Sur le plan de déplacements urbains (PDU) 2010-2020, Jean-François Retière, vice-président nantais aux Déplacements veut « casser le réflexe infrastructures et faire évoluer les comportements. » Depuis le début de ses consultations, l’an dernier, sur le plan de déplacements urbains (PDU) 2010-2020, Jean-François Retière, vice-président nantais aux Déplacements est clair sur l’objectif : « Casser le réflexe infrastructures et faire évoluer les comportements. » Nantes doit déjà dépenser 147 millions d’euros rien que dans le simple entretien de ses rames de tramway, vieilles pour certaines de trente ans. L’heure n’est donc pas aux folies du porte-monnaie. D’ailleurs, le PDU 2010-2020, plus prescriptif que le dernier sur les chantiers à mener, n’affichera, faute de visibilité sur les ressources financières, que des « orientations » au-delà de 2015.
L’élu aux Transports s’appuie sur un constat rassurant : le réseau de transport nantais « arrive davantage à maturité qu’il n’a besoin de nouvelles lignes de tram ». Doté de quatre axes de transport en site propre (trois tramways, un bus à haut niveau de service), il est « bien armé ». Bien fréquenté aussi : 117 000 voyageurs par jour pour la plus forte ligne de tramway, 26 000 pour le BHNS et au total, 115 millions de voyageurs par an, une bonne vingtaine de millions de plus en 10 ans. Mais dans la substitution de la voiture par les transports en commun, but affiché du PDU 2000-2010, l’élu reconnaît « être à mi-chemin ». L’objectif de la moitié seulement des déplacements effectués en voiture n’est atteint qu’à l’intérieur du périphérique nantais, bien en deçà des limites de l’agglomération. La dernière décennie a été celle de l’avènement de la troisième couronne, de l’étalement urbain. « Il faut bloquer les voitures au périphérique et pour cela s’organiser pour capter ces flux bien en amont », indique Jean-François Retière.
La réponse du nouveau PDU, sur le point d’être communiqué aux maires et élus des autres collectivités, avant son adoption en octobre, repose encore sur des infrastructures : le lancement des trams-trains cette année vers Ancenis au sud-est, l’an prochain au nord vers Châteaubriant. La région est donc sollicitée pour doper l’étoile ferroviaire, en demandant aux communes d’urbaniser autour des gares. Et le département de Loire-Atlantique aussi pour contribuer à la concentration des flux sur les transports publics plutôt que sur les routes. « Nos concitoyens veulent un système de moyens de déplacements lisible. Nous avons besoin de nous coordonner », reconnaît Jean-François Retière.
A Nantes, priorité aux bus. Dix axes de lignes de bus à fort débit, concentriques, vont être dégagés, ainsi que des radiales. « Les transports collectifs doivent être plus directs, moins tourmentés », explique Jean-François Retière. Alors que les moyens de déplacements sont grosso modo en place, le nouveau PDU vise surtout à faire évoluer les comportements. « Donnez-nous envie des transports publics ! », ont expliqué des citoyens, réunis en atelier. Le nouveau PDU va donc insister sur la visibilité et la lisibilité des moyens de déplacements, information, cheminements, jusqu’à la signalétique dans les transports publics mais aussi pour l’utilisation du vélo et de la marche à pied. Et ceci, bien au-delà du périphérique, « dans toutes les centralités de l’aire urbaine ». L’accès à ce « système de déplacements » doit être facilité par la mise en place, pour la première fois à Nantes, d’une billettique électronique pour tout ce qui est payant. Sur le mode uniquement du postpaiement.
Hubert HEULOT