Un nouvel été record pour la SNCF : la compagnie nationale a vendu 24 millions de billets contre 23 millions l’été précédent déjà qualifié « d’exceptionnel ». Avec des destinations phares : le littoral atlantique ou la Méditerranée, mais aussi de belles progressions de trafics vers les Alpes (+ 6 %), la Bourgogne ou l’Alsace (+15 %), montrant un nouvel attrait pour un « tourisme vert« , selon Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs qui présentait ces résultats estivaux ce matin devant l’AJTM (Association des journalistes des transports et de la mobilité).
40 % des TGV étaient complets, le taux d’occupation moyen s’élevant à plus de 80 %, des chiffres globalement stables d’un été à l’autre. La concurrence de Trenitalia (depuis décembre 2021 sur le marché français, plus précisément sur l’axe Paris-Lyon-Milan) et de la Renfe (entre Lyon, Marseille, et Barcelone depuis cet été) n’a pas eu d’impact sur le trafic. « Aujourd’hui, il y a une vraie croissance et un appétit pour le train en France », résume le dirigeant.
Un Français sur deux réserve plus de 25 jours à l’avance
Les trains de nuit ont aussi rencontré leur petit succès avec environ 215 000 voyageurs transportés, soit une progression de 15% par rapport à l’été 2022. Sur les liaisons internationales, la SNCF a comptabilisé six millions de billets vendus pendant les vacances, en hausse d’environ 4 %. Et côté TER (8 000 circulations par jour), une hausse de la fréquentation de 10 %. Les Pays-de-Loire, l’Occitanie et le Sud font encore mieux : + 20 % comparé à la même période de l’année précédente. « L’été 2023 confirme une croissance durable. Les Français prennent davantage les trains, autant les TER que les trains longue distance », commente Christophe Fanichet.
Un changement important apparaît toutefois : les Français, qui avaient jusqu’alors tendance à réserver leurs billets au dernier moment, anticipent désormais beaucoup plus. « Un Français sur deux a réservé plus de 25 jours à l’avance, soit huit jours de plus que l’an dernier. C’est un phénomène de fond », souligne le patron de Voyageurs. D’où une réflexion sur une ouverture des ventes plus tôt dans l’année (en 2023, les ventes d’été ont été ouvertes le 6 mars), un peu sur le modèle de ce qui se fait dans l’aérien. « De plus en plus de Français le demandent », justifie-t-il. A la différence de l’aérien, le réseau ferré fait l’objet de grands travaux de rénovation. Il faudra donc être sûr du planning des chantiers avant de mettre en vente les billets. Un travail est en cours avec SNCF Réseau.
Allongement de la durée de vie des TGV
Autre décision importante, déjà annoncée mais qui devrait être officiellement adoptée avant la fin de l’année : le prolongement de la durée de vie des TGV d’une dizaine d’années. L’idée est de réaliser deux opérations « à mi-vie » sur une rame TGV (une rénovation de fond en comble) pour allonger son utilisation alors qu’aujourd’hui seule une opération de ce type est prévue au bout d’une quinzaine d’années. Une démarche inverse à celle suivie jusqu’alors par la SNCF qui radiait ses rames au bout de 35 à 40 ans. D’où un déclin à partir de 2014 de son parc de TGV qui est passé de plus de 500 rames à environ 400 aujourd’hui. Ce changement de paradigme permettra d’accompagner la croissance du trafic et d’être plus vertueux du point de vue environnemental.
La SNCF attend aussi avec impatience, à partir de 2025, l’arrivée du TGV M, le train nouvelle génération d’Alstom qui doit permettre d’embarquer 20 % de voyageurs en plus (jusqu’à 740 places contre 634 places actuellement). 115 rames ont été commandées. Fin 2026, la compagnie devrait en avoir reçues 24.
MH P