon pour offrir des temps de parcours fiables et rapides. Jusqu’à présent, le trolleybus restait cantonné aux zones planes du centre-ville, principalement sur la rive droite du Rhône, et de l’Est Lyonnais. A partir du 20 janvier, il va grimper les contreforts nord de la colline de la Croix-Rousse pour rejoindre le plateau de Caluire. Particularité très lyonnaise et plus que jamais d’actualité, le réseau de trolleybus de la capitale des Gaules, le plus grand de France, poursuit donc son extension avec la ligne C1, inaugurée en janvier. La ligne est elle-même un prolongement sur 4,4 km et revient à doubler celle qui existe (4 km) depuis 2006 entre la gare de la Part-Dieu et la Cité internationale, un ensemble d’immeubles de bureaux et de loisirs dus à l’architecte Renzo Piano. Au total, la ligne C1 entière compte donc 8,4 km et 19 stations, dont 9 nouvelles entre Caluire-et-Cuire et la Cité internationale.
La ligne C1 (ainsi que la C2) était prévue comme axe fort dès le PDU de 1997 pour relier la gare/pôle multimodal de la Part-Dieu au plateau et à sa zone densément peuplée situés au nord de Lyon. La C1 dessert le plateau de Caluire-et-Cuire (au nord-ouest de Lyon), tandis que la C2 sera prolongée vers Rillieux-la-Pape (nord-est), pour une mise en service attendue en septembre 2011. Initialement prévue au printemps, l’ouverture de la C2 a été décalée pour s’intégrer dans le projet Atoubus, ambitieux programme de refonte de l’ensemble des lignes de bus conçue par le Sytral et les TCL.
In fine, « les C1 et C2 constituent une seule opération dont la plupart des marchés (les plus importants : infrastructures, poteaux…, NDLR) sont communs aux deux lignes », indique Céline Faurie-Gauthier, chef de projet au Sytral, soit un investissement total de 78 millions d’euros. La C1 est équipée de 10 trolleybus Cristalis (Irisbus) et la C2 de 14 Cristalis, tandis que 800 poteaux nécessaires aux lignes aériennes de contact ont été implantés sur les deux axes C1/C2. En raison de l’impossibilité fréquente des ancrages sur son parcours, la ligne C1 a concentré la plus grande partie des poteaux. Leur implantation dans la montée des Soldats, section commune à C1/C2, a présenté la plus grande difficulté du chantier en raison de la présence de nombreux réseaux au sol et de la nature des trottoirs et des talus. Ces derniers étaient en effet peu propices aux fondations des poteaux qui doivent soutenir des tractions de 500 kg à 2 t sur les câbles électriques au passage des trolleybus.
Concernant l’aménagement urbain, la création de la ligne de trolleybus, à l’instar du tramway, a permis d’engager plusieurs améliorations dont la réalisation majeure porte sur la place Jules-Ferry au terminus C1, à Caluire. La place conçue dans les années quatre-vingt a ainsi été “modernisée” version 2010 avec priorité à l’espace public piétonnier : création d’une liaison piétonne entre le terminus C1 et le terminus du métro de Cuire, modes doux vers la voie piétonne des Dombes, parvis de l’école réaménagé, plantation d’arbres, etc. Sur la quasi-totalité de son parcours, la C1 est en couloirs réservés avec priorité aux feux ou en sites propres avec barrières (Cité internationale, montée des Soldats), sauf sur la rue Pasteur (Caluire), trop étroite, et au pont Poincaré (sur le Rhône), en raison des entrecroisements d’accès et de sortie du boulevard périphérique.
Sur un itinéraire congestionné aux heures de pointe, la C1 veut s’affirmer comme une alternative fiable à la voiture. La ligne de trolleybus promet ainsi un temps de parcours fiable et direct de Cuire à la Part-Dieu en 25 minutes, contre 40 minutes en voiture aux heures de pointe ou avec deux bus avec correspondance actuellement. Autre avantage de la C1, la fréquence est sensiblement améliorée avec un trolleybus toutes les 7 minutes en heures de pointe (3 minutes 30 sur les parcours communs C1/C2) contre un bus toutes les 12 ou 14 minutes (lignes 41 et 59). Bref, silencieux et moins polluant grâce à sa version électrique, la C1 mise aussi sur des temps de parcours garantis et rapides pour séduire d’avantage de voyageurs. La fréquentation attendue est de 28 300 voyageurs/jour pour les deux lignes C1/C2.